Corpus Médical – Faculté de Médecine de Grenoble
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bretteur (met en évidence le tremblement proximal), à l’approche d’une cible (manœuvres
doigt-nez et talon-genou), lors de l’écriture, le dessin d’une spirale, en versant un verre d’eau.
Un tremblement d’action qui s’aggrave à l’approche d’une cible (tremblement d’intention) est
un signe cérébelleux.
2.1. Le tremblement parkinsonien
Le tremblement de repos est synonyme de tremblement parkinsonien. Il s’accompagne en
général d’une rigidité et d’une akinésie qu’il faut rechercher. La présence d’une roue dentée
traduit le tremblement et n’est pas à interpréter comme signe de rigidité.
La maladie de Parkinson débute très souvent de façon insidieuse par un tremblement de repos
d'une main à type d'émiettement de 4 à 6 Hz. Le tremblement est maximal au repos, diminué
au cours du mouvement et disparaît durant le sommeil. Il est augmenté par les émotions et la
fatigue. Il peut toucher les 4 membres, éventuellement la mâchoire mais il épargne le chef (à
la différence du tremblement essentiel). Le tremblement de repos asymétrique en l’absence de
tout signe d’atypie est un argument fort en faveur d’une maladie de Parkinson idiopathique.
Un tremblement symétrique doit faire évoquer une prise de neuroleptiques ou de
neuroleptiques «cachés» (p.ex. antiémétiques type métoclopramide), d’inhibiteurs calciques
de type flunarizine, de valproate….
Le tremblement parkinsonien répond aux traitements anticholinergiques, dopaminergiques et
à la clozapine. La clozapine est le seul neuroleptique atypique à avoir l’AMM pour une
psychose chez un parkinsonien, car il n’aggrave pas le syndrome parkinsonien. La clozapine a
un effet antitrémorique spécifique et permet en plus d’augmenter le traitement
dopaminergique. La clozapine n’a cependant pas d’AMM pour l’effet antitrémorique seul. La
stimulation cérébrale profonde du Vim (thalamus) et du noyau subthalamique sont très
efficaces sur le tremblement parkinsonien. La stimulation du noyau subthalamique a
l’avantage d’avoir un effet triple antitrémorique, antiakinétique et antirigidité.
2.2. Le tremblement physiologique
Il est physiologique d’avoir un tremblement fin et rapide des doigts. Certains facteurs
favorisent ce tremblement physiologique : l'anxiété, le stress, la fatigue musculaire, le sevrage
alcoolique, certains toxiques (café, nicotine), les corticoïdes, les béta-stimulants, un surdosage
en hormones thyroïdiennes, la thyrotoxicose...
Le traitement du tremblement physiologique invalidant dépend de sa cause. Les tremblements
de la thyrotoxicose et du sevrage alcoolique répondent au traitement étiologique. En cas
d'anxiété chronique, les anxiolytiques sont efficaces notamment les benzodiazépines en aigu
mais le risque d'accoutumance doit être prévenu. Les antidépresseurs sont efficaces sans poser
de problème de tolérance ou de dépendance. L’amitiptyline qui peut majorer le tremblement
physiologique est à éviter. Le propranolol est efficace dans le traitement du tremblement
physiologique exagéré.
2.3. Le tremblement essentiel
C’est la cause la plus fréquente de tremblement, son origine est inconnue. Il existe des
antécédents familiaux dans plus de la moitié des cas et la concordance dépasse 90% chez des
jumeaux monozygotes âgés de plus de 70 ans. Il survient en général chez le sujet âgé