Le traitement des petites tumeurs du rein : efficacité et

Progrès
en
urologie
(2016)
26,
89—95
Disponible
en
ligne
sur
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www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Le
traitement
des
petites
tumeurs
du
rein
:
efficacité
et
comparaison
des
coûts
Treatment
of
small
renal
masses:
Effectiveness
and
cost-comparison
analysis
J.
Piechaud-Kressmanna,,
L.
Bellecb,
M.-C.
Delchier-Bellecc,
J.-B.
Beauvala,
M.
Roumiguiéa,
X.
Gaméa,
M.
Souliea,
P.
Rischmanna,
B.
Malavauda,d
aDépartement
d’urologie,
transplantation
rénale
et
andrologie,
centre
hospitalo-universitaire
de
Toulouse,
1,
avenue
du
Professeur-Jean-Poulhes,
TSA
50032,
31059
Toulouse
cedex
9,
France
bClinique
de
l’Union,
boulevard
de
Ratalens,
BP
24336,
31240
Saint-Jean,
France
cService
d’imagerie,
centre
hospitalo-universitaire
de
Toulouse,
1,
avenue
du
Professeur-Jean-Poulhes,
TSA
50032,
31059
Toulouse
cedex
9,
France
dDépartement
de
chirurgie
oncologique,
IUCT-oncopôle,
1,
avenue
Irène-Joliot-Curie,
31059
Toulouse
cedex
9,
France
Rec¸u
le
6
aoˆ
ut
2015
;
accepté
le
9
novembre
2015
Disponible
sur
Internet
le
21
d´
ecembre
2015
MOTS
CLÉS
Comparaison
des
coûts
;
Tumeur
rénale
;
Épargne
néphronique
Résumé
Objectif.
Le
stade
de
découverte
et
le
traitement
du
cancer
du
rein
ont
changé.
La
néphrec-
tomie
partielle
est
le
traitement
de
référence
pour
les
petites
tumeurs
du
rein
(PTR).
Sont
recommandées
également
les
techniques
thermo-ablatives.
Le
coût
de
ces
traitements
pour
l’établissement
et
pour
la
société
est
souvent
mal
connu.
Le
but
de
cette
étude
était
de
calcu-
ler
le
coût
du
traitement
des
PTR
afin
d’en
apprécier
la
rentabilité
pour
un
établissement
de
santé
qui
investit
dans
l’innovation.
Matériel
et
méthodes.
Une
étude
rétrospective
monocentrique
a
été
menée
avec
124
patients
traités
pour
une
PTR
de
stade
T1a
par
néphrectomie
partielle
ouverte
(NPO),
cœlio-
scopique
(NPC)
et
robot-assistée
(NPCR),
par
radiofréquence
(RF)
et
cryothérapie
(CT)
entre
2009
et
2011.
Nous
avons
calculé
le
prix
du
séjour
de
chaque
patient,
recherché
la
somme
facturée
à
l’Assurance
maladie
et
calculé
la
rentabilité
du
traitement
pour
l’établissement.
Résultats.
La
NPO
coûtait
en
moyenne
7884
±
1201
D
et
rapportait
451
±
1861
D
,
la
NPC
coûtait
en
moyenne
6973
±
3503
D
et
rapportait
2271
±
3370
D
,
la
NPCR
coûtait
en
moyenne
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(J.
Piechaud-Kressmann).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.11.002
1166-7087/©
2015
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Tous
droits
réservés.
90
J.
Piechaud-Kressmann
et
al.
9600
±
4595
D
et
entraînait
un
déficit
de
838
±
3007
D
.
La
radiofréquence
coûtait
en
moyenne
2724
±
813
D
et
entraînait
un
déficit
de
954
±
684
D
,
la
cryothérapie
coûtait
en
moyenne
6702
±
857
D
et
entraînait
un
déficit
de
4723
±
941
D
.
Conclusion.
Au
moment
de
l’étude,
la
NPC
était
le
traitement
des
PTR
qui
offrait
la
meilleure
rentabilité.
Niveau
de
preuve.—
4.
©
2015
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Masson
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Tous
droits
réservés.
KEYWORDS
Cost-comparison;
Renal
tumor;
Nephron
sparing
surgery
Summary
Objective.
The
stage
of
discovery
and
treatment
of
kidney
cancer
have
changed.
Partial
nephrectomy
is
the
standard
treatment
for
small
renal
masses
(SRM).
Also
are
recommended
the
thermal
ablative
techniques.
The
cost
of
these
treatments
for
the
establishment
and
society
is
often
unclear.
The
purpose
of
this
study
was
to
calculate
the
cost
of
treatment
of
SRM
in
order
to
assess
the
profitability
for
a
health
institution
that
invests
in
innovation.
Materials
and
methods.
A
retrospective
single-center
study
was
conducted
with
124
patients
treated
for
SMR
(T1a)
by
open
partial
nephrectomy
(OPN),
laparoscopic
partial
nephrectomy
(LPN)
and
robot-assisted
partial
nephrectomy
(LRPN),
radio
frequency
(RF)
and
cryotherapy
(CT)
between
2009
and
2011.
We
calculated
the
price
of
stay
of
each
patient,
searched
the
amount
billed
to
health
insurance
and
calculated
the
profitability
of
treatment
for
the
establishment.
Results.
The
OPN
cost
on
average
7884
±
1201
D
and
reported
451
±
1861
D
,
the
LPN
cost
on
average
6973
±
3503
D
and
reported
2271
±
3370
D
,
the
cost
of
the
LRPN
was
on
average
9600
±
4595
D
and
resulted
in
a
deficit
of
838
±
3007
D
.
The
radiofrequency
cost
on
average
2724
±
813
D
and
caused
a
deficit
of
954
±
684
D
,
cryotherapy
cost
on
average
6702
±
857
D
and
resulted
in
a
deficit
of
4723
±
941
D
.
Conclusion.
According
to
current
repayment
terms,
the
LPN
was
the
treatment
of
SRM
that
offered
the
best
profitability.
Level
of
evidence.—
4.
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2015
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rights
reserved.
Introduction
L’incidence
du
cancer
du
rein
est
en
augmentation
cons-
tante
dans
les
pays
développés
depuis
30
ans
[1],
ceci
grâce
à
l’utilisation
de
plus
en
plus
banale
de
l’imagerie
en
coupe
qui
permet
de
découvrir
de
fac¸on
fortuite
des
petites
tumeurs
de
rein,
classées
T1
dans
la
classification
TNM.
Le
développement
de
l’entité
«
petite
tumeur
du
rein
»
intervient
dans
un
contexte
de
diminution
de
l’acceptation
par
la
population
générale
de
la
morbi-mortalité
théra-
peutique
même
dans
le
cadre
du
traitement
du
cancer,
surtout
pour
des
maladies
asymptomatiques
au
moment
du
diagnostic.
Le
système
de
soins
franc¸ais
est
basé
sur
une
prise
en
charge
complète
de
tous
les
soins
liés
au
cancer.
Or
l’innovation
en
santé
se
traduit
souvent
par
une
augmen-
tation
des
coûts
diagnostiques
et
thérapeutiques
et
pose
le
problème
de
sa
prise
en
charge
par
la
collectivité.
Les
médecins,
seuls
à
même
d’évaluer
l’efficacité
des
soins,
doivent
aussi
tenir
compte
des
aspects
économiques
des
pro-
grès
technologiques
afin
d’éclairer
l’assurance
maladie
sur
l’évolution
des
pratiques
et
la
nécessaire
réévaluation
de
leur
remboursement.
Selon
les
recommandations
des
sociétés
savantes
franc¸aise
et
européenne,
l’offre
de
soin
des
PTR
(T1a)
repose
sur
la
chirurgie
partielle
et
les
techniques
thermo-
ablatives
[2,3].
L’objectif
primaire
de
cette
étude
était
de
calculer
le
coût
du
traitement
des
petites
tumeurs
du
rein,
afin
d’en
apprécier
la
rentabilité
pour
un
établissement
hospitalo-
universitaire
qui
investit
dans
l’innovation.
Matériels
et
méthodes
Population
Une
étude
rétrospective
monocentrique
a
été
menée
avec
124
patients
consécutifs
traités
pour
une
PTR
(stade
T1a)
par
néphrectomie
partielle,
radiofréquence
ou
cryothérapie
entre
septembre
2009
et
décembre
2011.
Efficacité-mordibité
Le
succès
était
caractérisé
par
l’absence
de
récidive
locale
ou
à
distance
après
un
an
de
suivi.
Les
complications
ont
été
séparées
en
complications
majeures
et
mineures
selon
la
classification
de
Clavien.
L’efficacité
et
la
morbidité
ont
été
évaluées
en
fonction
de
la
complexité
des
lésions
selon
le
Renal
score.
Calcul
des
coûts
A
été
recherché
pour
chaque
patient
l’ensemble
des
coûts
de
son
séjour.
Le
traitement
des
petites
tumeurs
du
rein
:
efficacité
et
comparaison
des
coûts
91
Tableau
1
Caractéristiques
de
la
population.
N
=
124
NPO
(11)
NPC
(29)
NPCR
(24)
RF
(43)
CT
(17)
Âge
médian 56
(40—76) 63
(21—75) 61
(28—79)
70
(39—88)
67
(51—86)
Sex-ratio
1,2
2,6
1,2
1,7
3
OMS
médian
1
(0—2)
0
(0—1)
1
(0—3)
1
(0—3)
1
(0—3)
Anatomopathologie
Malin
11
(100
%)
24
(82,8
%)
21
(87,5
%)
23
(53,5
%)
8
(47
%)
Bénin
0
5
(17,2
%)
3
(12,5
%)
8
(18,6
%)
1
(5,9
%)
NR
0
0
0
14
(27,9
%)
8
(47
%)
NPO
:
néphrectomie
partielle
ouverte
;
NPC
:
néphrectomie
partielle
cœlioscopique
;
NPCR
:
néphrectomie
partielle
cœlioscopique
robot-assistée
;
RF
:
radiofréquence
percutanée
;
CT
:
cryothérapie
percutanée.
Il
comprenait,
le
salaire
des
médecins
(chirurgien,
anes-
thésiste,
radiologue),
l’hôtellerie,
l’imagerie,
la
biologie,
le
coût
horaire
d’utilisation
du
bloc
opératoire
ou
du
scanner,
le
matériel
chirurgical
ou
radiologique
et
le
suivi
à
1
an.
Nous
avons
alors
calculé
la
moyenne
du
coût
global
pour
une
néphrectomie
partielle
ouverte
(NPO),
par
cœlio-
scopie
pure
(NPC)
ou
robot-assistée
(NPCR),
pour
une
radiofréquence
percutanée
(RF)
ou
pour
une
cryothérapie
percutanée
(CT).
Les
données
économiques
ont
été
recueillies
en
collabo-
ration
avec
le
département
d’information
médicale.
La
mesure
des
coûts
était
restreinte
au
coût
complet
(ou
coûts
directs
médicaux)
de
l’hospitalisation
initiale
et
des
complications
et
réhospitalisations
pour
un
suivi
de
1
an
postopératoire.
Les
coûts
non
directement
attribuables
au
séjour
(coûts
liés
à
la
structure)
n’ont
pas
été
évalués.
La
valorisation
du
traitement
était
représentée
par
le
GHS
ou
par
le
GHM
en
version
11D
de
la
classification
actuel-
lement
en
vigueur
et
calculée
à
partir
de
l’échelle
nationale
des
coûts
2008.
Analyse
statistique
Les
tests
statistiques
ont
été
effectués
sur
la
population
en
intention
de
traiter.
Les
variables
descriptives
ont
été
comparées
par
une
ana-
lyse
de
la
variance.
Les
variables
quantitatives
ont
été
comparées
par
le
test
du
Khi2de
Pearson
et
le
test
exact
de
Fischer.
Une
différence
significative
était
définie
par
un
p
<
0,05.
L’analyse
statistique
a
été
réalisée
grâce
au
logiciel
DM
90
(Dr
J.P.
Charlet,
service
d’épidémiologie
et
d’évaluation,
université
Paul-Sabatier
Toulouse).
Résultats
Cent
vingt-quatre
patients
ont
été
inclus
dans
l’étude,
80
hommes
et
44
femmes
(sex-ratio
=
1,81).
L’âge
médian
au
moment
du
traitement
était
de
65
ans.
Soixante
sept
pour
cent
des
patients
étaient
OMS
0
et
1.
Soixante-quatre
patients
ont
eu
une
néphrectomie
par-
tielle,
11
par
laparotomie,
29
par
cœlioscopie
pure
et
24
par
cœlioscopie
robot-assistée.
Quarante-trois
patients
ont
été
traités
par
radiofré-
quence
et
17
par
cryothérapie.
Les
caractéristiques
de
la
population
sont
présentées
dans
le
Tableau
1.
Efficacité—morbidité
Le
succès
thérapeutique
a
été
défini
comme
l’absence
de
récidive
locale
ou
à
distance.
Le
suivi
a
duré
un
an.
Deux
patients
présentant
des
tumeurs
multiples
dans
le
cadre
d’une
maladie
de
Von-Hippel-Lindeau
ont
été
considérés
comme
des
succès
du
fait
que
le
traitement
thermo-ablatif
de
la
lésion
en
question
a
été
completé.
Tous
traitements
confondus,
la
survie
sans
récidive
(SSR)
était
de
84,7
%
avec
pour
la
NP,
la
RF
et
la
cryothérapie
des
valeurs
de
SSR
de
95,3
%,
79
%
et
58,8
%
(p
=
0,0004).
Le
test
exact
de
Fischer
retrouvait
une
supériorité
de
la
chirurgie
sur
la
cryothérapie
(OR
=
13,
p
=
0,0004)
et
sur
la
radiofréquence
(OR
=
5,29,
p
=
0,012).
Cent
pour
cent
des
lésions
très
complexes
selon
le
Renal
score
ont
été
traitées
avec
succès
par
NP
et
RF,
seulement
50
%
pour
la
CT.
Pour
les
lésions
de
complexité
moyennes,
la
NP
a
été
efficace
dans
96
%
des
cas,
la
RF
dans
75
%
et
la
CT
dans
62,5
%
des
cas
(p
=
0,04).
L’efficacité
des
traitements
pour
les
lésions
peu
comple-
xes
était
de
94
%
pour
la
NP,
81,8
%
pour
la
RF
et
67
%
pour
la
CT.
Dans
notre
série,
le
taux
de
complications
était
de
24,1
%,
7
patients
sur
124
(5,6
%)
ont
présenté
des
complications
majeures
selon
Clavien
dont
un
décès.
La
NP
présentait
un
taux
de
complication
de
26,6
%
(10/17
mineures
et
7/17
majeures).
Deux
patients
ont
présenté
des
complications
majeures
(5,8
%)
alors
que
les
tumeurs
étaient
de
faible
comple-
xité
selon
le
Renal
score.
Le
taux
de
complication
majeure
augmentait
avec
la
complexité,
12
%
pour
les
lésions
moyennement
complexes,
40
%
pour
les
lésions
très
comple-
xes.
Dix
patients
traités
par
radiofréquence
(23,2
%)
ont
présenté
des
complications,
toutes
étaient
mineures.
La
cryothérapie
présentait
un
taux
de
complication
de
17,6
%.,
exclusivement
de
grade
1.
La
complexité
lésionnelle
n’était
pas
prédictive
de
la
survenue
de
complications
pour
ces
deux
traitements.
92
J.
Piechaud-Kressmann
et
al.
Tableau
2
Efficacité
et
morbidité.
N
=
124
NPO
NPC
NPCR
RF
CT
N
(%) N
(%)
N
(%)
N
(%)
N
(%)
Complications
Absence
9
(81,8
%)
15
(62,5
%)
23
(79,4
%)
33
(76,7
%)
14
(82,3
%)
Mineures
2
(18,2
%) 5
(20,8
%) 3
(10,3
%) 10
(23,3
%)
3
(17,7
%)
Majeures
0
4
(16,7
%) 3
(10,3
%) 0
0
SSR
à
1
an
90,9
%
95,8
%
96,5
%
79
%
58,8
%
NPO
:
néphrectomie
partielle
ouverte
;
NPC
:
néphrectomie
partielle
cœlioscopique
;
NPCR
:
néphrectomie
partielle
robot-assistée
;
RF
:
radiofréquence
percutanée
;
CT
:
cryothérapie
percutanée
;
SSR
:
survie
sans
récidive.
Les
complications
sont
reportées
dans
le
Tableau
2.
Comparaison
des
coûts
En
additionnant
tous
les
critères
étudiés,
le
coût
moyen
de
prise
en
charge
était
de
6657D
(x
±
y
=
3811)
pour
un
mini-
mum
de
1888,8
D
et
un
maximum
de
29
116
D
.
Selon
la
tarification
à
l’activité,
en
moyenne,
l’hôpital
était
rémunéré
5482
D
(x
±
y
=
3913
D
)
par
prise
en
charge
de
PTR.
Le
centre
hospitalo-universitaire
enregistrait
donc
une
perte
moyenne
de
1174
D
par
prise
en
charge.
Le
coût
moyen,
la
valorisation
moyenne
et
la
rentabilité
moyenne
selon
les
modalités
thérapeutiques
sont
résumés
dans
le
Tableau
3.
Le
traitement
le
moins
coûteux
était
la
radiofréquence
(2724
D
en
moyenne),
mais
la
NPC
était
le
traitement
le
plus
rentable
avec
un
gain
moyen
de
2271
D
par
intervention.
La
Fig.
1
illustre
la
rentabilité
des
traitements
des
PTR.
Le
coût
maximum
pour
une
NP
était
de
28
782
D
,
le
patient
avait
bénéficié
d’une
néphrectomie
partielle
laparoscopique
robot-assistée
convertie
en
laparotomie,
compliquée
d’une
fistule
urinaire.
L’hospitalisation
a
duré
36
j.
Figure
1.
Coût,
valorisation
et
rentabilité
moyenne
par
traite-
ment.
NPO
:
néphrectomie
partielle
ouverte,
NPC
:
néphrectomie
partielle
cœlioscopique,
NPCR
:
néphrectomie
partielle
robot-
assistée,
RF
:
radiofréquence
percutanée,
CT
:
cryothérapie
percutanée.
Le
coût
minimum
était
de
5
034,74
D
,
le
traitement
étant
une
néphrectomie
partielle
cœlioscopique
avec
une
durée
de
séjour
de
5
j.
Les
dépenses
chirurgicales
les
plus
importantes
sont
représentées
par
l’hôtellerie
hors
soin
(5202
D
),
l’utilisation
du
bloc
opératoire
(994
D
)
et
le
matériel
chirurgical
utilisé
en
robotique
(2504,1
D
).
Le
coût
maximum
pour
une
thermo-ablation
était
de
7802
D
,
la
patiente
a
eu
une
cryothérapie
nécessitant
plu-
sieurs
cryodes
avec
une
complication
mineure.
Le
coût
minimum
était
de
1815
D
,
il
représente
une
radiofréquence
percutanée
non
compliquée
avec
traitement
complet
à
1
an.
L’essentiel
des
dépenses
des
traitements
par
radiofré-
quence
et
cryothérapie
réside
dans
les
aiguilles
utilisées.
La
radiofréquence
n’utilise
qu’une
seule
aiguille
déployable
par
lésion
dont
le
prix
référencé
à
la
pharmacie
hospitalière
est
de
915
D
.
Un
traitement
par
cryothérapie
utilise
en
moyenne
3
cryodes,
le
prix
est
de
3000
D
pour
le
kit
d’utilisation
comprenant
1
cryode,
chaque
aiguille
supplémentaire
coûte
950
D
.
Discussion
En
économie,
une
analyse
coût—efficacité
est
un
outil
d’aide
à
la
décision.
Il
a
pour
but
d’identifier
la
voie
la
plus
efficace,
du
point
de
vue
économique,
d’atteindre
un
objectif.
L’analyse
économique
en
santé
est
un
moyen
de
rationa-
liser
les
dépenses
de
santé.
Elle
peut
être
utile
à
la
décision
de
choix
de
technique
en
évaluant
le
service
rendu
à
la
population
par
rapport
au
coût.
La
difficulté
de
cette
analyse
repose
sur
la
difficulté
de
mesurer
l’ensemble
des
coûts,
de
définir
un
coefficient
d’actualisation
et
d’estimer
la
valeur
d’une
vie
humaine
[4].
Dans
notre
analyse,
à
l’instar
des
résultats
déjà
publiés
dans
la
littérature,
le
traitement
thermo-ablatif
par
radio-
fréquence
percutanée
était
le
moins
coûteux
[5].
La
durée
de
séjour
était
en
moyenne
de
2
j,
dans
un
service
d’hospitalisation
traditionnelle
de
chirurgie,
la
morbidité
était
faible
ce
qui
entraînait
peu
de
surcoût.
Le
coût
moyen
de
RF
égal
à
2724
D
s’expliquait
par
le
matériel
à
usage
unique
utilisé
pour
le
traitement,
915
D
par
aiguille
et
par
un
taux
de
récidive
de
21
%
avec
nécessité
de
retraitement.
Le
traitement
des
petites
tumeurs
du
rein
:
efficacité
et
comparaison
des
coûts
93
Tableau
3
Coût
et
rentabilité
des
traitements
des
PTR.
Coût
moy
±
ET
(D
)
Valorisation
moyenne
±
ET
(D
)
Rentabilité
moyenne
±
ET
(D
)
NPO
7884
±
1201
8336
±
2684
451
±
1861
NPC
6973
±
3505
9244
±
2177
2271
±
3370
NPCR
9600
±
4595
8762
±
2495
838
±
3007
RF
2724
±
813 1770
±
789 954
±
684
CT
6702
±
857 1979
±
611 4723 ±
941
NPO
:
néphrectomie
partielle
ouverte
;
NPC
:
néphrectomie
partielle
cœlioscopique
;
NPCR
:
néphrectomie
partielle
robot-assistée
;
RF
:
radiofréquence
percutanée
;
CT
:
cryothérapie
percutanée
;
ET
:
écart-type.
L’absence
de
rentabilité
de
la
radiofréquence
est
due
au
fait
qu’il
n’existe
pour
le
moment
pas
de
cotation
CCAM
pour
le
traitement
percutané
des
tumeurs
du
rein.
La
tarification
à
l’activité
pour
ce
traitement
est
faite
en
utilisant
le
code
CCAM
du
traitement
percutané
de
tumeur
du
foie.
De
même,
la
valorisation
du
séjour
ou
GHS
répond
à
l’intitulé
«
4303
:
tumeur
des
reins
et
des
voies
urinaires,
niveau
1
»,
dont
la
valorisation
est
1831,05
D
.
Cet
intitulé
correspond
à
une
hospitalisation
à
visée
diagnostique
et
non
thérapeutique.
Si
la
tarification
à
l’activité
pour
les
traitements
thermo-
ablatifs
existait,
il
est
vraisemblable
que
la
radiofréquence
percutanée,
bien
que
légèrement
moins
efficace
que
la
néphrectomie
partielle
mais
mieux
tolérée
et
surtout
moins
coûteuse,
devienne
le
traitement
le
plus
rentable
des
PTR.
La
cryothérapie
pose
un
autre
problème.
Aujourd’hui
le
matériel
nécessaire
est
financé
par
l’institution
avec
une
enveloppe
dédiée
aux
activités
nouvelles.
Le
consommable
n’est
donc
pas
remboursé
par
l’assurance
maladie.
La
différence
entre
le
coût
moyen
du
traitement
et
la
valorisation
que
l’on
peut
en
attendre
fait
de
la
cryo-
thérapie
l’option
thérapeutique
la
moins
rentable
(perte
moyenne
=
4723
D
).
En
effet,
le
traitement
est
coûteux
en
matériel
à
usage
unique
et
en
logistique.
La
valorisation
se
fait
comme
pour
la
radiofréquence
par
le
code
CCAM
du
traitement
percutané
de
lésion
hépatique
et
par
un
GHS
diagnostic
de
tumeur
du
rein
et
des
voies
urinaires
(GHS
4303).
La
littérature
internationale
atteste
de
l’efficacité
à
moyen
terme
de
la
cryothérapie
avec
une
excellente
tolé-
rance
mais
s’accorde
à
dire
que
son
coût
est
son
principal
facteur
limitant
[6—10].
Dans
notre
série,
le
taux
de
SSR
de
la
cryothérapie
était
inférieur
à
celui
de
la
littérature,
58,8
%
à
1
an.
Cette
dif-
férence
importante
peut
s’expliquer
par
la
complexité
des
lésions
traitées
par
cryothérapie,
35
%
des
tumeurs
étaient
de
complexité
élevée.
La
cryothérapie
représentait
alors
le
traitement
«
de
la
dernière
chance
»
pour
des
patients
contre-indiqués
à
la
chirurgie
et
dont
la
lésion
ne
pouvait
être
traitée
par
radiofréquence.
La
moyenne
des
coûts
de
la
néphrectomie
partielle
ouverte
était
de
7884
D
,
elle
était
supérieure
à
celle
de
la
NP
laparoscopique
car
la
durée
moyenne
de
séjour
était
de
9
j.
Le
coût
maximal
d’une
NPO
était
de
13
602
D
et
s’expliquait
par
la
survenue
d’un
faux
anévrysme
de
la
tranche
de
section
nécessitant
une
embolisation.
Le
remboursement
moyen
pour
ce
traitement
est
de
8336
D
.
Ce
résultat
correspond
à
l’utilisation
des
GHS
«
4112,
4113
et
4114
:
interventions
sur
les
reins
et
les
ure-
tères
et
chirurgie
majeure
de
la
vessie
pour
une
affection
tumorale,
niveau
1
à
3
»,
valorisé
de
7307,58
D
à
13
176,6
D
.
Une
néphrectomie
partielle
laparoscopique
coûtait
en
moyenne
6973
D
,
la
médiane
de
durée
de
séjour
était
7
j.
Le
coût
minimum
était
de
4399
D
pour
une
hospitalisa-
tion
de
4
j,
sans
complication.
La
valorisation
pour
une
NPC
«
standard
»
était
donnée
par
les
GHS
4112,
4113,
4114,
soit
de
7307,58
D
à
13
176,6
D
.
La
NPC
était
dans
notre
série
le
traitement
le
plus
ren-
table
pour
l’établissement
car
la
valorisation
moyenne
était
de
9244
D
,
ce
qui
représente
un
gain
de
2271
D
par
inter-
vention.
La
NP
robot-assistée
était
le
traitement
le
plus
coû-
teux
avec
une
moyenne
de
9600
D
.
Le
surcoût
était
du
au
consommable
robotique
dont
le
prix
était
de
2504,1
D
par
intervention
par
rapport
au
consommable
laparoscopique
qui
était
évalué
à
178
D
.
Aucune
pince
hémostatique
de
fusion
tissulaire
n’a
été
utilisée,
des
agents
hémostatiques
ont
pu
être
utilisés
dans
certains
cas,
leur
coût
a
été
pris
en
compte.
Ce
calcul
n’inclut
ni
l’amortissement
de
l’achat
initial
du
robot
Da
Vinci,
ni
la
maintenance.
Le
coût
d’une
NPCR
«
standard
»,
c’est-à-dire
sans
complication
avec
traitement
complet
était
de
6166,7
D
pour
une
durée
de
séjour
de
4
j.
La
valorisation
par
le
GHS
était
comparable
aux
autres
traitements
chirurgicaux
(entre
7307,58
D
et
13
176,6
D
).
La
NPCR
représentait
donc
une
source
de
déficit
pour
l’établissement
de
soin,
égale
à
838
D
en
moyenne
par
pro-
cédure.
De
nombreuses
publications,
majoritairement
aux
États-
Unis,
ont
comparé
les
coûts
de
la
chirurgie
d’épargne
néphronique
laparoscopique
et
robot-assistée.
Il
en
ressort
une
tendance
à
la
diminution
des
taux
de
complications,
un
temps
d’ischémie
raccourci
et
une
durée
de
séjour
moins
longue
au
prix
d’un
surcoût
non
négligeable
pour
la
NPCR
[11—13].
Le
coût
des
traitements
médicaux
et
chirurgicaux
est
un
élément
de
plus
en
plus
important
dans
la
décision
théra-
peutique.
La
littérature
internationale
comprend
un
nombre
crois-
sant
de
références
portant
sur
les
coûts
de
prise
en
charge
et
leur
justification
par
l’amélioration
du
service
médical
rendu.
Souvent,
une
même
pathologie
dispose
de
plusieurs
traitements,
les
différences
de
coût
des
traitements
sont
comparées
et
publiées
pour
permettre
aux
praticiens
et
aux
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