Chapitre 4 : Variables al´eatoires `a densit´e
I - G´en´eralit´es
1. Int´egrales g´en´eralis´ees.
a) G´en´eralis´ee en +.
Soit fune fonction continue sur IR. On d´efinit sous r´eserve d’existence Z+
0
f(t)dt comme
la limite limb+Zb
0
f(t)dt.
Exemple : f(t) = exp(t). On obtient Zb
0
f(t)dt =exp(t)b
0= 1 exp(b) qui tend
vers 1.
On en conclut que Z+
0
exp(t)dt = 1.
Cela repr´esente l’aire totale sous la courbe de 0 `a +.
Contre exemple : f(t) = 1
t+1 . On obtient
Zb
0
f(t)dt =2t+ 1b
0´egal `a 2b+ 1 2 qui tend vers +.
Par cons´equent, l’int´egrale n’existe pas.
On utilisera plus loin la notation Z+
−∞
f(t)dt qui est sous r´eserve d’existence
Z0
−∞
f(t)dt +Z+
0
f(t)dt.
b) G´en´eralis´ee en un point o`u fposs`ede une limite `a gauche infinie.
Soit fune fonction continue sur IR+
telle que limt0+ f(t) = +. On d´efinit sous r´eserve
d’existence Z1
0
f(t)dt comme la limite lima0+ Z1
a
f(t)dt.
Exemple : f(t) = 1
t. On obtient Z1
a
f(t)dt =2t1
a´egal `a 2 2aqui tend vers 2.
Par cons´equent, l’int´egrale g´en´eralis´ee Z1
0
f(t)dt vaut 2.
Cela repr´esente l’aire totale sous la courbe de 0 `a 1.
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Contre exemple : f(t) = 1
t. On obtient Z1
a
f(t)dt =ln(t)1
a´egal `a ln(a) qui tend vers
+. Par cons´equent, l’int´egrale n’existe pas.
2. Fonctions continues par morceaux au sens en´eralis´e :
efinition : Il existe un nombre fini (´eventuellement nul) de r´eels a1< .... < antels que
fest continue sur ] − ∞, a1[, .., ]ai, ai+1[, ..., ]an,+[
fposs`ede une limite `a droite et `a gauche (´eventuellement infinies) en chacun des points
ai.
On utilisera plus loin la notation Z+
−∞
f(t)dt qui repr´esentera l’aire totale sous la courbe
de f. Elle se calcule en ajoutant les diverses int´egrales g´en´eralis´ees
Zai+1
ai
f(t)dt,Za1
−∞
f(t)dt et Z+
an
f(t)dt.
Exemple fondamental admis
On trouve Z+
−∞
exp(t2/2) dt =2π.
3. Densit´es de probabilit´e.
efinition : Soit pune fonction continue par morceaux au sens g´en´eralis´e. pest une
densit´e de probabilit´e ssi les deux conditions suivantes sont v´erifi´ees :
a) En tout point tdu domaine de d´efinition p(t)0.
b) Z+
−∞
p(t)dt = 1.
Remarque : a) est l’analogue du pk0 du cas discret.
La condition de normalisation b) est l’analogue du Pn
k=1 pk= 1 du cas discret.
Exemples
Densit´e uniforme sur un intervalle [a, b] avec a < b.
C’est la fonction t1
ba1l[a,b](t).
Densit´e exponentielle de param`etre θ > 0.
C’est la fonction tθexp(θt)1lIR+(t).
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Densit´e gaussienne centr´ee r´eduite.
C’est la fonction
t1
2πexp(t2
2).
Rappel : cette fonction d´ej`a vue dans le chapitre pr´ec´edent ne poss`ede pas de primitive
simplement calculable.
4. Variables al´eatoires `a densit´e.
efinition et formule fondamentale 4.
Soit pune densit´e de probabilit´e. On dit qu’une variable al´eatoire Xposs`ede la densit´e de
probabilit´e pssi pour tous les r´eels αβon a la formule :
IP(αXβ) = Zβ
α
p(t)dt.
Cons´equence 4.1 : si α=β, on trouve pour tout α,IP(X=α) = 0. Ce qui est
totalement diff´erent de la situation du chapitre II.
Comme [α, β] est la r´eunion disjointe ]α, β[, {α}et de {β}, on obtient IP(αXβ) =
IP(α < X < β) + 0 + 0, donc dans ce chapitre, on peut remplacer les in´egalit´es larges par
des in´egalit´es strictes. Donc pour tout intervalle I, IP(XI) = RIp(t)dt.
Les variables al´eatoires `a densit´e font partie de la famille des variables continues par
opposition aux variables al´eatoires discr`etes du chapitre 2.
Exemple et d´efinition
On dit que Xposs`ede la loi uniforme sur [a, b] avec a < b ssi Xposs`ede la densit´e de
probabilit´e uniforme sur [a, b].
Ce qui donne par exemple si a= 0, b= 2, pour I= [1,1.5], IP(XI) = 1
2Z1.5
1
dt =1
4.
5. Fonction de r´epartition.
Pour simplifier la pr´esentation des calculs comme dans l’exemple pr´ec´edent, on se sert de
la fonction de r´epartition.
efinition : La fonction de r´epartition de la variable al´eatoire Xde densit´e de proba-
bilit´e pest la fonction de IR dans IR
xIP(Xx) = F(x).
(C’est la mˆeme d´efinition qu’au chapitre II).
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(Seconde) formule fondamentale 5.1
Si αet βsont deux r´eels tels que αβ, IP(αXβ) = F(β)F(α).
Exemples :
a) Si Xest de loi uniforme sur [a, b] avec a < b, on trouve :
si x < a,F(x) = 0,
si axb,F(x) = 1
ba(xa),
si x > b,F(x) = 1.
On trouve bien le r´esultat du paragraphe pr´ec´edent, si a= 0 et b= 2, IP(1 X1.5) =
F(1.5) F(1) = 1
4. C’est bien sˆur l’aire du rectangle hachue sous le graphe de la densit´e
p.
b) Si Xest de loi exponentielle de param`etre θ > 0,
pour x < 0, F(x) = 0,
pour x0, F(x) = exp(θt)x
0= 1 exp(θx).
c) La fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire gaussienne centr´ee r´eduite n’est pas
la fonction Φ du chapitre III qui figure dans les tables. Il manque le morceau de −∞ `a 0
de surface 1
2.
Donc Φ(x) = 1
2+ Ψ(x) = Rx
−∞ p(t)dt.
Alors Ψ(x) = Φ(x)Φ(0) = IP(0 Zx) si x0 et Ψ(x) = IP(xZ0) si x0.
6. Propri´et´es des fonctions de r´epartition.
Si Fest la fonction de r´epartition d’une variable al´eatoire X`a densit´e alors,
Fest croissante (au sens large)
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limt→−∞ F(t) = 0 et limt+F(t) = 1.
Fest continue en tout point.
Sauf aux points `a probl`emes de p,Fest d´erivable et F(t) = p(t).
MORALIT´
E : ON D´
ERIVE LA FONCTION DE R´
EPARTITION,
MAIS ON INT`
EGRE LA DENSIT´
E DE PROBABILIT´
E.
7. M´ethode des fonctions de epartition
Soient une fonction num´erique φet une variable al´eatoire Xqui poss`ede une densit´e de
probabilit´e p. On d´efinit la variable al´eatoire Y=φ(X).
On veut savoir si Yposs`ede une densit´e de probabilit´e et la calculer le cas ´eceant.
Ce probl`eme g´en´eral d´epasse largement le niveau de ce cours. De plus, mˆeme si Yposs`ede
une densit´e de probabilit´e, il n’y a pas de formule simple pour la trouver. Nous allons nous
contenter d’exposer une m´ethode, qui repose sur l’utilisation des fonctions de epartition.
Elle permet de traiter un certain nombre d’exemples simples.
Premier exemple. Supposons que φest une fonction affine xux +v,uet v´etant
deux constantes r´eelles.
Proposition 7.1. a) si u > 0,Y=uX +vposs`ede la densit´e de probabilit´e qtelle que
xq(t) = 1
uptv
u.
b) si u < 0,Y=uX +vposs`ede la densit´e de probabilit´e qtelle que
xq(t) = 1
uptv
u.
c) si u= 0,Y=vvariable al´eatoire constante ne poss`ede pas de densit´e de proba-
bilit´e. Si c’´etait le cas, d’apr`es le corollaire 4.1 avec a=b=von aurait la contradiction
IP(Y=v) = 0 = 1.
Preuve du a)
Soit Gla fonction de r´epartition de Y: par d´efinition, pour tout nombre r´eel G(x) =
IP(Yx) = IP(uX +vx).
En raisonnant sur les valeurs num´eriques des variables al´eatoires, on trouve que uX +vx
´equivaut `a Xxv
u.
Donc G(x) = IP(Xxv
u). Posons z=1
u(xv).
Par d´efinition de la fonction de r´epartition Fde X, on a F(z) = IP(Xz) en appelant z
la variable muette. Finalement IP(Yx) = G(x) = F(1
u(xv)).
On sait qu’en dehors d’un nombre fini de points `a probl`eme, la fonction Fest d´erivable de
d´eriv´ee p.
On d´erive la compos´ee Gdes fonctions xz=1
u(xv) et de zF(z).
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