plans rapprochés D’après l’œuvre
de
Jean Racine
AVEC
ÉMILIE BLON METZINGER
ADÉLAÏDE BON
DAMIEN HOUSSIER
FRÉDÉRIC JEANNOT
CÉLINE TOUTAIN
ADAPTATION LAURENT BAZIN MISE EN SCÈNE
Assistante à
la mise en scène
Céline Clergé
Scénographie
Bérengère Naulot
Création des accessoires
Manon Choserot
Costumes
Glawdys Duthil
Lumière et vidéo
Alice Versieux
Yragaël Gervais
Son
Alicya Karsenti
Emilien Ghomi
Photographie
Svend Andersen
Graphisme
Gabriel Quillacq
DU 26 AVRIL
AU 19 MAI
MARDI
MERCREDI
JEUDI
À 21H
Britannicus,
plans rapprochés
Britannicus, plans rapprochés d’après Jean Racine :
Du 26 avril au 19 mai, les mardis, mercredis, jeudis à 21h
à La Loge
Durée : 1h40
Avec :
Emilie Blon Metzinger
Adélaïde Bon
Damien Houssier
Fréderic Jeannot
Céline Toutain
Adaptation et mise en scène : Laurent Bazin
Assistante à la mise en scène : Céline Clergé
Scénographie : Bérengère Naulot
Création des accessoires : Manon Choserot
Costumes : Glawdys Duthil
Lumière et vidéo : Yragaël Gervais, Alice Versieux
Son : Alicya Karsenty, Emilien Ghomi
Photographie : Svend Andersen
Graphisme : Gabriel Quillacq
Administration : Agnès Courtay
En quelques mots :
Britannicus, plans rapprochés raconte l’accession au
pouvoir de Néron. Elle nous montre un jeune homme
voyeur, écartelé entre ses désirs d’émancipation et la
soumission à sa mère. Une relecture contemporaine du
classique de Racine qui fait la part belle au travail visuel
et à l’obsession des images.
Contact presse :
Maïté Rivière
laloge.maite@gmail.com
01 40 09 70 40
présentation
du projet
Britannicus, plans rapprochés raconte l’accession au pouvoir de Néron. Le jeune empereur, jusquici d’une vertu
exemplaire, s’éprend de Junie, la promise de son rival Britannicus, et la fait enlever au plein cœur de la nuit. Par cet
acte, Néron cherche à s’aranchir de l’emprise de sa mère, Agrippine, qui protégeait la jeune lle, et révèle pour la
première fois son versant obscur. Tiraillé entre ses devoirs d’empereur, incarnés par son conseiller Burrhus, et ses
désirs d’émancipation, incarnés par Narcisse son condent secret, Néron va devoir choisir en une journée l’empereur
qu’il sera.
Je me représente le Néron de Racine comme un voyeur sublime. Un être pour qui voir, c’est avoir. Ce qu’il désire en
Junie, c’est bien plus son image que son être. Il jouit de la mettre en scène comme un fantasme et convoite moins son
amour que le spectacle de ses larmes.
Dans Britannicus, plans rapprochés, j’imagine Néron comme un cameraman amateur, qui zoome avec excitation sur
ses victimes.
Dans ce spectacle, j’aimerais suivre la thématique du regard et de ses pulsions. Je souhaiterais mettre en résonnance
le classique de Racine et une société au regard toujours plus avide, où l’indiscrétion des images tient lieu d’érotisme
généralisé.
Enn, le titre Britannicus, plans rapprochés, exprime l’idée que nous ne donnerons pas à voir lintégralité de la pièce
de Racine, mais certains moments choisis.
Laurent Bazin
draMaturGie
NÉRON, UN VOYEUR MAGNIFIQUE
Au départ de ce projet, il y a une scène de voyeurisme
troublante qui m’a fasciné. Néron, caché derrière un rideau
observe sa victime Junie : il a ordonné à la jeune lle de
chasser sans ménagement son amant Britannicus, en lui
faisant croire quelle ne l’aime plus. Si Junie nest pas assez
convaincante, Britannicus sera exécuté. La jeune femme
obtempère avec courage, tandis que Néron, témoin caché
du désarroi de Britannicus, jubile. En voyant cette scène,
on sent que ce que Néron désire, c’est moins de conquérir
Junie, que de jouir de ce spectacle. Il préfère l’onanisme
qu’autorise une telle image au fade plaisir d’aimer.
Néron regarde Junie regarder Britannicus, sous le regard
du spectateur. Dans cette disposition, il y a une mise en
scène du plaisir de voir qui nest pas sans rappeler
Les Ménines de Velasquez.
Ce qui excite Néron, en Junie, cest son refus de se donner
à voir. Alors que toute la cour rêve dapparaître sur les
écrans de l’empereur pour avoir son quart d’heure de
gloire, cachée loin des caméras de Néron, Junie refuse
obstinément d’apparaître. En représailles, Néron l’exhibe
au grand jour. Il lui vole son image, quil souille, et ce vol a
la brutalité d’un viol.
Néron, le collectionneur aamé d’images indiscrètes,
ne supporte pas que quelqu’un se refuse à son regard.
Ceux qui résistent à l’injonction d’apparaître sont les
plus désirables et les plus craints. Le parallèle avec notre
société de l’image est troublant. Aujourd’hui, les réseaux
sociaux font circuler à l’inni des images de chacun et il
est de mauvais goût de refuser d’être photographié. On
en oublierait presque que l’objectif d’un appareil ou d’une
caméra peuvent être des armes d’une violence inouïe.
SURVIVRE À LAMOUR VORANT D’UNE MÈRE
Les enfants les plus obéissants ne font pas les adultes
les plus dociles. Ils n’hésitent à faire payer au monde les
remontrances et les leçons de vertu qu’on leur a imposées
dans leur jeune âge. Néron est de ceux-là. Quand
commence l’intrigue, il a tout d’un empereur exemplaire.
Mais la générosité du jeune Néron procède moins d’une
conviction profonde que d’une obéissance servile, celle
d’un animal dressé à la bonté.
Dans cette perspective, les crimes du jeune empereur
sont moins les caprices d’un despote insouciant que les
premiers actes d’une armation de soi. Néron ne veut pas
tant faire le mal, que tracer un chemin qui soit le sien et
armer son identité à l’ombre de ses éducateurs.
Le plus impitoyable ennemi de Néron n’est pas Britannicus,
mais l’amour de sa mère. Dans Britannicus, plans rapprochés,
Agrippine nest pas une veuve noire impitoyable, c’est une
femme enjouée et envahissante, qui déborde de rondeurs
et d’amour maternel. Si elle étoue son ls, cest à force
d’amour, et non d’ordres cinglants. Presque malgré elle,
elle entretient Néron dans une perpétuelle enfance :
sous couvert de l’aider dans ses fonctions, elle cultive sa
dépendance, elle l’abreuve de conseries, dattentions
qui le réduisent à l’état de petit garçon. Agrippine est sans
cesse prise entre le souhait de voir son enfant croître, et le
désir déchirant de faire éternellement corps avec lui. Et l’on
pressent que, si Néron lui refuse cette union fusionnelle
et quasi incestueuse, la violence de son amour pourrait
la conduire au crime. Britannicus, plans rapprochés, est
le portrait de cette mère amoureuse et de l’ascendant
singulier qu’elle exerce sur son ls. C’est aussi le portrait
d’une femme qui a pris goût au pouvoir et ne saurait y
renoncer.
intentions
de Mise en scÈne
UN THÉÂTRE DE VISIONS
Bien sûr, nous espérons faire entendre la beauté du vers racinien, mais nous essaierons aussi de lui associer une partition
visuelle forte.
On a coutume de dire que les tragédies classiques nont pas besoin d’images, puisque les mots y sont assez évocateurs.
Pourtant nous voudrions relever le dé d’un spectacle dont la force passe autant par la jubilation de lécoute que par
l’impression du regard. Certains moments décrits hors-champ, comme la mort de Britannicus ou la fuite de Junie,
inspirent des visions très fortes, que nous aimerions transposer dans un langage plastique aussi hypnotique que
possible.
DANS LE SECRET D’UNE CHAMBRE DE JEUNE HOMME
L’action se déroule pour l’essentiel dans l’antichambre de Néron. Ici, chacun attend inlassablement que lempereur
apparaisse, chacun voudrait quil tende l’oreille aux plaintes et aux suppliques. Cest l’espace social, celui des intrigues
et des faux-semblants.
Derrière l’antichambre, séparée par une lourde porte, il y a la chambre de l’empereur : cet espace est le lieu de l’intimité
de Néron. Cest que sa vraie nature et ses désirs les plus puissants se cachent et trouvent à s’exprimer. Toutes les
images que Néron a volées, toutes les vies quil espionne sont compilées dans cet espace obscur parsemé d’écrans de
contrôle, chambre secrète d’un Barbe bleue voyeur.
Si l’espace de l’antichambre donne l’illusion que l’ordre des choses est encore sauf, l’espace de la chambre nous renvoie
dans un univers de désirs boiteux et violents. Dans l’antichambre, le Néron vertueux des jeunes années donne le change,
dans la chambre le tyran à venir commence à se révéler.
LA PARTITION DOUBLE DES CONSEILLERS
Burrhus et Narcisse, les deux principaux conseillers de la pièce, ont une dimension très importante dans le spectacle. Ils
incarnent les tentations contradictoires de Néron. Burrhus, chef de guerre, l’enjoint à la vertu, le rappelle inlassablement
au souvenir glorieux de ses ancêtres. Narcisse au contraire, l’espion, le véritable condent, l’invite à jouir de son pouvoir,
et à assumer à la face du monde la nature de ses désirs. Les deux personnages ne se parlent jamais, n’agissent que
comme des hommes de l’ombre et poursuivent des idéaux diérents. Cest une même comédienne qui tient les deux
rôles dans la pièce : pour souligner les points communs et les stratégies de ces deux démons de l’âme.
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