La diversité des cultures sépare-t-elle les hommes

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RAPPEL DU SUJET
SUJET N°2 : LA DIVERSITE DES CULTURES SEPARE-T-ELLE LES HOMMES ?
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LE CORRIGÉ
1. Analyse du sujet
Il s’agit d’un sujet assez classique et qui ne présente pas de difficulté particulière, si ce n’est qu’il porte sur une notion
qui peut avoir été abordée en cours sous un angle assez différent : il faut pour le traiter sortir du cadre de l’opposition
entre nature et culture, et s’intéresser spécialement à la multiplicité et à la différence entre les cultures.
« La diversité », c’est en effet à la fois la multiplicité et la différence. La multiplicité s’oppose à l’unité, mais il peut y
avoir une multiplicité de choses identiques, cela signifie simplement qu’il y en a un grand nombre.
La différence, c’est le fait de ne pas être le même. Si on parle de diversité des cultures c’est donc pour dire qu’il y en a
plusieurs, mais aussi qu’elles sont différentes les unes des autres.
Ceci est un constat : on observe que les hommes vivent dans des cultures différentes, au sens où ils ont des mœurs,
des langues, des techniques, des organisations sociales et des systèmes de croyances et de valeurs différents.
Une culture, c’est l’ensemble de tout cela, et donc le milieu humain dans lequel vit un individu. La culture s’oppose à la
nature, c’est ce qui distingue l’Homme de l’animal : l’individu humain est éduqué dès sa naissance à l’intérieur d’une
culture, il apprend une langue, celle qu’on parle autour de lui ; il intègre des conduites et des croyances, des savoirs et
des savoir-faire qui sont propres à cette culture. On peut observer qu’il y a parfois différentes cultures au sein d’un
même peuple, et que se pose alors la question de la coexistence des cultures, par exemple dans un État laïque.
La séparation, c’est le fait de ne pas être ensemble, ou encore de ne pas être unis : c’est un terme d’abord spatial
(comme si chaque culture était un lieu séparé des autres), mais cela peut aussi désigner la division, contrairement à
l’union, ou encore l’isolement des cultures les unes par rapport aux autres : être séparé, c’est être seul.
Les hommes, ce sont d’abord tous les individus humains. Quand on parle de l’humanité, on met l’accent sur ce que les
hommes ont en commun, les caractéristiques qui font que ce sont tous des hommes (quelles que soient leurs
différences), mais quand on parle des hommes, on met plutôt l’accent sur leur multiplicité et sur les rapports qu’ils
peuvent avoir les uns avec les autres.
On peut aussi observer qu’il n’y a pas que des individus mais aussi des groupes d’individus, des communautés
différentes.
Le sujet pose donc la question de savoir comment penser les rapports entre les hommes, compte tenu du fait qu’il y a
différentes cultures. Il suppose que les hommes sont d’abord unis (par nature ? ) mais que leurs différences culturelles
peuvent les désunir. Il s’agit d’examiner si c'est vraiment le cas, ou si on peut penser une union et un rassemblement
des hommes malgré les différences culturelles.
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2. La problématique du sujet
On peut d’abord penser que la diversité des cultures sépare les hommes au sens où elle engendre
incompréhension, étrangeté, et que le plus souvent les hommes se rejettent les uns les autres quand ils appartiennent
à des cultures différentes : les hommes se sentent proches de ceux qui partagent la même culture qu’eux, et ont
tendance à exclure ceux qui appartiennent à une culture différente.
Cependant, on peut se demander si c’est bien la différence de culture qui est à l’origine de ce phénomène. En effet, cela
supposerait que les hommes sont d’abord naturellement proches, et séparés secondairement par leurs cultures. Or,
c’est l’inverse : les hommes appartiennent d’emblée à des cultures différentes, et on doit plutôt se demander ce qui
pourrait alors les réunir.
Par ailleurs, la séparation n’est pas nécessairement synonyme d’incompréhension ou d’isolement, et c’est peut-être par
l’échange et une meilleure connaissance des différentes cultures que les hommes peuvent comprendre ce qu’ils ont en
commun. Dans ce cas, la diversité des cultures serait plutôt l’occasion, voire la condition de possibilité, d’une rencontre
entre les hommes.
3. La Boîte à outils
On peut d’abord faire l’analyse du constat de la diversité des cultures, en prenant des exemples de pratiques
culturelles radicalement différentes les unes des autres : non pas seulement les différences culturelles entre des
peuples proches ou familiers (les Anglais et les Français, ou les Français et les Algériens), mais plutôt des
pratiques culturelles qui, à cause de leur étrangeté, nous apparaissent souvent comme des « habitudes de
sauvages ». Par exemple, les femmes à plateaux, les rites d’initiation de certaines sociétés dites « primitives » ou
encore le cannibalisme… Cela permet de mettre l’accent sur une première réaction spontanée face à la diversité
culturelle : celle du rejet et de l’incompréhension.
La référence à Levi-Strauss (Race et histoire) permet de développer cette idée. Cet auteur explique ce qu’est l'
ethnocentrisme : la tendance à juger une culture par rapport à des valeurs qui sont celles de notre propre culture,
et à considérer les autres hommes comme des sauvages ou des barbares sous prétexte qu’ils appartiennent à une
autre culture.
La référence à Montaigne va dans le même sens, quand il analyse notre réaction face au cannibalisme (Essais,
chap. XXXI).
On voit alors que la diversité culturelle conduit les hommes à ignorer ce qu’ils ont en commun, voire à se rejeter
mutuellement.
Cela est-il dû à la diversité des cultures elle-même ou au comportement que nous avons face à cette diversité ?
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On peut s’interroger sur l’idée que les hommes sont séparés par quelque chose. Si c’est le cas, c’est qu’ils ont
d’abord été unis. En effet une séparation suppose une union préalable ! Quand ? Où les hommes auraient-ils été
unis ? Peut-être dans un état de nature originaire ? Mais même dans un état de nature, ne seraient-ils pas séparés,
vivant chacun pour eux-mêmes ? On peut se servir des analyses de Hobbes ou de Rousseau pour comprendre ce
que serait cet état de nature.
Cela nous conduit alors à envisager la culture plutôt comme ce qui rassemble les hommes : le langage, la religion,
le travail et l’organisation sociale sont autant d’exemples qui permettent de montrer comment les hommes sont
réunis par la culture. C’est même ce qui les distingue des animaux.
On pouvait penser au mythe de Prométhée dans lequel on voit que ce que les hommes ont en commun, et qui les
sépare non pas les uns des autres, mais bien tous ensemble de la nature, c’est justement la culture
(technique/langage/religion). Mais il est vrai qu’alors on parle de la culture, comme s’il n’y en avait qu’une.
Il faut alors revenir à l’idée de diversité des cultures, et s’interroger sur les rapports entre les différentes cultures.
C’est l’idée de l’échange qui permet de penser l’union des hommes par delà, ou plutôt à partir, de leur séparation :
la séparation n’est pas nécessairement l’isolement mais simplement le fait d’occuper des places distinctes, à partir
desquelles on peut concevoir un échange. C’est le but des « échanges culturels » où chacun peut aller à la
rencontre d’une autre culture, et inversement.
L’exemple de la diversité des langues peut servir à illustrer cette idée : si, à première vue, cela fait obstacle à la
communication et à l’entente, il n’en reste pas moins qu’on peut apprendre une autre langue, sans pour autant
perdre sa propre langue.
Cela suppose tout de même des conditions : par exemple, bien comprendre que la différence entre les cultures ne
permet pas de conclure à une inégalité entre elles. Il faudrait alors expliquer la distinction entre inégalité et
différence.
À partir de là, on peut montrer que ce qui rassemble les hommes n’est pas qu’ils soient tous les mêmes, mais ce
peut-être qu’ils se donnent des principes communs qui dépassent les différences culturelles, et qu’on
peut d’ailleurs retrouver dans différentes cultures, comme celui du respect de la dignité humaine. C’est ainsi que la
Charte du Mandé, par exemple, qui avait valeur de loi pour les peuples d’Afrique de l’Ouest au XIIIe siècle, dont la
culture était très différente de celle de l’Europe occidentale d’aujourd’hui, a beaucoup de points communs avec le
texte de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme !
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