I/IV
ANNEXE A : MATERIAUX PHOTOREFRACTIFS
L'effet photoréfractif, découvert en 1966 par ASHKIN dans un cristal de LiNbO3, apparaît
dans certains matériaux photoconducteurs et électro-optiques. Certains sont plus proches des
isolants (LiNbO3, BaTiO3), d'autres des semi-conducteurs (AsGa ou CdTe). Cet effet est lié à
l'existence de centres localisés dans la bande interdite, dont certains peuvent libérer une charge sous5
l'effet de la lumière (on suppose que ces charges sont des électrons et qu'il existe des centres vides
susceptibles d'accueillir un électron).
Lors de l'enregistrement d'un
hologramme, le matériau est illuminé par
la figure d'interférence dont la répartition10
en fonction de la variable d'espace est
donnée sur la figure ci-jointe (a) ; les
électrons après la photoexcitation se
déplacent dans la bande de conduction
puis finissent par retomber dans des15
centres vides par phénomène de
recombinaison (b). Ce processus de
photoexcitation, puis de recombinaison
redistribue ces électrons (dont la densité
est proportionnelle à l'éclairement) dans20
des centres localisés de la bande interdite
(c), provoquant un champ électrique E de
charge d'espace (d), ce champ électrique
étant déphasé d'un quart de la période (soit
∆ϕ = π/2). de la répartition d'éclairement.25
Par effet électro-optique linéaire (effet
Pockels, annexe D), cette variation de
champ crée une variation ∆n de l'indice de
réfraction, proportionnelle au champ
électrique E (e). Cette réplique de la figure30
d'interférence constitue l'hologramme.
Juste après le début de
l'illumination, les électrons excités se
redistribuent uniformément. La variation
d'indice ∆n se construit donc35
proportionnellement au temps ; au fur et à
mesure que le champ électrique croît, il
s'oppose au déplacement des charges et
finalement un état stationnaire est atteint,
pour lequel les électrons retombent40
quasiment à l'endroit où ils ont été excités.
La variation d'indice atteint son maximum
∆nmax et n'évolue plus.
En première approximation, le temps nécessaire pour atteindre cette saturation est
inversement proportionnel à l'éclairement ; il est donc possible d'alimenter les montages avec des45
sources laser peu puissantes (l'énergie nécessaire pour atteindre 70 % de ∆nmax vaut plusieurs J/cm2
dans LiNbO3 pour λ = 488 nm, avec ∆nmax = 10-4).
espace
Eclairement de la figure d'interférence
E
espace
Champ électrique de charge d'espace
E
(a)
(d)
espace
Modulation de l'indice de réfraction
n∆
(e)
espace
Energie
photoexcitation recombinaison
transport
hν
(b)
BC
BV
espace
Distribution des porteurs de charge
+ + +
+ +
+
+ + +
+ +
+
---
--
-(c)
---
--
-