Le choix du consommateur - l`analyse marginale

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Collège de Genève
3EC.OS – Le choix du consommateur par l’analyse marginale
A. Introduction
Dans l’économie suisse, des millions de consommateurs prennent des millions de décisions
chaque jour. De quelle façon ces décisions se prennent-elles ?
Les économistes ont élaboré un modèle simple pour décrire le comportement du consommateur.
Au départ, ils ont supposé que chaque consommateur dépense son revenu de la manière qui lui
assure le plus de satisfaction, ou d’utilité. Il s’agit là d’un point de départ raisonnable qui repose sur
l’hypothèse que les individus agissent en fonction de leurs préférences. Toutefois, pour pouvoir
mettre la théorie en pratique, nous avons besoin d’un moyen de mesurer l’utilité.
L’analyse marginale permet cette mesure.
B. L’utilité totale et l’utilité marginale
Question : A quoi seriez-vous prêt à renoncer pour aller voir un film ?
Développement :
Au départ :
Combien de satisfaction (ou d’utils) vous a procuré le dernier
film que vous avez vu ?
difficile à mesurer
Par contre : A combien de Big Mac seriez-vous prêts à renoncer pour aller
voir un film ?
Admettons 3 Big Mac
Cela fait combien d’utils ? Toujours pas de réponse…
Mais :
On sait maintenant qu’un film procure plus de satisfaction qu’1
Big Mac. Il suffit maintenant de remplacer le Big Mac par une
UM.
Utilité totale : est la somme maximale qu’un consommateur est prêt à payer en échange d’une
certaine quantité d’un bien.
Exemple :
Supposons qu’un consommateur C envisage d’acheter 4 kg d’un bien B et
qu’il est déterminé à ne pas les acheter si le prix dépasse 22 CHF.
L’utilité totale de 4 kg du bien B est de 22 CHF. C’est la somme maximale
que C consent à payer.
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Mais pour comprendre comment se prennent les décisions en vue d’obtenir l’utilité totale
maximale, il faut regarder l’utilité marginale.
Utilité marginale : est la somme qu’un consommateur acceptera de verser pour une unité
supplémentaire d’un bien.
Voyons cela par un tableau chiffré :
Q
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
6 kg
7 kg
8 kg
Utilité totale Utilité marginale
en CHF
en CHF
0
7
7
13
6
18
5
22
4
25
3
27
2
28
1
28
0
Figure 1 : Utilité totale et marginale
Souvenez-vous que :
Chaque fois que nous utilisons les expressions d’utilité totale et marginale,
nous évoquons la volonté du consommateur à se départir d’une certaine
somme d’argent pour se procurer certains biens. Ce n’est pas une unité
psychologique imaginaire (et impossible à évaluer !).
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C. La « loi » de l’utilité marginale décroissante
A l’aide de la notion d’utilité marginale, nous pouvons donner une explication simplifiée du
comportement du consommateur : plus grande sera la quantité qu’un consommateur
possède, plus l’utilité marginale d’une unité additionnelle de ce bien sera faible.
Globalement, il s’agit d’une conclusion fondée. Elle repose sur l’hypothèse que chaque individu
établit une hiérarchie des usages d’un bien quelconque.
Chaque kg supplémentaire contribue à la satisfaction du consommateur mais de manière moindre
que celle du précédent parce que son usage est moins satisfaisant.
Graphiquement, les valeurs marginales du tableau de la Figure 1 sont les suivantes :
9
8
7
6
Prix
5
4
3
2
1
0
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
6 kg
7 kg
8 kg
Quantité
Figure 2 : Une droite d'utilité marginale
L’hypothèse qui fonde cette « loi » est plausible pour la plupart des individus et pour la plupart des
biens. Mais, comme pour la plupart des lois, il y a des exceptions. Lesquelles ?
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D. La règle de l’achat optimal
Mais en quoi la notion de l’utilité marginale nous permet-elle de comprendre le comportement du
consommateur ? Car nous devons encore répondre aux questions suivantes :
Etant donné qu’un consommateur a une quantité de monnaie limitée,
•
quels biens achètera-t-il ?
•
combien d’unités se procurera-t-il ?
La théorie du choix du consommateur est fondée sur l’hypothèse que le consommateur dépense
son argent de façon à maximiser l’utilité totale. Cette hypothèse débouche sur la
règle de l’achat optimal : il est toujours avantageux pour le consommateur d’acheter d’avantage
d’un bien dont l’utilité marginale (évaluée en UM) est plus élevée que
le prix
et
une quantité moindre d’un bien dont l’utilité marginale est inférieure au
prix.
Dans la mesure du possible, un consommateur doit acheter la quantité
de chaque bien pour laquelle le prix est égal à l’utilité marginale, parce
que, dans ces seules conditions, le consommateur peut maximiser
l’utilité totale que lui procure ses achats, compte tenu que son revenu
disponible doit être réparti entre tous les biens qu’il achète.
Remarquons que :
L’essentiel de notre objectif est l’utilité totale. L’utilité marginale n’a aucune
importance en soi, elle n’est qu’un outil permettant d’évaluer les achats qui
maximisent l’utilité totale.
9
8
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
6 kg
7 kg
8 kg
7
6
5
Prix
Q
Utilité totale Utilité marginale
en CHF
en CHF
0
7
7
13
6
18
5
22
4
25
3
27
2
28
1
28
0
4
3
2
1
0
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
Quantité
Figure 3 : Quantités optimales à acheter si le prix du bien B est à 4 CHF le kg
6 kg
7 kg
8 kg
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Soulignons encore que :
Le prix est une donnée objective, observable et déterminée par le marché,
alors que l’utilité marginale est une donnée subjective qui traduit les
préférences du consommateur. Comme les consommateurs n’ont pas le
pouvoir d’influer sur les prix, ils doivent moduler leurs achats de façon à faire
coïncider l’utilité marginale des produits achetés avec les prix en vigueur sur
le marché.
E. Le surplus à la consommation
Reprenons le tableau de la page précédente :
9
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
6 kg
7 kg
8 kg
Utilité totale Utilité marginale
en CHF
en CHF
0
7
7
13
6
18
5
22
4
25
3
27
2
28
1
28
0
8
7
6
Prix
Q
5
4
3
2
1
0
0 kg
1 kg
2 kg
3 kg
4 kg
5 kg
6 kg
7 kg
8 kg
Quantité
Figure 4 : Surplus à la consommation
D’après ces informations, il apparaît que C paiera 16 CHF les 4 kg de B achetées (4 kg*4 CHF).
Mais il était prêt à payer 22 CHF (voir p.1) pour ces 4 kg (utilité totale). La différence représente le
surplus à la consommation, à savoir 22 – 16 = 6 CHF. C’est donc la somme supplémentaire qu’un
consommateur est prêt à payer pour se procurer un produit.
Quelles applications possibles les économistes peuvent-ils suggérer autour de cette notion ?
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F.
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Les prix, le revenu et la quantité demandée
L’analyse marginale nous permet d’approfondir la relation entre le prix d’un produit et la quantité
qui sera achetée. Toutefois, la quantité d’un produit demandée par un consommateur dépend
aussi du revenu de ce dernier.
Les effets d’une variation de revenu
Qu’advient-il de la quantité d’un produit qu’un consommateur achète lorsque son revenu
augmente ?
Un bien inférieur est un produit dont la quantité demandée diminue après une hausse du revenu
réel, tous les autres facteurs demeurant constants.
Les deux effets d’une variation du prix
• Une réduction du prix d’un bien se traduit par une hausse du revenu réel du consommateur,
c’est-à-dire de la quantité de biens que son salaire lui permet d’acheter. C’est l’effet de
revenu.
• La variation du prix d’un produit a une autre conséquence sur la quantité demandée. Il s’agit de
l’effet de substitution, qui désigne la variation de la quantité demandée attribuable au fait que
le nouveau prix est plus élevé ou plus faible par rapport au prix d’autres produits.
Donc, si un bien n’est pas un bien inférieur, la droite de demande de ce bien
doit afficher une pente décroissante, puisque l’effet de revenu et l’effet de
substitution s’accentue mutuellement.
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Exercice
Par une journée de forte chaleur, Bert est très assoiffé. Voici la valeur qu’il accorde à une bouteille
d’eau :
bouteilles
Valeur accordée
en USD
1ère
2ème
3ème
4ème
7
5
3
1
Travail à présenter : répondez aux questions suivantes.
1.
Sur la base des données ci-dessus, complétez le tableau suivant :
Q
Utilité totale Utilité marginale
en USD
USD
0
1
2
3
4
2.
Déterminez ensuite sa droite de demande dans le système d’axes ci-dessous.
10
9
8
Prix en USD
7
6
5
4
3
2
1
0
0
1
2
3
4
Quantité dem andée en unité
3.
Si le prix de la bouteille s’établit à 3 USD, combien de bouteilles Bert achète-t-il ?
4.
Quel est le surplus du consommateur qu’il retire de cet achat ?
5.
Identifiez ce surplus sur le graphique.
Source : PRINCIPES DE L’ECOOMIE, Gregory M Mankiw, Economica, Parie, 2008, page 204
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