est encore ouvert. Réciproquement, si H G est ouvert, on écrit G=S
g∈G/H
gH et la défini-
tion de la compacité associée au fait que ce recouvrement soit une partition (donc n’ait pas de
sous-recouvrement strict) prouve que G/H est fini.
Pour le second point, on remarque que si Uest un voisinage de e, il contient par construction
de la topologie produit un voisinage de la forme π−1
α1(U1)∩ · · · ∩ π−1
αn(Un)avec Ui⊂Gαipour tout
i, qui contient lui-même π−1
α1({e1})∩ · · · ∩ π−1
αn({en}), qui est évidemment un sous-groupe ouvert
distingué.
On établit maintenant un critère de densité très pratique pour les groupes profinis, que nous
utiliserons très régulièrement dans la suite, pour conclure certaines démonstrations.
Lemme 2.2. Soient G= lim
←− Gαune limite projective de groupes (non nécessairement finis), et
Hun sous-groupe de G.
On suppose que pour tout α,πα(H) = Gα. Alors, Hest dense dans G.
En particulier, si, avec les notations de la proposition 2.2, Kest compact et les φαsurjectifs,
alors le morphisme φqu’ils induisent est surjectif.
Démonstration.
Soit Uun ouvert non vide de G, et x= (xα)α∈I∈U.
On peut supposer par construction de la topologie produit que U=π−1
α1(U1)∩ · · · ∩ π−1
αn(Un)
avec pour tout i,Uiouvert dans Gαi. On prend alors βmajorant tous les αi, ce qui est rendu
possible par la définition d’un système projectif.
Soit donc alors y∈Htel que πβ(y) = πβ(x), qui existe par hypothèse sur H. Alors, on vérifie
en utilisant les fβαique παi(x) = παi(y)∈Uiet donc y∈π−1
α1(U1)∩ · · · ∩ π−1
αn(Un).
En particulier U∩H6=∅, ce qui conclut.
La conséquence vient juste du fait que si les φα=πα◦φsont surjectifs, on a pour tout indice :
πα(φ(K)) = Gα, ce qui montre que φ(K)est dense. Comme il est également fermé, comme image
continue d’un compact, il est égal à Gtout entier d’où la surjectivité de φ.
Ce lemme de structure très utile va nous permettre de bien manier la topologie des groupes
profinis et d’en étudier les propriétés élémentaires. Une des premières conséquences va être la
proposition qui suit, qui nous montre qu’on peut toujours retrouver, à partir d’un groupe profini,
un système projectif dont il est limite, et nous donne une caractérisation topologique de la
profinitude.
Proposition 2.3. Si G est un groupe compact tel que tout voisinage de l’unité contient un
sous-groupe ouvert, alors on a G∼
=lim
←− G/V où Vparcourt l’ensemble des sous-groupes ouverts
distingués de G.
En particulier, le résultat s’applique si Gest un sous-groupe fermé d’un groupe profini. Par
conséquent, tout sous-groupe fermé d’un groupe profini est lui-même profini.
Démonstration. Pour Vouvert distingué, G/V est fini, par le lemme 2.1. On a alors un mor-
phisme continu de groupes profinis G
7→ lim
←− G/V construit par la proposition 2.3
On a Ker() = T
V G ouvert
V={e}, car on regarde l’intersection d’une base de voisinages
dans un espace séparé.
Par le lemme 2.2., est surjectif, car les applications G→G/V de sa construction le sont
et que Gest compact. Alors (G) = lim
←− G/V (−1est continu par compacité de G, donc ceci
montre que est un isomorphisme continu).
Pour la seconde partie de la proposition, il suffit de remarquer que si Gest un sous-groupe
d’un groupe profini G0, il est compact, et qu’une base de voisinages de l’unité est donnée par :
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