THERAPIE PSYCHOCORPORELLE ET PSYCHOSE © GUY TONELLA, 2006 Publié dans : (2006) « Körperpsychotherapie und psychose » Marlock G., Weiss H. (Eds), Handbuch der körperpsychotherapie, Stuttgart, New York, Schattauer, 734-740 2 Notre réflexion est essentiellement tirée d’un travail au sein d’une unité psychiatrique (Centre Hospitalier Universitaire Purpan, Service de Psychiatrie d’adultes et de Secteur, Professeur M. Escande, Toulouse-France). Il concerne une population psychotique pour laquelle j’ai animé avec Virginie Jacomini, en couple de thérapeutes, une psychothérapie de groupe à médiation corporelle et motrice, à raison d’une séance hebdomadaire d’une heure trente, avec un groupe de jeunes adultes psychotiques. Chaque séance a été observée et intégralement filmée durant deux ans (1989-1991), de sorte que nous puissions utiliser le matériel enregistré à des fins de formation du personnel soignant et à des fins de recherche. Nos formations diverses (psychanalyse, psychomotricité, expression corporelle, analyse bioénergétique et gestalt-thérapie), une expérience préalable avec les psychotiques dans laquelle j’utilisais l’expression corporelle (Hôpital Marchant, 1971), quelques traitements en pratique privée, nous avaient amené à formuler des hypothèses de travail (Tonella et alt., 1989). Les résultats de notre pratique et de cette recherche m’amènent aujourd’hui à formuler les idées suivantes. L’ETIOLOGIE DU PROCESSUS PSYCHOTIQUE La pathologie psychotique repose autant sur une déficience de construction du Soi (Self) que sur une déficience de construction du lien d’attachement et d’interaction. La déficience de construction du Soi Elle se manifeste par l’absence importante de co-intégration entre la fonction énergétique (les variations entre activation/désactivation de l’organisme), la fonction sensorielle (les variations entre froid/chaud, dur/mou, plaisir/douleur, etc …), la fonction tonique (les variations entre hypotonicité et hypertonicité), la fonction émotionnelle (les variations entre amour/haine) et la fonction représentative (les variations entre bon environnement/mauvais environnement). Il manque un étayage d’une fonction sur l’autre (Robert-Ouvray, 1993, Tonella, 1995). Les variations énergétiques produisent normalement des variations sensorielles conduisant à des variations toniques, celles-ci induisant des changements d’état émotionnel, lesquels se prolongent par des représentations imagées ou verbales : cela constitue le processus élémentaire de développement du Soi, par étayages successifs, durant les deux premières années de la vie. Cette continuité psychocorporelle qui constitue l’identité de base fait défaut chez le psychotique. Il s’y substitue une discontinuité plus ou moins importante entre toutes ou diverses fonctions. Et il en résulte une absence de sentiment d’identité, un état infiniment angoissant de non intégration, de non continuité d’existence, et de confusion. Le psychotique est fixé dans l’organisation bipolaire élémentaire du bébé naissant, qui oscille d’un état extrême à l’autre, sans intermédiaires ou sans variations possibles : c’est ou dur ou mou, ou haineux ou tendre, ou bon ou mauvais, etc… Chez le psychotique, cette bipolarité psychophysiologique normale et adaptative du bébé s’est transformée en clivage pathologique. L’inadaptation relationnelle qui en résulte lui fait vivre un état d’angoisse et de solitude extrêmes. © Guy TONELLA 3 La déficience de construction du lien d’attachement et d’interaction (Bowlby, 1969) Elle se manifeste par la difficulté, voire l’impossibilité, de construire des liens stables, vivants et permanents avec d’autres personnes (Tonella, Le Self Interactif, 2000). Le psychotique n’a pu construire ce code de la route vers l’objet que constituent les patterns d’attachement et d’interaction primaires vécus au cours des échanges avec la figure maternelle (les « working models » de Bowlby, 1969). Les expériences de plaisir partagé (Watson, 1973, Bower, 1977), les fonctions de régulation et de contention maternelles (Brazelton, 1981, Stern, 1974) lui ont fait défaut. Ce qu’il vit dans l’instant présent ne s’intègre pas dans sa mémoire intérieure pour pouvoir être reproduit ultérieurement et construire ainsi un tissu expérientiel et relationnel vivant : il reste sidéré devant toute perspective de contact et d’interaction. Il en a envie mais il est terrorisé, marqué par les échecs vécus au début de sa vie : échec de son besoin d’un contact aimant, physiquement et émotionnellement (Winnicott, 1957), et échec de son besoin de sentir la permanence de cet amour, lui permettant de construire à son tour le sentiment de « permanence de l’objet émotionnel » (Mahler, 1975). LA TRANSFORMATION DES MECANISMES ADAPTATIFS INNES EN MECANISMES DE DEFENSE PATHOGENES Le psychotique se protège contre cette angoisse intérieure et contre cette terreur de l’autre en utilisant diverses stratégies défensives. Pour ce faire, il a, dès les premiers mois de sa vie, transformé des mécanismes élémentaires innés et adaptatifs, psychotoniques et psychomoteurs, en mécanismes défensifs pathogènes. Le repli protecteur adaptatif, par enroulement du corps et prédominance de la flexion, s’est transformé en retrait psychotique, par retrait énergétique et paralysie des tissus conjonctifs : la « para-lysie » des tissus élémentaires conjonctifs est une défense somatique contre la « lyse » de ces tissus, c’est-à-dire la dissolution du fondement de l’être. La bipolarité tonique innée (hypertension des muscles fléchisseurs et hypotension des muscles paravertébraux) a évolué en clivage tonique : ou hypertension organique ou hypotension organique, sans possibilité de rencontrer l’eutonie. Ce clivage tonique étaye un clivage du Soi. La discontinuité psychocorporelle innée, par immaturité neurophysiologique, s’est fixée pathologiquement sous forme de dissociation du Soi ; la dissociation tête-corps notamment est maintenue par une tension extrême de la région nucale, véritable étau s’interposant à la perception du corps propre (sensations et émotions). L’inintégration sensori-perceptive innée a pris l’allure d’un déni perceptif du corps propre et de l’autre incarné. Là aussi, corporellement, le déni est maintenu par la forte tension sous-occipitale tissée dans la structure même du Soi. A l’assimilation adaptative innée, s’est substituée l’introjection pathogène ou la lutte contre l’introjection par durcissement physique et psychique du Soi (catatonie), ou encore par la tentative de libération sous forme de projection violente. En ce sens, j’oppose « assimilation adaptative » (Piaget, 1936) à « introjection » (Klein, 1948) que je réserve au processus pathogène, désignant par là un corps étranger introduit dans le Soi mais non assimilé. L’assimilation enrichit le Soi alors que l’introjection l’aliène. Et le Soi du psychotique est un Soi aliéné, rempli d’introjection non digérées parce qu’indigestes. L’attente déçue de réponses inconditionnelles aux besoins du Soi a évolué vers une reddition autistique, sans plus aucun mot pour signifier l’insoutenable privation, ou vers un comportement de toute puissance hallucinatoire autosuffisante, gommant le manque et son horreur, en y substituant, par l’hallucination sensori-émotionnelle et imaginaire, la pleine satisfaction autoengendrée. © Guy TONELLA 4 Le besoin déçu d’attachement réciproque permettant au Soi de construire ses noyaux d’autosécurité, d’auto-confiance et d’auto-estime s’est inversé en détachement autodestructeur, manifesté par des passages à l’acte violents et soudains, terroristes ou auto-mutilants … A moins que ce détachement ne s’inverse en idéalisation délirante : le psychotique devient alors missionné par Dieu ou par le diable. Le besoin d’attachement et de reconnaissance ignoré s’est métamorphosé en un besoin d’aliénation et d’idéalisation des forces supposées toutes puissantes. LE TRAUMATISME A L’ORIGINE DU PROCESSUS PSYCHOTIQUE Le processus psychotique est initialement un processus structural psychocorporel défensif. Il est une réaction de protection en réponse aux traumatismes vécus par un Soi en construction physiquement, émotionnellement et psychiquement dépendant. De quels traumatismes s’agit-il ? Dans une perspective constructiviste et interactionniste, ils peuvent être définis en tant qu’intrusion répétées (par excès, par défaut ou par inconstance) de l’environnement maternel dans le système équilibré, homéostasique, du nourrisson. Ce « traumatisme cumulatif » (Khan, 1974) se manifeste par des vécus sensori-émotionnels terrorisants et désintégrateurs pour le Soi du bébé : celui-ci réagit en se coupant de ses états sensori-émotionnels et en désinvestissant le contact humain. Il construit alors une structure du Soi psychotique dissociée qui s’arc-boute sur des mécanismes d’adaptation et de défense primaires psychomoteurs et psychotoniques, engendrant un pattern d’évitement des liens d’attachement et d’interaction. LE PROCESSUS THERAPEUTIQUE ET LA CONSTRUCTION PSYCHOCORPORELLE Le psychotique nécessite de ce fait un processus thérapeutique qui l’aide à construire une continuité psychocorporelle qui lui fait défaut en tant qu’identité de base, ce qui implique la construction simultanée de liens d’attachement et d’interaction. Cette pratique thérapeutique peut se tisser dans les ateliers thérapeutiques d’expression, expression graphique, collage, peinture, argile (Broustra, 1987), mais je crois profondément que l’implication corporelle est déterminante. Car la signification de ce qu’on fait et de qui on est en faisant, s’enracine dans les vécus sensori-émotionnels et interactionnels portés par la dynamique corporelle : le corps précède le sens et l’étaye. De surcroît, les mécanismes défensifs du psychotique étant organisés et ancrés dans le corps, la mise en jeu corporelle et motrice devient l’expérience susceptible de les transformer pour y substituer des mécanismes plus souples et à fonction régulatrice. Ces mécanismes, d’origine métabolique (la régulation cardiaque et respiratoire) et d’origine tonique (l’expérience et la régulation des variations toniques), deviennent alors organisateurs de l’expression émotionnelle, de l’exploration pré-cognitive et de la communication interactionnelle. Ils sont adaptatifs à l’environnement, assimilateurs et accommodateurs : pour la création du Soi, pour la création du monde objectif, et pour la création de l’échange intersubjectif. Reich (1948) rapportait le cas clinique d’une patiente schizophrène avec laquelle il travaillait. Il concluait à l’issue de ce travail : « Le schizophrène est incapable de discerner l’origine intérieure des sensations primaires, biophysiques et des courants plasmatiques ; de ce fait, il les interprète mal et les déforme. Autrement dit, il s’imagine que ces excitations –sensations, fourmillements, troubles internes- sont dues à des influences externes : il croît par exemple que des ennemis tentent de l’électrocuter. Il perçoit son émotion bioénergétique, mais il l’interprète mal. » © Guy TONELLA 5 L’expérience progressive de ses sensations corporelles amenèrent cette patiente à les identifier comme « ses forces », éliminant ses hallucinations, et reconstruisant cette continuité corporelle qui lui faisait défaut. Dans mon travail avec les psychotiques, j’ai parfois travaillé de cette façon, individuellement, bien qu’en groupe. Un jeune femme me dit un jour, à l’issue d’un travail, radieuse, ayant quitté le visage de cire qu’elle avait habituellement : « Je sens battre mon cœur pour la première fois ! » J’en étais heureux et le lui dis. Elle ajouta : « Vous voulez le sentir battre ? » Je lui répondais que oui ; elle me prit alors la main et la posa sur son sexe. Je fus évidemment surpris et je lui dis : « Vous avez le cœur bien bas ! » Elle rie mais elle maintint son affirmation, assimilant les sensations de pulsation vaginale aux sensations de battement du cœur. C’était important pour elle car elle sortait de l’insensibilité corporelle et de l’absence d’émotions qui l’habitaient depuis toujours : elle était heureuse de découvrir des sensations et le partageait affectivement avec moi. Nous avons souvent travaillé en groupe à partir de ce qui émergeait, chez l’un ou chez l’autre, et en en faisant une situation d’exploration pour chacun. En début de groupe, Stéphane dit un jour d’une voie très retenue, les yeux chargés de terreur : « Ce qui me fait le plus peur dans une relation, c’est de faire le premier pas. » Je lui propose alors de se lever, face à moi et à une certaine distance, et de faire un pas vers moi. Travail difficile : il est terrorisé, paralysé. Puis il le fait. L’expérience est fructueuse, reproduite avec des variations, proposée à tous, avec plus ou moins de succès pour les uns ou pour les autres. Cette approche est centrée sur l’interaction affectivo-motrice et elle sera progressivement payante. Nous avons également travaillé à partir de jeux d’expression corporelle, de jeux de sons et de voix. L’accès au cri a été déterminant pour la plupart : crier et entendre crier. Nous avons beaucoup joué : à nous faire rire, à nous faire peur, à être méchants ou gentils … Des sensations ont émergé, à la recherche de dénomination, des sentiments se sont exprimés, entre eux et nous, entre eux, entre eux et l’équipe d’observation qui leur était familière. Des liens ténus de continuité psychocorporelle se sont tissés, se sont défaits, puis retissés, laissant émerger l’archaïque brut (Tonella, 2002) pour enfin l’assimiler et le faire Soi. LE PROCESSUS THERAPEUTIQUE ET LA CONSTRUCTION DU LIEN INTERSUBJECTIF La conception de ce travail thérapeutique est une conception du travail-dans-le-lienthérapeutique, qui ouvre à la reconnaissance et à la mise en forme créative des flux originaires qui logent dans les espaces interstitiels de l'être et imprègnent ses tissus. Ce sera donc la plupart du temps dans la présentation agie et non parlée, dans le flux respiratoire et cardiaque, dans le soubresaut corporel, dans le tremblement qui agite la colonne vertébrale ou l'étau qui enserre la nuque, dans le courant émotionnel qui s'impose ou jaillit du dedans, dans le regard qui se vitrifie ou qui s'obnubile, que les forces séquestrées jusqu'alors surgiront. Et c'est parce qu'elles surgiront ainsi, au sein du lien thérapeutique, qu'elles seront enfin susceptibles de prendre une forme intersubjective, et, plus tard, un sens personnel. De la présentation agie, de cette protosymbolisation se dessinera une autre forme, psychique, susceptible d'être parlée, une représentation, non délirante, et prolongeant, cette fois, l’expérience tonico-sensori-émotionnelle. L'archaïque qui émerge est créateur de forme, d'abord posturo-émotionnelle et, secondairement de sens, d'abord imagé. Et quand il émerge à la perception, le sensori-émotionnel précède le pensé et cherche le lien. Ce qui change alors est que cet archaïque, maintenant lié, n'est plus © Guy TONELLA 6 archaïque : il est forme, Gestalt, intersubjectivation. Il cesse d’être psychotique et « psychotisant ». Le transfert archaïque ici et maintenant secoue le thérapeute parce qu'il exige son implication affective et souvent physique pour contenir et donner forme au pulsionnel archaïque en quête de lien avec l'objet transférentiel/thérapeute. Il lui faudra répondre de manière juste et accordante (Stern, 1985) pour rendre inopérantes ou inutiles les défenses archaïques du patient, défenses prêtes à s'opposer à l'émergence de ce matériau pulsionnel originaire, auquel se mêlent les terreurs de l'annihilation, de la chute dans le néant, du rejet par un contact-regard noir glaçant, ainsi que la violence et la haine destructives, réactives, menaçant tout ce qui vit, y compris le lien-contact-avec-l'objet espéré ... Le transfert archaïque nécessite donc le regard vivant du thérapeute, ses mains, ses bras, son corps entier parfois, pour assurer ce que Winnicott appelait le holding, handling et object presenting, tout ce qui donne soutien, support, vitalité et lien au patient, lorsque la force sans forme émerge de lui. Ce sont donc les positions contre-transférentielles du thérapeute - comment il accueille et réagit émotionnellement et psychiquement aux expériences archaïques de son patient - qui ouvrent la possibilité à son patient de vivre et s'abandonner à ces expériences pour en faire quelque chose de créatif et de constructeur du Soi en relation. NOTRE RECHERCHE SUR LA PSYCHOSE : OBSERVATIONS ET RESULTATS Les résultats que nous avons obtenus peuvent être décrits ainsi : - Les interactions non sollicitées par le couple de thérapeute ont augmenté de l’ordre de 42% en deux ans : interactions avec les thérapeutes, interactions entre patients. - Les attitudes individuelles au sein du groupe se sont diversifiées et subjectivisées : attitudes de soutien mutuel et de coopération, attitudes de divergence et de conflit. Par rapport aux thérapeutes et à leurs interventions, des attitudes spontanées de co-thérapeute se sont développées chez 70% des patients psychotiques : ils venaient en aide aux patients en difficulté, partageant leurs expériences (processus d’intersubjectivation). - Tous les patients, à des degrés divers, ont développé une plus grande mobilité motrice (changements de postures, gestes accompagnant les paroles, mimiques expressives …). - Tous les patients, à des degrés divers, ont développé une expressivité subjective. Lors d’interactions avec les thérapeutes ou entre eux, ont émergé des états sensori-émotionnels tels que la peur ou la terreur, la tristesse ou le désespoir, la haine ou la colère, le besoin d’amour, la solitude, etc …, pouvant peu à peu être nommés. - Dans le courant de la première année, lors de leur « groupe de parole » hebdomadaire conduit par M. Girard, psychanalyste Chef de Service, ils ont commencé à faire allusion à leurs expériences en groupe de thérapie psychocorporelle, ce qui était nouveau et ce dont M. Girard nous informa, puisque jusqu’alors, ces patients psychotiques ne conservaient aucune trace des expériences faites dans leurs divers ateliers hebdomadaires. Cette « mémoire » s’amplifia, permettant de reprendre et de poursuivre l’élaboration, à distance, des expériences vécues. Ces patients psychotiques commençaient à posséder leurs expériences, en avoir une conscience représentée, et acceptaient d’en discuter le sens, c’est-à-dire de les symboliser. © Guy TONELLA 7 Tout ceci me porte à penser que le Soi tissait progressivement ses mailles, que de la continuité psychocorporelle se construisait, et que les différentes fonctions -énergétique, sensorielle, tonique, émotionnelle et représentative- commençaient à s’étayer mutuellement, créant des liaisons internes, ce qui constitue la définition même de l’intégration du Soi. Ceci est de nature à valider nos hypothèses selon lesquelles la sortie de l’organisation psychotique exige la (re)construction d’une continuité psychocorporelle, et que celle-ci implique au premier chef un travail sensori-tonico-affectivo-moteur et interactionnel. BIBLIOGRAPHIE Bower, T.G.R. : 1977, Le Développement Psychologique de la Première Enfance, Bruxelles, P. Mardage Bowlby, J. : 1969, Attachment and Loss : Vol I. 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