D´efinition. — On dit qu’un endomorphisme ude Eest normal ssi uadmet un adjoint et uet u∗
commutent.
Remarques. — •Un endomorphisme sym´etrique, antisym´etrique ou orthogonal est normal.
•Clairement, si Fest un sous-espace de Estable par un endomorphisme usym´etrique, antisym´etrique
ou orthogonal, Fest aussi stable par u∗.
Cas de la dimension finie. •Si Eest de dimension finie tout endomorphisme admet un adjoint, et
si B=(e1,···,e
n) est une base de E,siΩ=(φ(ei,e
k)) est la matrice (inversible puisque le rang de φest
dim(E)) de φdans Edans B,lamatricedeudans B´etant M,lamatriceM∗de u∗dans Best :
M∗=Ω
−1·tM·Ω(1)
car ∀X, Y, tXtMΩY=tXΩM∗Y.
En particulier s’il existe une base orthonorm´ee Bde E(ie si φest d´efinie positive)(‡), dans une telle
base M∗=tM, puisque dans ce cas Ω = In.
Remarques. — •L’existence de u∗est directement fournie par la matrice M∗. On peut donner une
preuve plus directe de l’existence de u∗: en dimension finie, l’application dφ:E→E∗est un isomorphisme
et on a alors φ(u(x),y)=dφ(y)(u(x)) = (tu◦dφ)(y)(x)=dφ([d−1
φ◦tu◦dφ](y))(x)=φ(x, d−1
φ◦tu◦dφ(y)).
Ce qui donne u∗=d−1
φ◦tu◦dφ.
•Si Eest de dimension n,L(E)=Sφ(E)⊕Aφ(E), dim(Sφ(E)) = n(n+1)
2,dim(Aφ(E)) = n(n−1)
2.
•La formule (1) montre, toujours si Eest de dimension finie, que det(u)=det(u∗)etrg(u)=rg(u∗).
•Si Best une base orthonorm´ee de Eet si M=Mat(u, B), on a uest sym´etrique (resp. antisym´etrique,
orthogonal, normal) ssi M=tM(resp. M=−tM,M−1=tM,M·tM=tM·M).
Exercice 2. Soit (E,φ)un espace quadratique.
i- Soit uun automorphisme d’un espace quadratique (E,φ).Montrerqueuest orthogonal ssi
φ(u(x),u(y)) = φ(x, y), pour tout x, y ∈E.End´eduire que si Hest un sous-espace de Estable par u
(il est alors invariant, ie u(H)=H)alorsH⊥est stable par u.
ii- Montrer que uest un automorphisme orthogonal de Essi uest une bijection telle que ∀x, y ∈E,
φ(u(x),u(y)) = φ(x, y). (Ind. Il suffit de prouver la lin´earit´edeu,consid´erer pour cela z=u(αx +y)−
αu(x)−u(y)et montrer que pour tout t∈E,φ(z,t)=0).
iii- Dans le cas o`uEest de dimension finie, montrer que uest un automorphisme orthogonal de Essi
∀x, y ∈E,φ(u(x),u(y)) = φ(x, y)(Ind. Ici on ne peut plus a priori utiliser la bijectivit´edeupour montrer la
lin´earit´e. En prenant une base orthogonale de Eon montre que son image par uest une famille orthogonale,
donc est une base. Puis enfin la lin´earit´e est obtenue de la fa¸con suivante : pour x=n
i=1 xieion note
u(x)=n
i=1 yiu(ei).Ond´eduit alors de yiQ(u(ei)) = xiQ(ei), puis comme Q(u(ei)) = Q(ei)=0,xi=yi).
2. Le groupe orthogonal d’un espace quadratique.
Proposition 1. — L’ensemble des automorphismes orthogonaux de l’espace (E,φ)est un sous-groupe
de Gl(E).OnlenoteO(E,φ), on l’appelle le groupe orthogonal de (E,φ).2
(‡) il existe une base φ-orthogonale d`es que φest bilin´eaire sym´etrique et Ede dimension finie et
une base orthonorm´ee ssi φest d´efinie positive.
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