Université de Rennes 1, Licence 2, Algèbre Linéaire 2 Année 2011-2012 Examen Décembre 2011, Durée 2 heures Les documents et calculatrices ne sont pas autorisés. Le sujet comporte 4 exercices indépendants. On pourra admettre certaines questions pour pouvoir résoudre la suite des exercices. Exercice 1. On se place dans R4 muni du produit scalaire usuel. On note B la base canonique. Soient v1 = (1, 1, 1, 0), v2 = (2, 0, 1, 1), v3 = (0, −1, 1, −1) et v4 = (3, 1, 2, 1). On pose E = V ect(v1, v2, v3, v4). 1. a) Montrer que (v1, v2, v3) forme une base de E. b) Donner une équation cartésienne de E. 2. On note u = (1, 0, −1, −1) et B 0 = (v1, v2, v3, u). a) Montrer que B 0 est une base de R4 . b) On note E ⊥ l’orthogonal de E. Montrer que E ⊥ = V ect(u) . c) Soit F = V ect(v1, v2), montrer que v3 ∈ F ⊥. Montrer que u ∈ F ⊥. En déduire F ⊥. 3. Soit G = v4⊥. a) Montrer que G est de dimension 3, et que son équation cartésienne est 3x + y + 2z + t = 0. b) Quelle est la dimension de F ∩ G ? Donner une base de F ∩ G. Exercice 2. 1. Soit A la matrice â A= 1 1 2 −1 −1 −2 1 −1 0 ì a) Montrer que A est diagonalisable sur R. b) Diagonaliser A. c) Donner une formule explicite en fonction de n pour les coefficients de An lorsque n est un entier naturel. La formule trouvée est-elle valable pour des entiers négatifs ? 2. Soit M une matrice appartenant à Mn(R) et λ un nombre réel. Que vaut M si λ est sa seule valeur propre et qu’elle est diagonalisable ? 3. Soit B la matrice â B= 1 1 2 −1 −1 −2 1 1 0 ì a) Calculer les valeurs propres de B. b) B est-elle diagonalisable ? (Id+B) est elle diagonalisable ? Exercice 3. Soient a, b, c des réels et un entier n ≥ 1, considérons ∆n le déterminant de la matrice n × n suivante : a c ∆n = 0 ... 0 b a c ... ... 0 b ... ... 0 ... ... ... ... c 0 ... 0 , b a 1. Montrer tout d’abord que pour tout n ≥ 3, on a la relation suivante : ∆n = a∆n−1 − bc∆n−2. 2. On suppose maintenant que a2 = 4bc. a) Calculer ∆1, ∆2 en fonction de a. b) Montrer ensuite par récurrence que pour tout n ≥ 2 on a: a !n a . ∆n = ∆n−1 + 2 2 c) Montrer enfin par récurrence que pour tout n ≥ 1, on a (n + 1)an ∆n = . 2n Exercice 4. Soit E un espace vectoriel de dimension finie. Cet exercice s’intéresse à une classe particulière d’endomorphismes de E : Définition. Soit u un endomorphisme de E. On dit que u est un projecteur si u ◦ u = u. 1. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de E tels que E = F ⊕G. Pour tout z ∈ E, on sait qu’il existe un unique couple (x, y) avec x ∈ F et y ∈ G tel que z = x + y. On définit alors une application f : E −→ E par la formule f (z) = y. Montrer que f est un endomorphisme de E puis montrer que f est un projecteur. 2. Si u est un projecteur, montrer que Ker(u) ⊕ Im(u) = E. On s’intéresse à la réciproque de la propriété démontrée à la question 2, à savoir on cherche à répondre à la question suivante : “Un endomorphisme f de E tel que Ker(f ) ⊕ Im(f ) = E est-il nécessairement un projecteur ?” 3. Considérons l’application linéaire f : R3 −→ R3 qui à un vecteur a de coordonnées (x, y, z) dans la base canonique associe le vecteur f (a) de coordonnées (x0, y 0, z 0) = (x + z, y + z, x + y + 2z) dans la même base. (i) Calculer l’image et le noyau de f . (ii) Montrer que Im(f ) ⊕ Ker(f ) = R3. (iii) Calculer les images du vecteur b de coordonnées (1, 1, 2) par les puissances de f . Conclure. BONUS 4. Montrer que u est un projecteur si et seulement si u est diagonalisable avec ses valeurs propres dans {0, 1}. 5. Supposons maintenant que u et v sont deux projecteurs de E. On veut démontrer l’équivalence suivante : u + v est un projecteur si et seulement si u ◦ v = v ◦ u = 0. (i) Calculer (u + v) ◦ (u + v). (ii) Si u ◦ v = v ◦ u, montrer que u + v est un projecteur. (iii) Réciproquement, si u + v est un projecteur, montrer que pour x ∈ Im(v), le vecteur u(x) satisfait la relation v(u(x)) = −u(x). (iv) Conclure (on pourra s’aider de la question 4). 6. Supposons que u et v sont deux projecteurs de E tels que u + v est un projecteur de E. Montrer que Im(u + v) = Im(u) ⊕ Im(v) et Ker(u + v) = Ker(u) ∩ Ker(v).