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Séminaire régional sur la délinquance économique et financière
Le blanchiment d’argent, un phénomène
transnational
El Khalifa Bank, BCIA, BEA, Enapal, BADR, BDL… Secouée par une succession de scandales financiers, l’Algérie a
très mal vécu la période de transition la conduisant sur le chemin d’une économie libre. Corruption, blanchiment
d’argent, détournement de fonds, abus de pouvoir : autant de facteurs ayant fragilisé l’économie nationale.
Face à l’amplification du phénomène de la délinquance économique et financière, l’Algérie, ayant ratifié en
2003, la Convention internationale relative à la lutte contre le blanchiment d’argent, s’est dotée d’un arsenal de
textes juridiques dont il reste à déterminer les meilleurs procédés d’application. D’où le sens du séminaire
organisé, hier, sur la lutte contre le blanchiment d’argent, initié par le ministère de la Justice et les services de
l’ambassade de France à la résidence des magistrats d’El-Biar. Cette session de formation de trois jours, qui
regroupe une trentaine de magistrats et de fonctionnaires de la police et de la Gendarmerie nationale, ainsi que
des magistrats de pays arabes, se veut un espace de concertation et d’échange d’expériences. La rencontre, la
troisième du genre, après celles tenues au Maroc et en Jordanie consacrées à la cybercriminalité, est animée
par des spécialistes algériens et français et sera marquée par les interventions des représentants de 13
délégations arabes. “Ce séminaire nous permettra de développer une réflexion et une action commune de lutte
contre le blanchiment d’argent et de réfléchir aux moyens d’application des textes relatifs à ce sujet”,
expliquera M. Nourdine Maroc, conseillé au cabinet Belaïz.
Dans de son allocution inaugurale, le secrétaire général du ministère de la Justice soulignera le caractère
international du fléau qui a connu une aggravation du fait de la mondialisation et de l’ouverture économique. M.
Messaoud Boufercha relèvera particulièrement le “danger des crimes économiques sur la sécurité et la stabilité
sociale et économique des institutions et des nations” et la difficulté, voire l’impossibilité, la distinction des
revenus illégaux de ceux gagnés de façon légale. Mise en circulation par des réseaux de crime organisé, la lutte
contre le blanchiment d’argent nécessite, selon l’orateur, le développement d’une politique et d’une stratégie
commune dans le cadre de la coopération internationale, un des principaux objectifs du colloque. M. Boufercha
annoncera également la création prochaine de quatre pôles judiciaires qui permettront aux magistrats d’avoir
un champ d’action plus large (différentes wilayas) et plus de prérogatives. Abondant dans le même sens, le
représentant de l’ambassadeur de France à Alger, présentera les différentes étapes du programme d’aide à la
réforme du secteur de la justice ; lancé à Doha en 2004, il couvre 13 pays du Moyen-Orient et vise à renforcer
les liens avec les professionnels de la justice arabes. Un programme a été élargi aux pays du Maghreb vu la
proximité.
Pour sa part, M. Lakhdari, directeur des affaires pénales au ministère de la Justice, affirmera que la législation
algérienne en matière de crime économique est conforme aux normes internationales. “L’Algérie a ratifié toutes
les conventions internationales relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent, notamment celles de Palerme
et Merida. Reste la formation des magistrats qui est en train de se faire et l’adaptation des lois à la réalité
économique et sociale de l’Algérie”. La réduction des délais des procès et le développement des peines
complémentaires ont permis, selon notre interlocuteur, une évolution considérable quant au traitement de ce
genre d’affaires. M. Lakhdari mettra en exergue la nécessité de moderniser les banques afin d’assurer plus de
crédibilité auprès des clients.
L’intégration des mécanismes internationaux dans la législation nationale et les modalités de coopération, les
instruments d’évaluation des mécanismes internationaux, la spécialisation des structures judiciaires et des
services d’investigation, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ainsi que l’exploitation des