Psychologie du Développement des Actions

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T.D. L1.S2
PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT DES ACTIONS
- DEVELOPPEMENT PERCEPTION ACTION
Plan du cours :
- Introduction
- Un fondateur : Jean Piaget
- Une théorie : la théorie piagétienne
- Les stades de développement
- Les connaissances actuelles
Introduction
La psychologie du développement : Qu'est-ce que c'est ?
Une évolution (en taille, en âge...).
Sur une courbe de Gauss, au début de la courbe, il y a le bébé, puis l'enfant. C'est deux catégories
sont étudiées car il y a avant tout une grande souplesse mais surtout parce qu'il y a intérêt sur
l'évolution. Puis l'adolescent, juste avant le pic qui, lui, correspond à l'adulte. Enfin, sur toute la
partie décroissante, le vieux. On peut aussi intégrer le foetus en dessous du bébé car il y a déjà
développement dans le ventre de la mère.
Cette évolution est l'objet d'étude de la psychologie du développement.
Le développement se définit comme l'ensemble des transformations qui affectent les organismes
vivants. En psychologie, le terme "développement" signifie plus particulièrement une série de
transformation qui se produisent selon un ordre particulier et prévisible.
Les transformations sont complexes et sous tendues par de nombreux facteurs :
- Evolution de l'espèce
- Hérédité individuelle
- La maturation
- L'exercice (de quelque chose)
- L'apprentissage
- L'interaction sociale
- Dans une société en perpétuel changement
La psychologie étudie les conduites, décrit et expliqe les états et les processus mentaux des
individus :
- Différentes méthodes
- Différentes populations
La psychologie cognitive étudie l'ensemble des activités qui se rapprochent à la connaissance
(=cognition).
La psychologie du développement étudie l'organisation psychologique de l'individu au cours du
temps.
La psychologie génétique (1880-1895) a un intérêt pour la genèse (origine, émergence).
La psychologie de l'enfant (1900-1910) étudie scientifiquement l'enfant à différentes tranches
d'âges.
La psychologie du développement moderne englobe les deux champs et préconise que le
développement se poursuit tout au long de la vie.
1. UN FONDATEUR :
JEAN PIAGET (1896 - 1980)
Piaget fut un chercheur qui travailla toute sa vie sur l'enfant et en particulier sur l'acquisition et la
structure des connaissances en fonction de son évolution dans l'âge.
Piaget fit beaucoup de psychologie génétique et d'épistémologie.
Piaget se pose la question fondamentale de la construction des connaissances.
Il effectue différentes recherches étudiant la logique de l'enfant, très différente de celle de l'adulte.
On sait aujourd'hui par exemple que, selon l'énoncé d'un problème, l'enfant comprend ou non ce qui
lui ait demandé.
Piaget met en évidence que la logique de l'enfant
- se construit progressivement,
- suit ses propres lois,
- évolue tout au long de la vie,
- passe par différentes étapes caractéristiques avant d'atteindre le niveau de l'adulte : l'enfant
est différent de l'adulte en terme de perception mais aussi de logique.
Piaget apporter une contribution essentielle en montrant que l'enfant a des modes de pensée
spécifique qui le distinguent entièrement de l'adulte.
1.1. Epistémologie génétique
L'épistémologie génétique est l'étude spécifique des conditions de la connaissance et des lois de son
accroissement. La notion de perception (des sens) est importante pour la construction.
Piaget appréhende la construction, la genèse de la connaissance dans l'interaction du sujet
épistémologique avec l'objet. L'interaction est une relation au minimum entre une personne et une
personne, ou une personne et un objet. La personne construit des connaissances par l'interaction
avec son environnement. Il ne faut pas sous-stimuler l'enfant, ni le sur stimuler l'enfant car l'enfant
se développera mal à cause d'une saturation au niveau des connaissances et cela est dangereux.
1.2. Epistémologie de Piaget
Encrage épistémologique
Le premier encrage de Piaget est la recherche, dans l'enfant, un modèle explicatif de l'organisation
psychologique de l'adulte.
Encrage biologique
Cf. Le phénomène d'imprégnation de Laurenz qui peut, d'une part être approprié à l'animal, mais
aussi à l'Homme. Par exemple, on a tendance à vouloir retourner aux sources parce qu'on s'y sent
"bien".
Le second encrage de Piaget est la théorie que le développement se fait par adaptation successives
du sujet à son milieu, par régulation interne.
"Toute conduite adaptée est intelligente"
Encrage logico-mathématique
Piaget part du principe que l'intelligence est structurée de façon logique, mathématique comme le
monde auquel elle permet de s'adapter.
1.3. Méthodologie : l'entretien clinique
Clinique vient de clinis qui peut être transcrit par "au chevet du malade".
Chez Piaget, l'entretien clinique va être menée par un interrogation guidée (questions précises).
Il est par exemple important de connaître le dossier médical. La relation peut être amenée grâce à
des interrogations guidées.
L'observation et l'analyse du contenu verbal est le deuxième point de l'entretien clinique du Piaget.
Pour l'observation, cela peut consister à prendre des notes, enregistrer le discours sur vidéo (Cf.
C.C.P.P.R.B. : Comité Consultatif de la Protection des Personnes dans la Recherche Biomédicale)...
L'adaptation des expressions et de la logique de la situation aux attitudes et au vocabulaire de
l'enfant est importante. On parle ici de l'adaptation du psychologue mais aussi celle de la situation.
La mise en question systématique des affirmations de l'enfant, cherchez le pourquoi :
- Mettre en évidence les raisonnements utilisés par l'enfant lorsqu'il est confronté à des situation de
complexité croissante.
- Dégager les structures de raisonnement.
1.4. Le constructivisme de Piaget
Pour Piaget, la connaissance ne s'acquiert pas toute seule, il faut qu'elle se construise.
L'objectivité n'est pas donnée d'emblée :
- La perception n'est pas la réelle source de la connaissance, car l'objet réel est différent de l'objet
perçu. Cf. Le texte où les lettres des mots sont sans le désordre (objet réel) mais le texte est
parfaitement lisible (objet perçu).
- La connaissance n'est pas une copie du réel, c'est une construction.
La source de la connaissance, c'est la coordination des actions de l'enfant sur le réel.
Le constructivisme prône l'interaction entre les facteurs internes (innés) et les facteurs externes
(acquis).
L'enfant n'est pas un découvreur, il est inventeur.
Il est inventeur parce qu'il construit ses connaissances.
1.5. Le modèle Piagetien
Le modèle de Piaget s'oriente autour de plusieurs questions :
- Comment se développe la pensée chez l'homme ?
- Comment se structurent les connaissance ?
"Pour apprendre les comportements des enfant à un âge donné, il faut comprendre la logique de
l'ensemble du développement."
Piaget est interractionnaliste : l'intelligence est la résultante de deux processus interne et externe,
transitoirement équilibrés.
1.6. Concepts centraux chez Piaget
L'intelligence c'est l'adaptation à un situation nouvelle :
- Tout au long de la vie l'individu est confronté à la résolution de problèmes variés et la solution
produite est considérée comme un moyen d'adaptation à son environnement.
- L'intelligence est la forme la plus aboutie des moyens d'adaptation biologique.
Le développement est normé : il y a un point de départ et un point d'arrivé
Le développement comporte donc un point d'achèvement : la pensée formelle.
Le développement est structuré : 4 niveaux de structurations :
1) Sensorimoteur
2) Pré-opératoire
3) Opérations concrètes
4) Opérations formelles
1.7. La notion de schème
"Ce qui, dans une action, est transposable, généralisable ou différentiablement d'une situation à la
suivante, autrement dit, ce qu'il y a de commun aux diverse répétitions ou applications de la même
action" (Biologie de la connaissance, 1973, p23).
Le schème est ce qu'il y a en commun dans un activité qui se répète, il s'accommode à la forme et à
la fonction des objets.
Les réflexes sont les premiers schèmes d'action.
Le schème désigne la structure générale de l'action (mais pas l'action elle-même).
Le schème se conserve au cours des répétitions, se consolide par l'exercice et tend à se généraliser
au contact du milieu (différenciations, coordinations).
Le schème n'est pas directement perceptible, mais on infère son existence à partir de régularités
dans les comportement des personnes. Les schèmes se conservent dans la mémoire.
1.7.1. Quelques schèmes
- Le schème de préhension (différent du réflexe) désigne la structure commune à toute activité
constant à saisir, quelques soient par ailleurs les particularités propres à l'objet saisi. (position dans
l'espace, forme, dimension...)
Exemple : Tendre le bras puis ouvrir la main puis refermer la main... Ouvrir un couvercle, un
bouchon. Tenir un crayon. Prendre un marteau.
=> C'est une organisation séquentielle d'action qui peut être appliquée de manière
répétitive.
- Le réflexe = action automatisée liée de manière innée à une fonction initiale, mais qui se répète de
façon indifférenciée quelles que soient les circonstances.
Exemple de la succion : ce réflexe devient un schème à partir du moment où il remplit une fonction
différenciée de la fonction initiale (se nourrir) : la succion devient alors un moyen d'appréhender
les objets.
1.7.2. Évolution de schème
Pendant les deux premières années de la vie, les schèmes d'action (tirer, pousser, frapper...)
Les schèmes d'action sont des systèmes de mouvements et de perceptions coordonnées entre eux,
qui constituent toute conduite élémentaire susceptible de se répéter et de s'appliquer à de nouvelles
situations. (schème d'action < perception + action (motricité) + coordination)
Exemple : On peut saisir un objet, le déplacer, le secouer...
Ensuite, ces schèmes d'action vont progressivement s'intérioriser (pensée représentatives) pour
donner les schèmes opératoires (schèmes additifs, multiplicatifs...)
1.8. Assimilation et adaptation
L'adaptation n'est pas un ajustement à quelque chose qui serait indépendant du sujet.
L'adaptation est un équilibre dynamique mettant en jeu deux mécanismes distincts et
complémentaires :
l'Assimilation et l'Accommodation
1.8.1. L'assimilation
C'est l'action du sujet sur les choses. Assimiler, c'est aussi rendre familier ce qui ne l'est pas.
L'assimilation est donc le processus par lequel un objet du milieu est appréhendé par la structure
actuelle du sujet. C'est un mécanisme par lequel le sujet applique ses schèmes déjà existants sur le
réel pour incorporer, s'approprier les éléments du milieu.
Assimilation -> Modification du milieu par le schème
1.8.2. L'accommodation
C'est l'activité par laquelle la structure actuelle du sujet se modifie en retour pour s'ajuster à une
modification de l'environnement. Accommoder, c'est différencier un schème pour l'adapter à un
objet particulier.
L'accommodation est donc le processus de modification d'un schème pré-existant inadapté (échec
de l'assimilation) en fonction des caractéristiques du nouvel objet ou de la nouvelle situation à
s'approprier.
Adaptation et Organisation
sont essentielles à
L'Equilibration
Les individus s'adaptent à leurs environnements et organisent leurs savoirs à travers les processus
Assimilation et Accomodation. À mesure qu'un individu apprend, adaptation et organisation seront
guidées par des catégorisations de plus en plus complexes. (chien > mammifères ≠ poisson...)
Dans l'assimilation, il y a une idée de cohérence (être cohérent avec ce que l'on sait c'est de
l'assimilation). Dans l'accommodation, il y a l'idée d'une adéquation avec le réel.
L'assimilation renvoie à la capacité que nous avons d'intégrer le changement dans la mesure où il
"s'assimile" à ce que l'on connait déjà.
L'accommodation renvoie à la nécessité de revoir notre perception de la réalité pour y intégrer les
éléments nouveaux que cette même réalité nous renvoie.
Changer : équilibre entre
assimilation et accommodation
La réalité extérieure
La réalité extérieure
rejoint notre perception
bouleverse notre perception
(Prospect Gestion 2802 (ou 2002))
Changer n'est pas que bouleverser, mais fait appel à la recherche d'un nouvel équilibre qui doit avoir
le mérite de demeurer instable donc capable de s'accommoder continuellement d'un changement
permanent.
Piaget : "Les habilités cognitives se développent dans des stades successifs."
1.9. Stades du développement
Pour Piaget, il existe quatre stades :
- le sensorimoteur de la naissance à deux ans
- le pré-opératoire de deux à sept ans
- celui des opérations concrètes de sept à onze ans
- celui des opérations formelles de onze ans à l'age adulte
1.9.1. Les stades et les périodes du développement
Ils constituent des découpages dans l'évolution phylogénétique de la connaissance. Leur
détermination s'effectue en relation avec la formation progressive et l'achèvement des structures
cognitives.
Ces structures constituent des paliers d'équilibre correspondant à des modes d'adaptation de
plus en plus complexes du sujet à son environnement.
Les deux aspects de continuité et de discontinuité dans le développement génétique s'illustrent
dans la succession des stades développementaux de l'enfant.
1.9.2. Le premier stade : La période de l'intelligence sensori-motrice (0 à 2 ans)
- Constitution progressive des schèmes sensori-moteurs et développement de la coordination des
capacités sensorielles et motrices.
- Intelligence pratique (fin d'1 ans)
- Intelligence sensori-motrice (fin de 2 ans)
Premier sous-stade (0-1 m)
Exercice des réflexes
Deuxième sous-stade (1-4 m)
Adaptation et réaction circulaire primaire
Troisième sous-stade (4-6/9 m)
Réaction circulaire secondaire (presque scientifique)
Quatrième sous-stade (8/9-11/12 m)
Coordination des schèmes secondaires et leur application à des situations nouvelles
Cinquième sous-stade (12-18 m)
Différenciation des schèmes d'action par réaction circulaire tertiaire et découverte de
moyens nouveaux par expérimentation active
Sixième sous-stade (18-24 m)
Notion de temps entraine la notion de prévision
Notion d'espace va progresser (espace immobile, enfant mobile)
Permanence de l'objet : habilité à savoir qu'un objet existe même quand il n'est pas visible. Un
enfant de 6 m ne cherche pas l'objet caché.
Vers 18 m, quand l'enfant réussit à chercher l'objet caché, c'est qu'il a du construire une image
mentale de l'objet. Piaget suggère que cela marque le début de la pensée symbolique (début de la
construction mentale des connaissances).
1.9.3. Le deuxième stade : La période pré-opératoire (2 à 7 ans)
C'est le passage du sensori-moteurs au stade de la représentation.
-- Fonction sémiotique, développement de la pensée symbolique.
- Capacité d'effectuer des activités mentales (le langage est l'une des activités les plus importante)
- Égocentrisme (pensée égocentrique) (Cf. Tâche des trois montagnes)
- Pensée illogique et non-systématique
1.9.4. Le troisième stade : Le stade des opérations concrètes (7 à 11 ans)
- Début des opérations cognitives sur des objets "concrets".
- Décentration cognitive et coordination des différents points de vue, l'intuition préopératoire va se
transformer en pensée opératoire mobile et réversible.
- Critère de passage de l'intuition à l'opération : la réversibilité
- les opérations logico-mathématique
- les opérations infra-logique
- fonction accommodatrice explicative
- l'invariant nécessaire : schème de conservation
Exemple des deux verres :
Demander si la quantité est équivalente dans les deux verres, si non, laisser l'enfant réajuster.
Transvaser le liquide du verre étroit dans un verre large, et demander si les quantités sont
équivalente.
Les opérations infra-logique / espace
- raisonnement topologique : raisonnement sur une configuration statique (difficile
d'imaginer le déplacement, la rotation)
La permanence de l'objet permet d'élaborer la :
- construction de l'espace projectif : coordination des points de vue de l'objet
- construction de l'espace euclidien : constance des dimensions attribuées à l'objet (espace
en 3D + apparition des perspectives).
La Ré-Equilibration est réussit quand elle :
- Comble les lacunes de l'équilibre précédent
- Intègre les structures assurant l'équilibre précédent dans une nouvelle structure
- Crée une ouverture vers de nouveaux équilibres possibles
1.9.5. Le dernier stade : Le stade des opérations formelles (à partir de 11 ans)
- Possibilité de raisonner sur des énoncés, des hypothèses avec l'apparition plus prononcée
d'anticipation des évènements :
- pensée hypothético-déductive
- pensée systématique avec des concepts abstraits
- logique formelle : combinaison de système d'opération
- Repose sur deux structures d'ensemble :
- Le système combinatoire : capacité de combiner tous les cas possibles d'une situation
[- Le groupe INRC (Identité, Négation, Réciproque, Corrélative)]
1.9.6. Critiques de la théorie de Piaget
- Stades du développement : Est-ce un changement qualitatif ou une accumulation quantitative ?
- Est-ce que tous les individus atteignent le stade des opérations formelles ?
- L'apprentissage humain ne peut pas être compris indépendamment des facteurs sociaux,
historiques, culturels... (contexte).
- Le rôle particulier et central du langage.
- L'importance de la médiation des parents, des pairs et des enseignants : Est-ce que les enfant
apprennent mieux seuls ?
Conclusion :
Chaque fois que l'on enseigne quelque chose à un enfant, nous l'empêchons de la découvrir.
De plus, lorsqu'un enfant découvre quelque chose par lui-même, il le garde avec lui toute sa vie.
(Jean Piaget)
Apport de Piaget dans le domaine de l'éducation
Adéquation des contenus aux stades du développement atteints par l'enfant : modèle en escalier.
Concevoir tout apprentissage comme une entreprise de construction dont le maître d'oeuvre est
l'apprenant : conflit cognitif.
2. JAMES J. GIBSON
Rappel : La théorie de l'action
Gibson part des modèles perceptuel et conceptuel
- Modèle perceptuel : un modèle mental construit par l'utilisateur
- Modèle conceptuel : description et fonctionnement du système
La distance entre les deux modèles détermine l'utilisabilité du système.
La notion d'affordance est définie par Gibson comme étant le fait de faire référence aux propriétés
réelles et perçues d'une chose, et particulièrement à celles qui déterminent les action pouvant être
entreprises sur la chose. C'est la perception de l'action par rapport à un objet : les actions
possibles avec un objet.
Le modèle perceptuel se construit à partir de et par rapport à plusieurs facteurs :
- l'affordance du système
- liens de causalité possibles
- contraintes (physiques) du système
- stéréotypes culturels (relatif à la perception)
- expérience
- instructions d'usage
- ...
L'affordance et la parole : La mise en combinaison des deux est important lors d'un dialogue entre
l'Homme et la machine par exemple (quoi dire ? comment dire ?).
L'affordance dépend des propriétés perçues de l'objet (exemple des portes à tirer ou pousser...).
Idées de Gibson
La perception action correspond à la valeur "utile" des aspects de l'environnement sur lesquels
s'oriente la perception.
Il s'agit d'un concept descriptif permettant une catégorisation psychologique de l'environnement.
L'environnement est décrit en fonction des possibilités d'action qu'il offre à un observateur, et
réciproquement, en fonction du répertoire des action que l'observateur est capable de déployer.
Selon la théorie des affordances développée par Gibson, les informations traitées dans la perception
seraient celles qui spécifient les possibilités d'action d'un observateur sur son environnement.
Styles d'interaction
Réalité augmentée : intégration de capacité de traitement de l'information dans des objets
physiques.
Ontogenèse => Pourquoi un comportement change-t-il au cours de la vie ?
Développement et apprentissage
Exemple : Patterns d'actions fixes chez l'animal et l'Homme, d'après les objectivistes.
L'affordance
L'affordance est une notion introduite par Gibson (1979), pour lequel l'organisme humain perçoit les
objets à partir de leur possibilités d'action sur l'environnement (Bonnet & Lestienne, 2003).
"L'affordance est ce qui dans un objet ou une propriété du monde extérieur s'accorde d'emblée aux
possibilités d'action de l'individu. C'est l'affordance qui est perçue directement" (Bloch, 2000, un
Richard, 2004).
Le terme affordance est dérivé de l'anglais to afford (permettre de...). Il s'apparente à la notion de
valence (état de motivation) chez Tijus (2001). La notion d'affordance s'est répandue en psychologie
du développement dans la mesure où il est admis que les propriétés fonctionnelles des objets sont
les premières à être perçues et sont élaborées avant le langage (Nelson, 1985 ; Mervis 1987 ;
Chemlal, 2006). Cette notion d'affordance est liée à la notion de schème chez Piaget dans la
mesure où le schème est à la fois perception et possibilité d'action sur l'objet.
Le terme affordance est employé pour décrire un potentiel pour l'action, c'est à dire la capacité
perçue d'un objet de permettre la volonté assertive de l'acteur (Ryder & Wilson, 1996). Un outil est
toujours conçu avec une certaine intentionnalité de la part du créateur, qui a pour objectif de
faciliter son appréhension par l'usager potentiel.
L'ergonomie de l'outil et son design permettent à l'utilisateur de s'approprier plus rapidement la
maîtrise de l'outil et ainsi, de réduire sa courbe d'apprentissage (Figure 8). La courbe
d'apprentissage peut être représentée avec Y représentant l'axe temporel et X représentant la
complexité de l'apprentissage.
Plus la courbe se termine vers le bas et plus le temps de l'apprentissage est réduit par rapport à la
complexité du problème à résoudre ou de la connaissance à acquérir.
Exemple : Effet de la maturation et de l'expérience
Maturation : Effet du développement organique
Expérience : Effet de la pratique
Picorage des poussins ...
Ontogenèse : Apprentissage
(modèles béhavioristes, cognitivistes et constructivistes)
Modèles béhavioristes (Watson, 1930 : Thorndike, 1932 ; Skinner, 1974)
"Cerveau opaque dans un monde transparent"
(procédurales "comment faire" : "quand le son est émis, approche du distributeur")
- Association motrices Stimulus-Réponse
("connaitre le centre de Boston, c'est avoir une faible probabilité de s'égarer quand on
marche vers le centre de Boston")
- Un phénomène mental est lié à un disposition comportementale
- Loi de l'effet
- Buts à courts terme (sujet passif)
- Essais et erreurs (comportement algorithmique)
Modèle cognitivistes (Koehler, 1926 ; Tolman, 1932, 1948 ; Dickinson, 1980)
"Cerveau transparent dans un monde opaque"
- Association Stimulus-Règle général de conduite ou Stimulus-Evènement
- Un phénomène mental est lié à une représentation interne
- Renforcement non nécessaire (apprentissage latent)
- Buts à long terme (sujet actif)
- Insight (comportement heuristique)
Modèle constructiviste ou situé (Piaget, 1926 ; von Uesküll, 1926 ; Gibson, 1979 ; Skorda &
Freeman, 1987)
"Cerveau transparent dans un corps transparent situé dans un monde transparent."
- Apprentissage par boucles sensori-motrices multimodales : lié à l'action et à la fonction
(affordance) et sensible au contexte.
- Auto-organisation de la structure du système animal environnement par ajustement aux conditions
locales. Modification des bassins d'attraction.
- Phénomène non linéaire (changement brusque différent de l'insight)
PERCEPTION ACTION : je perçois, j'agis et j'ai un feedback => adaptation/perception puis action
et re-feedback...
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