5.2. Isomorphismes
On ´etudiera premi`erement plus de propri´et´es d’une application lin´eaire d’espaces vectoriels et ensuite
on ´etudiera quand deux espaces vectoriels sont ´essentiellement identiques. On commence par deux sous-
espaces associ´es `a une application lin´eaire T:E→F. Si Uest une famille de vecteurs de E, on note
T(U) = {T(u)|u∈ U}, une famille de vecteurs de F.
5.2.1. Proposition. Soit T∈(E, F ). Alors
(1) Im(T) = {v∈F|v=F(u) pour un certain u∈E}est un sous-espace de F.
(2) Ker(T) = {u∈E|T(u) = 0F}est un sous-espace de E, appel´e noyau de T.
D´emonstration. (1) Soient v1, v2∈Im (T) et α1, α2∈K. Alors vi=T(ui) avec ui∈E, i = 1,2.Ainsi
α1v1+α2v2=T(α1u1+α2u2)∈Im (T). Donc Im(T) est un sous-espace de F.
(2) Soient u, v ∈Ker (T) et α, β ∈K. Alors T(u) = T(v) = 0F. Or T(αu +βv) = αT (u) + βT (v)=0F.
Ainsi αu +βv ∈Ker (T). Ce qui implique que Ker(T) est un sous-espace de E.
On ´etudiera comment d´eterminer l’image d’une application lin´eaire.
5.2.2. Proposition. Soit E=<U>avec Uune famille de vecteurs de E. Si T∈ L(E, F ), alors
Im(T) =< T (U)>. Par cons´equent, Test surjective si et seulement si F=< T (U)>.
D´emonstration. Comme T(U)⊆Im(T), on a < T (U)>⊆Im(T). D’autre part, si v∈Im(T), alors
v=T(w) avec w∈E. Or ws’´ecrit w=α1u1+··· +αnun, ui∈ U, αi∈K. Donc v=T(w) =
α1T(u1) + ··· +αnT(un)∈< T (U)>. Ce qui montre Im(T)⊆< T (U)> . Ainsi Im(T) =< T (U)>. Ceci
ach`eve la d´emonstration.
Le r´esultat suivant dit que l’image d’une famille li´ee par une application lin´eaire est toujours li´ee.
5.2.3. Lemme. Soient T∈ L(E, F ) et Uune famille de vecteurs de E.
(1) Si T(U) est libre, alors Uest libre.
(2) Si Test injective, alors Uest libre si et seulement si T(U) est libre.
D´emonstration. (1) Supposons que T(U) est libre. Si α1u1+··· +αnun= 0E, ui∈ U, αi∈K, alors
α1T(u1) + ··· +αnT(un) = 0F. Comme {T(u1), . . . , T (un)}est libre, α1=··· =αn= 0. Donc Uest libre.
(2) Supposons que Test injective et Uest libre. Si α1T(u1) + ···+αnT(un) = 0F, αi∈K, ui∈ U, alors
T(α1u1+···+αnun) = T(0E). Il suit de l’injectivit´e de Tque α1u1+···+αnun= 0E.Comme {u1, . . . , un}
est libre, α1=··· =αn= 0. Ceci montre que T(U) est libre. Le preuve s’ach`eve.
On donne maintenant un crit`ere pour qu’une application lin´eaire soit injective.
5.2.4. Proposition. Soient T∈ L(E, F ) et Bune base de E. Alors les conditions suivantes sont
´equivalentes:
(1) Test injective.
(2) Ker(T) = 0.
(3) La famille T(B) est libre.
D´emonstration. Supposons que Test injective. Si u∈Ker(T), alors T(u) = 0F=T(0E). Ainsi u= 0E
d’apr`es l’injectivit´e de T. Par cons´equent, Ker(T) = 0.
Supposons que Ker(T) = 0. Soient v1, . . . , vr∈T(B), c’est-`a-dire, vi=T(ui) avec ui∈ B,i= 1, . . . , r.
Si α1v1+···+αrvr= 0F,αi∈K, alors T(α1u1+···+αrur) = 0F, c’est-`a-dire, α1u1+···+αrur∈Ker(T).
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