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10 % des hospitalisations, chez les personnes âgées de plus de 70 ans, sont imputées aux erreurs
dans la prise des médicaments2, soit un défaut d’observance.
La plupart des études démontrent qu’un bon niveau d’observance (80 %) est rarement atteint.
La non-observance est un problème de santé publique
Une des premières difficultés liées à l’évaluation de l’observance est sa quantification, sa mesure.
De nombreux travaux se sont intéressés uniquement à ce sujet : les méthodologies de mesures
varient beaucoup que ce soient la déclaration de prise de médicaments par le patient, le suivi
de l’achat de médicaments, le comptage des comprimés au domicile, ou le suivi électronique
des prises3… On pourra aussi mesurer le nombre de comprimés pris ou le nombre de jours où
le traitement est bien pris, et cela de façon prospective ou rétrospective. Ces méthodologies très
différentes mènent bien évidemment à des estimations hétérogènes de l’observance qui vont varier
selon la pathologie, l’âge du patient, son niveau socio-économique, la durée du traitement et bien
d’autres facteurs.
Par exemple, selon quatre études de 2006 à 2009, le niveau d’observance pour l’hypertension varie
entre 40 %4 et 72 %5 au bout d’un an. Selon une étude américaine de 2006, 54 % des patients sont
observant à 4 classes de médicaments : aspirine, béta-bloquant, IEC et statines au bout d’un 1 an6.
Pour les traitements antidiabétiques ou cardiovasculaires, il manque 30 % de jours de traitement et
seuls 59 % des patients atteignent le seuil de 80 % de jours de traitement sur 12 mois5.
D’une manière générale les études sur les traitements antihypertenseurs et les hyperlipidémies,
constatent que la diminution de l’observance se fait sur les 6 premiers mois pour se stabiliser
ensuite et que l’observance à deux traitements concomitants, définie par une couverture de 80 %
des prises ne dépasse pas 45 % à 3 mois pour chuter à 36 % à 12 mois4.
Les études, qui ont mesuré le niveau d’observance, ont aussi mesuré l’amélioration des signes
cliniques comme la tension, certaines ont même essayé de mesurer le bénéfice santé pour le
patient. Un objectif qui s’est révélé particulièrement complexe. Elles concluent très majoritairement
à un effet positif d’une bonne observance thérapeutique. Par exemple pour le diabète, une bonne
observance réduit de 25 % les hospitalisations4.
L’évaluation de l’observance est plus complexe qu’on ne l’imagine
L’essentiel aujourd’hui n’est plus de mesurer, toutes les études montrent que le niveau
d’observance thérapeutique est bas et donc préoccupant. L’amélioration du niveau
d’observance pourra bénéficier tant au patient qu’à la société dans son ensemble.
Il est essentiel de mieux comprendre les facteurs liés à une faible observance, sensibiliser
l’ensemble des acteurs et agir.