11/09/13 Introduction à la modélisation Modéliser les molécules biologiques maria barbi quelques idées de physique pour la modélisation des systèmes biologiques distance moyenne entre macromolécules de l’ordre de leur taille " ⇒ interactions ⇒ énergie ! ADN : 2 nm diamètre (see http://mgl.scripps.edu/people/goodsell) énergie énergie d’un oscillateur énergie dans un solide : des oscillateurs couplés approximation" harmonique EP = ½ K x2 Ec = ½ m v2 X x dans une molécule " (d’eau) 1 11/09/13 dissipation agitation thermique et pourquoi alors ça bouge sans arrêt ? mais il y a dissipation… (frottement, viscosité) où va l’énergie ? mouvement d’agitation thermique d’une molécule" (simulation) température théorème d’équipartition de l’énergie plus précisément (systèmes à N grand) : Théorème d’équipartition de l’énergie « à l’équilibre, chaque degré de liberté quadratique contribue à l’énergie moyenne du système par ½ kBT » énergie cinétique de translation : < ½ m vx2 > = ½ kBT, (gaz) • les particules ne sont jamais à repos : elle possèdent de l’énergie " (cinétique, et/ou potentielle si elles sont liées (solide)) • l’énergie dissipée en chaleur est transformée en cette forme d’énergie " « désordonnée » • la température est un mesure du degré d’agitation des particules :" c’est à dire de cette énergie désordonnée < ½ m vy2 > = ½ kBT, … énergie cinétique de rotation : < ½ I ω2 > = ½ kBT, énergie potentielle de vibration : < ½ K x2 > = ½ kBT, … kB = constante de Boltzmann = 1.38 x 10-23 J/K T = 27 + 273.1 = 300.1 K approximation" harmonique… kBT = 4.1 x 10-21 J 2 11/09/13 vitesse d’une molécule d’eau collisions Estimation vitesse d’une molécule d’eau dans un verre d’eau : taille d’une molécule ~ 0.2 nm <½ m v2 > = < ½ m (vx2 + vy2 + vz2)> = 3/2 kBT distance moyenne entre 2 molécules ~(1/densité moléc.)1/3 ~0.3 nm → √< v2 > = √(kBT/3 m) ~ 200 m/s vitesse v ~ 200 m/s = dx/dt m = 18 u ; 1 u = 1 Dalton = 1/NA = 1.66 10-24 g = 1.66 10-27 kg chaleur équilibre thermique conservation mv collisions → transfert d’énergie → équilibre → équipartition" (chaleur) (1g/cm3)/(M/NA) → temps entre deux collisions dt ~ dx/v ~ 10-12 s = 1 ps mouvement Brownien Les collisions successives génèrent un mouvement désordonné du solvant : des (macro-)molécules : Mouvement de sphères (20 nm de diamètre) " de latex fluorescentes dans de l'eau. 3 11/09/13 mouvement Brownien séparation d’échelle la trajectoire reste désordonnée à toutes les échelles supérieures macro-molécule R ~ 20 nm : section ~ 400 nm2 molécule d’eau r ~ 0.2 nm : section ~ 0.04 nm2 même trajectoire « échantillonnée » sur 32 pas, 256 pas, and 2048 pas rapport des sections ~ 104 ~ 104 collisions / ps entre les molécules d’eau et la macro-molécules 1 collision / τ ~10-16 s on peut calculer le temps caractéristique T des fluctuations de" quantité de mouvement de la macro-molécule : tel que <∆(MV)2> ≈ <(MV)2> : N <(meauv)2> ~N meau kBT ≈ M kBT on trouve : N = T / τ ~ M/meau ~ (T ~ 10-10 s) marche aléatoire (R/r)3 ~ 106 . : séparation d’échelle marche aléatoire conséquence : conséquence : si on observe le mouvement sur des échelles de temps ∆t >> Τ, les vitesses successives sont décorrélées, indépendantes (direction et module). si on observe le mouvement sur des échelles de temps ∆t >> Τ, les vitesses successives sont décorrélées, indépendantes (direction et module). Un modèle approché : marche aléatoire Un modèle encore plus approché : marche aléatoire sur réseau x x a ∆t x(t+∆t)=x(t)+v(t)∆t vitesses aléatoires trajectoire erratique (1D) t ∆t t des pas de longueur unitaire a 4 11/09/13 probabilités probabilités probabilité d’arriver en x au temps t = probabilité de faire n pas vers la droite sur N=t/∆t pas au total, avec m = x/a = n–(N-n) = N – 2n, n = (N+m)/2 probabilité d’arriver en x au temps t = probabilité de faire n pas vers la droite sur N=t/∆t pas au total, avec m = x/a = n–(N-n) = N – 2n, n = (N+m)/2 P(x,t) = P(n,N) = P(x,t) = P(n,N) = ⎛ −m 2 ⎞ ⎛ 1 ⎞N N! 2 ⎯→ exp⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎯N⎯ >>m n!( N − n)! ⎝ 2 ⎠ πN ⎝ 2N ⎠ loi binomiale loi normale (gaussienne) € probabilités loi normale (gaussienne) probabilité d’arriver en x au temps t = probabilité de faire n pas vers la droite sur N=t/∆t pas au total, avec m = x/a = n–(N-n) = N – 2n, n = (N+m)/2 P(x,t) = P(n,N) = 1 ⎛ −x 2 ⎞ P(x,t) = exp ⎜ ⎟ 4πDt 4Dt ⎝ ⎠ ⎛ −m 2 ⎞ ⎛ 1 ⎞N N! 2 ⎯→ exp⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎯N⎯ >>m n!( N − n)! ⎝ 2 ⎠ πN ⎝ 2N ⎠ loi binomiale € passage au continu : x = ma, t=N∆t avec D = a2/2∆t coefficient de diffusion la « largeur » de P(x,t) augmente avec le temps, son max diminue € loi normale (gaussienne) « largeur » = σ = √2Dt mesure de la distance à laquelle on peut trouver la particule au temps t largeur : σ = √2N P(x, t) = ⎛ −(x − x ) 2 ⎞ 1 0 exp⎜ ⎟ 2 2 2πσ ⎝ 2σ ⎠ € 5 11/09/13 statistique statistique Que fait-on d’une loi de probabilité ? exemple 2D < x2>(t) = 4Dt et P(x, t) = calcul statistique des grandeurs caractéristiques : ⎛ −(x 2 + y 2 ) ⎞ 1 exp⎜ ⎟ 4πDt ⎝ 4Dt ⎠ moyenne < x >(t) = ∫ x P(x,t) dx = 0 : autant à droite qu’à gauche € variance < x2 >(t) = ∫ x2 P(x,t) dx = 2Dt = σ2 : D = 0.16 µm2/s, la « largeur » est l’écart type √< x2 > et croit comme √t (ce n’est pas une « vitesse » !) √2Dt 1s exemple 3D < x2>(t) = 6Dt remarque : pour toute fonction ƒ(x), <ƒ(x)>(t) = ∫ƒ(x) P(x,t) dx 3s 10s et ⎛ −(x 2 + y 2 + z 2 ) ⎞ ⎛ 1 ⎞3 / 2 P(x, t) = ⎜ ⎟ ⎟ exp⎜ ⎝ 4πDt ⎠ 4Dt ⎝ ⎠ € diffusion de la matière avec un ensemble de particules ? probabilité P(x,y,z,t) concentration c(x,y,z,t) coefficient de diffusion Remarque : D dépend ici des paramètres du modèle :" D = a2/2∆t Estimations à partir de la dynamique microscopique : eau : a = distance moyenne entre 2 molécules d’eau ~ 0.3 nm ∆t = temps entre deux collisions ~ 1 ps = 10-12 s → D ~ 4 10-8 m2/s la loi normale est la solution de l’équation de diffusion ⎛ ∂ ∂ ∂ ∂ ⎞ c(x, t) = D⎜ 2 + 2 + 2 ⎟ c(x, t) ∂t ∂y ∂z ⎠ ⎝ ∂x pour c(x,y,z,0) en un point macromolécule : a ~même ∆t = T ~10-10 s → D ~ 10-10 m2/s molécule (eau) rayon (nm) D (m2/s) eau ~ 0.2 ~ 2 10-9 glucose ~ 0.5 ~ 6.7 10-10 ribonucléase ~ 1.8 ~1.2 10-10 hémoglobine ~ 3.1 ~ 6.9 10-11 DNA (x100 en masse) ~1.3 10-12 € 6 11/09/13 diffusion et viscosité Rem : l’équation de Langevin application d’une force ƒ → déplacement (vitesse v) : on peut résumer l’effet des forces extérieures, agitation thermique et viscosité par une équation de la dynamique modifiée : l’équation de Langevin ∂ ( mv ) = f ext − γv + ξ ∂t où ξ est une force aléatoire (bruit blanc) telle que ξ (t)ξ (t + τ ) = 2γ k BT δ (τ ) l’effet de collisions est de ralentir le mouvement : on peut modéliser cette force de résistance par Fvisc = - γ v γ = coefficient de viscosité relation d’Einstein : € D = kBT / γ diffusion et viscosité sont liées € € utile aussi pour la simulation ! origine : l’agitation thermique la mécanique statistique en résumé, dans nos cellules : diffusion viscosité collisions agitation thermique mais aussi : très grand nombre " d’atomes et molécules exemple 5 configurations" (états) nombre de " réalisations probabilité des" configurations 1 échanges d’énergie 4 équilibre " « thermodynamique » mécanique statistique 6 4 très grand nombre " de configurations 1 1/16 postulat fondamental : dans un système à l’équilibre, chaque réalisation possible (micro-état) " est équiprobable" 0! 4/16 6/16 4/16 1/16 16 7 11/09/13 généralisation 5 configurations" (états) résultat crucial nombre de " réalisations Pour N grand, la configuration (état) la plus probable domine : 1 N = 10 0 2N = 1024 probabilité 4 ⎛ 1 ⎞N N! P(n) = ⎜ ⎟ n!(N − n)! ⎝ 2 ⎠ N! n!(N − n)! 6 € 4€ 0 N!/(N/2)! (N/2)! / 2N = 252/1024 ~1/4 pour N/2 P(n) déjà vu !!! n la probabilité d’être à gauche," ou de faire un pas à gauche… / loi normale pour N grand 2N 1 0 1/1024 pour les cas extrêmes, n plus probable ~ N, fluctuations : ∆n ~ √N : 16 € résultat crucial et l’énergie ? Pour N encore plus grand : 50 :" 25±7 100 :" 50±10 150 : 75±12 N <n> ∆n ∆n/n fluct 100 50 10 1/5 20% 5000 100 1/50 2% 104 1024 5 1023 1012 10-12 ~0 !! à nouveau notre postulat fondamental : dans un système à l’équilibre, chaque réalisation possible (micro-état) est équiprobable les particules sont reparties dans tout l’espace « possible » signifie compatible avec les conditions imposées : Pour N ~ nombre d'Avogadro, les fluctuations statistiques sur la distribution la plus probable sont soit très petites ou très rares, et les propriétés macroscopiques du système sont décrites avec précision par la seule distribution la plus probable. à température fixée, le théorème d’équipartition nous dit « possible » = de même énergie moyenne (½ kBT) mais à un instant donné, les énergies des molécules ne peuvent pas être identiques. Comment sont elle reparties ? 8 11/09/13 exemple distribution de Boltzmann 3 molécules dans un espace, énergie totale = 3ε, niveaux discrets / 3 possibilités (états) : occupation " des niveaux : 4ε 3ε 4ε 3ε 4ε 3ε 2ε ε 2ε ε 2ε ε 0 0 0 /1 micro-état /3 micro-états 3 6 3+6 = 9 3x2+6=12 /6 micro-états : total 10 ce principe est universel, et on montre que, pour N grand, la dépendance de l’énergie est exponentielle : distribution de probabilité de Boltzmann : exp(− ε i k BT ) ni = N exp (− ε i kBT ) niveaux discrets : pi = ∑ i pi /p0 = exp(-∆e/kBT) : dans l’exemple, si ε ~ kBT, p1/p0 ~ 0.37,€ p2/p0 ~ 0.14, p4/p0 ~ 0.007, p9/p0 ~ 4.5 10-5 à température T, les énergies accessibles sont de l’ordre de kBT probabilité d’occupation des niveaux décroissante avec l’énergie distribution de Boltzmann illustration : loi barométrique E = mgz " / exp(-(mg/kBT) z ) P(z)/P0 mg/kBT = 10-4" (molécule d’air) z si mg/kBT = 10-5 l’énergie des protéines une chaîne désordonnée d’acides-aminés structure fonctionnelle repliée (un polymère = une marche aléatoire !) (interactions entre les acides-aminés) z beaucoup de configurations : si 3 par unité, 100 unités" 3100 ~ 5 1047 une configuration unique : probabilité 1/3100 ! la conformation fonctionnelle doit avoir une énergie favorable 9 11/09/13 l’énergie des protéines l’énergie des protéines la conformation fonctionnelle doit avoir une énergie favorable réaliste ? une estimation indépendante : contributions à l’énergie (libre) dans le repliement d’une protéine estimation de l’énergie nécessaire pour contrebalancer" le « cout entropique » ∆E/kBT Pfonctionnelle / Paléatoire = exp(-∆e/kBT) 0 -10 -50 1/3100 1/3100 exp(10) 1/3100 exp(50) = 2 10-48 = 4 10-44 = 1 10-26 -100 -109 1/3100 exp(100) 1/3100 exp(109) = 5 10-5 ≈ 1 non répliée entropie et énergie libre Le bilan entre « deux » configurations possibles n’est pas seulement énergétique (exp(-∆e/kBT)): le nombre de réalisations équivalentes pour une même configuration joue un rôle crucial (N grand). bilan : ∆F ~ - 20 kBT effet hydrophobe -T ∆S ~ - 80 kBT" liaisons hydrogène ∆U ~ - 200 kBT" une chance" sur deux repliée . entropie conformationnelle" de la chaîne -T ∆S ~ 300 kBT" entropie ? ! énergie libre ? Van der Waals ∆U ~ - 20 kBT électrostatique ∆U ~ - 20 kBT énergie libre l’énergie libre représente un compromis entre la tendance à minimiser l’énergie et celle à maximiser le nombre de configurations : F = U-TS minimum à l’équilibre thermodynamique dépendance de la température : De manière plus générale on écrit donc la probabilité de Boltzmann de trouver un système dans un état d’énergie E donnée : P(E) = Ω exp(-E/kBT) = exp(-F/kBT) avec Ω = dégénérescence = nombre d'états d'énergie E, et exp(-E/kBT + ln(Ω)) = exp(-F/kBT) 0 F = E – T kB ln(Ω) F = U – T S = énergie libre S = kB ln(Ω) = entropie basse température : " F minimum pour une seule configuration énergétiquement favorable haute température : F minimum pour un ensemble de configurations entropiquement favorables 10 11/09/13 énergie libre Rapport des populations (réaction chimique) : conclusions les objets biologiques « vivent » dans un paysage d’énergie libre, et sont « animés » par une énergie perpétuelle ~kBT « entonnoir » d’énergie " libre menant au repliement d’une protéine A [ A] = PA [ B] PB ⎛ ΔF = exp⎜− ⎝ k BT B ⎞ ⎟ = K ⎠ protéine repliée : seul état favorable" pout T / 0 € conclusions conclusions les objets biologiques « vivent » dans un paysage d’énergie libre, et sont « animés » par une énergie perpétuelle ~kBT les objets biologiques « vivent » dans un paysage d’énergie libre, et sont « animés » par une énergie perpétuelle ~kBT « entonnoir » d’énergie " libre menant au repliement d’une protéine « entonnoir » d’énergie " libre menant au repliement d’une protéine de plus en plus d’états accessibles protéine repliée : seul état favorable" pout T / 0 de plus en plus d’états accessibles protéine repliée : seul état favorable" pout T / 0 11 11/09/13 conclusions une réference les objets biologiques « vivent » dans un paysage d’énergie libre, et sont « animés » par une énergie perpétuelle ~kBT « entonnoir » d’énergie " libre menant au repliement d’une protéine tigger.uic.edu/classes/phys/phys461/phys450 John Marko Molecule and Cell Biophysics 2001 (version pdf disponible sur demande) de plus en plus d’états accessibles lorsque T augmente protéine repliée : seul état favorable" pout T / 0 unités d’énergie 1 kBT = 4.1x10−21 J = 4.1 pN·nm " = 9.8x10−22 cal " = 0.026 eV " = 2.48 kJ/mol " = 0.59 kcal/mol (A température T=298 K)" 1 kJ/mol = 0.2 kcal/mol " = 1.04×10-2 eV/molécule " = 0.4 kBT 1 kcal/mol = 4.2 kJ/mol = 6.9×10−21 J/molécule " = 1.7 kBT (1 cal = 4.2 J)" 12