Bien que la structure de base de la membrane plasmique (et de toute membrane biologique) soit
déterminée par la double couche lipidique, la plupart des fonctions spécifiques sont portées par les
protéines. En conséquence, entre les différents types de cellules, les quantités et les types de protéines
dans la membrane plasmique sont extrêmement variables. Des différences structurales et
fonctionnelles existent également entre la membrane plasmique et les membranes intracellulaires des
organites (mitochondrie, noyau, etc.).
Les fonctions principales des protéines membranaires sont (voir figure 10) :
Echange sélectif de la matière (transporteurs membranaires, canaux ioniques et protéines
impliquées dans l'exocytose et l'endocytose)
Adhérence à la matrice extracellulaire et aux cellules adjacentes (intégrines et cadhérines)
Connexion avec le cytosquelette (vinculine associée avec les intégrines et la membrane
plasmique)
Réception des signaux extracellulaires (récepteur du facteur de croissance EGF)
Transduction du signal par des molécules effectrices (protéine-G)
Support d'activités enzymatiques (protéine kinase C (PKC) et succinate-coQ-réductase
(métabolisme mitochondrial)).
Différentes protéines sont associées aux membranes de différentes façons
On distingue différentes formes d'associations protéiques à la membrane :
Les protéines transmembranaires - constituées d'une chaîne polypeptidique qui traverse une au
plusieurs fois la double couche lipidique (type 1 de la figure 11).
Les protéines membranaires intrinsèques - ancrées par un phospholipide ou un groupement
prényl (chaîne lipidique) (type 2 de lafigure 11).
Les protéines membranaires périphériques - ancrées par une protéine transmembranaire (type 3
de la figure 11).
Figure 11. Différentes formes d'association des protéines à la membrane plasmique
Les protéines transmembranaires traversent la membrane hydrophobe par une séquence particulière de
20 à 30 acides aminés agencés en hélice- . Au sein de cette structure, les interactions hydrophiles
(liaisons hydrogènes) se produisent à l'intérieur (type 1 de la figure 11), tandis que l'extérieur de
l'hélice- est hydrophobe et donc compatible avec l'environnment apolaire lipidique. La connaissance
de la séquence en acides aminés d'une protéine permet de prédire quelles sont les parties de la chaîne
polypeptidique qui traversent la double couche lipidique sous la forme d'une hélice- . Les segments
d'hydrophobicité sont identifiables grâce à leur profil d'hydropathie. Les protéines transmembranaires
ne sont pas solubles dans l'eau et ne peuvent être solubilisées qu'en présence de détergents.
Les protéines transmembranaires à traversées multiples ont adopté deux conformations possibles : soit
elles passent la membrane en plusieurs hélice- (voir figure 12) soit elles passent en conformation
bande- adoptant une structure tonneau qui permet de ménager des canaux (la bande- n'est pas
représentée sur la figure).
Figure 12. Exemple de conformation d'une protéine transmembranaire
La plupart des protéines de la membrane plasmique sont couplées à des glucides du côté extracellulaire
de la membrane (voir figures 11 et 12). Ces glucides sont présents sous forme de chaînes
oligosaccharidiques liées de façon covalente aux protéines qui sont alors nommées glycoprotéines (cf.
les ressources sur synthèse et maturation des protéines). Comme les glycolipides, les glycoprotéines se