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risquederécidive[2,6].Deplus,seule
larésection monoblocpermetl’obten-
tion d’une pièceopératoireanalysable
sur unplanhistologiqueenterme de
différenciation,d’infiltraten profon-
deur etde margeslatérales.
La deuxième limiteest l’évaluation de
lapénétration pariétale de latumeur
quireposesur l’évaluation endosco-
pique(nouvelle classification de Paris
associée àlaclassification de Kudo des
«pitpattern»et/ousur l’endosono-
graphie,en particulieravecdessondes
àhautefréquence,de 15 à20 Mhz
voire30 MHz[8-13].Une étude
récenteaconfirmé l’utilitédela
chromoendoscopie aveczoom pour
599 lésionsdont576 (96%) ontpu
êtreréséquéescomplètementsur un
planhistologique(254 lésionsplanes
et374sessiles)[5].La définition des
patternsne correspond pastoutefois
àune concordanceabsoluesur un
planhistologique. Ainsi,siune étude
chinoiserécentemontreune précision
diagnostiquede91% pour lespit
patternsde type III-V, une autrene
trouvequ’une spécificitéde50%
pour lestypesVavecenvahissement
sous-muqueux etuncoefficientkappa
de concordanceavecl’histologie de
0,51 [7,14].La nouvelle classification
de Parisdestumeurs superficiellesdu
tractus digestif afaitl’objetd’un
consensus entreendoscopisteset
pathologisteseuropéens,américainset
japonaisen 2002 [9].Elle est basée sur
une évaluation morphologiqueetles
lésionssuperficiellessontregroupées
dansle stade 0.Lesous-type Icorres-
pond àdeslésionspolypoïdessessiles
oupédiculées.Lesous-type II regroupe
troisformes:une forme IIa légère-
mentsurélevée,lahauteur étantinfé-
rieureàlahauteur descuillèresd’une
pinceàbiopsie fermée (2,5mm),ce
quisimplifie laréférenceantérieureà
deux foislahauteur de lamuqueuse;
une forme IIb quicorrespond àune
lésion absolumentplane repérable
uniquementparson caractèredys-
chromique;une forme IIc quicorres-
pond àune lésion déprimée sous le
niveaude lamuqueuseetdoitêtre
différenciée desstadesIIa avecune
dépression centrale quiresteau-dessus
duniveaude lamuqueuse[9].Les
lésionsIIc traduisentsouventune
infiltration en profondeur.Enfin,le
type III correspond àunvéritable
ulcèreavecpertedesubstance. Au
niveauhistologique,danslasérie de
Kudo,lestypes0-Icorrespondentà
une extension sous-muqueusedans
11,2%descas,0-IIa,b dans7%etle
type 0-IIc dans59 %descas[9].
Cesvaleurs sontégalementproches
de cellesobservéesparWatanabe
etal. [9].Sur unplanéchographique,
l’extension de latumeur àlamus-
culeusecontre-indiqueformellement
laréalisationd’une mucosectomie en
raison durisquedeperforation et
d’hémorragie. Cetteextension corres-
pond àunstade usT2en échoendos-
copie,facilementmisen évidenceavec
dessondesde fréquencehabituelle
(7Mhz)d’une précision diagnostique
supérieureà80%[10-13].L’atteinte
oule dépassementde lamusculaire
muqueuse,s’il ne contre-indiquepas
laréalisation techniquedelamuco-
sectomie,larend inutile sur unplan
carcinologiqueenraison durisque
trop élevédel’essaimage lymphatique.
Ilsemble quelesminisondesintro-
duitesdansle canalopérateur d’un
endoscope soientplus performantes
qu’unéchoendoscope (précision dia-
gnostique92%vs 74%). Lessondes
àhautefréquence(20 Mhz)permettent
seulesune différenciation entrecancer
intramuqueux etsous-muqueux car
ellesmontrentlamusculairemuqueuse
dansenviron 80%descas.La préci-
sion diagnostiquedessondesde
20 Mhzpour le diagnosticde cancer
muqueux varie de 72 à92%maisdes
étudesrécentesmontrentquelamus-
culairemuqueusen’est visualisée que
dans50à65%descas[11-13].Les
erreurs sontprincipalementduesàdes
surestimations:inflammation en cas
d’ulcération,atténuation deséchosen
casde lésion nodulaire. Lessondesà
7,5Mhzou12Mhzne permettentde
définirquelescancers de type usT1,
c’est-à-diren’envahissantpasla
musculeusesanspouvoirséparerles
cancers muqueux descancers sous-
muqueux.La distinction en cas
d’infiltratsous-muqueux entreun
infiltratde lasous-muqueusesuperfi-
cielle (sm1),moyenne (sm2)oupro-
fonde (sm3)doitêtreeffectuée maisil
faut reconnaîtrequ’elle est générale-
mentobtenueaposteriori,lors de
l’analyseanatomopathologique. Le
risqued’extension ganglionnairepour
une lésion de type sm1 est faible
(proche de 2%) etdoitêtrecomparé
aurisqueopératoireavantde complé-
terlarésection endoscopiqueparune
résection chirurgicale segmentaire
aveccurage ganglionnaire[1,9].En
revanche,l’indication chirurgicale en
casde tumeur sm2ousm3ne sedis-
cutepas,le risqueganglionnaire
dépassant20%.
Aprèsl’évaluation de l’extension en
surfaceetl’évaluation de l’extension
pariétale de lalésion muqueuse,la
résection endoscopiquedelanéoplasie
digestivepeut êtreréalisée. La résec-
tion muqueuseendoscopiquepropre-
mentditeoumucosectomie endosco-
piqueaétédécritesous le nom de
«strip biopsy »en1984 parTadaetal.
Lesproblèmestechniquesconcernent
ladifficultédesurélévation de la
lésion etsacapture,en raison d’une
taille généralement>2cm. Cette
techniquequiutilisaitunendoscope
àdouble canalopérateur reposait
essentiellementsur l’injection sous-
muqueusedesérumadrénaliné,afin
de cliverle planmuqueux duplan
sous-muqueux etde limiterainsi
perforation ethémorragie.
Lesquatreétapesquipermettentde
conduireàlarésection endoscopique
muqueuseontfaitl’objetd’amélio-
rationaucours desdixdernières
années:
1) le marquage de lalésion ;
2)l’injection d’une solution sous-
muqueuse;
3)lacapturedelalésion ;
4) larésection àlabasedelalésion.
Lemarquage de lalésion permetde
repérerleslimitesde lalésion qui
sontdéforméesaprèsl’injection sous-