La condition ’flocalement lipschitzienne’ est n´ecessaire pour l’unicit´e de la solution comme le
montre l’exemple du probl`eme de Cauchy:
(y0= 2p|y|
y(0) = 0 (∗)
Alors pour tout λ > 0, la fonction ϕλd´efinie sur Rpar
ϕλ(t) = ((t−λ)2, t ≥λ
0, t < λ
est solution de (∗).
2. Solutions maximales
On essaie maintenant de ‘tirer’ sur la solution locale trouv´ee ci-dessus. Dans ce paragraphe, on
suppose que fest de classe C1, donc localement lipschitzienne par rapport `a sa seconde variable
en tout point de l’ouvert Usur lequel elle est d´efinie.
Lemma (Unicit´e sur des intervalles)
Soient J1et J2deux intervalles non r´eduits `a un point tels que J1∩J26=∅et ϕj:Jj−→ Rn
deux solutions de l’´equation diff´erentielle y0=f(t, y). On suppose qu’il existe t0∈J1∩J2tels que
ϕ1(t0) = ϕ2(t0). Alors, pour tout tde J1∩J2,ϕ1(t) = ϕ2(t).
Preuve
Par d´efinition l’ensemble A={t∈J1∩J2;ϕ1(t) = ϕ2(t)}est une partie ferm´ee non vide de
l’intervalle J1∩J2. Mais si tappartient `a Aet qu’il existe α > 0 tel que [t, t +α]⊂J1∩J2ou
[t−α, t]⊂J1∩J2, alors le th´eor`eme de Cauchy-Lipschitz nous dit que sur [t, t +T] (resp. sur
[t−T, t]), la solution est unique, donc puisque ϕ1(t) = ϕ2(t), on a aussi ϕ1((s) = ϕ2(s) pour tout
sde [t, t +T] ou [t−T, t]. Ceci prouve que test int´erieur `a A(´etudier `a part les cas tint´erieur
`a J1∩J2et test une des bornes de J1∩J2,Aest ouvert dans J1∩J2. Comme J1∩J2est un
intervalle, il est connexe et donc A=J1∩J2, pour tout tde J1∩J2,ϕ1(t) = ϕ2(t).
Maintenant si on pose
ϕ(t) = (ϕ1(t) si t∈J1
ϕ2(t) si t∈J2,
on obtient une fonction bien d´efinie sur tout J1∪J2, on a (t, ϕ(t)) ∈Uet ϕ0(t) = f(t, ϕ(t)) pour
tout tde J1∪J2, mˆeme si J1∩J2={t0}. On a donc trouv´e une solution sur tout J1∪J2.
On d´efinit donc
D´efinition (Solution maximale)
Soit y0=f(t, y)une ´equation diff´erentielle avec f:U⊂R×Rn−→ Rnde classe C1sur l’ouvert
U. Une solution ϕ:I−→ Rnde cette ´equation est dite maximale si on ne peut pas la prolonger,
c’est `a dire si ψ:I0−→ Rnest une autre solution telle que I⊂I0et ψ|I=ϕ, alors I=I0,ϕ=ψ.
En fait il existe des solutions maximales.
Th´eor`eme (Existence et unicit´e des solutions maximales de condition initiale donn´ee)
Soit (t0, x0)∈U. Alors il existe une et une seule solution maximale ϕ:I−→ Rntelle que
ϕ(t0) = x0. Cette solution est d´efinie sur un intervalle ouvert. On obtient ainsi toutes les solutions
maximales de notre ´equation.
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