Médecine du Maghreb 2001 n°87
24 K. LEBBAR, D. BASSOU, M. DRISSI, T. AMIL, M. BENAMEUR
• Les occlusions coliques
Elles touchent le plus souvent des patients âgés de plus de
60 ans et le sigmoïde est le site le plus fréquent.
. 70 % sont dus aux cancers, au scanner, il est de la plus
haute importance d’étudier les angles coliques et le
sigmoïde en coupes de 5 mm. Le diagnostic est fait
d evant une sténose courte avec épaississement pariétal
t i s s u l a i re sans remaniement majeur de la graisse péri -
colique.
. Les occlusions sur sigmoïdite diverticulaire (Fig. 7), 7 %
des occlusions (3), au scanner le diagnostic est évoqué
devant une infiltration inflammatoire péricolique impor-
tante associée ou non à la présence de diverticules.
Figure 7 : Occlusion colique, secondaire à
une diverticulite sigmoïdienne
Il est parfois difficile de distinguer au scanner sténose
tumorale infectée et diverticulite pseudo-tumorale, celle-ci
sera évoquée devant une sténose étendue en longueur et des
remaniements péri-coliques importants, le contrôle fi b ro s -
copique à distance fera la différence.
Les volvulus touchent essentiellement le sigmoïde, l’ASP
p e rmet le diagnostic dans la majorité des cas. Le scanner
permet l’analyse de la vitalité du segment volvulé.
• Les occlusions fonctionnelles (Fig. 1)
Quand l’ASP est concordant avec le tableau cl i n i q u e , le
scanner est indiqué en cas de difficultés diagnostiques et
t h é rapeutiques que peut poser la lésion re s p o n s a ble de
l ’ o c clusion réfl exe (pancréatite aiguë, collection suppurée
péritonéale ou rétro-péritonéale ).
Quand l’ASP est discordant ne permettant pas d’éliminer
une occlusion orga n i q u e, le scanner est alors indiqué et
p e rm e t t ra de confi rmer une occlusion fonctionnelle part i -
culière :
La colectasie aiguë idiopathique ou syndrome d’Ogi l v i e,
c e rtains iléus fonctionnels avec dilat ation seg m e n t a i re des
anses grêles et du côlon, la distension ga s t rique aiguë
réflexe.
La quatrième étape : le diagnostic de gravité
La re ch e r che de signes de gravité est essentielle pour la
prise en charge et le pronostic. Le scanner est le meilleur
examen pour prédire de la souffrance intestinale.
L’occlusion aiguë du grêle devient un diagnostic extrême-
ment urgent lorsqu’il existe une stra n g u l ation avec souf-
f rance ischémique de l’anse concern é e. Ceci se pro d u i t
lorsqu’il s’agit d’une hernie étranglée, d’un volvulus primi-
tif ou en amont d’une bride péritonéale, d’une anse incar-
cérée dans une bride ou d’une anse invaginée.
Au scanner, les signes de souff rance ischémique sont un
épaississement des parois des anses dilatées, un re h a u s s e -
ment en «cible» ou en «halo», une persistance du rehausse-
ment, un rehaussement retardé, une pneumatisation pariéta-
le, un mésentère présentant des densités mal limitées avec
des dilat ations veineuses, un épanchement intrap é ri t o n é a l
liquidien ou hémorragique. L’anse ischémique est pleine de
liquide alors que les anses d’amont sont distendues par
l’air.
Dans les occlusions mécaniques «vieillies», les signes d’is-
chémie intestino-mésentériques peuvent dominer le tableau :
outre le retard de rehaussement des parois intestinales amin-
cies des anses ischémiques, pneumatose intestinale, aéropor-
tie, perforation avec péritonite et pneumopéritoine.
CONCLUSION
Le scanner par sa supéri o rité aux techniques conve n t i o n -
nelles tant au niveau du diagnostique positif, topograp h i -
q u e, étiologique que dans l’éva l u a tion du degré de souf-
france intestinale devrait être l’examen de première inten-
tion à réaliser devant un tableau clinique d’occlusion intes-
tinale organique.