- SlideBoom

publicité
Journée de formation en maladie chronique
mai 2012
L’impact de la médication
psychiatrique sur le risque
cardiométabolique
Dr Gilles Côté, M.D., médecin-conseil, ASSS-BSL
OBJECTIFS

Connaître les impacts sur le poids et sur le
métabolisme de la médication psychiatrique;

Surveiller ces impacts de façon appropriée;

Développer une stratégie visant à minimiser les
effets négatifs de ces médicaments;

Travailler avec une équipe multidisciplinaire dans la
prise en charge du risque cardiométabolique.
EFFET DE CES MÉDICAMENTS SUR LE POIDS
Un impact non négligeable et préoccupant
ANTIDÉPRESSEURS
Échelle de
prise de poids
- 0,5
0
+ 0,5
+ 1,0
+ 1,5
+ 2,0
Changement
de poids
potentiel par
année (lb)
0–5
(lb)
0
(lb)
1–5
(lb)
6 – 10
(lb)
11 - 15
(lb)
> 15
(lb)
ISRS
Fluoxétine
Citalopram
Escitalopram
Fluvoxamine
Sertraline
Désipramine
Nortriptyline
ATC
IMAO
Sélégiline
ISRN
Duloxétine
venlafaxine
Autres
Paroxétine
Bupropion
Néfazodone
Trazodone
Amitriptyline
Doxépine
Imipramine
Phénelzine
Tranylcypromine
Mirtazapine
ANTIPSYCHOTIQUES
Échelle de
prise de poids
- 0,5
0
+ 0,5
+ 1,0
+ 1,5
+ 2,0
Changement
de poids
potentiel par
année (lb)
0–5
(lb)
0
(lb)
1–5
(lb)
6 – 10
(lb)
11 -15
(lb)
> 15
(lb)
Fluphénazine
Typiques
Halopéridol
Thioridazine
Perphénazine
Atypiques
Aripiprazole
Ziprasidone
Palipéridone
Quétiapine
Clozapine
Rispéridone
Olanzapine
Aripiprazole (Abilify®)
Palipéridone (Invega®)
Clozapine (Clozaril®)
Ziprasidone (Zeldox®)
Thioridazine
Olanzapine (Zyprexa®, Sandoz®)
Fluphénazine (Modecate®)
Quétiapine (Seroquel®)
Halopéridol (Haldol®)
Rispéridone (Risperdal®)
Perphénazine
STABILISATEURS DE L’HUMEUR
Échelle de
prise de poids
- 0,5
0
+ 0,5
+ 1,0
+ 1,5
+ 2,0
Changement
de poids
potentiel par
année (lb)
0–5
(lb)
0
(lb)
1–5
(lb)
6 – 10
(lb)
11 -15
(lb)
> 15
(lb)
Carbamazépine
Gabapentine
Acide
valproique
Antiépileptiques
Autres
Lamotrigine
Topiramate
Oxcarbazépine
Lithium
RISQUE MÉTABOLIQUE
Probabilité relative approximative des perturbations métaboliques variées
causées par des antipsychotiques atypiques
Médicaments
Perturbation du
Gain de poids
métabolisme
du glucose
Syndrome
métabolique
Dyslipidémie
Aripiprazole
Bas
Bas
Bas
Bas
Clozapine
Haut
Haut
Haut
Haut
Olanzapine
Haut
Haut
Haut
Haut
Rispéridone
Moyen
Moyen à bas
Bas
–
Quétiapine
Moyen
Moyen à bas
Haut
–
Ziprasidone
Bas
Bas
Bas
Bas
RISQUE MÉTABOLIQUE
Protocol de contrôle pour les patients recevant un antipsychotique atypique
Initial
4 sem.
8 sem.
12 sem.
3 mois
Chaque année
Histoire familiale ou
personnelle
X
Poids (IMC)
X
Tour de taille
X
Pression artérielle
X
X
X
Glycémie à jeun
X
X
X
Bilan lipidique
X
X
X
X
X
X
X
X
X
CES EFFETS PEUVENT-ILS ÊTRE PRÉVENUS PAR
LE PRISE DE CERTAINS MÉDICAMENTS?

Orlistat, perte de poids 6-8 % seulement.

Sibutramine, et d’autres (rejetés en raison d’effets
seconds sérieux)

Topamax, Prozac, Luvox, amantadine,
phénylpropanolamine, Zantac : pas d’effets démontrés.

Glucophage : aurait une certaine efficacité .

Ne pas oublier de vérifier l’utilisation de produits sans
prescription risquant de déstabiliser le contrôle de la
psychopathologie (ex. contenu en stimulants).
LA CHIRURGIE BARIATRIQUE

Perte de poids moyenne : 20 - 30 % du poids initial;

Candidat si la maladie psychiatrique est bien contrôlée;

Exclusions: abus ROH ou drogues actuels, maladie
psychiatrique sévère non contrôlée, consentement
éclairé impossible;

Axe 1 chez 20 - 60 % des candidats, axe 2 chez 25 %;

Succès inconstants chez cette population : dépression
> MAB > trouble alimentaire type « binge ».
IMPACT DES THÉRAPIES DE SUPPORT ET DE L’ACTIVITÉ
PHYSIQUE SUR LA PRÉVENTION DES EFFETS
MÉTABOLIQUES DES MÉDICAMENTS EN PSYCHIATRIE
Les conseils pratiques d’activité physique régulière sont
efficaces pour réduire le poids et améliorer le profil cardiométabolique dans une population atteinte de maladie
mentale sévère.
L’activité physique en plus de ses effets métaboliques a
des effets importants sur la santé mentale et le bien-être
On recommandera aux patients 30 minutes d’activité
moyennement intense la plupart des jours de la semaine.
Le patient devra être orienté vers des professionnels
pouvant le guider dans son activité physique ainsi que ses
changements nutritionnels.
AMÉLIORATION DU PROFIL MÉTABOLIQUE
INDUIT PAR L’ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE
Dyslipidémie athérogénique
Résistance à l’insuline
Amélioration de 30-85 %
Obésité abdominal
Diminution de 30 % du
gras intra-abdominal
Thrombose
Induit un état antithrombotique (réduit la
coagulation et augmente la
fibrinolyse)
Augmentation HDL cholestérol (~5 %) et diminution
triglycérides (~15 %) et un transfert de la distribution de
la grosseur des particules de LDL (petite à grosse)
Hypertension
Une diminution d’environ
4 mmHG de la systolique et
la diastolique
Inflammation systémique
Approximativement 30 % de
réduction des marqueurs
inflammatoires
Activité physique d’intensité modérée la plupart des jours de la semaine
Adapté de : http://www.myhealthywaist.org/
ARRÊT TABAGIQUE CHEZ LES PATIENTS AVEC
MALADIE MENTALE SÉVÈRE
Bupropion
Le bupropion étant utilisé comme antidépresseur, peut être
envisagé en fonction des chances de réussite, des risques et
bienfaits et des préférences du patient.
Contre-indications :

Troubles convulsifs;

Patient qui prend déjà du bupropion (Wellbutrin®);

Diagnostic ou antécédents de boulimie ou d’anorexie;

Allergie connue au bupropion;

Sevrage éthylique, de benzodiazépines ou de sédatifs;

Utilisation avec IMAO ou de thioridazine, (attendre > 14 jours avec dernière prise).
Risque de
convulsion :
environ 0,1%.
ARRÊT TABAGIQUE CHEZ LES PATIENTS AVEC
MALADIE MENTALE SÉVÈRE
Bupropion
Précautions :
Éviter la prise de
médicaments abaissant le
seuil convulsif.

Drogues illicites;

Théophyline;

Corticostéroïdes systémiques;

Quinolones et antipaludéens.

Pour les antidépresseurs et les antipsychotiques : évaluer
la nécessité, les interactions et ajuster les doses au besoin;
ARRÊT TABAGIQUE CHEZ LES PATIENTS AVEC
MALADIE MENTALE SÉVÈRE
Varénicline
Offrir les différentes options de traitement pour cesser de fumer. Avertir tous
les patients et leurs proches de la possibilité de symptômes
neuropsychiatriques (signes dépressifs, idées suicidaires, agressivité, etc.).
L’alcool peut augmenter les risques de ces symptômes. On doit donc assurer
un suivi et évaluer les symptômes psychiatriques. Avertir les personnes
atteintes de maladies cardiovasculaires de la possibilité de risque
cardiovasculaire accru et assurer une surveillance étroite.
Actuellement, la somme des données probantes n’a pas permis de
démontrer un lien de cause à effet entre l’utilisation d’une thérapie de
remplacement de la nicotine, du bupropion ou de la varénicline, et le
développement de phénomènes dépressifs, suicidaires ou
neuropsychiatriques
CONCLUSION

On doit tenir compte de l’impact sur le poids et sur le
profil métabolique des médicaments en psychiatrie.

Les patients avec des problèmes psychiatriques sont
globalement à risque plus élevé de risque
cardiovasculaire et métabolique.

Ces patients bénéficient énormément d’une prise en
charge globale comprenant un support
psychologique, une intervention alimentaire et un
programme d’exercices structuré.
Téléchargement