Britannicus, Britannicus, plans rapprochés d’après Jean Racine : Durée : 1h40 Avec : Emilie Blon Metzinger Marianne Fabbro Damien Houssier Fréderic Jeannot Céline Toutain Adaptation et mise en scène : Laurent Bazin Assistante à la mise en scène : Céline Clergé Scénographie : Bérengère Naulot Costumes : Gwladys Duthil Lumière : Alice Versieux et Adrien Gonthier Son : Alicya Kansenty et Emilien Ghomi Accessoires : Manon Choserot En quelques mots : Britannicus, plans rapprochés raconte l’accession au pouvoir de Néron. Elle nous montre un jeune homme voyeur, écartelé entre ses désirs d’émancipation et la soumission à sa mère. Une relecture contemporaine qui s’attache à donner à l’intrigue toute sa transparence, et nous questionne sur l’obsession des images. Production : Compagnie Mesden Le spectacle a reçu l’aide à la diffusion d’Arcadi Britannicus raconte l’accession au pouvoir de Néron. C’est ce dernier, malgré le titre donné par Racine qui est au centre de la pièce. Le jeune empereur, jusqu’ici d’une vertu exemplaire, s’éprend de Junie, la promise de son rival Britannicus, et la fait enlever au plein cœur de la nuit. Par cet acte, Néron cherche à s’affranchir de l’emprise de sa mère, Agrippine, qui protégeait la jeune fille, et révèle pour la première fois son versant obscur. Déchiré entre ses devoirs d’empereur et ses désirs d’émancipation, Néron va devoir choisir en une journée l’empereur qu’il sera. Britannicus, c’est le combat éprouvant que se livrent en quelques heures toutes les instances qui hantent Néron pour présider à sa destinée. Je me représente le Néron de Racine comme un voyeur sublime. Un être pour qui voir c’est avoir. Ce qu’il désire en Junie, c’est bien plus son image que son être. Il jouit de la mettre en scène comme un fantasme et convoite moins son amour que le spectacle de ses larmes. Dans ce travail, j’ai voulu suivre la thématique du regard et de ses pulsions. J’ai souhaité mettre en résonnance le classique de Racine et une société au regard toujours plus avide, où l’indiscrétion des images tient lieu d’érotisme généralisé. J’ai aussi voulu raconter l’attachement brûlant de cette mère pour son fils, cet amour quasi incestueux qui préfère la destruction de l’autre à son émancipation. J’avais l’envie d’explorer le spectre des sentiments que suscite cet amour maternel dévorant, du sourire amusé à l’effroi tragique. Pour mettre en lumière ces deux directions dramaturgiques, j’ai cherché tout d’abord à travailler sur la lisibilité de l’intrigue et des situations. Au-delà de la fascination du vers, j’ai tenté de retrouver le plaisir de comprendre les rouages de l’histoire, et de la voir insensiblement se nouer. Nous avons souvent une vision fragmentaire de Racine, constituée de moments-monuments (les aveux de Phèdre, la tirade de Théramène). Dans ce spectacle, nous avons fait en sorte que les parties n’éclipsent pas la subtile organisation du tout. Enfin j’ai cherché à m’appuyer sur l’espace proposé par Racine, dont la disposition est décisive pour l’intensité des situations. J’ai accentué la partition entre espace privé et espace public, Chambre et Anti-chambre, pour donner tout son poids au seuil physique et symbolique qui mène de l’un à l’autre. Ce Néron voyeur, et cette adaptation qui trace un chemin dans le texte intégral, valent au spectacle ce titre aux acceptions multiples : Britannicus, plans rapprochés. Laurent Bazin NÉRON, UN VOYEUR MAGNIFIQUE Au départ de ce projet, il y a une scène de voyeurisme troublante qui m’a fasciné. Néron, caché derrière un rideau observe sa victime Junie : il a ordonné à la jeune fille de chasser sans ménagement son amant Britannicus, en lui faisant croire qu’elle ne l’aime plus. Si Junie n’est pas assez convaincante, Britannicus sera exécuté. La jeune femme obtempère avec courage, tandis que Néron, témoin caché du désarroi de Britannicus, jubile. En voyant cette scène, on sent que ce que Néron désire, c’est moins de conquérir Junie, que de jouir de ce spectacle. Il préfère l’onanisme qu’autorise une telle image au fade plaisir d’aimer. Néron regarde Junie regarder Britannicus, sous le regard du spectateur. Dans cette disposition, il y a une mise en scène du plaisir de voir qui n’est pas sans rappeler Les Ménines de Velasquez. Ce qui excite Néron en Junie, c’est son refus de se donner à voir. Alors que toute la cour rêve d’apparaître sur les écrans de l’empereur pour avoir son quart d’heure de gloire, cachée loin des caméras de Néron, Junie refuse obstinément d’apparaître. En représailles, Néron l’exhibe au grand jour. Il lui vole son image, qu’il souille, et ce vol a la brutalité d’un viol. Néron, le collectionneur d’images indiscrètes, ne supporte pas que quelqu’un se refuse à son regard. Ceux qui résistent à l’injonction d’apparaître sont les plus désirables et les plus craints. Le parallèle avec notre société de l’image est troublant. Aujourd’hui, les réseaux sociaux font circuler à l’infini des images de chacun et il est de mauvais goût de refuser d’être photographié. On en oublierait presque que l’objectif d’un appareil ou d’une caméra peuvent être des armes d’une violence inouïe. UNE MÈRE ET SON FILS : ENTRE ACCENTS BOUFFONS ET DÉSIRS DE DESTRUCTION Les enfants les plus obéissants ne font pas toujours les adultes les plus dociles. Ils n’hésitent à faire payer au monde les remontrances et les leçons de vertu qu’on leur a imposées dans leur jeune âge. Néron est de ceux-là. Quand commence l’intrigue, il a tout d’un empereur exemplaire. Mais la générosité du jeune Néron procède moins d’une conviction profonde que d’une obéissance servile, celle d’un animal dressé à la bonté. Dans cette perspective, les crimes du jeune empereur sont moins les caprices d’un despote insouciant que les premiers actes d’une affirmation de soi. Néron ne veut pas tant faire le mal que tracer un chemin qui soit le sien et affirmer son identité à l’ombre de ses éducateurs. Le plus impitoyable ennemi de Néron n’est pas Britannicus, mais l’amour de sa mère. Dans Britannicus, plans rapprochés, Agrippine n’est pas une veuve noire impitoyable, c’est une femme enjouée, qui déborde de rondeurs et d’amour maternel. Si elle étouffe son fils, c’est à force d’amour, et non d’ordres cinglants. Presque malgré elle, elle entretient Néron dans une perpétuelle enfance. Sous couvert de l’aider dans ses fonctions, elle cultive sa dépendance. Agrippine est sans cesse prise entre le souhait de voir son enfant croître, et le désir déchirant de faire éternellement corps avec lui. Et l’on pressent que, si Néron lui refuse cette union fusionnelle et quasi incestueuse, la violence de son amour pourrait la conduire au crime. Britannicus, plans rapprochés est le portrait de cette mère amoureuse et de l’ascendant singulier qu’elle exerce sur son fils. C’est l’histoire d’une relation qui serait presque comique, si elle ne conduisait à la destruction. DE LA DYNAMIQUE DE L INTRIGUE A LA SUSPENSION DES IMAGES Avant d’aborder l’alexandrin nous avons cherché à nous approprier pleinement l’intrigue et les situations. Nous voulions garder transparentes et vibrantes les interactions et les articulations de Britannicus. Nous avons donc décomposé la pièce en sous-situations, enjeux par enjeux. Il s’agissait d’écarter les écueils du poétisme, et de la seule fascination du verbe, pour mettre l’échange et la friction des énergies au cœur du travail. Au cours des répétitions, nous avons improvisé, réinventé la pièce scène après scène. Les comédiens ont travaillé inlassablement une paraphrase créative de la pièce, jusqu’à s’incorporer tous les enjeux de l’intrigue. Fort de ce parcours, chaque corps sur le plateau sait ce qu’il raconte, ce qu’il incarne, et peut le réinventer avec la plus grande conviction chaque soir. Cette maîtrise de l’intrigue ne passe pas seulement par une compréhension intellectuelle des enjeux, mais aussi par une compréhension physique des énergies requises. Le trajet qui nous est proposé dans Britannicus est autant un trajet de parole qu’un voyage à travers divers états, diverses densités vitales. Les comédiens ont travaillé sur ces différentes façons d’être au monde des personnages. La comédienne qui incarne à la fois Burrhus et Narcisse, les deux conseillers de l’empereur, nous offre à voir, à travers ses propositions physiques, deux visions du monde : d’un côté un univers stable, dominé par le droit, le passé, la vertu. De l’autre un univers mobile, conduit par le désir, l’affirmation de soi, et le pouvoir. Par ses variations de jeu elle rend sensible le mouvement de balancier qui anime l’intrigue de manière incessante. Si nous défendons avec vigueur cette dynamique racinienne, nous avons voulu aussi faire droit à certains moments de sidération qui suspendent le cours fiévreux de l’intrigue. Dans ces passages clefs domine un traitement visuel et sensoriel. On dit parfois que les tragédies classiques n’ont pas besoin d’images, puisque les mots y sont assez évocateurs. Pourtant, à certains instants choisis, nous avons voulu relever le défi d’un spectacle dont la force passe autant par l’impression du regard que par la jubilation de l’écoute. Quelques événements décrits hors-champ, comme la mort de Britannicus ou la fuite de Junie, inspirent des visions très fortes, que nous avons voulu transposer dans un langage plastique aussi hypnotique que possible. Entre la précipitation et la suspension du temps, entre l’accélération et le ralentissement sensible, Britannicus, plans rapprochés joue de ces variations de vitesses qui sont autant de façon d’atteindre différents étages de la conscience du spectateur. PENSER L’ESPACE : LES MYSTÈRES DE LA TOPOGRAPHIE RACINIENNE. Tout au long de la pièce, Racine enrichit ses situations grâce à une organisation subtile de l’espace. La scène du piège de Néron tire ainsi sa force d’une disposition perverse du visible et de l’invisible. De même la première scène, où Agrippine attend à la porte de l’empereur, tire une part de son intérêt de l’attraction qu’exerce sur elle la chambre de son fils, cet hors-champs du pouvoir qui lui est interdit d’accès. L’action de Britannicus se déroule dans l’antichambre de Néron. Ici, chacun attend inlassablement que l’empereur apparaisse, chacun voudrait qu’il tende l’oreille aux plaintes et aux suppliques. C’est l’espace social, celui des intrigues et des faux-semblants. Derrière l’antichambre, séparée par une lourde porte, il y a la chambre de l’empereur : cet espace est le lieu de l’intimité de Néron. C’est là que sa vraie nature et ses désirs les plus puissants se cachent et trouvent à s’exprimer. Toutes les images que Néron a volées, toutes les vies qu’il espionne sont compilées dans cet espace obscur parsemé d’écrans de contrôle, chambre secrète d’un Barbe Bleue voyeur. Si l’espace de l’antichambre donne l’illusion que l’ordre des choses est encore sauf, l’espace de la chambre nous renvoie dans un univers de désirs violents. Dans l’antichambre, le Néron vertueux des jeunes années donne le change, dans la chambre le tyran à venir commence à se révéler. Nous avons cherché à restituer dans notre travail ces différences intensités spatiales. Notre principal élément scénographique, ce sont deux lourdes portes munies de hublots, qui suggèrent métonymiquement la présence du maître des lieux, et barrent l’accès à sa chambre. Par des variations lumineuses, elles sont rendues vivantes, et rendent compte aussi bien du passage des heures que de perturbations souterraines qui traversent les protagonistes. Sur le côté, un couloir mal éclairé est le seul lien qui relie tous les personnages à la possibilité d’une issue. Néron Immobile, saisi d’un long étonnement, je l’ai laissée passer dans son appartement. J’ai passé dans le mien. C’est là que solitaire, De son image en vain, j’ai voulu me distraire. Trop présente à mes yeux je croyais lui parler, J’aimais jusqu’à ses pleurs que je faisais couler. Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce ; J’employais les soupirs, et même la menace. Voilà comme, occupé de mon nouvel amour, Mes yeux, sans se fermer, ont attendu le jour. Mais je m’en fais peut-être une trop belle image, Elle m’est apparue avec trop d’avantage : Narcisse, qu’en dis-tu ? Acte II, scène 2 Néron Caché près de ces lieux, je vous verrai Madame. Renfermez votre amour dans le fond de votre âme. Vous n’aurez point pour moi de langages secrets : J’entendrai des regards que vous croirez muets, Et sa perte sera l’infaillible salaire D’un geste ou d’un soupir échappé pour lui plaire. Acte II, scène 3 Albine Dans quel emportement la douleur vous engage, Madame ! L’empereur puisse−t−il l’ignorer ! Agrippine Ah ! lui−même à mes yeux puisse−t−il se montrer ! Albine Madame, au nom des dieux, cachez votre colère. Quoi ? pour les intérêts de la soeur ou du frère, Faut−il sacrifier le repos de vos jours ? Contraindrez−vous César jusque dans ses amours ? Agrippine Quoi ? tu ne vois donc pas jusqu’où l’on me ravale, Albine ? C’est à moi qu’on donne une rivale. Bientôt, si je ne romps ce funeste lien, Ma place est occupée et je ne suis plus rien. Jusqu’ici d’un vain titre Octavie honorée, Inutile à la cour, en était ignorée. Les grâces, les honneurs, par moi seule versés, M’attiraient des mortels les voeux intéressés. Une autre de César a surpris la tendresse : Elle aura le pouvoir d’épouse et de maîtresse, Le fruit de tant de soins, la pompe des Césars, Tout deviendra le prix d’un seul de ses regards. Que dis−je ? l’on m’évite, et déjà délaissée... Ah ! je ne puis, Albine, en souffrir la pensée. Acte III, scène 4 Britannicus J’ai vu sur ma ruine élever l’injustice ; De mes persécuteurs j’ai vu le ciel complice ; Tant d’horreurs n’avaient point épuisé son courroux, Madame ; il me restait d’être oublié de vous. Junie Dans un temps plus heureux ma juste impatience Vous ferait repentir de votre défiance. Mais Néron vous menace : en ce pressant danger, Seigneur, j’ai d’autres soins que de vous affliger. Allez, rassurez−vous et cessez de vous plaindre : Néron nous écoutait, et m’ordonnait de feindre. Britannicus Quoi ? le cruel... Junie Témoin de tout notre entretien, D’un visage sévère examinait le mien, Prêt à faire sur vous éclater la vengeance D’un geste confident de notre intelligence. Britannicus Néron nous écoutait, Madame ! mais, hélas ! Vos yeux auraient pu feindre et ne m’abuser pas ; Ils pouvaient me nommer l’auteur de cet outrage. L’amour est−il muet, ou n’a−t−il qu’un langage ? De quel trouble un regard pouvait me préserver ! Il fallait... Junie Il fallait me taire et vous sauver. Combien de fois, hélas ! puisqu’il faut vous le dire, Mon coeur de son désordre allait−il vous instruire ? De combien de soupirs interrompant le cours Ai−je évité vos yeux que je cherchais toujours ? Quel tourment de se taire en voyant ce qu’on aime, De l’entendre gémir, de l’affliger soi−même, Lorsque par un regard on peut le consoler ! Mais quels pleurs ce regard aurait−il fait couler ! Ah ! dans ce souvenir, inquiète, troublée, Je ne me sentais pas assez dissimulée. De mon front effrayé je craignais la pâleur, Je trouvais mes regards trop pleins de ma douleur. Sans cesse il me semblait que Néron en colère Me venait reprocher trop de soin de vous plaire, Je craignais mon amour vainement renfermé, Enfin, j’aurais voulu n’avoir jamais aimé. Hélas ! pour son bonheur, Seigneur, et pour le nôtre, Il n’est que trop instruit de mon coeur et du vôtre ! Allez, encore un coup, cachez−vous à ses yeux : Mon coeur plus à loisir vous éclaircira mieux. De mille autres secrets j’aurais compte à vous rendre. Britannicus Ah ! n’en voilà que trop. C’est trop me faire entendre, Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés. Et savez−vous pour moi tout ce que vous quittez ? Acte III, scène VII QUAND NÉRON A LE MAL DE MÈRE / L’HUMANITÉ, PUBLIÉ LE 9 MAI 2011 - MARIE-JOSÉ SIRACH CRITIQUE DE BRITANNICUS, PLANS RAPPROCHÉS / EVENE.FR PUBLIÉ LE 28 AVRIL 2011 - ETIENNE SORIN Adapté de la tragédie racinienne, Britannicus, plans rapprochés revisite sans complexe le classique en y apportant du sang neuf. Et l’alexandrin résonne encore... Au-delà de la contrainte des trois unités propres à la tragédie s’ajoute, ici, celle de l’étroitesse du plateau. Dans l’espace restreint de la Loge Théâtre la mise en scène de Laurent Bazin a fait de cette difficulté un atout. Assumant des ellipses spatio-temporelles, elle s’en tient aux relations ambiguës de l’empereur Néron avec Agrippine, sa mère, qui le fit couronner à force d’intrigues, Britannicus, l’autre fils, tenant un rôle secondaire quand bien même la tragédie porte son nom. Cette variation proposée s’avère intéressante à plus d’un titre. La scénographie dépouillée est entièrement centrée sur des face-à-face, des échanges brefs, comme écourtés, qui ne nuisent en rien à la dramaturgie, au mystère et au dénouement qui se dessinent, ne permettant aucun retournement possible. Les rares changements de décor sont suggérés par de subtils éclairages qui se ressentent comme autant d’indications pour le spectateur. Si, à l’avant-scène, se déroulent complots et intrigues, c’est dans la pièce du fond – séparée d’une porte qui semble veiller sur le mystère, la chambre de Néron –, qu’éclate au fur et à mesure sa folie. Le mur d’images à l’effigie de Junie qui tapisse sa chambre témoigne de l’amour soudain et dément de celui-ci à l’égard de celle qui était promise à son frère Britannicus. L’utilisation d’amplificateurs de voix savamment distillés ponctue le basculement dans la démence de Néron. Quant au jeu des acteurs, il est inégal. Agrippine et Néron (Céline Toutain et Damien Houssier) font résonner les alexandrins : murmurés, psalmodiés chez la mère, ils sont tremblants, fougueux, impétueux chez Néron, cinglants et soumis au gré de son humeur. Émilie Blon Metzinger (tour à tour Burrhus et Narcisse) porte beau les deux rôles, se métamorphosant en un tour de main. On est plus réservé quant à la présence et au phrasé des deux autres acteurs qui jouent Britannicus et Junie (Frédéric Jeannot et Adélaïde Bon). Mais le plaisir de découvrir une approche singulière de la pièce l’emporte haut la main. « Racine, c’est Racine. » La tautologie moquée par Roland Barthes dans son fameux essai (‘Sur Racine’) dit bien la dimension imposante et intimidante du dramaturge classique. Aussi bien pour les artistes que pour le public. Pourtant, à voir la façon dont le metteur en scène Laurent Bazin et sa jeune équipe s’emparent de ‘Britannicus’, ces complexes n’ont pas lieu d’être. Laurent Bazin a un point de vue, clairement énoncé et revendiqué. Son Néron est « un être pour qui voir, c’est avoir. Ce qu’il désire en Junie, c’est bien plus son image que son être. Il jouit de la mettre en scène comme un fantasme et convoite moins son amour que le spectacle des larmes.» D’où son adaptation, centrée sur la relation entre Néron et Junie, et ce titre, ‘Britannicus, plans rapprochés’. De fait, Junie apparaît d’abord sur un puzzle photo, corps fragmenté et adoré par le jeune empereur fétichiste. Le parti pris est pertinent mais la pièce dépasse heureusement la note d’intention de son metteur en scène. Et la vérité du plateau fait d’une certaine manière éclater ce cadre théorique. Les comédiens, tous excellents, donnent la chair et l’âme nécessaires pour faire entendre la tragédie intime de Racine. Le Néron interprété par Damien Houssier est bien plus qu’un simple cameraman amateur au voyeurisme morbide. Son tyran est émouvant parce qu’il est à la fois amoureux, jaloux, machiavélique, grotesque même. Lui et ses partenaires (Emilie Blon Metzinger, Adélaïde Bon, Fréderic Jeannot, Céline Toutain) prouvent que l’on peut jouer Racine de façon moderne sans pour autant verser dans la démagogie. Et donnent aux plus beaux alexandrins de la langue française une fraîcheur insoupçonnée. CRITIQUE DE BRITANNICUS, PLANS RAPPROCHÉS PAR PARIS.FR Cette version ramassée de la célèbre tragédie de Racine relate l’accession au pouvoir de Néron et le chemin vers la cruauté, l’abandon à la perversité de ce jeune empereur que le metteur en scène Laurent Bazin perçoit comme un « voyeur sublime. Un être pour qui voir c’est avoir ». De ce grand classique, Laurent Bazin tire une lecture profondément contemporaine où l’image, rémanente ou fulgurante, à l’omniprésence indiscrète, est au coeur de rapports et de jeux de pouvoir intemporels. Pour ce Néron, tyran en devenir balloté par les jeux d’un pouvoir qui le dépasse et gangrène sa raison, la source et l’intérêt du pouvoir réside donc dans l’image, sa possession, sa manipulation. Entre ses mains, caméra et appareil photo, symboles de notre modernité infestée d’images, sont les instruments de la tyrannie. L’utilisation de cette technologie moderne, vecteur de la contemporanéité du texte de Racine, innerve la mise en scène et, combinée a un jeu habile avec la règle de l’unité de lieu, créée une intéressante mise en abîme théâtrale qui aspire le spectateur dans le tourbillon de la folie naissante de Néron. L’antichambre où l’action se déroule ouvre aussi sur un autre espace, protégé par une porte au rouge inquiétant : la chambre du despote. Cette porte, seuil du théâtre des pensées de Néron où se mêlent attrait du pouvoir, responsabilité qui y incombe et volonté d’émancipation face à une figure maternelle qui s’enivre de son désir d’omnipotence, est aussi l’espace scénique où Laurent Bazin projette les scènes ou l’Empereur ouvre la boîte de Pandore de son coeur et s’abandonne un peu plus à ses vices. Un bémol toutefois : dans cette réflexion sur le pouvoir de l’image, l’utilisation de certains symboles (la couronne rappelant furieusement un bonnet d’âne ou encore les masques de cochon, allégorie d’une humanité pervertie) créée une emphase inutile. Mais qu’à cela ne tienne, les comédiens, habités, s’emparent des alexandrins du texte et donnent corps à l’éclatante immanence des thèmes abordés par Racine : pouvoir corrupteur, émancipation filiale, jalousie… C’est donc un spectacle profond aux résonnances d’une étonnante modernité que nous donne à voir Laurent Bazin dans le cadre de sa résidence à la Loge, qui tient sa promesse : être une salle avec une programmation de qualité dédiée à la jeune création à Paris. CRITIQUE DE BRITANNICUS, PLANS RAPPROCHÉS / NOT FOR TOURISTS PUBLIÉ LE 12 MAI 2011 - LAURE DASINIÈRE Est‐ce une forme de dyslexie ou un amour des mots, j’ai un mal fou à suivre les pièces de théâtre lorsqu’elles sont écrites en vers. En général, la rime gangrène mes facultés de compréhension. Un handicap qui me fait d’autant plus apprécier les adaptations de classiques réussies. Une réussite qui commence par ma capacité à saisir l’action et non juste à écouter la petite musique des mots. Le Britannicus, mis en scène par Laurent Bazin actuellement à l’affiche de La Loge est de ces pièces qui, ne faisant aucune concession sur le texte original, trouvent suffisamment d’échos dans le contemporain (tant dans ses manières de dire que dans ses manières de faire) pour se mettre à la portée du spectateur contemporain – sans faire du « Racine pour les nuls ». « Britannicus », c’est des jeux de pouvoirs une histoire d’amour, de rivalités entre frères, de soumission à l’autorité maternelle. C’est Néron qui accède au pouvoir, qui est soudainement animé par une passion teintée de sadisme pour Junie, la fiancée de son frère, Britannicus. C’est Agrippine, maîtresse‐femme, déchirée par la rivalité entre ses fils. C’est Britannicus torturé, à qui on essaie d’enlever la femme qu’il aime. Tous les éléments du drame classique sont réunis. Reste à savoir les mettre en scène pour captiver un public d’aujourd’hui, tout en réussissant à s’adapter aux conditions d’une petite salle comme La Loge. C’est le pari que prend et que réussit la compagnie Mesden avec beaucoup de tact. Malgré le nom de la pièce, Néron est le personnage autour duquel se noue le drame. Il est la figure qui incarne les paradoxes : respect des obligations liées à son rang et à son statut d’empereur (incarné par Burrhus) ou émancipation (incarnée par Narcisse) ? Raison ou pulsion ? Laurent Bazin en fait une figure un rien schizophrène, une sorte d’enfant gâté mal dégrossi et un voyeur qui aime autant l’objet de son amour que le fait de le voir souffrir. Sa caméra en main, il espionne Junie, capte chaque image de son être. Sans nul doute, une des forces de la pièce est de parvenir à distiller une sensualité brute presque violente. Le cabinet dans lequel Néron collectionne les clichés en gros plan de Junie en est l’illustration la plus criante, mais le jeu des acteurs n’en est pas étranger. Ils exécutent la partition classique avec une passion plus ou moins retenue où les corps et les soupirs disent autant que les mots. Le dispositif scénique qui fait la part belle aux jeux de lumières, aux ombres et au travail sur les sonorités contribue également à renforcer les impressions de fougue et de tension qui traversent ainsi la pièce. Les comédiens excellent à faire vivre un texte ardu en lui insufflant une bonne dose d’humanité et de modernité à l’encontre des déclamations pseudo‐respectueuses souvent vues lors d’adaptation de pièces classiques. À la fois exigeant et abordable, ce Britannicus est une belle réussite ! CRITIQUE DE BRITANNICUS, PLANS RAPPROCHÉS / UN SOIR OU UN AUTRE PUBLIÉ LE LUNDI 2 MAI 2011 - GUY DEGEORGES VOIR, JOUIR. Au commencement les gestes et voix flottent, obscurs, rêvés… A rappeler les belles images des Murènes - la pièce précédente de la compagnie. Mais vite une autre direction est prise: primauté au texte de Racine, implacable et linéaire, qui structure le récit sans répit. Autour de cette ligne de force, les images se fragmentent. Elles nous piègent au coeur du sujet: l’obsession du pouvoir, au point où la vérité se dissout et où s’assèche l’humanité. Les vers s’écoulent clairs et nets mais le rêve du pouvoir désincarné devient aussi onirique qu’en cauchemar. La première des réussites est ici de conjuguer intelligence et intelligibilité : ce Britannicus abrégé en quelques plans rapprochés, concentré en 1h30 et 5 acteurs, se laisse saisir sans difficultés, et dans ses implications contemporaines. Le pouvoir jouit ici de voir, non de toucher. Néron exsangue manipule à distance ses pantins prisonniers de l’oeil de la camera, agités et impuissants : Junie, charnelle et frémissante, Britannicus : physique, impétueux…. Les jeux et voix sont matures et bien ajustés. Dans cet espace concentré, les corps de ceux qui prétendent vivre libres ne peuvent échapper pas aux regards de ce nouveau docteur Mabuse. Ils n’échappent non plus à l’avidité de nos yeux, autant en chaleur et proximité que les vers de Racine s’élèvent vers l’esprit avec distance et hauteur. Le souverain entend tout et dit de moins en moins, la possession maladive tenant lieu de passion, l’homme n’est rien et sa puissance ne se nourrit que de rester mystérieuse. Toute ressemblance avec le règne de souverains pas si lointains et informés de tous les secrets ne serait que le fruit de mon imagination. Dans l’ombre du palais se glissent les conseillers et visiteurs du soir, qui tissent des intrigues à tiroirs, au fil d’alexandrins qui scandent l’histoire sans espoir de retour. CRITIQUE DE BRITANNICUS, PLANS RAPPROCHÉS / LALOGE PUBLIÉ LE JANVIER 2012 - MARTINE PIAZZON Spectacle d’après l’oeuvre de Jean Racine, mise en scène de Laurent Bazin, avec Émilie Blon Metzinger, Adelaïde Bon, Damien Houssier, Fréderic Jeannot et Céline Toutain. Dans «Britannicus», Racine aborde la puissance destructrice des passions notamment celle de l’amour non partagé qui va révéler la nature monstrueuse de Néron, enfant docile et soumis, instrumentalisé par une mère possessive, ambitieuse et fin stratège et canalisé par un précepteur vertueux, qui se transforme en tyran sadique. Esclave assujetti à l’amour possessif de sa mère puis à l’amour insatisfait pour Junie, il écarte sa mère du pouvoir comme de son intimité et tue son rival politique et amoureux. La machine furieuse est en marche. Avec «Britannicus, plans rapprochés», Laurent Bazin propose non pas tant une relecture contemporaine de la tragédie racinienne qu’une approche focale qui s’inscrit dans le mode d’interprétation, par le mythe psycho-sexuel, devenu classique de cette oeuvre qui déshistoricise la pièce. En effet, il indique clairement dans sa note d’intention avoir soumis la dramaturgie au prisme de la relation mère-fils pour «explorer le spectre des sentiments que suscite cet amour maternel dévorant, du sourire à l’effroi tragique», et la démonstration est intelligente, brillante et réussie. Tout se joue sous des lumières crépusculaires dans un décor d’antichambre à peine suggéré, entre palais et bunker, qui mène à la chambre de Néron, à la fois antre du monstre en devenir, mausolée du pervers mélancolique et autel consacré à un amour fantasmatique dont le corps est morcelé en gros plans photographiques. Car Laurent Bazin, fasciné par la camera obscura, l’identité profonde de l’homme derrière la part d’ombre, voit en Néron «un voyeur sublime». Laurent Bazin orchestre un beau travail des corps et des âmes, et surtout des voix, du murmure au cri, et assure également une belle direction d’acteur avec de jeunes comédiens qui déjouent les pièges de l’art déclamatoire. La confrontation mère-fils est magnifiquement portée et dispensée par Céline Toutain, au jeu sobre d’une violence sourde, terrassée par la déliquescence de leur relation alors même qu’elle est consciente de son inexorable irréversibilité et Damien Houssier, qui excelle dans l’interprétation des personnages fiévreux et furieux, évite le monolithisme réducteur en restituant parfaitement les conflits internes du personnage. A leurs côtés, Adélaïde Bon frémissante Junie, Frédéric Jeannot dans le rôle de l’infortuné Britannicus et Emilie Blon Metzinger, qui incarne avec une parfaite maîtrise le duo janusien qui entoure l’empereur. Une distribution judicieuse et une troupe solide pour un spectacle d’un remarquable classicisme qui s’inscrit dans une modernité intemporelle. La compagnie Mesden est une compagnie de théâtre qui accorde une attention égale à toutes les professions du spectacle : comédiens, régisseurs, créateurs lumières, créateurs son, costumiers, scénographes sont autant d’acteurs d’une totalité indivisible et solidaire. Conduite par Laurent Bazin, la compagnie s’appuie sur les différents corps de métier de ses membres pour travailler au renouveau des possibilités narratives d’un théâtre aux multiples dimensions (plastiques, interprétatives, musicales, techniques…). La compagnie est soucieuse de proposer des expériences visuelles et sonores singulières et soignées. Explorant de nouvelles syntaxes, elle aime hybrider les styles comme les sujets, dont certains pourraient sembler à première vue étrangers au théâtre (comic books, chirurgie esthétique…). L’enjeu est bien de questionner l’art de raconter en produisant des télescopages sensibles qui agitent la pensée. Principales créations : 2007 : création de Fol ou le Siècle D’Ombres écrit et mis en scène par Laurent Bazin à la MC93 (la compagnie se nomme alors compagnie de l’Après Jour). 2008 : création de Surtout la Nuit (Maquette) à la MC93. 2009-2010 : création de Dysmopolis écrit et mis en scène par Laurent Bazin à la Loge. 2010 : création de L’Insomnie des Murènes (ballet visuel et sensoriel) mis en scène par Laurent Bazin à la Loge. 2011 : création de Britannicus, plans rapprochés, d’après Racine à la Loge. EMILIE BLON METZINGER : BURRHUS, NARCISSE Emilie Blon Metzinger est comédienne. Elle se forme à l’ENSATT (promotion 64) dans les classes de Christian Schiaretti, Philippe Delaigue, Jerzy Klesik, Vladimir Granov et Andreï Rogozin. Elle joue notamment sous la direction de Christophe Perton dans Hilda de Marie N’Diaye, Christian Schiaretti dans Elegie V de Verlaine, Laurent Ziveri dans Médée de Jean Anouilh et les Veilles de Marie Dilasser. A l’écran, elle joue dans Fragile(s) de Martin Valente. Elle tourne également dans plusieurs courts-métrages sous la direction de David Dang, Carmin Rodolphe Viémont, Un éclat, Christophe Perton, The man I love. Depuis 2008, elle prête sa voix aux ondes de FIP et on peut l’entendre dans « Titeuf le film » de Zep. Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden. MARIANNE FABBRO : JUNIE Marianne Fabbro est comédienne. Elle se forme à la Classe Libre des Cours Florent et au conservatoire du XVIème. Elle a pour professeur Michel fau, Stéphane Auvray-Nauroy, Jean-Pierre Garnier, Cyril Anrep et Philippe Sire. En 2004 elle joue dans le Paradis sur Terre d’Eric Dumez, mise en scène Jean-Claude Drouot (Théâtre du Rond-Point), en 2006 dans Gibiers du Temps de Gabily, mise en scène Christelle Larra et La Ravissante Ronde de Schwab, mise en scène Thomas Bouvet (Théâtre 13). En 2007 elle joue dans L’Opéra du Dragon de Muller, mise en scène Joséphine Serre (Théâtre du Soleil, Cartoucherie), en 2008 dans Segou et Chapeaux, mise en scène Assane Timbo (Théâtre du Trianon). En 2009, elle joue et dans L’Epreuve de Marivaux, mise en scène Tommy Weber (Théâtre du marais) et en 2010 dans Volatiles de Joséphine Serre dans une mise en scène de l’auteure. En 2012, elle joue dans John and Mary de Pascal Rambert mise en scène par Thomas Bouvet au Théâtre de Vanves. En 2013, elle joue dans l’Otage/ Le Pain Dur de Paul Claudel, mise en scène par Thomas Condemine au Théâtre National de Toulouse. FRÉDÉRIC JEANNOT : BRITANNICUS, ALBINE Frédéric Jeannot est comédien. Il se forme à l’école Acting International, dirigée par Robert Cordier. Il débute au théâtre dans Les plaisirs scélérats de la vieillesse de Michel Philipp, mise en scène de Nicolas Bataille. Depuis, il joue différents rôles notamment dans Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène de Fabrice Merlo ; Kidnappée ! de Jean Renaut, mise en scène de Nicolas Bataille ; La vie privée d’Adam et Eve de Mark Twain, spectacles mis en scène par Sally Micaleff ; Les bas-fonds de Maxime Gorki, mise en scène de Lucile Coccito et La Mégère apprivoisée de William Shakespeare, mise en scène de Séverine Vincent. Il travaille également sous la direction de Pierre Azéma qui lui confie les deux rôles principaux dans Une goutte de schnaps de Ida Gordon et D’Artagnan ! de Pierre Azéma et Julie Davaine. En parallèle, il est membre de la compagnie de théâtre de rue, L’Escadrille, de Théâtre forum et du Théâtre du Chaos, compagnies pour lesquelles il fait de nombreuses tournées. Dernièrement, on a pu le voir dans Le Laboratorium, mise en scène d’Angélique Friant, dans Mon cœur caresse un espoir, mise en scène de Valérie Antonijevich, ainsi que dans Les précieuses ridicules, mise en scène de Sylvain Ledda. Après Surtout la nuit, Britannicus, Plans Rapprochés est son deuxième projet mené avec la compagnie Mesden. DAMIEN HOUSSIER : NÉRON Damien Houssier est comédien. Formé à l’école Charles Dullin et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, il travaille notamment avec Amélie Lepeytre (Lou, les yeux fermés, de A. Lepeytre) en Avignon puis à Paris, Anouch Paré (Le Suicidé de N. Erdman) au Théâtre de l’Athénée, Adama Diop (Le Masque Boiteux de K. Kwahulé) au Lavoir Moderne, Diane Scott (Nietzsche triptyque de D. Scott) au 104, à La Fonderie et à Anis Gras, Gilberte Tsaï (Vassa 1910 de M. Gorki) au CDN de Montreuil, Maxime Kerzanet (La Coupe et les Lèvres de A. de Musset) au Théâtre 13, Thomas Bouvet (La Cruche Cassée de H. von Kleist) au Théâtre 13 et au théâtre de l’Odéon, Patrick Zuzalla (Philoctète & Ravachol de C. Demangeot) à la Maison de la Poésie et au CDN de Besançon, Marcel Bozonnet (Les Remplaçantes de Dimitri Dimitriadis) aux Ateliers Berthier (lecture), Bernard Sobel (Cymbeline de W. Shakespeare) à la MC93, Michel Valmer (Le Neveu de Rameau de D. Diderot et Le Programme de Marcel Zang) à la salle Vasse (lecture), et Sandrine Anglade (L’Oiseau Vert de C. Gozzi) au CDN de Dijon puis en tournée. Il met également en scène au Conservatoire Haute Surveillance de Jean Genet. Il crée en 2008 avec Maxime Kerzanet la compagnie 36 Eleusis au sein de laquelle il met en scène L’Assassinat de J.F.Kennedy raconté à Aristote Onassis par Jacqueline Kennedy de Serge Valletti au festival de Villeréal, Paroles Vitez, à partir de textes d’Antoine Vitez à la Maison de la Poésie et Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère…, de Michel Foucault, au théâtre de La Loge. Il collabore également à la mise en scène de Hamlet de Jules Laforgue mis en scène par Maxime Kerzanet et mettra en scène Pylade de Pier Paolo Pasolini en juillet 2011. Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden. CÉLINE TOUTAIN : AGRIPPINE Céline Toutain est comédienne. Après une licence de russe aux Langues Orientales, elle suit les cours Florent où elle rencontre Sophie Lagier qui la met en scène dans une adaptation de Madame Edwarda de Georges Bataille. Elle intègre la Classe Libre des cours Florent et travaille avec Michel Fau et Jean-Michel Rabeux. Sa rencontre avec Marianne Serra l’amène à jouer dans Roméo et Juliette de William Shakespeare où elle interprète le rôle de la nourrice et dans Les Misérables de Victor Hugo. Entre temps, nominée lauréate du prix Olga Horstig, elle fait l’expérience de castings et tourne quelques publicités pour la télévision. Elle anime des cours de théâtre pour plusieurs types de publics et s’intéresse particulièrement à la pédagogie des petits. Elle joue notamment une pièce pour enfants : Voyage au pays d’Oz. En 2010 elle joue Haute Autriche, mise par Cécile Arthus, au CDN de Thionville (reprise en 2012), et Tasse Cruelle Soucoupe Aimable (mise en scéne Mélanie Quillacq et Cecile Arthus) présenté au festival de formes Courtes du CDN de Thionville C’est en 2010 qu’elle rencontre Laurent Bazin, dont elle apprécie l’écriture et l’univers. Après Dysmopolis, Britannicus, Plans Rapprochés est sa deuxième collaboration avec la compagnie Mesden. LAURENT BAZIN : ADAPTATION, MISE EN SCÈNE Laurent Bazin est artiste en résidence à la Loge depuis la saison 2010/2011. En 2010, il y crée Dysmopolis, une fable chorale sur l’obsession des apparences, et L’insomnie des murènes, ballet visuel entre danse et théâtre sur l’univers des insomniaques. Laurent Bazin a fait des études de lettres et de philosophie. Il suit ensuite le Master de mise en scène de l’Université Paris X Nanterre, où il travaille avec Fréderic Fisbach, Arthur Nauzyciel, Jean Jourdheuil, Irène Bonnaud, Michel Cerda, David Lescot. Il y assiste Jean-Yves Ruf pour son spectacle Silures. En septembre 2006, il écrit et met en scène FOL ou le siècle d’ombres, qu’il crée à la MC 93 lors du festival Archipel 118. En septembre 2007, il met en scène à la MC 93 le spectacle Kazanova avec le collectif de metteurs en scène ADN 118. Il est collaborateur artistique de David Girondin Moab et de la compagnie Pseudonymo pour les spectacles Nuits (créé à Briey en 2007), Variations Marionnette (créé à la Comédie de Reims en 2008) et Immomushi (créé en 2008 à Vitry le François). Il est collaborateur artistique d’Angélique Friand pour le spectacle Laboratorium, créé en janvier 2010 au Salmanazar d’Epernay et repris à la Comédie de Reims. Egalement auteur, il écrit Octopoulpe le vilain, La génèse joué au Salmanazar d’Epernay en avril 2010 dans une mise en scène de David Girondin Moab, et repris au Festival Mondial de la Marionnette en septembre 2011. CÉLINE CLERGÉ : ASSISTANTE À LA MISE EN SCÈNE Céline Clergé est comédienne. Elle commence sa formation au cours Florent, puis rapidement intègre le conservatoire du XVIème arrondissement, où elle étudie le théâtre et la pédagogie auprès de Stéphane Auvray Nauroy. Elle joue au théâtre des pièces de Gombrowicz, Genet, Oscar Wilde et Sarah Kane. Elle met en scène Premier amour de Beckett et une création collective Bac à sable. Elle suit des stages de jeu avec Sabine Quiriconi, Cédric Orain, Eram Sobhani, Jean-Michel Rabeux, Jacques Osinski, Laurent Bazin, Eugène Durif, Jean-Louis Hourdin et Frédérique Ferrer. Elle assiste Jean-Michel Rabeux et Stéphane Auvray Nauroy dans leurs projets pédagogiques et théâtraux. Dernièrement, elle crée des performances pour le festival « à court de forme… » et le cabaret itinérant H.P. Elle est assistante à la mise en scène de Britannicus, Plans Rapprochés, qui est sa première collaboration avec Laurent Bazin. GWLADYS DUTHIL : COSTUMES Gwladys Duthil est costumière, actuellement en section Costumes à l’ ENSATT. Après l’obtention d’un Bac Arts Appliqués, elle entre dans une classe préparatoire Spectacle. Elle poursuit ses études dans ce domaine et obtient le diplôme des métiers d’art costumier-réalisateur en 2010 au lycée La Source à Nogent-sur-Marne. Durant cette formation, elle participe à différents projets comme le court métrage L’esclave de Magellan, de Thomas Wallon et Bertrand Hée ; La Princesse de Trébizonde avec les Tréteaux lyriques, mise en scène de Rémi Préchac et Genre(s) par la compagnie Emoi, mise en scène d’Estelle Bordaçarre. Elle pratique la danse depuis une douzaine d’années, ce qui lui donne un intérêt particulier pour la relation entre l’expression corporelle et la matière. Elle complète ainsi sa formation de costumière par une licence d’art du spectacle en danse à l’Université de Paris VIII. Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden. EMILIEN GHOMI : CRÉATION SONORE. Ingénieur diplômé de l’ISEP, Emilien Ghomi pratique la musique depuis 10 ans. Ses diverses expériences instrumentales s’articulent autour de l’utilisation intensive de l’ordinateur comme partenaire de création. Deux années de développement au GRM marquent la découverte de l’informatique musicale comme objet d’étude pour la conception et la recherche. A la suite d’un Master ATIAM à l’IRCAM, il s’intéresse à la question de l’instrumentalité de l’outil informatique dans la musique numérique «live», aux côtés d’Hugues Genevois au LAM. Depuis les nombreux développements en Max/ MSP réalisés à cette époque, il n’a cesse d’explorer, de manipuler et d’enrichir les environnements informatiques de programmation musicale créative. Aujourd’hui doctorant en interaction homme-machine à Paris XI, l’expertise et l’instrumentalité restent au coeur de chacun de ses projets de recherche. Parallèlement, divers projets musicaux (formations instrumentales, composition pour le théâtre et les arts visuels) se succèdent en conservant la diversité propre à ce parcours pluri-disciplinaire. ALICYA KARSENTY : CRÉATION SONORES Diplômée du CFPTS en 2007 après 2 ans d’études en alternance à la MC93, elle devient régisseuse son permanente au théâtre de Chelles. Depuis plusieurs années elle travaille avec Laurent Bazin et la compagnie Mesden, pour laquelle elle fait les créations sonores de Dysmopolis et l’Insomnie des murènes. Entre 2008 et 2009 elle fait les créations sonores de Marcia Hesse (m.e.s. Philippe Suberbie), Mammouth Toujours! (m.e.s. Fred Cacheux), Colonel Barbaque (m.e.s. Hassane Kouyaté), A l’intérieur de l’intérieur de l’intérieur (texte Gauthier Fourcade, m.e.s. François Bourcier). Elle participe également aux créations sonores de Kachtanka (m.e.s. Anton Kouznetsov) et de Comment ai-je pu tenir là-dedans? (M.e.s. Jean Lambert-Wild). Elle est actuellement régisseuse de tournée pour Femmes passées sous silence (m.e.s. François Bourcier) et Le recours aux forêts (m.e.s. Jean Lambert-Wild). Après avoir assuré les régies vidéo de nombreux spectacles, elle passe à la création avec Britannicus, Plans Rapprochés. BÉRENGÈRE NAULOT : SCÉNOGRAPHIE Après un BTS plasticien de l’environnement à Olivier de Serres et des études à l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre) en département scénographie, elle travaille comme assistante scénographe auprès de Christian Schiaretti et Renaud de Fontainieu au Théâtre National Populaire de Villeurbanne (L’opéra de quatre sous,les Calderon, Père, L’annonce faite à Marie…). Elle participe également au travail de Philippe Adrien, Olivier Borle et José Renault. Elle réalise par ailleurs des décors de cinéma pour les réalisateurs Samuel Hercule et Méthilde Weyergans sur des courts et moyens métrages. Depuis 2006, elle collabore régulièrement avec Laurent Bazin (Dysmopolis, L’insomnie des Murènes) et Christine Berg (L’ile des esclaves). Avec Marine Mane, elle fait la scénographie de Histoires de famille, Le petit chaperon Uf, La Cantate de la cave, Une Puce,épargnez-la. Depuis juin 2010, elle travaille au bureau d’étude du Théâtre du Châtelet sur le spectacle My fair lady, mis en scène par Robert Carsen. En 2011 elle travaille pour plusieurs projets : Britannicus mis en scène par Laurent Bazin, Dans la Solitude des champs de Coton (mise en scène de Marine Mane à Reims) et La petite Marchande d’Allumettes (mise en scène de Christine Berg). ALICE VERSIEUX : CRÉATION LUMIÈRES En 2010, elle obtient son certificat d’assistante régisseuse de spectacles et de petits évènements à l’Ecole de Cirque de Bruxelles où elle a suivi une formation en son, lumière et regie plateau. Elle reçoit ensuite une bourse de 6 mois pour partir se professionnaliser à Paris à la Loge, où elle devient rapidement régisseuse générale. Après une collaboration fructueuse sur la reprise de Dysmopolis, la compagnie Mesden lui confie la création lumières de Britannicus, plans rapprochés. +CONTACTS PRESSE ET CIE RAPHAËL LARDON ADMINISTRATEUR, CONSEILLER ARTISTIQUE [email protected] 06 11 97 64 20 LAURENT BAZIN METTEUR EN SCÈNE [email protected] 06 18 65 38 65 199, rue Saint-Maur 75010 Paris www.mesden.fr