
La Revue de Gériatrie, Tome 27, N°4 
AVRIL
2002
280
LES MARQUEURS BIOCHIMIQUES DE L’IDM 
_
La n
é
crose 
m
yocardique  entraîne la libération  de
diverses protéines dans le sang. L’augmentation  des
taux sériques de ces marqueurs témoigne d’une lésion
du  myocarde, sans préjuger du mécanisme (nécrose
d’origine ischémique, myocardite ... ). 
L’élévation des
taux des marqueurs de la nécrose myocardique
est indispensable au diagnostic d’IDM.
La libération de ces marqueurs suit une cinétique parti
-
culière à chacun. Ces cinétiques doivent être connues
car l’intérêt diagnostique de ces marqueurs varie selon
le moment où le dosage est fait par rapport à la dou
-
leur ou la symptomatologie évocatrice d’IDM.
Les  dosages des transa
m
inases  glutamique-
o x a l o a c é
-
tiques (SGOT ou ASAT), des LDH et des isoenzymes
des LDH ne doivent plus être utilisés pour le diagnostic
de lésion myocardique.
Les principaux marqueurs biologiques de nécrose myo
-
cardique utilisés actuelle
m
ent  sont les  suivan ts :
C P K
-MB,  isofor
m
es des  CPK-MB, myoglobine  et tro-
ponines (T ou I).
CPK
-
MB
: Les taux de CPK
-
MB s’élèvent rapidement
après l’IDM (entre la première et la 6
e
heure) et revien
-
nent à la normale en 36 à 48 heures. Ils peuvent s’éle
-
ver en cas de traumatisme musculaire (1% environ des
CPK
-
MB sont situées dans les muscles). Le dosage des
CPK-
MB est intéressant pour le diagnostic précoce de
l’
I
DM  (notam
m
ent  si  on  effectue des dosages  répétés
toutes  les 3  heures) et surtout pour  le  diagnostic de
récidive d’infarctus.
Le dosage des isoformes CPK
-
MB1 et CPK
-
MB2
dont
l’élévation des taux est précoce (1 à 6 heures) et brève,
est moins intéressant car il est délicat et sa spécificité
médiocre (risques de faux positifs en cas d’infection uri
-
naire,  de cholécystite,  d
’
œ
dème pul
m
onaire,  d’insuffi-
sance cardiaque congestive et de crises comitiales). Le
dosage des CPK seules a moins d’intérêt chez les sujets
âgés, l’élévation des CPK pouvant se rencontrer en cas
de traumatisme et de chute.
Myoglobin e  : la myoglobine est contenue  dans  le
muscle  cardiaque et  dans le muscle squelettique. Son
élévation est précoce après le début de l’infarctus (1 à 6
heures) et brève, mais elle est peu spécifique, condui
-
sant à des faux positifs notamment en cas de trauma
-
tisme musculaire.
Les 
t
roponin es sont les 
m
eilleurs  marqueurs : elles
sont  sp
é
cifiques  des myocytes  et absentes du  séru
m
en l’absence de nécrose des cellules cardiaques. Leur
é
lévation  apparaît  vers  la 3
e
heure et  persiste 1 5
jours à 3 semaines. Leur dosage est donc intéressant
dans les  IDM  vus  tardive
m
ent, 
m
ais  sans intérêt  en
cas de suspicion  de  récidive  précoce  de  nécrose.  La
troponine T est moins sensible que  la troponine  I au
stade  p r éco ce  de  l’IDM.  L e  do sage  qu alitatif
( p o s i t i f
-négatif) des troponines est rapide et peut être
obtenu en une vingtaine de minutes. Le dosage de la
tr oponine, ou  mieux  2  dosages  effectués  l’un  en
urgence et l’autre à la quatrième heure
,
 a en outre un
in
t
érêt pronostique, les taux élevés étant corrélés à un
risque élevé de mortalité. Les dosages des troponines
sont donc  actuelle
m
ent  essentiels pour  le  diagnostic
de l
’
IDM.
L
e
s
 val
e
ur
s
 d
e
s
 
m
arqu
e
ur
s
 r
e
te
n
ue
s
pour porter le
diagnostic de nécrose 
m
yocardique dépendent  des taux
de référence des  différents  laboratoires : on  considère
comme significatives les valeurs supérieures au 99
e
p e r
-
centile des taux de référence de
s
 groupes témoins.
Ainsi, en urgence les dosages couplés des CPK
-
MB et
de la troponine T peuvent être proposés à l’admission,
entre la 6e
e
t la 9 eheure et entre  la  12
e
et  la  24
e
heure si  les pre
m
iers do
s
ages  sont  négatifs  et  qu’il
existe une forte suspicion d’IDM.
L
e
  bila
n
  biol
o
giqu
e
  d
o
it
 
être
 
co m
p
lét
é
par  une
créatininémie et une glycémie, une numération leuco
-
cytaire et globulaire et un bilan lipidique.
L’IMAGERIE 
____________________________________
La radiographie thoracique
a peu d’intérêt pour le
diagnostic d’IDM. Elle peut cependant préciser la taille
du c
œ
ur  et l’aspect  des  gros  vaisseaux  et  du  paren-
chyme pulmonaire (œdème pulmonaire latent). 
L’échocardiographie a plusieurs intérêts :
Au stade aigu :
• Éliminer ou confirmer le diagnostic d’IDM en mettant
en évidence des  zones  d’hypokinésie ou  d’akinésie.
Aider au  diagnostic  différentiel d’autres pathologies  à
l
’
origine de  douleurs thoraciques 
(
dissection  aortiqu
e
,
péricardite, valvulopathie  notam
m
ent  rétrécissement
aortique,  embolie pulmonaire
)
.  La  valeur  prédictive
positive
 
de l’échocardiographie  pour le  diagnostic
d’IDM aigü est proche de 50%.
Dans l’IDM constitué :
•  Analyser les zon
e
s hypo  ou akinétiques en  sachant
que  ces troubles  peuvent  avoir  différentes étiologies  :
infarctus ancien, ischémie myocardique aiguë, hiberna
-
Infar
c
tus du
 
myo
c
ard
e
 du suj
e
t â
g
é