Qualité Construction •N° 100 •janvier-février 200718
Diagnostic de performance énergétique
➜qualité — développement durable
En maison individuelle (jusqu’à deux logements sous le même
toit), les quantités annuelles d’énergies nécessaires au confort
doivent être déterminées par calcul conventionnel. Elles cor-
respondent donc à une occupation et à des conditions cli-
matiques standardisées. Cela étant, en ce qui concerne le
chauffage, elles couvrent des besoins réels: pertes liées à l’en-
veloppe, à la ventilation et aux générateurs, diminuées des
apports internes et solaires.
Habitat collectif :
calculs ou factures ?
Pour les maisons individuelles construites avant le 1er jan-
vier 1948, le chiffrage peut s’effectuer par la méthode des
consommations réelles : moyenne des quantités d’énergie
facturées et/ou relevées au cours des trois dernières années
précédant le diagnostic. À défaut, il est admis de se rabattre
sur une durée effective de service: seules les consommations
correspondant aux périodes de douze mois consécutifs doi-
vent alors être retenues, et il convient d’expliquer ces cir-
constances particulières.
L’arrêté du 15 septembre 2006 traite selon la même logique
deux autres catégories de bâtiments existants:
■d’une part, les immeubles d’habitation collectifs vendus
globalement;
■ et d’autre part, les logements en copropriété (vendus en
lots séparés) équipés d’un chauffage et d’une production
d’eau chaude individuels.
Cela signifie que les consommations de chauffage, d’ECS et
éventuellement de climatisation individuelle, sont dans ces
deux cas également estimées à l’aide d’un calcul conven-
tionnel. Avec une exception: les constructions antérieures à
1948, où la procédure des factures et relevés est acceptée.
Cette méthode des consommations réelles est par contre la
seule autorisée dans le cas des logements collectifs en copro-
priété dotés d’une installation collective de chauffage, pro-
duction d’ECS et/ou de climatisation. Là encore, il faut déter-
Le document comprend un volet financier qui permet d'évaluer le temps de retour sur
investissement des travaux préconisés. Ces informations sont à fournir pour les maisons
individuelles, pour les logements en copropriété à chauffage et ECS individuels, ainsi que
pour les bâtiments appartenant à un seul propriétaire (vente globale). Les calculs sont
fondés sur des hypothèses de réduction potentielle des consommations.
Un second arrêté – également daté du 15 septembre 2006 – précise cette fois les méthodes
et procédures de chiffrage des consommations dans le cadre du DPE. Dans le cas du loge-
ment, trois modes de calcul conventionnel peuvent actuellement être utilisés:
■la méthode 3CL DPE;
■ la méthode Comfie-DPE;
■ et la méthode DEL6-DPE.
La première est la plus simple. C'est elle qui est le plus couramment intégrée aux outils
logiciels des éditeurs informatiques.
Par ailleurs, il faut bien reconnaître que la méthode des consommations réelles – fac-
turées et/ou relevées – peut présenter des incertitudes. Il est parfois difficile de collec-
ter les informations nécessaires. C'est notamment vrai lorsque le lot mis en vente est
loué à une personne ou entité qui refuse toute coopération.
Autre situation délicate: les contrats d'exploitation d'installations collectives qui ne men-
tionnent pas les frais imputables uniquement à la consommation d'énergie… Dans cer-
tains cas, le chiffrage des quantités d'énergie ne sera pas possible. Le diagnostiqueur
doit alors malgré tout rédiger un rapport et fournir des explications.
L'article L.271-4 introduit la notion de «dos-
sier de diagnostic technique» qui regroupe
les documents suivants:
■le constat de risque d'exposition au plomb;
■ l'état mentionnant la présence ou l'absence de
matériaux ou produits contenant de l'amiante;
■ l'état relatif à la présence de termites;
■ l'état de l'installation intérieure de gaz;
■ l'état des risques naturels et technologiques;
■le DPE.
L'article L.271-6 s'applique aux opéra-
teurs. Ces diagnostiqueurs sont astreints
à des conditions de compétence, d'indépendance
et de garantie d'assurance. Leur impartialité doit
être entière: vis-à-vis du propriétaire (ou de son
mandataire) et des entreprises susceptibles de
réaliser des travaux. Pour l'instant, la législation
exige que les opérateurs soient qualifiés. À comp-
ter du 1er novembre 2007, ils devront également
être certifiés. Un système d'accréditation des cer-
tificateurs est en train de se mettre en place. Ce
dispositif est précisé par l'arrêté du 16 octobre
2006.
Les conditions d'établissement du dossier de dia-
gnostic technique sont définies par le décret
n° 2006-1114 du 5 septembre 2006, qui introduit
les articles R.271-1 à R.271-4 dans le CCH. Cette obli-
gation va elle-même également entrer en vigueur
au 1er novembre 2007.
LEDPE COUVRE LES LOCATIONS À PARTIR DU 1ER JUILLET 2007 (SUITE ET FIN)
Un diagnostic présenté en quatre volets (suite et fin)