LE PENDULE SIMPLE 3
est minorée en norme (module) par un nombre strictement positif, une telle
solution a pour image Ce,0tout entière, qui est donc une orbite, ainsi que cha-
cune des Ce,m. En outre, ces solutions sont périodiques5.Elles correspondent
aux situations où le pendule oscille autour de sa position d’équilibre basse.
Quand e→ −mg`, l’orbite Ce,0(qui entoure {(0,0)}) tend vers{(0,0)}.
v) Reste le cas e=mg`, intermédiaire entre (iii) et (iv) ; le niveau d’éner-
gie Ceest la réunion des deux courbes définies par (4), c’est-à-dire ω=
q2g
`(cos θ+ 1) et ω=−q2g
`(cos θ+ 1), où θvarie dans Rtout entier ; ces
deux courbes se touchent aux points (π+ 2πm, 0) avec m∈Z, qui sont les or-
bites correspondant à la situation (improbable) où le pendule reste sans bouger
dans sa position d’équilibre instable, vers le haut.
Les autres orbites contenues dans Cesont les C+
e,m =C+
e,0+ (2πm, 0) et
C−
e,m =C−
e,0+ (2πm, 0) avec m∈Z, où
C±
e,0={(θ, q2g
`(cos θ+ 1)) : −π < θ < π}.
L’orbite C+
e,0est l’image des solutions (tout aussi improbables) de (2) qui
tendent vers (−π, 0) quand t→ −∞ avec une vitesse qui tend vers 0, et vers
(π, 0) quand t→+∞avec une vitesse qui tend vers 0; de même, l’orbite C−
e,0
est l’image des solutions de (2) qui tendent vers (π, 0) quand t→ −∞ et vers
(−π, 0) quand t→+∞. Comme les deux points (π, 0) et (−π, 0) correspondent
tous les deux à la position d’équilibre instable, ce sont donc les mouvements
(tout aussi improbables) du pendule qui consistent à « partir de la position
d’équilibre instable pour t=−∞ et à y retourner pour t= +∞».
Remarques. La courbe en forme d’œil {(−π, 0)} ∪ C+
e,0∪C−
e,0∪ {(π, 0)}est la
limite quand e→mg`−des orbites périodiques entourant 0, dont la période tend
vers l’infini.
Le niveau Cmg` est en fait la réunion de deux courbes C∞qui se coupent
transversalement aux points (π+ 2πm, 0) avec m∈Z; par exemple, puisque
cos θ=−cos(θ−π), on voit que cos θ+ 1 = (θ−π)2Pn≥0(−1)n(θ−π)2n/(2n+2)!,
donc qu’au voisinage de θ=πla courbe Ceest la réunion des deux courbes C∞
d’équations ω=±(θ−π)qPn≥0(−1)n(θ−π)2n/(2n+ 2)!.
5En effet, quand on a effectué un tour complet sur Ce,0, on se retrouve au même point (θ, ω),
et la périodicité vient de ce que, le second membre de (2) ne dépendant pas du temps, une solution
γtelle que γ(0) = γ(T)vérifie γ(t) = γ(t+T)pour tout t.