qu'elle ne puisse même pas se mouvoir ni même entrer dans le gel. Inversement il
peut arriver qu'elle soit tellement petite qu'elle ne soit pas retardée du tout par les
pores du gel.
Comme la taille d'une protéine est dépendante de sa masse moléculaire, on a souvent
tendance à dire que la masse moléculaire est, en soi, le facteur qui détermine la
séparation des protéines sur EGPA. Mais en général il s'agit d'une approximation
(quelquefois trompeuse) puisque c'est bel et bien la taille qui est le facteur
fondamental, mais ce fateur est intimement lié à la masse moléculaire.
La forme d'une protéine est importante. À masse moléculaire égale, une protéine
globulaire (qui est plus ou moins sphérique) aura tendance à se déplacer un peu plus
rapidement qu'une protéine fibrillaire (plus ou moins en forme de bâtonnet) parce
qu'elle "se faufile" mieux dans les mailles du gel, sans avoir besoin de se réorienter
constamment.
On peut contrôler la forme et la densité de charge des protéines pour les uniformiser
afin de pouvoir les séparer sur la base de la masse moléculaire. Pour cela, on utilise
des détergents anioniques, comme le dodecylsulfate de sodium (SDS), ou cationiques,
comme le bromure de cétyltriammonium (CTAB).
Hétéroprotéines
Beaucoup de protéines ne sont pas constituées uniquement d'acides aminés. Certaines
d'entre elles contiennent divers types de groupements: polysaccharides
(glycoprotéines), des acides gras (lipoprotéines), etc. D'autres peuvent avoir été
modifées par phosphorylation (phosphoprotéines), méthylation, acétylation, etc. Ce
sont des hétéroprotéines. Ces modifications covalentes peuvent affecter la migration.
Ainsi l'addition de molécules chargées (e.g. le phosphate d'une phosphoprotéine) va
augmenter ou diminuer la charge nette d'une protéine, avec les conséquences sur la
vitesse de migration.
La présence d'oligosaccharides (glycoprotéine) aura aussi un effet. Évidemment cela
va augmenter la masse moléculaire de la protéine. Mais comme ces groupements sont
beaucoup moins compacts que les acides aminés et ont peu d'affinité pour les
détergents, la géométrie (forme de la protéine) et la densité de charge sont affectées.
Ce phénomène explique pourquoi la migration de protéines fortement glycosylées est
anormalement lente par rapport à des protéines non glycosylées de masse moléculaire
identique.
Facteurs physico-chimiques affectant la migration
Les conditions physico-chimiques dans lesquelles on fait l'électrophorèse vont
influencer sur la migration. Par exemple, il peut arriver que certaines des protéines à
séparer puissent avoir une affinité non covente (lien hydrogène, interaction van der
Vall, hydrophobe, etc.) pour la matrice dans laquelle la migration se fait. Cette affinité
va évidemment retarder la migration des molécules. C'est une des raisons pourquoi
l'acrylamide est une matrice très utile: elle n'est pas chargée et n'a pas d'affinité