Du bon usage des psychotropes… Aspect général • Le bon usage des psychotropes passe par : – L’utilisation des molécules en fonction de leurs indications, de leurs profils d’action : • Quels critères de choix? – La prise en compte de la balance bénéfice/risque • Quels risques associés aux thérapeutiques? – L’optimisation des doses employées : • Quel est l’apport de la pharmacocinétique? Antidépresseurs Contexte : La France est-elle le plus grand pays consommateur d'antidépresseurs dans le monde? Rapport Legrain (1990): La consommation de psychotropes est très supérieure en France aux autres pays occidentaux (rapport 5 pour 2) Consommation de psychotropes • Estimation du nombre d'usagers de médicaments psychotropes en France métropolitaine parmi les 1275 ans : – Expérimentateur : 8,9 millions – Réguliers : 3,8 millions • 37 % disent avoir déjà pris un médicament psychotrope au cours de leur vie • 19 % disent avoir pris au cours de l’année écoulée. Source : OFDT 2009 Consommation de psychotropes • Femmes vs hommes : – 45 % vs 28 % au cours de la vie – 24 % vs 14 % au cours de l’année • Au cours de l’année: – Anxiolytiques : 7 % – Somnifères : 7 % – Antidépresseurs : 6 % • Les consommations augmentent avec l’âge: – les somnifères croissent continûment jusqu’à 75 ans – Antidépresseurs et anxiolytiques présentent un recul au-delà de 55 ans. Source : OFDT 2009 Etudes de consommation d’AD en population générale • Rouillon et al (1996): – Prévalence ponctuelle : 2,75% de la population • 65% des cas dans l’AMM • Olié et al (2002) – Prévalence ponctuelle : 3,5% de la population (3 femmes/1 homme) • 54% des cas dans l’AMM Une consommation qui augmente La consommation augmente depuis la fin des années 70: - Meilleur diagnostic? - Arrivée de nouvelles classes et de nouvelles molécules - Augmentation de la prévalence de la dépression - Nouvelles indications Chez nos voisins: Evolution de la prescription des AD dans le temps au Royaume Uni dans la dépression 189 851 patients présentent un premier EDM entre 1993 et 2005, (79.4%) reçoivent des AD dans la première année de diagnostic (UK) L’augmentation globale serait liée à une augmentation légère (en nombre) des traitements au long cours En France, pas de données comparable Total number of antidepressant prescription days over five yearsfrom first diagnosis for the five treatment pattern groups Moore M et al (2009) Les AD sont ils vraiment efficaces? Variabilité de l’effet en fonction de l’intensité initiale de la dépression 35 études/n = 5133 Kirsch et al (2008) Variabilité de l’effet en fonction de l’intensité initiale de la dépression 35 études/n = 5133 Kirsch et al (2008) Variabilité de l’effet en fonction de l’intensité initiale de la dépression 6 études/718 patients Evaluation Hamilton Depression Jay et al (2010) Au total • Augmentation de la prescription pourrait être liée : – À l’augmentation de la durée des traitements – A l’utilisation y compris dans les formes les moins sévères Modalités de prescription Prescription des AD en Europe Classe d’AD Etude FINDER 6 mois, observationnelle, multicentrique 12 pays : Autriche, Belgique, France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Suède, Suisse, Grande-Bretagne (n= 3468) Bauer et al (2008) Prescription des AD en Europe Dose Discordance des doses entre pratique de MG et pratique spécialisée Bauer et al (2008) Prescription des AD en Europe Pattern Caractéristiques associées à la prescription d’un SSRI : -TT antérieur -Âge du prescripteur -Âge du patient -Tabagisme -Niveau d’éducation Bauer et al (2008) Prescription des AD en Europe Pattern Caractéristiques associées à la prescription d’une association: -TT antérieur -Âge du prescripteur -Sévérité de la pathologie Bauer et al (2008) Les critères de choix d’un AD en France en MG et en pratique psychiatrique L’intensité de la dépression? En MG En pratique Psy Depont et al 2003 Rambelomanana et al 2006 Les connaissances et croyances concernant les AD Variables Groupe Moyenne SD Non Psychiatre 16,37 9,5 Psychiatre 35,27 11 La prescription de BZD peut être suffisante à la prise en charge d’un état dépressif (mm) Non Psychiatre 2,37 2,6 Psychiatre 1,14 1,9 1 mois de traitement pas AD est suffisant pour un premier épisode dépressif (mm) Non Psychiatre 2,05 2,5 Durée d’examen (mn) p 0,0001 0,02 0,009 Psychiatre 0,97 Etude en population médicale hospitalière 1,7 Schück et al (2000) Au total • Utilisation importante • Fréquentes associations • Efficacité sur les formes les plus sévères • Critères de choix difficiles à comprendre… Importance de l’utilisation des recommandations professionnelles Référentiel d’auto évaluation HAS Questions posées Aspects cliniques : identification, sévérité, comorbidités Information Pas de critère de choix d’un AD, mais importance du respect des modalités de prescription Stratégies thérapeutiques : choix, durée, posologie… Approche psychothérapeutique RPC Australiennes (Mahli 2009) • Présente des critères de choix des AD en fonction de la balance efficacité tolérance (acronyme RATE : risk – adherence – tolerability - efficacy) Raisonnement par classe Méta analyse concernant le choix des AD • Cipriani et al (2009) : Méta analyse visant à comparer 12 antidépresseurs de dernière génération sur 2 critères: – Efficacité = taux de patients répondeurs à 8 semaines (Réduction > 50% du score HAMD ou MADRS ou CGI) – Acceptabilité = taux de drop-out (sortie d’étude) (Quelle qu’en soit la raison: effets II, manque d’efficacité, perdu de vue…) • Méthode : – Analyse de 117 études comparatives randomisées (25 928 patients) – Evaluation de la probabilité • • que chaque ATD soit le 1er, dans le top-2, le top-3… en efficacité que chaque ATD soit le 1er, dans le top-2, le top-3… en acceptabilité Etude : Bupropion, Milnacipran, Citalopram, Mirtazapine, Duloxetine, Paroxetine, Escitalopram, Reboxetine, Fluoxetine, Sertraline, Fluvoxamine, Venlafaxine Résultats : Efficacité et tolérance en utilisant la Fluoxétine comme composé de référence •Escitalopram et sertraline ont meilleur rapport efficacité/acceptabilité •Sertraline pourrait être le meilleur choix si on tient aussi compte du coût • Nécessité d’une analyse médico-économique Recommandations en cas de non réponse ou de réponse partielle à un premier traitement Switch vers une agent avec une évidence de supériorité Duloxetine (N2) Escitalopram (N1) Milnacipran (N2) Mirtazapine (N2) Sertraline (N1) Venlafaxine (N1) Ajouter une autre agent Aripiprazole (N1) Lithium (N1) Olanzapine (N1) Risperidone (N2) Ajouter une autre agent Bupropion (N2) Mirtazapine/mianserine (N2) Quetiapine (N2) T3 (N2) Autre AD (N3) Switch vers une agent avec une évidence de supériorité (mais limitations liée aux EI) Amitryptiline (N2) Clomipramine (N2) IMAO (N2) Ajouter une autre agent Buspirone (N2) Modafinil (N2) Stimulants (N3) Ziprasidone (N3) Première ligne Deuxième ligne Troisième ligne Durée avant réévaluation : réévaluation initiale dés la 2èmesemaine CANMAT 2009 Au total • Qq critères de choix en fonction de la classe et de la molécule • Utilisation des recomandations • Importance des modalités d’emploi Les Antipsychotiques Antipsychotiques de 1ère et 2ème génération en France 2004 Aripiprazole Voies dopaminergiques principales Quelques exemples de profils pharmacodynamiques Haloperidol Risperidone Clozapine Ziprasidone Affinités des antipsychotiques pour les différents types de récepteurs Aripiprazole Quetiapine Olanzapine D1 D4.2 D2 5-HT2A 5-HT2C 5-HT1A 5-HT6 α1 α2 Musc H1 Bymaster FP, et al. Neuropsychopharmacology. 1996;14(2):87-96. Schotte A, et al. Psychopharmacology (Berl). 1996;124(1-2):57-73. Lawler, C, et al. Neuropsychopharmacology. 1999;20(6):612-27. Corbett, R, et al. CNS Drug Reviews. 1997;3(2):120-47. Choix des molécules Classification de Bobon (étoile de Liège) Elle prend en compte 6 effets : Antimaniaque (AM ) Anti-ataraxique (AT) Effets adrénolytiques (AL) Anti autistique (AA) Anti délirant (AD) Effets extrapyramidaux (EP) Non opératoire car empirique mais fait une proposition différenciée Quel outil de choix ? Méta analyse de 239 publications concernant 150 études contrôlées en double aveugle (n=21 533). Haloperidol comme comparateur dans 95 études, chlorpromazine dans 28, perphenazine dans 5, fluphenazine dans 4, flupenthixol and perazine dans 3 pour chaque, thioridazine et levomepromazine dans deux pour chaque 4 études concernent des patients en premier épisode 121 (81%) études durent 12 semaines ou moins; 17 (11%) jusqu’à 6 mois; 12 (8%) plus de 6 mois. Durée moyenne de la maladie 11,8 ans Age moyen des patients 36,2 ans Résultats Supériorité de certains APIIG sur les symptômes : - positifs - négatifs - de dépression Action sédative Méta analyse de 293 publications portant sur 78 études avec 167 bras de traitement (n=13558) -9 études concernent l’amisulpride, - 4 l’aripiprazole, - 28 la clozapine, - 48 l’olanzapine, - 21 la quétiapine, - 44 la rispéridone, - 2 le sertindole, - 9 la ziprasidone, - 2 la zotepine. Comparaisons deux à deux Action sur le score global de la PANSS Comparaisons deux à deux Action sur les symptômes positifs Comparaisons deux à deux Action sur les symptômes négatifs Critères de choix en fonction du profil d’induction d’EI métaboliques Apport des méta analyses 48 études 105 bras de traitement Poids Cholestérol Glycémie Dose Quelle dose choisir? Comment l’ajuster? Affinité pour les récepteurs dopaminergiques Relation entre occupation des récepteurs D2 et concentration des antagonistes aux récepteurs D2 : Intervalle étroit entre efficacité et toxicité comportementale Dose Le % d’occupation des récepteurs D2 suit dans une population donnée une répartition Gaussienne. Ceci justifie que l’efficacité pour une dose donnée est très variable en fonction des individus Nécessité d’un ajustement individuel basé sur : - L’efficacité clinique - la tolérance neurologique et globale Approche pharmacocinétique Il existe une grande variabilité interindividuelle des taux plasmatiques. De nombreux facteurs interfèrent Intérêt du monitoring des taux et de la détermination des taux-seuils (ex : olanzapine, clozapine) Importance de l’évaluation somatique Reste un problème de santé publique compte tenu de la mortalité chez les patients souffrant de schizophrénie Protocole de surveillance clinique et biologique Examen initial 1 mois 2 mois 3 mois Tous les 3 mois Tous les ans ATCD personnels et familiaux X Poids, BMI X Tour de taille X Pression artérielle X X X Glycémie à jeun X X X Bilan lipidique X X Tous les 5 ans X X X X X X Consensus Development Conference on antipsychotic drugs and obesity and diabetes. J Clin Psychiatry 2004; 65(2): 267-72 X Troubles anxieux Action des agonistes GABA Action des agents sérotoninergiques Rôle des neurotransmetteurs dans l’apparition des manifestations de peurs et phobie Rôle des neurotransmetteurs dans l’apparition des ruminations anxieuses Traitement TAG Traitement Trouble Panique Traitement anxiété sociale Traitement PTSD Traitement TOC