4CHAPITRE I. INTRODUCTION
Cette approche, parfois utile, est malgr´
e tout artificielle. Il faut savoir ´
etudier directement
certaines propri´
et´
es des ´
equations dites `
a coefficients variables, o`
ufd´
epend vraiment de t. Ce
sera le cas au moins dans les deux premiers chapitres.
Exemples et contre-exemples. De nombreux mod`
eles physiques (en m´
ecanique, ´
electricit´
e,
chimie, ´
ecologie, etc.) s’expriment au moyen d’´
equations diff´
erentielles ordinaires en dimen-
sion finie. Citons simplement l’´
equation de la m´
ecanique des points mat´
eriels :
md2x
dt2=F(x),
qui s’´
ecrit de fac¸on ´
equivalente dans le plan de phase
dx
dt=v ,
dv
dt=1
mF(x).
Dans cette ´
equation, pos´
ee dans R2et autonome, F(x)repr´
esente la r´
esultante des forces ap-
pliqu´
ees au point x, suppos´
e de masse m. Des exemples d’´
equations diff´
erentielles en dimen-
sion infinie peuvent venir de la discr´
etisation d’´
equations aux d´
eriv´
ees partielles. Prenons par
exemple l’´
equation de la chaleur
∂tv=∂2
xxv .
Une fac¸on d’approcher les solutions de cette ´
equation est de chercher v(j∆x, t)'uj(t)(o`
u
∆xest un pas de discr´
etisation et j∈Z) avec
duj
dt=1
∆x2uj+1 −2uj+uj−1.
Ceci est une ´
equation diff´
erentielle ordinaire dans l’espace de suites `p(Z), qui est un espace
de Banach quel que soit p∈[1,...,+∞]. Attention, pour voir l’´
equation de la chaleur elle-
mˆ
eme comme une ´
equation diff´
erentielle ordinaire, il faudrait disposer d’un espace fonctionn-
nel qui soit un espace de Banach stable par ∂2
xx ! De fac¸on g´
en´
erale, la th´
eorie des ´
equations
diff´
erentielles ordinaires ne s’applique pas aux ´
equations aux d´
eriv´
ees partielles. (Toutefois, les
´
equations aux d´
eriv´
ees partielles d’´
evolution lin´
eaires pos´
ees dans tout l’espace se ram`
enent `
a
des ´
equations diff´
erentielles ordinaires grˆ
ace `
a la transformation de Fourier...)
«R´
esolution »des ´
equations diff´
erentielles. Dans le chapitre II, on va s’int´
eresser `
a l’exis-
tence, `
a l’unicit´
e, et `
a la d´
ependance des solutions par rapport aux «conditions initiales »
u(t0) = u0. On (re)verra des r´
esultats essentiellement th´
eoriques, car il y a tr`
es peu d’´
equations
diff´
erentielles dont on connaˆ
ıt explicitement les solutions, en dehors des ´
equations lin´
eaires `
a
coefficients constants (dont les solutions s’expriment `
a l’aide de l’exponentielle de matrice) et
des ´
equations scalaires d’ordre 1 autonomes (dont le calcul des solutions se ram`
ene `
a un calcul
de primitive). Le chapitre III sera consacr´
e aux propri´
et´
es sp´
ecifiques des ´
equations lin´
eaires, en
insistant sur le cas `
a coefficients variables. `
A partir du chapitre IV, on s’attaquera aux propri´
et´
es
qualitatives des ´
equations diff´
erentielles : sans pr´
etendre r´
esoudre ces ´
equations, on peut en effet
obtenir beaucoup d’informations sur le comportement de leurs solutions. (Cette id´
ee g´
en´
erale
remonte `
a Poincar´
e.) On ´
etudiera notamment l’existence et la stabilit´
e de solutions particuli`
eres,
comme les solutions stationnaires et les solutions p´
eriodiques (qui jouent un grand rˆ
ole dans les
applications).