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2. La problématique du sujet
On sait que notre rapport au travail est fondamentalement ambivalent : souvent considéré comme pénible et
contraignant, il est aussi reconnu comme une activité grâce à laquelle l’Homme conquiert sa liberté parce qu’elle lui
donne l'occasion de développer les facultés qui lui permettent d’accéder à une certaine maîtrise de lui-même et du
monde.
La perspective envisagée par le sujet invite à penser le travail comme le moyen pour l’Homme de prendre conscience
de lui-même, autrement dit de se connaître et ainsi de s’affirmer.
Il semble indispensable de considérer le travail non comme une catégorie abstraite mais comme une activité inscrite
dans des conditions historiquement déterminées, dans une organisation sociale et politique donnée. Il faut aussi
considérer la diversité des activités que rassemble ce terme de travail : qu’y a-t-il de commun, en effet, entre le travail à
la chaîne de l’ouvrier, celui du menuisier ou encore celui d’un chercheur ?
Pour traiter le sujet, il faut donc comprendre en quoi le travail permet d’accéder à la conscience de soi : qu’est-ce qui
dans cette activité rend possible pour l’Homme une connaissance de lui-même ?
Mais une telle question ne saurait s’envisager sans que l’on prenne en compte les conditions auxquelles doit satisfaire
le travail pour que l’accès à cette conscience de soi soit possible. Un travail répétitif et monotone, un travail ennuyeux
ne sont-ils pas des obstacles à l’accès à la conscience de soi, à la reconnaissance des qualités qui constituent l’Homme
comme tel, la pensée réflexive et la liberté ?
Un tel sujet engage en réalité la question de la définition du travail : à quelle condition une activité permet-elle cette
connaissance de soi ? Autrement dit, à quelle condition une activité peut-elle être considérée comme un véritable travail
si l’on comprend le travail comme une activité spécifiquement humaine par laquelle l’Homme peut conquérir sa liberté.
3. La Boîte à outils
- On pouvait partir de l’idée que le travail est le propre de l’Homme, car il est contraint d'adapter le monde à ses
besoins. Le caractère de nécessité propre à l’activité laborieuse pourrait passer pour une épreuve que l’Homme aurait à
supporter. Mais les efforts qu’exige le travail ne sont pas sans bénéfice pour la conscience de ses pouvoirs sur le
monde et sur lui-même et pour la connaissance qu’il a de lui-même.
Marx (Capital, livre I) établit ainsi une distinction entre activité animale et travail humain : celui-ci suppose intelligence
et réflexion et donne ainsi à l’Homme l’occasion de développer ses facultés.
Voir aussi les analyses de Georges Bataille qui montrent que l’Homme est l’animal qui nie le donné naturel et qui, en
constituant ainsi un monde humain, se donne ainsi les moyens de maîtriser ses désirs les plus immédiats et d’accéder
ainsi à une plus grande liberté.
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corrigé bac 2013
Examen : Bac S
Epreuve : Philosophie
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