Rachid FOUDI COURS DE MICROECONOMIE – Chapitre I La théorie du comportement du consommateur_Nov 2016- Page 4 sur 71
I3) La fonction d’utilité à plusieurs biens
I31) Définition
La fonction s’écrit pour 2 biens X et Y, consommés en quantités respectives x et y : U(x,y).
Elle est engendrée à partir de la fonction à un seul bien, dans la mesure où : U(x,y) = U(x) + U(y). Cette
fonction d’utilité donne la carte d’utilité du consommateur.
Les biens X et Y sont donc indépendants. Ce qui signifie que le résultat est nul lorsque l’utilité varie
d’abord d’une petit quantité x , puis ensuite d’une petite quantité y. Cette condition n’est cependant pas
nécessaire. Elle est propre au raisonnement en terme de fonction d’utilité, et elle n’est plus nécessaire dès
que l’on passe au raisonnement en termes de
courbe d’indifférence
.
I32) La représentation graphique de la fonction d’utilité à 2 biens.
Sous l’hypothèse de biens X et Y indépendants, on note :
U(x), l’utilité associée à la quantité x du bien X
U(y), l’utilité ‘’ ‘’ y du bien Y
La fonction d’utilité s’écrit alors : U = U(x,y). Elle peut être représentée dans un espace à trois
dimensions qui réunit les deux plans (U0x) et (U0y).
Dans cet espace figurent deux courbes d’utilité :
-
U(x,y) = U(0,y) = U(y) dans le plan (U0y) lorsque le consommateur ne consomme que du
bien Y,
-
U(x,y) = U(0,x) = U(x) dans le plan (U0x) lorsque le consommateur ne consomme que du
bien X.
Les étapes (I à V) de la représentation de la fonction d’utilité à deux biens dans la plan à deux
dimensions (x0y), décrites dans l’encadré ci-dessous, peuvent être commentées comme suit :
I) Dans l’espace à trois dimensions (z,0,y,x), l’ensemble des combinaisons de biens (x,y) donne lieu à la
représentation d’une surface d’utilité z = U(x,y). Celle-ci est obtenue par la combinaison deux à deux de
tous les vecteurs possibles compris entre U(y) et U(x), respectivement l’utilité de Y lorsque la
consommation du bien X est nulle, et l’utilité de X lorsque la consommation du bien Y est nulle.
II) La surface d’utilité z = U(x,y) comporte un système de courbes de niveau (dont le modèle est
représenté), dont l’équation est appelée carte ou fonction d’utilité,
En représentant l’ensemble des courbes de niveau, on constate qu’elle représente chacune un niveau
d’utilité, et que celui croît du bas vers le haut.
On sait par démonstration que le système des courbes de niveau est concave, tandis que chaque courbe de
niveau est convexe.
III) Pour simplifier l’analyse, on ne raisonne pas sur les courbes de niveau, mais sur leur projection dans
un plan à deux dimensions, donc sur l’équation de la courbe d’indifférence.
Il suffit de se donner, dans le plan à 3 dimensions, un niveau d’utilité U(x,y) = k pour obtenir par
projection, dans le plan à deux dimensions (x0y), une représentation plane de la courbe de niveau. Cette
nouvelle courbe, noté
Γ
K
est l’intersection de la surface z = U(x,y) avec le plan z = k. La projection de la
courbe de niveau est appelé courbe d’indifférence.
IV) Le résultat de la projection de l’ensemble de la surface z = U(x,y) dans la plan (x0y) est donc celle
d’une famille de courbes
Γ
K
. Celles-ci représentent le système des courbes d’indifférence. Chaque courbe
correspond à un niveau donné d’utilité, et l’utilité croît à mesure que l’on s’éloigne de l’origine.
V) La représentation plus commune étant plutôt celle d’un repère orthonormé classique.
La leçon essentielle a donc trait à la relation existant
entre la concavité de la colline, et la convexité
des courbes d’indifférence
, lorsque la translation est effectuée d’un plan à l’autre. Nous traitons de ce
sujet à plusieurs reprises dans le cours. Les exercices de travaux dirigés N°1 et N°3 appliquent la
démonstration de la relation.