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Selon une étude, avec la ziprasidone à raison de 
160 mg/jour, l’allongement moyen par rapport à la durée 
initiale corrigée a atteint 15,9 ms, soit environ 9 à 14 ms 
de plus qu’avec quatre des agents de comparaison 
(15 mg/jour d’halopéridol [7,1 ms], 750 mg/jour de quétia-
pine [5,7 ms], 16 mg/jour de rispéridone [3,6 ms] et 
20 mg/jour d’olanzapine [1,7 ms]), mais environ 14 ms de 
moins qu’avec 300 mg/jour de thioridazine (30,1 ms) qui 
lui, a reçu un avis de Santé Canada.2,21 Par ailleurs, dans 
cette même étude, on a démontré que l’effet de la zipra-
sidone sur le QTc n’a pas augmenté en présence d’un 
inhibiteur enzymatique.2,21 Enfin, une autre étude a dé-
montré que l’augmentation de la dose à 320 mg/jour (le 
double de la dose maximale recommandée) a entraîné un 
allongement de QTc de 22,5 ms, soit seulement 3 ms de 
plus qu’à la dose de 160 mg/jour, ce qui indiquerait 
l’existence d’un plateau.2,22 Ces données semblent très 
rassurantes puisque aucun sujet n’a présenté d’intervalle 
QTc ≥ 450 ms ni d’allongement ≥ 75 ms par rapport à la 
durée initiale.2  
 
Malgré le fait que les données cliniques semblent très 
rassurantes par rapport au danger associé à l’intervalle 
QT, la prudence est de mise. D’ailleurs, par mesure de 
précaution, la compagnie a émis une contre-indication 
chez les patients ayant récemment eu un infarctus du 
myocarde, présentant une insuffisance cardiaque non 
compensée ou des antécédents d’allongement du QT. 
Une mise en garde a aussi été émise quant à 
l’administration concomitante de la ziprasidone avec des 
médicaments qui accroissent, eux aussi, l’intervalle QT 
(ex. : quinidine, sotalol, moxifloxacine, clarithromycine, 
venlafaxine, cocaïne, …).2,6,20 Par ailleurs, il est important 
de considérer le fait que certains facteurs peuvent faire 
augmenter le risque de torsades de pointe. Ceux-ci sont 
présentés au tableau IV. Le prescripteur devrait tenir 
compte de ces différents facteurs de risque et ajuster sa 
conduite en conséquence. 
 
En considérant le fait que l’intervalle QT varie continuel-
lement chez un même individu selon une différence pou-
vant aller jusqu’à 75-95 ms, un suivi avec ECG effectués 
à intervalles réguliers ne constitue pas une procédure 
cliniquement efficace pour détecter un allongement du QT 
secondaire à la médication.7,8 Néanmoins, en présence de 
signes ou de symptômes de troubles cardiaques, tels que 
palpitations, vertige, syncope ou convulsions, on devrait 
procéder à une évaluation de la fonction cardiaque avec 
ECG. On conseille de cesser le traitement si le QTc > 420 
ms chez un patient symptomatique ou si le QTc > 500 ms 
chez un patient asymptomatique.2 Enfin, en dehors des 
conditions cliniques présentant des facteurs de risque 
significatifs, il ne semble pas nécessaire d’effectuer un 
ECG avant de débuter la ziprasidone.23 
 
DOIT-ON SURVEILLER DES INTERACTIONS? 
Interactions pharmacodynamiques 
En raison de son effet sur l’intervalle QT (voir section sur 
les précautions), la ziprasidone ne devrait pas être asso-
ciée à un autre médicament qui allonge le QT. De plus, 
comme la ziprasidone tend à provoquer de l’hypotension, 
il est possible que les effets des antihypertenseurs soient 
accentués. Par ailleurs, de par son mécanisme d’action, il 
est possible que la ziprasidone s’oppose aux effets de la 
lévodopa et des agonistes de la dopamine. Enfin, puisque 
la ziprasidone agit principalement sur le SNC, la prudence 
s’impose en cas d’association avec d’autres agents agis-
sants sur le SNC (ex. : alcool).2,20 
 
Interactions pharmacocinétiques 
Les deux tiers de la clairance métabolique de la ziprasi-
done sont assurés par l’enzyme aldéhyde oxydase. Celle-
ci fonctionne indépendamment des cytochromes et n’a 
aucun inducteur ni inhibiteur.2 Cette propriété pharmaco-
cinétique permet d’éviter plusieurs interactions.  
 
Toutefois, le tiers de la clairance métabolique restante est 
assurée par le cytochrome P450 3A4. Ainsi, 
l’administration concomitante d’inhibiteurs puissants du 
CYP3A4 (ex. : kétoconazole) peut faire augmenter signifi-
cativement la concentration sérique de la ziprasidone. 
D’autre part, l’administration concomitante d’inducteurs 
puissants du CYP3A4 (ex. : carbamazépine) peut faire 
diminuer significativement la concentration sérique de la 
ziprasidone. La portée clinique de ces deux types 
d’interactions n’a pas été clairement établie, ce qui justifie 
par le fait même un suivi médical plus étroit.2 Par ailleurs, 
n’étant métabolisée que partiellement par le CYP3A4, des 
études ont démontré que la ziprasidone n’influençait pas 
de façon significative le métabolisme des autres médica-
ments substrats du CYP3A4.2 
 
Enfin, la ziprasidone est un substrat mineur du CYP1A2. 
Toutefois, comme la contribution de cette voie métaboli-
que est mineure, la cigarette (un inducteur du CYP1A2) 
ne semble pas influencer la pharmacocinétique de la 
ziprasidone.2,5,6  
 
ET LES PERSONNES ÂGÉES? 
La grande majorité des études sur la ziprasidone exclut 
ce type de clientèle. Néanmoins, la monographie recom-
mande de prescrire une dose initiale plus faible, d’ajuster 
la posologie plus lentement et de faire une surveillance 
plus étroite durant la période d’administration initiale puis-