La sclérose en plaques Pathologie inflammatoire et démyélinisante du SNC. Rappel : Myéline : - isole et protége les fibres nerveuses, comme le fait le plastique autour des fils électriques. - cette substance grasse est trouvée dans certaines cellules du systèmes nerveux : les cellules de Schwann, situées dans le système nerveux périphérique (les nerfs), et dans les oligodendrocytes, situées dans le système nerveux central (le cerveau). Myéline = cible du processus pathologique avec un respect apparent de l’axone. La SEP = - affection démyélinisante - multifocale (=touche plusieurs endroits) - d’origine inconnue - touche préférentiellement le jeune adulte - évolue par poussées entrecoupées de rémissions I) Epidémiologie = l'étude des facteurs influant sur la santé et les maladies des populations humaines. Il s'agit d'une science qui se rapporte à la répartition, à la fréquence et à la gravité des états pathologiques. Prédominance féminine 70% des cas entre 20 et 40 ans 1ère cause non traumatique de handicap sévère acquis du sujet jeune Prévalence : 50 000 patients en France (1/1000) 2000 nouveaux cas par an. Origine familiale dans 3 à 12 % des cas. Risque x 15 si un cas de SEP dans les ascendants au 1 er degré Plus important au Nord qu’au Sud Il y a donc une prédisposition génétique (polygénique) et une exposition à des facteurs exogènes à un moment propice. A 40-50 ans les symptômes sont différents ce ceux des patients plus jeunes, on parle plus de poussées. II) Anatomie-pathologie Plaques de démyélinisation Intéresse les régions myélinisées : - nerfs optiques - hémisphère - tronc cérébral - moelle cervicale, dorsale, lombaire Dimension variable Dissociation myélino-axonale ++ A long terme la plaque envahie par des astrocytes = cicatrice gliale = sclérose astrocytaire Important à retenir : - lésions multiples, disséminées = multiloculaire - la démyélinisation est plus ou moins réversible : évolution régressive C ‘est surtout la substance blanche sui est touchée. III) Physiopathologie = La discipline biologique qui traite des dérèglements de la physiologie, c’est-à-dire du mode de fonctionnement normal des éléments constitutifs du corps humain, d'un animal ou d'un végétal. La physiopathologie envisage à la fois les mécanismes physiques, cellulaires ou biochimiques qui conduisent à l'apparition d'une maladie et les conséquences de celle-ci. Il y aurait probablement l’exposition à un virus (peut-être plus au Nord qu’au Sud…). Le corps sécrète alors des lymphocytes qui ont une mauvaise reconnaissance à la myéline → destruction de la myéline. La myéline permet une transmission de proche en proche de l’info nerveuse. S’il n’y a plus de myéline l’info peut encore passer, mais peut aussi ne plus passer → problème ! Atteinte de la myéline de la SB : 3 phases : Démyélinisation : dissociation myélino-axonale, les gaines de myéline qui entourent l’axone sont détruites, l’axone lui-même st normal ou ne présente que des altérations moindres. Phase la plus importante ! Inflammation : les altérations myéliniques prédominent au sein de la plaque jeune, associées à une réaction inflammatoire : ce sont des lésions qui en IRM prennent le gadolinium (=marqueur de la maladie). Il existe alors des possibilités de réparation myélinique ou remyéliniation. Perte axonale : aggravation du handicap : gliose réactionnelle astrocytaire, qui est probablement synonyme d’une absence de réversibilité des lésions. Gliose = prolifération du tissu névroglique, c'est à dire du tissu de soutien entourant les éléments du système nerveux central. IV) Signes révélateurs Polymorphisme clinique : - déficit moteur d’un ou plusieurs membres (simple faiblesse à une plégie = faiblesse totale de la musculature) : 40% - névrite optique (NORB) : souvent inaperçue, souvent un symptôme révélateur de la maladie : 22% - paresthésies : picotements plus ou moins importants : 21% - diplopie : 2 cas : ophtalmologique si avec un seul œil on voit double neurologique si avec un seul œil on ne voit pas double 12% - vertige, syndrome cérébelleux : pas de coordination + vertiges : 5% - troubles sphinctériens : incontinence… : 5% NORB : inflammation du nerf optique Baise d’acuité visuelle ou bilatérale Douloureuse Sur quelques heures à quelques jours Parfois séquellaire Parfois œdème papillaire Inaugurale dans 15 à 30% des cas Evolution dans 30 à 70% des cas vers une SEP 1er symptôme de la maladie. Signes à la phase d’état : atteinte du nerf optique (NORB) atteinte de la voie pyramidale : 80% troubles oculomoteurs (ophtalmologie internucléaire+++) atteinte des voies sensitives : 50% atteinte des voies cérébelleuses : dyskinésies volitionnelles d’attitudes handicaps : vise bien la cible, mais au moment de s’en saisir n’y arrive pas. dyskinésie = perturbation qui se situe au niveau des mouvements et qui se traduit entre autre par de l'incoordination, des spasmes ou de la parésie = déficit moteur troubles vésico-sphinctériens ; constant après 5 ans d’évolution troubles psychiques (50%) euphorie, indifférence, ou à l’inverse dépressios fatigue V) Diagnostic clinique et radiologique Dissémination des poussées (clinique) et des lésions (radiologie) dans le temps et dans l’espace. Dissémination = propagation On ne peut pas faire un diagnostic sur une première poussée. A/ Critère de dissémination spatiale Clinique : Les manifestations cliniques doivent pouvoir être rapportées à 2 lésions distinctes du SNC . Radiologique : = critères de Barkhof Il faut au moins 3 des 4 critères suivants pour poser un diagnostic : - lésion prenant le gadolinium ou 9 lésions - au moins 4 lésions périventricuaires - au moins 1 lésion infratentorielle - au moins 1 lésion juxta-corticale Une lésion médullaire peut se substituer à une lésion cérébrale. B/ Critère de dissémination temporelle Clinique : - 2 épisodes neurologiques distincts séparés d’au moins 30 jours - une nouvelle poussée : Sans séquelles Sans aggravation de symptômes pré-existants Radiologique : - nouvelle lésion par rapport à l’IRM précédente - prise de contraste sur IRM à 3 mois Si on a une poussée dans les 2 cas ( spatial et temporel) on peut poser un diagnostic. VI) Modes évolutifs Poussée : Forme la plus classique = apparition de nouveaux signes neurologiques ou aggravation de signes préexistants pendant plus de 24h (à distance d’un épisode fébrile). 2 poussées doivent débuter à plus de 30 jours d’intervalle. Régression initiale des poussées puis au bout de qqes années séquelles. Forme régressive = aggravation progressive continue de l’état neurologique pendant au moins 6 mois. Il ya svt perte de l’autonomie même si on n’a pas l’impression qu’il y a une régression. Quand des poussées s’ajoutent à l’aggravation progressive → difficile à diagnostiquer. Il n’y aura pas le même traitement si forme progressive ou pas. Formes évolutives : - forme rémittente avec récupération ou séquelles - forme progressive - forme rémittente et progressive A 20 ans : forme rémittente A 50 ans : forme secondairement progressive, plus de récupération mais évolution progressive (avec parfois des poussées) Examens complémentaires : IRM cérébrale IRM médullaire Ponction lombaire Examen ophtalmologique Potentiels évoqués Bilan urodynamique, écho rénal Critères diagnostiques de la SEP : - lésion inflammatoire de la SB - disséminées dans le tps et dans l’espace - aucun marqueur diagnostique spécifique - arguments cliniques, paracliniques et évolutifs - absence d’une autre affection susceptible d’expliquer les signes observés VII) Evaluation du patient au long cours Score EDSS : 0 tout va bien, 10 décès Evaluation de l’activité du patient : - fréquence des poussées - progression EDSS - imagerie Pronostic : imprévisible mais bcp de choses reviennent (cf cours) VIII) Indications thérapeutiques Traitement de la poussée : - accélère la récupération après la poussée - ne modifie pas le pronostic de la poussée ni les poussées suivantes - réduction de la durée des poussées Les poussées avec peu de symptômes ou rapidement régressives peuvent ne pas être traitées. Traitement de fond : - diminue la fréquence des poussées - ralentit la progression du handicap Pas tout à fait le même si forme rémittente ou progressive. Durée du traitement : - pas de limite de tps - arrêt si souhait du patient, ou grossesse - augmentation de la posologie ou changement d’interféron - si forme agressive : Mitoxantrone IX) Autres symptômes Troubles sphinctériens Troubles sexuels Spasticité = étirement rapide d'un muscle qui entraîne trop facilement sa contraction réflexe qui dure un certain temps Douleurs Fatigue Dépression Aide : kiné, ortho, infirmière… Précocité des troubles cognitifs : - fréquents : 40-60% - la fréquence augmente avec la durée d’évolution de la maladie - troubles parfois très précoces - 30-60% dès le premier événement démyélinisant : mémoire de travail, troubles attentionnels, vitesse de traitement des infos - importance de la détection des troubles : évaluation du handicap, mise en route d’un traitement de fond Mémoire épisodique touchée dans 60% des cas dans la SEP : - atteinte du processus de récupération - atteinte de l’encodage Perturbation de la vitesse de traitement de l’info : atteinte attentionnelle et trouble de la mémoire. En imagerie : - pas de rapport entre la charge lésionnelle et l’atteint cognitive - atrophie et destruction tissulaire corrélés à l’importance des troubles cognitifs - atteinte de la SB et SG - mécanisme de réorganisation fonctionnelle mis en évidence en imagerie fonctionnelle : limitation de l’expression clinique de ces déficiences cliniques Et aussi : La kinésithérapie est très importante pour garder une autonomie le plus longtemps possible. La fatigue La malvoyance Troubles psychologiques La douleur Les tremblements La spasticité Troubles vésico-sphinctériens Etats grabataires Troubles de la pshère oro-faciale Diagnostic différentiel : Neurosarcoïdose Gougerot-Sjören Neuro-Behcet Ne jamais faire un diagnostic de la SEP à la première poussée !