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L’essentiel de l’information
scientifique et médicale
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Le sommaire de ce numéro
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text.html
Montrouge, le 06/06/2011
Étienne Seigneur
Vous trouverez ci-après le tiré à part de votre article au format électronique (pdf) :
Comment aborder la mort avec les enfants et les familles ?
paru dans
Bulletin du Cancer, 2011, Volume 98, Numéro 5
John Libbey Eurotext
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ou scientifiques. En aucun cas, il ne doit faire l’objet d’une distribution ou d’une utilisation promotionnelle, commerciale ou publicitaire.
Tous droits de reproduction, d’adaptation, de traduction et de diffusion réservés pour tous pays.
© John Libbey Eurotext, 2011
Synthèse
General review
Volume 98 • N◦ 5 • mai 2011
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Comment aborder la mort
avec les enfants et les familles ?
How to discuss death with children and families?
Étienne Seigneur
Institut Curie, département d’oncologie pédiatrique, unité de psycho-oncologie, 26, rue d’Ulm, 75248 Paris Cedex 05,
France
<[email protected]>
te
Article reçu le 10 janvier
2011,
accepté le 12 avril 2011
Tirés à part : É. Seigneur
Abstract. Taking care of a child or an adolescent in palliative stage is a testing work for health
professionals in paediatric onco-hematology. The
communication with the child at the end of life and
his family is delicate but however essential to ensure
quality cares while supporting trust. The continuation of a genuine relation and a regular information
concerning the child’s health help the parents to
progressively understand the lack of possible cure
and the future death of their child. This anticipation
also allows to possibly discuss about conditions and
place of death of the ill child or adolescent. The
child or adolescent himself at the end of life can
also feel the need for speaking about his situation.
It is then for the adult, parent or health professional,
to share with him his questionings and his possible
worries in order to reduce his loneliness and his
fears. To let be guided by the child allows to respect
his progression and his wish to know more about
it or not. Finally a support must also be offered for
the siblings. à
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Résumé. Prendre soin d’un enfant ou d’un adolescent en phase palliative est un travail éprouvant pour les
soignants en oncohématologie pédiatrique. La communication avec l’enfant en fin de vie et sa famille est
délicate mais pourtant essentielle afin d’assurer des
soins de qualité tout en maintenant la confiance. La
poursuite d’une relation authentique et d’une information régulière concernant la santé de l’enfant aide les
parents à comprendre progressivement l’absence de
guérison possible et la mort à venir de leur enfant. Cette
anticipation permet également de discuter éventuellement des conditions et du lieu de décès de l’enfant ou
de l’adolescent malade. L’enfant ou l’adolescent luimême en fin de vie peut aussi éprouver le besoin de
parler de sa situation. Il s’agit alors pour l’adulte, parent
ou professionnel de soin, de partager avec lui ses interrogations et ses inquiétudes éventuelles afin de réduire
sa solitude et ses peurs. Se laisser guider par l’enfant
permet de respecter son cheminement et son désir d’en
savoir plus ou pas. Enfin un soutien doit également être
proposé à la fratrie. au
Pour citer cet article : Seigneur É. Comment aborder la mort avec les enfants et les familles ? Bull Cancer 2011 ; 98 :
581-588.
doi : 10.1684/bdc.2011.1363.
« Pourquoi ne nous avez-vous pas questionnés ? Ont-ils
répondu, quand je suis revenue, un an après, poser ces
questions désormais inutiles.
Parce que je n’en avais pas la force.
Parce que les mots alors ne servaient pas à cela.
Parce que des mots, tous ces jours, nous n’en prononcions que
très peu.
Parce que l’angoisse rend muet.
Parce que, aussi, nous n’avions pas envie de savoir.
Nous ne voulions pas de leur vérité. »
(Laure Adler. À ce soir. Paris : Gallimard, 2001)
Ti
doi : 10.1684/bdc.2011.1363
ré
Mots clés : enfants, adolescents, cancer, soins palliatifs,
mort, communication
Key words: children, adolescents, cancer, palliative care,
death, communication
Introduction
Les progrès thérapeutiques en oncohématologie pédiatrique ont été considérables durant ces dernières
décennies, modifiant radicalement le pronostic des
enfants et adolescents atteints de cancer ainsi que le
travail au quotidien des pédiatres et des équipes soignantes dans les services spécialisés. Si, actuellement,
environ trois enfants et adolescents sur quatre vont guérir de leur maladie, il reste pour un certain nombre
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Les équipes soignantes des services d’oncohématologie
pédiatrique sont donc régulièrement confrontées à des
décès d’enfants ou d’adolescents, que ceux-ci aient lieu
dans le service même, dans un autre service hospitalier ou encore au domicile. L’accompagnement de ces
enfants en fin de vie et de leur famille, parents et frères
et sœurs en particulier, est une tâche difficile dont la
dimension émotionnelle et affective ne peut ni ne doit
être évitée. Dans ces moments là, de nombreuses questions autour de la mort à venir émergent : faut-il en
parler ? Les parents ont-ils bien compris ? L’enfant saitil qu’il va mourir ? Comment réagir s’il ou elle m’en
parle ? Quelle est la bonne attitude à adopter ? Ces questions au sujet d’un « savoir dire », « savoir parler » ou
encore « savoir être » au sujet de la mort participent à la
recherche d’un accompagnement adapté de l’enfant ou
de l’adolescent en fin de vie mais traduisent également
bien souvent le malaise et les interrogations des adultes,
parents et soignants, face à l’enfant qui ne guérira pas.
Cet article se propose donc de prolonger la réflexion
déjà ancienne et importante sur le sujet et de suggérer quelques repères qui devraient permettre d’aider
chacun, seul(e) et/ou au sein d’une équipe, à trouver sa propre manière d’aborder la mort avec les
enfants et adolescents gravement malades et leurs
familles.
et de ses parents, qui détermine fortement la qualité de
l’alliance et de la confiance réciproque entre l’enfant
ou l’adolescent malade, ses parents et les soignants
[2]. En outre, il est utile également de rappeler que
bien souvent durant les longs mois du traitement de
sa maladie, l’enfant malade et ses parents vont être
confrontés à la mort ou du moins en être les témoins.
Malgré le malaise et parfois le silence des équipes soignantes, il est aisé pour eux d’interpréter l’agitation
inhabituelle du service, puis le silence et la chambre
subitement vide et enfin l’absence de celui ou celle
que l’on côtoyait régulièrement et dont on ne dit souvent plus rien. . . N’oublions pas non plus que les jeunes
patients se rencontrent, se parlent et se connaissent et
que leurs parents font de même. Les soignants en oncohématologie pédiatrique doivent donc se souvenir que
la rencontre avec la mort ou le risque de mort n’est pas
uniquement déterminé par le passage à un projet de
soin d’ordre purement palliatif.
Il reste néanmoins que cette transition est difficile pour
les équipes soignantes, confrontées alors à un douloureux sentiment d’échec et d’impuissance, et qui
doivent ensuite en faire l’annonce aux parents [3, 4].
Il n’est pas toujours évident en effet de « continuer
à soigner lorsqu’on a renoncé à guérir » [5] et c’est
pourtant bien là tout l’enjeu des soins dits continus
en phase palliative, en rappelant que cette phase est
de durée variable mais peut parfois s’étendre sur de
longs mois voire quelques années parfois dans certaines
situations cliniques. Cette période reste pourtant une
« phase active de traitement » [6] où le soulagement
des symptômes physiques et psychiques est primordial,
de même que les efforts coordonnés pour maintenir les
activités quotidiennes habituelles de l’enfant en fonction de ses désirs et besoins. Le caractère palliatif des
soins n’exclue d’ailleurs pas que soient poursuivis des
traitements dits spécifiques de la maladie cancéreuse,
que ceux-ci s’inscrivent ou pas dans le cadre d’une
recherche clinique [7].
au
d’entre eux que le traitement ne pourra permettre une
guérison durable et définitive. Ainsi, soit parce que la
maladie sera d’emblée réfractaire au traitement, soit
en raison d’une rechute localisée ou métastatique, des
enfants et des adolescents vont malheureusement décéder du fait de leur cancer [1].
Soins palliatifs et fins de vie
en oncohématologie pédiatrique
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Lorsqu’un enfant ou un adolescent est atteint d’un
cancer, le risque de mort est présent d’emblée, au
moins dans les pensées des parents, et ce, quelle que
soit la gravité objective de la maladie et quand bien
même le projet thérapeutique annoncé est clairement
d’ordre curatif. L’annonce diagnostique porte donc
en soi l’angoisse de mort, celle de son enfant pour
le parent, mais aussi la sienne propre si l’on pense
par exemple aux adolescents mieux à même que les
plus jeunes enfants sans doute d’imaginer d’emblée
cette issue comme possible. Il est donc important de
veiller aux conditions de cette annonce diagnostique,
moment capital dans le parcours de soins de l’enfant
Les soins palliatifs pédiatriques se sont beaucoup développés ces dernières années que ce soit du point de vue
théorique ou du point de vue organisationnel [8-15]. Ils
sont actuellement clairement définis dans leurs moyens
et leurs objectifs, en particulier mais pas seulement
dans le champ particulier de l’onco-hématologie pédiatrique [16], et font l’objet d’études et d’évaluations
régulières et rigoureuses [17]. En dépit de cela, les soignants concernés par l’accompagnement des enfants et
adolescent en fin de vie et de leurs parents expriment
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Freud l’inconscient ne connait pas la mort et il n’existe
pas de représentation de celle-ci dans l’inconscient :
« Personne au fond ne croit à sa propre mort, ou, ce qui
revient au même, dans l’inconscient chacun de nous est
convaincu de son immortalité » [25]. Difficile à penser
mais aussi impossible à se représenter, la mort est donc
peu accessible à l’être humain qui se trouve très démuni
pour l’appréhender et s’y préparer quand bien même il
le souhaiterait.
Lorsqu’il s’agit d’un enfant, la mort est insupportable,
inconcevable tant elle vient alors heurter les logiques
du temps et des générations. Elle constitue alors « le
scandale le plus grand » [26] et une injustice terrible
pour l’enfant ou l’adolescent en fin de vie, ses parents
et les soignants qui l’accompagnent.
Alors qu’on n’en connait rien, à quoi donc se réfèret-on quand on prétend parler de la mort ? Sans doute
aux conditions de la mort, ce qu’on a appelle également le mourir, c’est-à-dire les symptômes et conditions
de la fin de vie ainsi que la manière dont proches et
soignants peuvent accompagner le futur défunt et prévenir les symptômes douloureux ou gênants jusqu’à
la toute fin de vie. Pour l’enfant ou l’adolescent en
particulier, les questions autour de la mort s’adressent
également à l’après-décès et au deuil de ses proches :
que va-t-il m’arriver ? Que vont-ils devenir sans moi ?
Se souviendront-ils de moi ? Quelle trace aurais-je laissée ? Serais-je remplacé(e) ? Mes parents vont-ils à leur
tour mourir de chagrin à cause de moi ?
Dès lors, il apparait que parler de la mort s’apparenterait
plus à être capable de regarder ensemble dans
une direction inconnue. Accompagner plutôt que
dire, interroger plutôt que savoir, partager plutôt
qu’annoncer et enfin écouter tout autant que parler
seraient les maîtres mots de ces échanges au sujet de la
mort à venir.
Enfin il est utile de rappeler que face à l’angoisse suscitée par la mort, la sienne propre, celle de l’autre, de
l’enfant, de son propre enfant, le psychisme humain
se défend, érigeant entre lui et l’implacable réalité de
la mort des aménagements visant à rendre la situation
supportable. Ainsi se délimitent des espaces permettant la poursuite de la vie et d’un espoir, si minime
soit-il. Ce que l’on a coutume de désigner comme
des mécanismes de défense psychiques sont à l’œuvre
chez tous les acteurs de ce drame : enfant malade,
parents et soignants sont traversés par de l’ambivalence,
du déni, de la toute-puissance et enfin des mécanismes de clivage qui rendent parfois la communication
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très régulièrement leurs besoins en matière de formation et soulignent combien la communication avec les
parents est difficile dans ces situations [18, 19].
Effectivement « l’enfant n’est pas un adulte en miniature » [20] et on ne saurait donc s’occuper d’un enfant
en fin de vie sans prendre en compte les particularités
liées à son développement affectif et intellectuel, à son
autonomie limitée mais néanmoins réelle, à la relation
singulière qu’il ou elle entretient à ses parents, sa fratrie,
le reste de sa famille et ses amis, et enfin à ses besoins
et désirs. À cela s’ajoute une attention nécessaire aux
mouvements psychiques, affectifs et émotionnels, sollicités chez chacun des soignants par la connaissance de
la mort annoncée de cet enfant là avec son histoire, sa
famille et la relation que l’on entretient avec lui ou elle.
Tout cela représente donc une charge de travail
physique et psychique importante, ce qui contribue
souvent pour partie au moins aux difficultés que
peuvent rencontrer les soignants et que l’on a coutume
de nommer burn out ou encore syndrome d’épuisement
professionnel du soignant (SPES) [21]. Pour prévenir ou limiter l’épuisement des soignants, outre les
interventions portant sur les aspects institutionnels et
organisationnels, le maintien du travail en équipe
multidisciplinaire dans une estime et une confiance
réciproques des différents acteurs soignants apparait
absolument nécessaire [22]. Porter et partager à plusieurs le projet de soins d’un enfant en phase palliative
et/ou en fin de vie, y compris avec les acteurs de proximité de plus en plus dorénavant impliqués dans le cadre
de l’organisation en réseau de soins (hôpitaux de proximité, services d’hospitalisation à domicile, soignants
libéraux, etc.), garantit un cadre étayant et rassurant
pour l’enfant et ses proches [23]. Enfin le questionnement et la réflexion éthique maintenus toujours à
l’œuvre au sein de ces équipes s’avèrent également
indispensables à l’exercice délicat des soins palliatifs
pédiatriques où la tentation de l’obstination déraisonnable ou a contrario de l’euthanasie existe sous l’effet
des mouvements psychiques intenses (angoisse, déni,
dépression, réparation, deuil anticipé, etc.) mis en jeu
par la proximité de la mort de l’enfant [24].
Parler de la mort ?
Alors que l’on n’en sait rien. . .
La mort est par essence irreprésentable, en effet
comment se représenter quelque chose auquel par définition on n’a pas encore eu accès. Comme le disait
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Avec les parents
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La rencontre et l’échange avec les parents d’un enfant
ou d’un adolescent dont la vie est menacée est bien
souvent inquiétante pour les soignants. Savoir que ces
parents vont perdre leur enfant instille dans la relation
avec eux un mélange complexe d’empathie voire de
sympathie à laquelle se mêlent angoisse, inquiétante
étrangeté, impuissance et évitement tant leur expérience peut paraître énigmatique et impartageable. Le
risque est, sous le prétexte de respecter leur douleur et
leur besoin d’intimité, de prendre une distance vécue
douloureusement par les parents, comme si elle préfigurait la rupture des liens.
Ces liens justement ont une histoire parfois déjà longue
et il est fondamental de rappeler ici une nouvelle fois
que l’alliance et la confiance réciproque se construisent
durant la période curative et notamment dans les
suites de l’annonce diagnostique, tout au long du
traitement de la maladie de l’enfant [2, 29]. C’est
donc sur ce socle commun, que l’on souhaite solide,
que vont se poursuivre les échanges entre parents
et soignants lors de ce projet de soins désormais
palliatif.
Les études menées auprès de parents ayant vécu la fin
de vie de leur enfant nous apprennent que la qualité de
l’information et de la communication sont d’une importance majeure pour les parents [30] et déterminent en
grande partie leur expérience de cette période douloureuse. Ainsi parents, mais aussi enfants et adolescents,
expriment leur besoin d’une relation humaine « vraie »
avec l’équipe soignante. Dans ces échanges, les
compétences techniques comptent bien évidemment mais les compétences relationnelles avec ce
que cela suppose de disponibilité, d’honnêteté et
d’investissement prennent une importance toute particulière [31]. En effet, c’est l’authenticité de la relation
entre soignants et parents et son ouverture qui aident
les parents à accéder à une pleine compréhension des
te
Des repères pour les soignants,
pour accompagner et communiquer
enjeux liés à la maladie et au traitement de celle-ci,
y compris lorsqu’il s’agit d’accepter les soins palliatifs et de support pour son enfant [32]. Les parents ont
toujours besoin de temps pour comprendre, intégrer et
parfois accepter que leur enfant ou adolescent ne va pas
guérir, il faut donc proposer plusieurs entretiens pour
réévoquer la situation de leur enfant, répondre à leurs
questions et, ce faisant, les aider à cheminer psychiquement face à cette réalité. Malgré cela les décalages
entre l’équipe soignante et les parents se font régulièrement ressentir, ces derniers comprenant généralement
plus tardivement l’absence de guérison possible de leur
enfant [33]. Même si cet écart n’est probablement pas
totalement réductible, il est certain que l’équipe soignante et le médecin référent en particulier doivent
aider à une pleine compréhension du pronostic car cela
ouvre sur la possibilité d’évoquer plus précocement les
conditions et le lieu de fin de vie de l’enfant [34]. Être
informé et l’être suffisamment tôt permet donc de faire
des choix [35]. Il semble que cela permette notamment
que davantage de soins aient lieu à domicile, que des
séjours inutiles en réanimation soient évités et enfin
que les traitements spécifiques du cancer soient interrompus plus précocement dès lors qu’ils n’apportent
plus aucun bénéfice pour l’enfant [36]. Pour les parents
la capacité d’anticiper, qui découle directement de la
manière dont le pédiatre communique à ce sujet garantit la réalisation de soins palliatifs pédiatriques de plus
grande qualité, y compris en cas de décès de l’enfant
hors du domicile [37].
Les soignants doivent donc pouvoir également aborder
avec les parents la question de l’anticipation éventuelle voire du choix du lieu de décès de l’enfant et
le faire avec toute la sensibilité et la délicatesse que
cela requiert afin de ne pas forcer les mécanismes de
défense psychiques des parents [38, 39]. Bien évidemment il n’est pas simple de savoir si les parents sont prêts
à cette discussion, il faut également parfois prendre en
compte les dissensions éventuelles qui peuvent naître
dans le couple parental à cette phase palliative du traitement [40]. Néanmoins, il semble que trop de parents
sont encore privés de cette possibilité de discussion et
d’une anticipation éventuelle voire d’un choix concernant l’endroit où ils souhaiteraient voir leur enfant
décéder [41, 42]. Ces discussions permettent éventuellement d’aborder des questions importantes comme
celles liées à la poursuite ou non d’un traitement anticancéreux spécifique [43] ou celles liées au choix
éventuel de l’abandon de mesures visant à réanimer
au
plus complexe et délicate parfois [27]. Là encore
l’identification et la reconnaissance de ces mouvements psychiques possibles en soi et chez l’autre sont
un préambule nécessaire à toute tentative d’échange
et de dialogue à propos de la mort de l’enfant ou de
l’adolescent [28].
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Comment aborder la mort avec les enfants et les familles ?
Avec l’enfant ou l’adolescent
gravement malade
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Il est difficile pour tout adulte d’imaginer que l’enfant
puisse penser à la mort et à la sienne propre en particulier. Néanmoins les enfants se plaignent en général
du silence des adultes au sujet de la mort [51] alors
même que paradoxalement notre société ne cesse de
véhiculer de plus en plus de représentations, d’images
et de jeux en rapport avec la mort. S’engager dans un
échange avec l’enfant ou l’adolescent au sujet de la
mort implique donc de renoncer à une vision « idéalisée » de l’enfance qui serait restée étrangère à cette
réalité universelle qu’est la mort.
Cela implique également au sujet des enfants et adolescents gravement malades ou en fin de vie de cesser de
se poser les questions en terme de « savoir ou pas » et de
« dire ou pas », ce qui laisserait supposer d’ailleurs que
le savoir sur la mort découlerait du dire. En effet l’enfant
ou l’adolescent malade possède de fait sa propre expérience du cancer et des traitements, expérience qui
bien souvent avant d’être psychique s’éprouve dans le
corps. Cette expérience corporelle en soi est un savoir et
c’est cette expérience qui détermine probablement en
grande partie le fait que les enfants gravement malades
ont, outre la perception de la gravité de leur maladie,
une sorte d’intuition de la possibilité de leur mort prochaine, qu’ils peuvent y penser et s’y préparer [1].
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l’enfant en cas de dégradation de son état de santé
[44]. Dans tous les cas, il convient de rester disponible, de prévoir des alternatives et surtout de laisser la
possibilité aux parents de changer d’opinion en fonction notamment de l’évolution de l’état de santé de
l’enfant.
Les parents se montrent en tout cas toujours extrêmement sensibles à la prise en compte et au soulagement
des symptômes physiques et psychiques pouvant survenir durant la fin de vie de leur enfant [42]. La
confrontation prolongée à une douleur physique et/ou
psychique non soulagée semblant à la fois rendre intolérable l’accompagnement et la présence auprès de
l’enfant [45] mais aussi rendre le deuil plus difficile
[46]. A contrario, la reconnaissance et l’explicitation
régulière des symptômes ou de leur modification facilite l’anticipation par les parents du décès à venir de
leur enfant et du moment de la survenue de celui-ci
[47, 48].
Enfin très souvent, les parents se posent la question
de savoir s’ils doivent ou s’ils peuvent parler de la
mort avec leur enfant ou adolescent en fin de vie et
c’est une question qu’ils adressent régulièrement aux
soignants qui prennent soin de lui ou d’elle. D’une certaine manière, ils demandent aussi au travers de cela
si leur enfant « sait » qu’il ou elle va mourir, s’il en a
parlé à d’autres qu’à eux et enfin si le fait d’en parler risquerait d’être dangereux en soi. Pour certains, ce n’est
absolument pas possible ni envisageable. Face à cette
question qui interpelle aussi les modalités habituelles
de communication dans la famille, les mécanismes de
défense de chacun, le désir ou pas d’en parler, les
croyances profanes et religieuses, etc., il n’existe évidemment pas de réponse univoque et encore moins de
« recette » toute faite. On peut rappeler ici les résultats
d’une étude suédoise qui se base sur les réponses de
plus de 400 couples de parents ayant perdu un enfant
de cancer [49]. Parmi les 147 parents ayant déclaré
avoir parlé explicitement de la mort avec leur enfant,
aucun ne regrettait l’avoir fait. Parmi ceux qui ne l’avait
pas fait 27 % regrettaient de ne pas l’avoir fait, en
particulier lorsqu’ils avaient eu le sentiment que leur
enfant était conscient de l’imminence de sa mort. Les
regrets étaient plus fréquents pour les mères, les parents
croyants et lorsque l’enfant était plus âgé. Pour nuancer ces résultats, il faut souligner également que 73 %
des parents ayant choisi de ne pas parler de la mort à
leur enfant n’éprouvaient pas de regret par rapport à
cela [50].
Cette expérience liée à la confrontation à la maladie grave bouscule les repères classiquement décrits
concernant l’évolution des représentations cognitives et
affectives de l’enfant au sujet de la mort. Le quotidien
nous montre que des enfants malades, même jeunes,
peuvent accéder à une compréhension proche de celle
de l’adulte concernant la mort et faire preuve parfois
d’une réflexion particulièrement pertinente à ce sujet
[51]. Ces préoccupations pour autant laissent l’enfant
disponible pour la vie toujours présente, vie envers
laquelle il fait preuve parfois d’une vive appétence. À
ce propos, la scolarité en fin de vie est fréquemment
investie d’une manière particulière, investissement qui
traduit notamment le besoin de savoir, le souci de laisser une trace ou encore le souhait de retrouver une
position normale d’élève [52-56]. Le besoin d’être en
relation reste donc bien présent, de même que le désir
d’être informé des décisions le concernant, décisions
auxquelles il peut être plus ou moins associé en fonction de son âge et de son état de santé [31, 57]. Les
recommandations actuelles proposent que soit abordée
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Conclusion
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« La mort d’un enfant ou d’un adolescent touche toute
sa famille et tous ceux qui le côtoient. Bien que la
mort fasse partie de la vie, elle ne sera jamais dans
l’ordre normal des choses quand il s’agit d’un enfant.
Les répercussions sur la famille se font sentir longtemps.
Prendre soin d’un enfant mourant représente une des
responsabilités les plus difficiles que puisse rencontrer
un professionnel de la santé » (normes en soins palliatifs
pédiatriques, gouvernement du Québec).
Face à cette difficile responsabilité à laquelle sont
confrontés tous les soignants qui prennent soin de
ces enfants ou adolescents atteints de cancer en fin
de vie, il est capital que la communauté des soignants s’organise afin que puisse s’exercer réellement
l’approche pluriprofessionnelle que requiert le soin
aux enfants et adolescents en phase palliative ou en
fin de vie. L’exigence de la réflexion éthique, tant au
niveau individuel que collectif, apparait là aussi indispensable pour que chaque enfant ou adolescent en fin
de vie et sa famille puissent trouver l’écoute, le respect, l’empathie et la relation authentique auxquels ils
aspirent. Cet accompagnement se prolonge naturellement au moment du décès de l’enfant et durant le deuil
de ses proches qui s’ensuit. pa
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Les enfants en phase palliative ou en fin de vie ont
besoin de trouver auprès et autour d’eux des adultes
capables de les écouter et de se laisser guider par leurs
questions, tout en ayant confiance en leur capacité
à s’engager dans ces échanges. Même si ces adultes,
parents et soignants, se doivent d’être respectueux de
l’ambivalence éventuelle de l’enfant à en parler, il
peut être parfois nécessaire de prendre l’initiative du
dialogue [58]. De ce point de vue l’utilisation d’un support adapté comme l’histoire de Falikou peut faciliter
l’installation d’un dialogue [59, 60].
Les enfants et adolescents sont toujours sensibles à
l’engagement que ce dialogue représente pour l’adulte
et tolèrent donc les hésitations, maladresses et émotions
que cela suppose. Il n’existe donc pas de « recettes »
pour parler de la mort au sens où il s’agit avant tout
d’être soi-même, juste et vrai, dans une parole propre
adaptée à la situation toujours particulière de chaque
enfant [61].
Ces échanges visent également à rompre la solitude et
les peurs que peuvent éprouver les enfants en fin de
vie [62]. Ils peuvent enfin participer à la réduction des
troubles anxieux et dépressifs que peuvent présenter les
enfants et adolescents en soins palliatifs [63].
De même l’accompagnement de l’enfant ou
l’adolescent en fin de vie ne saurait exclure et
par conséquent le priver des liens avec celles et ceux
qui font partie de son entourage habituel, à savoir ses
grands-parents, sa famille élargie et enfin ses amis.
au
avec les enfants en phase terminale la question du pronostic, tout en restant attentif à la situation singulière
de chaque enfant, à ses désirs et ses besoins [16].
Avec la fratrie et les autres proches
de l’enfant
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La situation des frères et sœurs de l’enfant gravement
malade est désormais mieux connue et leurs difficultés
bien prises en considération par les équipes soignantes
en oncohématologie pédiatrique [64]. Lors de la phase
terminale et la fin de vie de l’enfant atteint de cancer,
une attention spécifique doit être dirigée vers les frères
et sœurs qui risquent d’être oubliés du fait de l’attention
portée à l’enfant malade et à ses parents. Ces frères
et sœurs doivent donc être accueillis, accompagnés et
informés quant à l’évolution de la situation de leur frère
ou sœur malade. Les parents doivent être associés à
cette attention dévolue à la fratrie. Les principes qui
guident le soutien et le dialogue avec la fratrie sont
comparables à ce qui a été évoqué préalablement pour
l’enfant malade lui-même, en prenant en compte bien
sûr les aspects spécifiques qui découlent de la relation
fraternelle et de l’ambivalence des sentiments qui la
traversent [65].
Conflits d’intérêts : aucun.
Références
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l’enfant. Fin de vie de l’enfant, le deuil des proches. Collection Espace
Éthique. Paris : Vuibert, 2006 ; 368 p.
2. Davous D, Haddad E, Carpentier D, et al. L’annonce du diagnostic
en pédiatrie en cas de maladie grave de l’enfant. Groupe thématique
Miramion : parents et soignants face à l’éthique en pédiatrie. Med
Ther Pediatr 2002 ; 5 : 25-31.
3. Leverger G, Auvrignon A, Nomdedeu S, et al. Passage en phase
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