B. LES DETERMINANTS DE LA GLOBALISATION FINANCIERE
1. La suppression des obstacles à la libre circulation des capitaux
La libéralisation et l’ouverture des marchés de capitaux sont devenues quasi totales
dans les années 1980-1990 grâce à une triple évolution, appelée «les 3 D» :
la déréglementation des marchés, grâce à l’abolition du contrôle des changes et
des restrictions internationales aux mouvements de capitaux.
la désintermédiation, qui se traduit par le développement de la finance directe,
c’est-à-dire le recours de plus en plus important aux marchés financiers (par
émission de titres), sans passer par les intermédiaires financiers et bancaires.
le décloisonnement des marchés, qui correspond à la suppression des frontières
nationales entre les marchés et, à l’intérieur de ceux-ci, à l’éclatement des
compartiments existants (marché monétaire, marché financier, marché des
changes, etc.), permettant de passer facilement d’un marché à l’autre.
2. Le déterminisme technologique
Il permet d’expliquer la globalisation financière. En effet, les NTIC ont permis
l’accélération de la circulation de l’information au niveau mondial (diffusée en temps
réel) ainsi que l’interconnexion des entreprises et des places financières mondiales.
Les transactions financières sont facilitées par des réseaux informatiques sans délai
ni coût importants.
II. LES EFFETS ESCOMPTES DE LA GLOBALISATION FINANCIERE
A. UNE ALLOCATION OPTIMALE DES RESSOURCES DEVANT FAVORISER LA
CROISSANCE MONDIALE
1. Un meilleur fonctionnement des marchés
Les défenseurs de la globalisation financière avancent l’argument selon lequel
l’allocation optimale des ressources financières au niveau mondial grâce à la
mobilité des capitaux améliore les capacités du système financier et devrait aboutir à
des gains d’efficience. En effet, l’ouverture des économies permet une orientation
plus profitable de l’épargne mondiale, tant du point de vue des emprunteurs que de
celui des prêteurs. Ainsi, les capitaux disponibles s’orientent vers les places
financières plus rentables. Parallèlement, les emprunteurs peuvent trouver des
sources de financement moins onéreuses sur le marché mondial que dans les
limites plutôt étroites de leur marché national.
2. Le rattrapage des pays en développement
L’allocation optimale des ressources financières au niveau mondial permet alors
de stimuler les secteurs d’activité des pays les plus dynamiques des PED tels que
les pays émergents (Brésil, Chine,…). Elle favorise donc la croissance de la
production dans ces secteurs d’activité et augmente leur richesse mondiale. Le
développement des échanges est source de croissance au niveau mondial et doit
théoriquement permettre aux PMA de rattraper leur retard. Dans les faits, même si
la majorité des échanges financiers sont effectués entre pays développés, on
constate que les flux de capitaux privés à destination des pays émergents ont
fortement augmenté, ce qui a largement contribué à financer leur croissance. Cette
catégorie de « marchés émergents » regroupe des pays dont la caractéristique
commune est d’avoir un potentiel de croissance et de développement financier
important. Une cinquantaine de pays appartiennent à cette catégorie (Afrique du
Sud, Argentine, Brésil, Bulgarie, Chili, Chine, Corée du Sud, Égypte, Estonie, Hong
Kong, Hongrie, Inde, Indonésie, Israël, Jordanie, etc.). Les pays les moins avancés
(les pays d’Afrique subsaharienne, essentiellement) ont beaucoup moins profité des
financements extérieurs.