Les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une

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Les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylarthrite axiale se déclarent en poussée persistante dans 8% des évaluations hebdomadaires sur 3 mois : étude observationnelle de 165 patients C Jacquemin1, H Servy2, A Molto3, J Sellam4, V Foltz1, F Gandjbakhch1, C Hudry3, S Mitrovic1, B Fautrel1, L Gossec1 1. Rhumatologie, La Pitié Salpêtrière, Paris, France. 2. Sanoïa, e‐Health services, Gardanne, France. 3. Rhumatologie, Cochin, Paris, France. 4. Rhumatologie, Saint Antoine, Paris, France. La polyarthrite rhumatoïde (PR) et la spondylarthrite axiale (axSpA) ont une activité souvent fluctuante, marquée par des périodes de poussées. Les poussées pouvant conduire à une baisse de la fonction et de la qualité de vie, leur évaluation est importante pour la prise en charge des patients. Pour le moment, il n’y a pas de définitions validées de la poussée. Les poussées peuvent être définies par l’aggravation du score d’activité de la maladie ou du point de vue du patient par une simple question [1]. Il est intéressant dans la PR et dans l’axSpA de caractériser la réalité présente derrière le concept de poussée rapportée par le patient. Dans la plupart des études précédentes, la poussée était évaluée rétrospectivement, pouvant être à l’origine de biais de mémoire. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fréquence des poussées rapportées par le patient de façon hebdomadaire sur la base d’une simple question, et le lien existant entre ces poussées et des scores validés d’auto‐évaluation. L’étude ActConnect est une étude multicentrique longitudinale observationnelle, visant à évaluer la relation entre activité physique et activité de la maladie dans la PR et l’axSpA. L’étude incluait des patients ayant: une PR (critères ACR/EULAR) ou une axSpA (critères ASAS) certaine, un smartphone récent et un accès à internet. Les patients devaient porter une montre connectée tous les jours pendant 3 mois et la synchroniser tous les 2 jours par Bluetooth avec une application pour smartphone. L’activité de la maladie étaient évaluée de façon hebdomadaire sur 3 mois par un auto‐
questionnaire en ligne, incluant : l’évaluation de la poussée du point de vue du patient : « Avez‐vous fait une poussée depuis la dernière évaluation ? » (Réponse : « non », « oui, pendant 1 à 3 jours », « oui pendant plus de 3 jours ») [1‐2], l’évaluation de la douleur (score 0‐10) et l’évaluation globale de la maladie (patient global assessment, PGA, score 0‐10). Seuls les patients ayant rempli au moins 6/13 questionnaires étaient analysés. La fréquence des poussées persistantes (>3 jours) et le temps passé en poussée (somme des durées des poussées divisée par le nombre de jours évalués) étaient calculés et comparés entre PR et axSpA par test de Student. La relation entre les scores de douleur/PGA et la poussée était analysée par modèles linéaires mixtes. 165 patients (86 PR, 79 axSpA), soit 2049 questionnaires, ont été analysés, avec en moyenne 12 questionnaires par patient espacés d’un intervalle moyen de 8 jours. 60 patients (36%) étaient des hommes ; l’âge moyen était de 45 ans et la durée moyenne d’évolution de la maladie de 10 ans ; 87 patients (53%) étaient traités par biothérapie. A l’inclusion, le DAS28 moyen chez les patients PR était 2.3 et le BASDAI moyen chez les patients axSpA était 3.2. 124 patients (75,2%) ont déclaré au moins 1 poussée au cours des 3 mois. La fréquence moyenne des poussées chez les PR et axSpA étaient respectivement de 29.1% et 26.0% (p=0.47), dont 8.2% et 7.7% de poussée persistantes (p=0.85). Au total, les patients passaient en moyenne 12.2% de leur temps en poussée. Quel que soit le temps d’évaluation, 21 à 34% des patients déclaraient être en poussée. La poussée était significativement associée à une augmentation de la douleur et du PGA (p<0.001) : les scores de douleur et PGA moyens étaient de 2.3 et 2.5/10 en l’absence de poussée et augmentaient à 5.5/10 en cas de poussée persistante. Chez les patients ayant une PR ou une axSpA, les poussées étaient fréquentes et le plus souvent de courte durée, ce qui peut correspondre à des « mauvais jours ». Les poussées persistantes étaient relativement peu fréquentes mais bien présentes dans cette population ayant une maladie établie d’activité faible. Les poussées rapportées par le patient s’associaient à une augmentation significative de la douleur et du PGA, proportionnelle à la durée de la poussée. Ces résultats participent à la validation de la notion de poussée évaluée par une seule question. La fréquence des poussées étaient plus élevées que précédemment rapportée.[2,3] Ceci peut s’expliquer par le suivi rapproché et l’évaluation de toutes les poussées y compris courtes, qui auraient pu être oubliées lors d’évaluation rétrospective. Ces poussées courtes de moins de 3 jours pourraient correspondre en fait à des “mauvais jours” [4] plus qu’à de réelles poussées. Le recueil hebdomadaire des poussées a pu permettre de limiter les biais de mémoire. La principale limite de cette étude vient du fait que la poussée était évaluée à l’aide d’une question non validée. Par ailleurs aucune définition de la poussée n’était donnée aux patients, ce qui a pu conduire à des interprétations variées par ceux‐ci. 1.
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Bykerk VP et al, RMD Open, 2016; 2(1):e000225. Bykerk VP et al, J Rheumatol, 2014; 41;227‐234 Cooksey R et al. Rheumatology 2010;49:929‐32 Hewlett S et al. Rheumatology. 2012 Jan 1;51(1):69–76. 
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