télécharger le Dossier de Presse

publicité
plans rapprochés
D’après l’œuvre
de Jean Racine
AdAptAtion lauRent Bazin mise en scène
Avec
émilie Blon MetzingeR
AdélAïde Bon
dAmien HoussieR
Frédéric Jeannot
céline toutain
du 3 Au 14
JanVieR
à 21 H
relâche
dimAnche
&lundi
Assistante à
la mise en scène
Céline Clergé
scénographie
Bérengère Naulot
création des accessoires
Manon Choserot
costumes
Gwladys Duthil
lumière et vidéo
A l i c e Ve r s i e u x
son
Alicya Karsenti
Emilien Ghomi
photographie
Svend Andersen
Graphisme
Atelier etc.
Britannicus,
plans rapprochés
Britannicus, plans rapprochés d’après Jean Racine :
Du 3 au 14 janvier à 21 heures,
relâche les dimanches et lundi.
à La Loge
Durée : 1h40
Avec :
Emilie Blon Metzinger
Adélaïde Bon
Damien Houssier
Fréderic Jeannot
Céline Toutain
Adaptation et mise en scène : Laurent Bazin
Assistante à la mise en scène : Céline Clergé
Scénographie : Bérengère Naulot
Création des accessoires : Manon Choserot
Costumes : Gwladys Duthil
Lumière et vidéo : Alice Versieux
Son : Alicya Karsenty, Emilien Ghomi
Photographie : Svend Andersen
Graphisme : Atelier Etc.
En quelques mots :
Britannicus, plans rapprochés raconte l’accession au
pouvoir de Néron. Elle nous montre un jeune homme
voyeur, écartelé entre ses désirs d’émancipation et la
soumission à sa mère. Une relecture contemporaine qui
s’attache à donner à l’intrigue toute sa transparence, et
nous questionne sur l’obsession des images.
Contact presse :
Nadia Ahmane
[email protected]
01 40 09 70 40
Présentation
du projet
Britannicus raconte l’accession au pouvoir de Néron.
C’est ce dernier, malgré le titre donné par Racine qui est
au centre de la pièce. Le jeune empereur, jusqu’ici d’une
vertu exemplaire, s’éprend de Junie, la promise de son
rival Britannicus, et la fait enlever au plein cœur de la nuit.
Par cet acte, Néron cherche à s’affranchir de l’emprise de
sa mère, Agrippine, qui protégeait la jeune fille, et révèle
pour la première fois son versant obscur. Déchiré entre ses
devoirs d’empereur et ses désirs d’émancipation, Néron
va devoir choisir en une journée l’empereur qu’il sera.
Britannicus, c’est le combat éprouvant que se livrent en
quelques heures toutes les instances qui hantent Néron
pour présider à sa destinée.
Je me représente le Néron de Racine comme un voyeur
sublime. Un être pour qui voir c’est avoir. Ce qu’il désire en
Junie, c’est bien plus son image que son être. Il jouit de la
mettre en scène comme un fantasme et convoite moins
son amour que le spectacle de ses larmes.
Dans ce travail, j’ai voulu suivre la thématique du regard
et de ses pulsions. J’ai souhaité mettre en résonnance le
classique de Racine et une société au regard toujours plus avide, où l’indiscrétion des images tient lieu d’érotisme
généralisé.
J’ai aussi voulu raconter l’attachement brûlant de cette mère pour son fils, cet amour quasi incestueux qui préfère la
destruction de l’autre à son émancipation. J’avais l’envie d’explorer le spectre des sentiments que suscite cet amour
maternel dévorant, du sourire amusé à l’effroi tragique.
Pour mettre en lumière ces deux directions dramaturgiques, j’ai cherché tout d’abord à travailler sur la lisibilité de
l’intrigue et des situations. Au-delà de la fascination du vers, j’ai tenté de retrouver le plaisir de comprendre les rouages
de l’histoire, et de la voir insensiblement se nouer. Nous avons souvent une vision fragmentaire de Racine, constituée
de moments-monuments (les aveux de Phèdre, la tirade de Théramène). Dans ce spectacle, nous avons fait en sorte que
les parties n’éclipsent pas la subtile organisation du tout.
Enfin j’ai cherché à m’appuyer sur l’espace proposé par Racine, dont la disposition est décisive pour l’intensité des
situations. J’ai accentué la partition entre espace privé et espace public, Chambre et Anti-chambre, pour donner tout
son poids au seuil physique et symbolique qui mène de l’un à l’autre.
Ce Néron voyeur, et cette adaptation qui trace un chemin dans le texte intégral, valent au spectacle ce titre aux
acceptions multiples : Britannicus, plans rapprochés.
Laurent Bazin
DRAMATURGIE
Néron, un voyeur magnifique
Au départ de ce projet, il y a une scène de voyeurisme
troublante qui m’a fasciné. Néron, caché derrière un rideau
observe sa victime Junie : il a ordonné à la jeune fille de
chasser sans ménagement son amant Britannicus, en lui
faisant croire qu’elle ne l’aime plus. Si Junie n’est pas assez
convaincante, Britannicus sera exécuté. La jeune femme
obtempère avec courage, tandis que Néron, témoin caché
du désarroi de Britannicus, jubile. En voyant cette scène,
on sent que ce que Néron désire, c’est moins de conquérir
Junie, que de jouir de ce spectacle. Il préfère l’onanisme
qu’autorise une telle image au fade plaisir d’aimer. Néron
regarde Junie regarder Britannicus, sous le regard du
spectateur. Dans cette disposition, il y a une mise en scène
du plaisir de voir qui n’est pas sans rappeler Les Ménines de
Velasquez.
Ce qui excite Néron en Junie, c’est son refus de se donner
à voir. Alors que toute la cour rêve d’apparaître sur les
écrans de l’empereur pour avoir son quart d’heure de
gloire, cachée loin des caméras de Néron, Junie refuse
obstinément d’apparaître. En représailles, Néron l’exhibe
au grand jour. Il lui vole son image, qu’il souille, et ce vol a
la brutalité d’un viol.
Néron, le collectionneur d’images indiscrètes, ne supporte
pas que quelqu’un se refuse à son regard. Ceux qui résistent
à l’injonction d’apparaître sont les plus désirables et les
plus craints. Le parallèle avec notre société de l’image est
troublant. Aujourd’hui, les réseaux sociaux font circuler à
l’infini des images de chacun et il est de mauvais goût de
refuser d’être photographié. On en oublierait presque que
l’objectif d’un appareil ou d’une caméra peuvent être des
armes d’une violence inouïe.
Une mère et son fils : entre accents bouffons
et désirs de destruction Les enfants les plus obéissants ne font pas toujours les
adultes les plus dociles. Ils n’hésitent à faire payer au
monde les remontrances et les leçons de vertu qu’on leur a
imposées dans leur jeune âge. Néron est de ceux-là. Quand
commence l’intrigue, il a tout d’un empereur exemplaire.
Mais la générosité du jeune Néron procède moins d’une
conviction profonde que d’une obéissance servile, celle
d’un animal dressé à la bonté.
Dans cette perspective, les crimes du jeune empereur
sont moins les caprices d’un despote insouciant que les
premiers actes d’une affirmation de soi. Néron ne veut pas
tant faire le mal que tracer un chemin qui soit le sien et
affirmer son identité à l’ombre de ses éducateurs. Le plus
impitoyable ennemi de Néron n’est pas Britannicus, mais
l’amour de sa mère. Dans Britannicus, plans rapprochés,
Agrippine n’est pas une veuve noire impitoyable, c’est
une femme enjouée, qui déborde de rondeurs et d’amour
maternel. Si elle étouffe son fils, c’est à force d’amour, et
non d’ordres cinglants. Presque malgré elle, elle entretient
Néron dans une perpétuelle enfance. Sous couvert de
l’aider dans ses fonctions, elle cultive sa dépendance.
Agrippine est sans cesse prise entre le souhait de voir son
enfant croître, et le désir déchirant de faire éternellement
corps avec lui. Et l’on pressent que, si Néron lui refuse
cette union fusionnelle et quasi incestueuse, la violence
de son amour pourrait la conduire au crime. Britannicus,
plans rapprochés est le portrait de cette mère amoureuse
et de l’ascendant singulier qu’elle exerce sur son fils. C’est
l’histoire d’une relation qui serait presque comique, si elle
ne conduisait à la destruction.
éléments
DE MISE EN SCÈNE
DE LA DYNAMIQUE DE L INTRIGUE A LA SUSPENSION DES IMAGES
Avant d’aborder l’alexandrin nous avons cherché à nous approprier pleinement l’intrigue et les situations. Nous voulions
garder transparentes et vibrantes les interactions et les articulations de Britannicus. Nous avons donc décomposé la
pièce en sous-situations, enjeux par enjeux. Il s’agissait d’écarter les écueils du poétisme, et de la seule fascination du
verbe, pour mettre l’échange et la friction des énergies au cœur du travail.
Au cours des répétitions, nous avons improvisé, réinventé la pièce scène après scène. Les comédiens ont travaillé
inlassablement une paraphrase créative de la pièce, jusqu’à s’incorporer tous les enjeux de l’intrigue. Fort de ce parcours,
chaque corps sur le plateau sait ce qu’il raconte, ce qu’il incarne, et peut le réinventer avec la plus grande conviction
chaque soir.
Cette maîtrise de l’intrigue ne passe pas seulement par une compréhension intellectuelle des enjeux, mais aussi par une
compréhension physique des énergies requises. Le trajet qui nous est proposé dans Britannicus est autant un trajet de
parole qu’un voyage à travers divers états, diverses densités vitales.
Les comédiens ont travaillé sur ces différentes façons d’être au monde des personnages. La comédienne qui incarne
à la fois Burrhus et Narcisse, les deux conseillers de l’empereur, nous offre à voir, à travers ses propositions physiques,
deux visions du monde : d’un côté un univers stable, dominé par le droit, le passé, la vertu. De l’autre un univers mobile,
conduit par le désir, l’affirmation de soi, et le pouvoir. Par ses variations de jeu elle rend sensible le mouvement de
balancier qui anime l’intrigue de manière incessante.
Si nous défendons avec vigueur cette dynamique racinienne, nous avons voulu aussi faire droit à certains moments de
sidération qui suspendent le cours fiévreux de l’intrigue. Dans ces passages clefs domine un traitement visuel et sensoriel.
On dit parfois que les tragédies classiques n’ont pas besoin d’images, puisque les mots y sont assez évocateurs. Pourtant,
à certains instants choisis, nous avons voulu relever le défi d’un spectacle dont la force passe autant par l’impression
du regard que par la jubilation de l’écoute. Quelques événements décrits hors-champ, comme la mort de Britannicus
ou la fuite de Junie, inspirent des visions très fortes, que nous avons voulu transposer dans un langage plastique aussi
hypnotique que possible. Entre la précipitation et la suspension du temps, entre l’accélération et le ralentissement
sensible, Britannicus, plans rapprochés joue de ces variations de vitesses qui sont autant de façon d’atteindre différents
étages de la conscience du spectateur.
éléments
DE MISE EN SCÈNE
Penser l’espace : les mystères de la topographie Racinienne.
Tout au long de la pièce, Racine enrichit ses situations grâce à une organisation subtile de l’espace. La scène du piège de
Néron tire ainsi sa force d’une disposition perverse du visible et de l’invisible. De même la première scène, où Agrippine
attend à la porte de l’empereur, tire une part de son intérêt de l’attraction qu’exerce sur elle la chambre de son fils, cet
hors-champs du pouvoir qui lui est interdit d’accès.
L’action de Britannicus se déroule dans l’antichambre de Néron. Ici, chacun attend inlassablement que l’empereur
apparaisse, chacun voudrait qu’il tende l’oreille aux plaintes et aux suppliques. C’est l’espace social, celui des intrigues
et des faux-semblants.
Derrière l’antichambre, séparée par une lourde porte, il y a la chambre de l’empereur : cet espace est le lieu de l’intimité
de Néron. C’est là que sa vraie nature et ses désirs les plus puissants se cachent et trouvent à s’exprimer. Toutes les
images que Néron a volées, toutes les vies qu’il espionne sont compilées dans cet espace obscur parsemé d’écrans de
contrôle, chambre secrète d’un Barbe Bleue voyeur.
Si l’espace de l’antichambre donne l’illusion que l’ordre des choses est encore sauf, l’espace de la chambre nous renvoie
dans un univers de désirs violents. Dans l’antichambre, le Néron vertueux des jeunes années donne le change, dans la
chambre le tyran à venir commence à se révéler.
Nous avons cherché à restituer dans notre travail ces différences intensités spatiales. Notre principal élément
scénographique, ce sont deux lourdes portes munies de hublots, qui suggèrent métonymiquement la présence du
maître des lieux, et barrent l’accès à sa chambre. Par des variations lumineuses, elles sont rendues vivantes, et rendent
compte aussi bien du passage des heures que de perturbations souterraines qui traversent les protagonistes.
Sur le côté, un couloir mal éclairé est le seul lien qui relie tous les personnages à la possibilité d’une issue.
EXTRAITS
Néron
Immobile, saisi d’un long étonnement,
je l’ai laissée passer dans son appartement.
J’ai passé dans le mien. C’est là que solitaire,
De son image en vain, j’ai voulu me distraire.
Trop présente à mes yeux je croyais lui parler,
J’aimais jusqu’à ses pleurs que je faisais couler.
Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce ;
J’employais les soupirs, et même la menace.
Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,
Mes yeux, sans se fermer, ont attendu le jour.
Mais je m’en fais peut-être une trop belle image,
Elle m’est apparue avec trop d’avantage :
Narcisse, qu’en dis-tu ?
Acte II, scène 2
Néron
Caché près de ces lieux, je vous verrai Madame.
Renfermez votre amour dans le fond de votre âme.
Vous n’aurez point pour moi de langages secrets :
J’entendrai des regards que vous croirez muets,
Et sa perte sera l’infaillible salaire
D’un geste ou d’un soupir échappé pour lui plaire.
Acte II, scène 3
Albine
Dans quel emportement la douleur vous engage,
Madame ! L’empereur puisse−t−il l’ignorer !
Agrippine
Ah ! lui−même à mes yeux puisse−t−il se montrer !
Albine
Madame, au nom des dieux, cachez votre colère.
Quoi ? pour les intérêts de la soeur ou du frère,
Faut−il sacrifier le repos de vos jours ?
Contraindrez−vous César jusque dans ses amours ?
Agrippine
Quoi ? tu ne vois donc pas jusqu’où l’on me ravale,
Albine ? C’est à moi qu’on donne une rivale.
Bientôt, si je ne romps ce funeste lien,
Ma place est occupée et je ne suis plus rien.
Jusqu’ici d’un vain titre Octavie honorée,
Inutile à la cour, en était ignorée.
Les grâces, les honneurs, par moi seule versés,
M’attiraient des mortels les voeux intéressés.
Une autre de César a surpris la tendresse : Elle aura le
pouvoir d’épouse et de maîtresse,
Le fruit de tant de soins, la pompe des Césars,
Tout deviendra le prix d’un seul de ses regards.
Que dis−je ? l’on m’évite, et déjà délaissée...
Ah ! je ne puis, Albine, en souffrir la pensée.
Acte III, scène 4 EXTRAITS
Britannicus
J’ai vu sur ma ruine élever l’injustice ;
De mes persécuteurs j’ai vu le ciel complice ;
Tant d’horreurs n’avaient point épuisé son courroux,
Madame ; il me restait d’être oublié de vous.
Junie
Dans un temps plus heureux ma juste impatience
Vous ferait repentir de votre défiance.
Mais Néron vous menace : en ce pressant danger,
Seigneur, j’ai d’autres soins que de vous affliger.
Allez, rassurez−vous et cessez de vous plaindre :
Néron nous écoutait, et m’ordonnait de feindre.
Britannicus
Quoi ? le cruel...
Junie
Témoin de tout notre entretien,
D’un visage sévère examinait le mien,
Prêt à faire sur vous éclater la vengeance
D’un geste confident de notre intelligence.
Britannicus
Néron nous écoutait, Madame ! mais, hélas !
Vos yeux auraient pu feindre et ne m’abuser pas ;
Ils pouvaient me nommer l’auteur de cet outrage.
L’amour est−il muet, ou n’a−t−il qu’un langage ?
De quel trouble un regard pouvait me préserver !
Il fallait...
Junie
Il fallait me taire et vous sauver.
Combien de fois, hélas ! puisqu’il faut vous le dire,
Mon coeur de son désordre allait−il vous instruire ?
De combien de soupirs interrompant le cours
Ai−je évité vos yeux que je cherchais toujours ?
Quel tourment de se taire en voyant ce qu’on aime,
De l’entendre gémir, de l’affliger soi−même,
Lorsque par un regard on peut le consoler !
Mais quels pleurs ce regard aurait−il fait couler !
Ah ! dans ce souvenir, inquiète, troublée,
Je ne me sentais pas assez dissimulée.
De mon front effrayé je craignais la pâleur,
Je trouvais mes regards trop pleins de ma douleur.
Sans cesse il me semblait que Néron en colère
Me venait reprocher trop de soin de vous plaire,
Je craignais mon amour vainement renfermé,
Enfin, j’aurais voulu n’avoir jamais aimé.
Hélas ! pour son bonheur, Seigneur, et pour le nôtre,
Il n’est que trop instruit de mon coeur et du vôtre !
Allez, encore un coup, cachez−vous à ses yeux :
Mon coeur plus à loisir vous éclaircira mieux.
De mille autres secrets j’aurais compte à vous rendre.
Britannicus
Ah ! n’en voilà que trop. C’est trop me faire entendre,
Madame, mon bonheur, mon crime, vos bontés.
Et savez−vous pour moi tout ce que vous quittez ?
Acte III, scène VII
REVUE DE PRESSE
Quand Néron a le mal de mère /
l’Humanité,
publié le 9 Mai 2011 - Marie-José Sirach
Critique de Britannicus, plans
rapprochés / Evene.fr
publié le 28 avril 2011 - Etienne Sorin
Adapté de la tragédie racinienne, Britannicus, plans
rapprochés revisite sans complexe le classique en y
apportant du sang neuf. Et l’alexandrin résonne encore...
Au-delà de la contrainte des trois unités propres à la
tragédie s’ajoute, ici, celle de l’étroitesse du plateau. Dans
l’espace restreint de la Loge Théâtre la mise en scène de
Laurent Bazin a fait de cette difficulté un atout. Assumant
des ellipses spatio-temporelles, elle s’en tient aux relations
ambiguës de l’empereur Néron avec Agrippine, sa mère,
qui le fit couronner à force d’intrigues, Britannicus,
l’autre fils, tenant un rôle secondaire quand bien même
la tragédie porte son nom. Cette variation proposée
s’avère intéressante à plus d’un titre. La scénographie
dépouillée est entièrement centrée sur des face-à-face,
des échanges brefs, comme écourtés, qui ne nuisent en
rien à la dramaturgie, au mystère et au dénouement
qui se dessinent, ne permettant aucun retournement
possible. Les rares changements de décor sont suggérés
par de subtils éclairages qui se ressentent comme autant
d’indications pour le spectateur. Si, à l’avant-scène, se
déroulent complots et intrigues, c’est dans la pièce du fond
– séparée d’une porte qui semble veiller sur le mystère, la
chambre de Néron –, qu’éclate au fur et à mesure sa folie.
Le mur d’images à l’effigie de Junie qui tapisse sa chambre
témoigne de l’amour soudain et dément de celui-ci à
l’égard de celle qui était promise à son frère Britannicus.
L’utilisation d’amplificateurs de voix savamment distillés
ponctue le basculement dans la démence de Néron.
Quant au jeu des acteurs, il est inégal. Agrippine et Néron
(Céline Toutain et Damien Houssier) font résonner les
alexandrins : murmurés, psalmodiés chez la mère, ils sont
tremblants, fougueux, impétueux chez Néron, cinglants
et soumis au gré de son humeur. Émilie Blon Metzinger
(tour à tour Burrhus et Narcisse) porte beau les deux
rôles, se métamorphosant en un tour de main. On est plus
réservé quant à la présence et au phrasé des deux autres
acteurs qui jouent Britannicus et Junie (Frédéric Jeannot
et Adélaïde Bon). Mais le plaisir de découvrir une approche
singulière de la pièce l’emporte haut la main.
« Racine, c’est Racine. » La tautologie moquée par Roland
Barthes dans son fameux essai (‘Sur Racine’) dit bien la
dimension imposante et intimidante du dramaturge
classique. Aussi bien pour les artistes que pour le public.
Pourtant, à voir la façon dont le metteur en scène Laurent
Bazin et sa jeune équipe s’emparent de ‘Britannicus’, ces
complexes n’ont pas lieu d’être.
Laurent Bazin a un point de vue, clairement énoncé et
revendiqué. Son Néron est « un être pour qui voir, c’est
avoir. Ce qu’il désire en Junie, c’est bien plus son image que
son être. Il jouit de la mettre en scène comme un fantasme
et convoite moins son amour que le spectacle des larmes.»
D’où son adaptation, centrée sur la relation entre Néron et
Junie, et ce titre, ‘Britannicus, plans rapprochés’.
De fait, Junie apparaît d’abord sur un puzzle photo, corps
fragmenté et adoré par le jeune empereur fétichiste. Le
parti pris est pertinent mais la pièce dépasse heureusement
la note d’intention de son metteur en scène. Et la vérité
du plateau fait d’une certaine manière éclater ce cadre
théorique.
Les comédiens, tous excellents, donnent la chair et l’âme
nécessaires pour faire entendre la tragédie intime de
Racine. Le Néron interprété par Damien Houssier est bien
plus qu’un simple cameraman amateur au voyeurisme
morbide. Son tyran est émouvant parce qu’il est à la fois
amoureux, jaloux, machiavélique, grotesque même. Lui
et ses partenaires (Emilie Blon Metzinger, Adélaïde Bon,
Fréderic Jeannot, Céline Toutain) prouvent que l’on peut
jouer Racine de façon moderne sans pour autant verser
dans la démagogie. Et donnent aux plus beaux alexandrins
de la langue française une fraîcheur insoupçonnée.
REVUE DE PRESSE
Critique de Britannicus, plans rapprochés par Paris.fr
Cette version ramassée de la célèbre tragédie de Racine relate l’accession au pouvoir de Néron et le chemin vers la
cruauté, l’abandon à la perversité de ce jeune empereur que le metteur en scène Laurent Bazin perçoit comme un
« voyeur sublime. Un être pour qui voir c’est avoir ». De ce grand classique, Laurent Bazin tire une lecture profondément
contemporaine où l’image, rémanente ou fulgurante, à l’omniprésence indiscrète, est au coeur de rapports et de jeux
de pouvoir intemporels.
Pour ce Néron, tyran en devenir balloté par les jeux d’un pouvoir qui le dépasse et gangrène sa raison, la source et
l’intérêt du pouvoir réside donc dans l’image, sa possession, sa manipulation. Entre ses mains, caméra et appareil photo,
symboles de notre modernité infestée d’images, sont les instruments de la tyrannie. L’utilisation de cette technologie
moderne, vecteur de la contemporanéité du texte de Racine, innerve la mise en scène et, combinée a un jeu habile avec
la règle de l’unité de lieu, créée une intéressante mise en abîme théâtrale qui aspire le spectateur dans le tourbillon de
la folie naissante de Néron.
L’antichambre où l’action se déroule ouvre aussi sur un autre espace, protégé par une porte au rouge inquiétant : la
chambre du despote. Cette porte, seuil du théâtre des pensées de Néron où se mêlent attrait du pouvoir, responsabilité
qui y incombe et volonté d’émancipation face à une figure maternelle qui s’enivre de son désir d’omnipotence, est
aussi l’espace scénique où Laurent Bazin projette les scènes ou l’Empereur ouvre la boîte de Pandore de son coeur et
s’abandonne un peu plus à ses vices. Un bémol toutefois : dans cette réflexion sur le pouvoir de l’image, l’utilisation de
certains symboles (la couronne rappelant furieusement un bonnet d’âne ou encore les masques de cochon, allégorie
d’une humanité pervertie) créée une emphase inutile.
Mais qu’à cela ne tienne, les comédiens, habités, s’emparent des alexandrins du texte et donnent corps à l’éclatante
immanence des thèmes abordés par Racine : pouvoir corrupteur, émancipation filiale, jalousie…
C’est donc un spectacle profond aux résonnances d’une étonnante modernité que nous donne à voir Laurent Bazin
dans le cadre de sa résidence à la Loge, qui tient sa promesse : être une salle avec une programmation de qualité dédiée
à la jeune création à Paris.
REVUE DE PRESSE
Critique de Britannicus, plans rapprochés / Not for tourists
Publié le 12 mai 2011 - LAURE DASINIèRE
Est‐ce une forme de dyslexie ou un amour des mots, j’ai un mal fou à suivre les pièces de théâtre lorsqu’elles sont écrites
en vers. En général, la rime gangrène mes facultés de compréhension. Un handicap qui me fait d’autant plus apprécier
les adaptations de classiques réussies. Une réussite qui commence par ma capacité à saisir l’action et non juste à écouter
la petite musique des mots.
Le Britannicus, mis en scène par Laurent Bazin actuellement à l’affiche de La Loge est de ces pièces qui, ne faisant
aucune concession sur le texte original, trouvent suffisamment d’échos dans le contemporain (tant dans ses manières
de dire que dans ses manières de faire) pour se mettre à la portée du spectateur contemporain – sans faire du « Racine
pour les nuls ».
« Britannicus », c’est des jeux de pouvoirs une histoire d’amour, de rivalités entre frères, de soumission à l’autorité
maternelle. C’est Néron qui accède au pouvoir, qui est soudainement animé par une passion teintée de sadisme pour
Junie, la fiancée de son frère, Britannicus. C’est Agrippine, maîtresse‐femme, déchirée par la rivalité entre ses fils. C’est
Britannicus torturé, à qui on essaie d’enlever la femme qu’il aime. Tous les éléments du drame classique sont réunis.
Reste à savoir les mettre en scène pour captiver un public d’aujourd’hui, tout en réussissant à s’adapter aux conditions
d’une petite salle comme La Loge. C’est le pari que prend et que réussit la compagnie Mesden avec beaucoup de tact.
Malgré le nom de la pièce, Néron est le personnage autour duquel se noue le drame. Il est la figure qui incarne les
paradoxes : respect des obligations liées à son rang et à son statut d’empereur (incarné par Burrhus) ou émancipation
(incarnée par Narcisse) ? Raison ou pulsion ? Laurent Bazin en fait une figure un rien schizophrène, une sorte d’enfant
gâté mal dégrossi et un voyeur qui aime autant l’objet de son amour que le fait de le voir souffrir. Sa caméra en main, il
espionne Junie, capte chaque image de son être.
Sans nul doute, une des forces de la pièce est de parvenir à distiller une sensualité brute presque violente. Le cabinet
dans lequel Néron collectionne les clichés en gros plan de Junie en est l’illustration la plus criante, mais le jeu des
acteurs n’en est pas étranger. Ils exécutent la partition classique avec une passion plus ou moins retenue où les corps
et les soupirs disent autant que les mots. Le dispositif scénique qui fait la part belle aux jeux de lumières, aux ombres et
au travail sur les sonorités contribue également à renforcer les impressions de fougue et de tension qui traversent ainsi
la pièce.
Les comédiens excellent à faire vivre un texte ardu en lui insufflant une bonne dose d’humanité et de modernité à
l’encontre des déclamations pseudo‐respectueuses souvent vues lors d’adaptation de pièces classiques.
À la fois exigeant et abordable, ce Britannicus est une belle réussite !
REVUE DE PRESSE
Critique de Britannicus, plans
rapprochés / Un Soir Ou Un Autre
Publié le lundi 2 mai 2011 - Guy Degeorges
Voir, Jouir.
Au commencement les gestes et voix flottent, obscurs,
rêvés… A rappeler les belles images des Murènes - la pièce
précédente de la compagnie. Mais vite une autre direction
est prise: primauté au texte de Racine, implacable et
linéaire, qui structure le récit sans répit. Autour de cette
ligne de force, les images se fragmentent. Elles nous
piègent au coeur du sujet: l’obsession du pouvoir, au point
où la vérité se dissout et où s’assèche l’humanité. Les vers
s’écoulent clairs et nets mais le rêve du pouvoir désincarné
devient aussi onirique qu’en cauchemar.
La première des réussites est ici de conjuguer intelligence
et intelligibilité : ce Britannicus abrégé en quelques plans
rapprochés, concentré en 1h30 et 5 acteurs, se laisse saisir
sans difficultés, et dans ses implications contemporaines.
Le pouvoir jouit ici de voir, non de toucher. Néron
exsangue manipule à distance ses pantins prisonniers de
l’oeil de la camera, agités et impuissants : Junie, charnelle
et frémissante, Britannicus : physique, impétueux….
Les jeux et voix sont matures et bien ajustés. Dans cet
espace concentré, les corps de ceux qui prétendent vivre
libres ne peuvent échapper pas aux regards de ce nouveau
docteur Mabuse. Ils n’échappent non plus à l’avidité de nos
yeux, autant en chaleur et proximité que les vers de Racine
s’élèvent vers l’esprit avec distance et hauteur. Le souverain
entend tout et dit de moins en moins, la possession
maladive tenant lieu de passion, l’homme n’est rien et sa
puissance ne se nourrit que de rester mystérieuse. Toute
ressemblance avec le règne de souverains pas si lointains
et informés de tous les secrets ne serait que le fruit de
mon imagination. Dans l’ombre du palais se glissent les
conseillers et visiteurs du soir, qui tissent des intrigues
à tiroirs, au fil d’alexandrins qui scandent l’histoire sans
espoir de retour.
Présentation
de la compagnie
La compagnie Mesden a été fondée par Agnès Courtay et Laurent Bazin, épaulés par Chiara Collet. Elle rassemble
une équipe artistique constituée depuis plusieurs années. Au fil des projets, des complicités se sont affirmées, dont
certaines sont à l’œuvre dans Britannicus : Bérangère Naulot à la scénographie, Alicya Karsenty à la création sonore,
Manon Choserot à la conception des accessoires, l’Atelier Etc. et Svend Andersen pour le travail visuel.
En s’appuyant sur ces compétences, la compagnie explore les multiples types d’interactions entre la parole et l’image
pour développer les possibilités narratives du théâtre. Elle est soucieuse de proposer des expériences visuelles et sonores
singulières et soignées. Elle aime hybrider les styles comme les sujets, dont certains pourraient sembler à première vue
hétérogènes au théâtre (comic books, chirurgie esthétique, …). L’enjeu est bien de questionner la tradition du théâtre
et de produire des télescopages sensibles qui agitent la pensée.
Principales créations :
2007 : création de Fol ou le Siècle D’Ombres écrit et mis en scène par Laurent Bazin à la MC93 (la compagnie se nomme
alors compagnie de l’Après Jour).
2008 : création de Surtout la Nuit (Maquette) à la MC93.
2009-2010 : création de Dysmopolis écrit et mis en scène par Laurent Bazin à la Loge.
2010 : création de L’Insomnie des Murènes (ballet visuel et sensoriel) mis en scène par Laurent Bazin à la Loge.
2011 : création de Britannicus, plans rapprochés, d’après Racine à la Loge.
L’ équipe
Emilie Blon Metzinger : Burrhus, Narcisse
Emilie Blon Metzinger est comédienne. Elle se forme à l’ENSATT (promotion 64) dans les classes de Christian Schiaretti,
Philippe Delaigue, Jerzy Klesik, Vladimir Granov et Andreï Rogozin. Elle joue notamment sous la direction de Christophe
Perton dans Hilda de Marie N’Diaye, Christian Schiaretti dans Elegie V de Verlaine, Laurent Ziveri dans Médée de Jean
Anouilh et les Veilles de Marie Dilasser. A l’écran, elle joue dans Fragile(s) de Martin Valente. Elle tourne également dans
plusieurs courts-métrages sous la direction de David Dang, Carmin Rodolphe Viémont, Un éclat, Christophe Perton,
The man I love. Depuis 2008, elle prête sa voix aux ondes de FIP et on peut l’entendre dans « Titeuf le film » de Zep.
Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden.
Adélaïde Bon : Junie
Adelaïde Bon est comédienne. Après une hypokhâgne et une licence de Lettres Modernes, elle entre à l’ESAD (Ecole
Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris) dirigée par Yves Pignot puis par Jean-Claude Cotillard. Elle y travaille
notamment avec Sophie Loucachevsky, Hermine Karageuz, Christophe Patty, Pierre Cassignard, et Anne Marie Lazarini.
Elle participe par la suite à différents stages : ceux d’Anne Zenour du Teatro della Piogga (à Sienne), de Pascal Luneau, de
Patrick Pineau, ou de Delphine Eliet (avec laquelle elle suit pendant trois ans un training à l’Ecole du Jeu).
Au théâtre, avec la compagnie InfraKtus, elle joue entre 2004 et 2010 des textes de Copi, Schwab, Feydeau… et participe
au spectacle Accent Circonflexe. Elle joue également sous la direction de Sébastien Miro dans Tristan Fantillage, (texte
écrit par le metteur en scène), qui lui permet de sillonner la France pendant 3 ans dans la peau d’un garçon de 10
ans. Parallèlement, au sein de la compagnie Les Livreurs elle lit toutes sortes de textes littéraires dans toutes sortes
d’endroits, et transmet le goût de lire à des jeunes en difficultés scolaires. Au cinéma, elle a tourné dans une quinzaine
de téléfilms avec des réalisateurs tels que Jean Daniel Verhaegae, Denys Granier-Deferre, Bruno Garcia, Arnaud Selignac,
Stephane Kurc ou Luc Goldenberg.
Elle intègre la Cie De(s)amorce(s) en 2009 et joue notamment dans Avez-vous eu le temps de vous organiser depuis la
dernière fois qu’on vous a vus ? ( création à la Maison de l’Arbre, repris au Festival Impatiences à l’Odéon).
En 2011 elle joue dans Sans corps ni Tête, création collective, mise en scène par Julien Seder ( Gare au théâtre).
Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden.
Frédéric Jeannot : Britannicus, Albine
Frédéric Jeannot est comédien. Il se forme à l’école Acting International, dirigée par Robert Cordier. Il débute au théâtre
dans Les plaisirs scélérats de la vieillesse de Michel Philipp, mise en scène de Nicolas Bataille. Depuis, il joue différents
rôles notamment dans Lucrèce Borgia de Victor Hugo, mise en scène de Fabrice Merlo ; Kidnappée ! de Jean Renaut,
mise en scène de Nicolas Bataille ; La vie privée d’Adam et Eve de Mark Twain, spectacles mis en scène par Sally Micaleff
; Les bas-fonds de Maxime Gorki, mise en scène de Lucile Coccito et La Mégère apprivoisée de William Shakespeare,
mise en scène de Séverine Vincent. Il travaille également sous la direction de Pierre Azéma qui lui confie les deux rôles
principaux dans Une goutte de schnaps de Ida Gordon et D’Artagnan ! de Pierre Azéma et Julie Davaine. En parallèle,
il est membre de la compagnie de théâtre de rue, L’Escadrille, de Théâtre forum et du Théâtre du Chaos, compagnies
pour lesquelles il fait de nombreuses tournées. Dernièrement, on a pu le voir dans Le Laboratorium, mise en scène
d’Angélique Friant, dans Mon cœur caresse un espoir, mise en scène de Valérie Antonijevich, ainsi que dans Les précieuses
ridicules, mise en scène de Sylvain Ledda. Après Surtout la nuit, Britannicus, Plans Rapprochés est son deuxième projet
mené avec la compagnie Mesden.
L’ équipe
Damien Houssier : Néron
Damien Houssier est comédien. Formé à l’école Charles Dullin et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique,
il travaille notamment avec Amélie Lepeytre (Lou, les yeux fermés, de A. Lepeytre) en Avignon puis à Paris, Anouch Paré
(Le Suicidé de N. Erdman) au Théâtre de l’Athénée, Adama Diop (Le Masque Boiteux de K. Kwahulé) au Lavoir Moderne,
Diane Scott (Nietzsche triptyque de D. Scott) au 104, à La Fonderie et à Anis Gras, Gilberte Tsaï (Vassa 1910 de M. Gorki)
au CDN de Montreuil, Maxime Kerzanet (La Coupe et les Lèvres de A. de Musset) au Théâtre 13, Thomas Bouvet (La Cruche
Cassée de H. von Kleist) au Théâtre 13 et au théâtre de l’Odéon, Patrick Zuzalla (Philoctète & Ravachol de C. Demangeot)
à la Maison de la Poésie et au CDN de Besançon, Marcel Bozonnet (Les Remplaçantes de Dimitri Dimitriadis) aux Ateliers
Berthier (lecture), Bernard Sobel (Cymbeline de W. Shakespeare) à la MC93, Michel Valmer (Le Neveu de Rameau de D.
Diderot et Le Programme de Marcel Zang) à la salle Vasse (lecture), et Sandrine Anglade (L’Oiseau Vert de C. Gozzi) au
CDN de Dijon puis en tournée.
Il met également en scène au Conservatoire Haute Surveillance de Jean Genet. Il crée en 2008 avec Maxime Kerzanet
la compagnie 36 Eleusis au sein de laquelle il met en scène L’Assassinat de J.F.Kennedy raconté à Aristote Onassis par
Jacqueline Kennedy de Serge Valletti au festival de Villeréal, Paroles Vitez, à partir de textes d’Antoine Vitez à la Maison de
la Poésie et Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère…, de Michel Foucault, au théâtre de La Loge.
Il collabore également à la mise en scène de Hamlet de Jules Laforgue mis en scène par Maxime Kerzanet et mettra en
scène Pylade de Pier Paolo Pasolini en juillet 2011.
Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec la compagnie Mesden.
Céline Toutain : Agrippine
Céline Toutain est comédienne. Après une licence de russe aux Langues Orientales, elle suit les cours Florent où elle
rencontre Sophie Lagier qui la met en scène dans une adaptation de Madame Edwarda de Georges Bataille.
Elle intègre la Classe Libre des cours Florent et travaille avec Michel Fau et Jean-Michel Rabeux. Sa rencontre avec
Marianne Serra l’amène à jouer dans Roméo et Juliette de William Shakespeare où elle interprète le rôle de la nourrice et
dans Les Misérables de Victor Hugo.
Entre temps, nominée lauréate du prix Olga Horstig, elle fait l’expérience de castings et tourne quelques publicités
pour la télévision. Elle anime des cours de théâtre pour plusieurs types de publics et s’intéresse particulièrement à la
pédagogie des petits. Elle joue notamment une pièce pour enfants : Voyage au pays d’Oz.
En 2010 elle joue Haute Autriche, mise par Cécile Arthus, au CDN de Thionville (reprise en 2012),
et Tasse Cruelle Soucoupe Aimable (mise en scéne Mélanie Quillacq et Cecile Arthus) présenté au festival de formes
Courtes du CDN de Thionville C’est en 2010 qu’elle rencontre Laurent Bazin, dont elle apprécie l’écriture et l’univers.
Après Dysmopolis, Britannicus, Plans Rapprochés est sa deuxième collaboration avec la compagnie Mesden.
L’ équipe
Laurent Bazin : adaptation, mise en scène
Laurent Bazin est artiste en résidence à la Loge depuis la saison 2010/2011. En 2010, il y crée Dysmopolis, une fable
chorale sur l’obsession des apparences, et L’insomnie des murènes, ballet visuel entre danse et théâtre sur l’univers des
insomniaques.
Laurent Bazin a fait des études de lettres et de philosophie. Il suit ensuite le Master de mise en scène de l’Université Paris
X Nanterre, où il travaille avec Fréderic Fisbach, Arthur Nauzyciel, Jean Jourdheuil, Irène Bonnaud, Michel Cerda, David
Lescot. Il y assiste Jean-Yves Ruf pour son spectacle Silures. En septembre 2006, il écrit et met en scène FOL ou le siècle
d’ombres, qu’il crée à la MC 93 lors du festival Archipel 118.
En septembre 2007, il met en scène à la MC 93 le spectacle Kazanova avec le collectif de metteurs en scène ADN 118.
Il est collaborateur artistique de David Girondin Moab et de la compagnie Pseudonymo pour les spectacles Nuits (créé
à Briey en 2007), Variations Marionnette (créé à la Comédie de Reims en 2008) et Immomushi (créé en 2008 à Vitry le
François). Il est collaborateur artistique d’Angélique Friand pour le spectacle Laboratorium, créé en janvier 2010 au
Salmanazar d’Epernay et repris à la Comédie de Reims. Egalement auteur, il écrit Octopoulpe le vilain, La génèse joué au
Salmanazar d’Epernay en avril 2010 dans une mise en scène de David Girondin Moab, et repris au Festival Mondial de la
Marionnette en septembre 2011.
Manon Choserot : création des objets
Née en 1977 au Guatemala, elle grandit à Athènes puis suit ses parents aux Etats unis, en Suisse, et entame ses études
aux Beaux arts de Bordeaux puis d’Athènes où elle se spécialise en scénographie avec Sandra Stefanidou et Giorgos
Ziakas. De retour en France elle travaille avec Yannis Kokkos, Philippe Adrien et Adel Hakim. Elle intègre la compagnie
Les Lendemains de la veille... pour une tournée de trois ans.
De retour à Paris, elle suit la formation d’accessoiriste au CFPTS de Bagnolet.
Depuis 2009, elle crée les masques et les accessoires de la compagnie Mesden, notamment pour les spectacles Dysmopolis,
L’insomnie des murènes et pour Britannicus. Elle travaille régulièrement à l’Opéra Comique en tant qu’accessoiriste.
Céline Clergé : assistante à la mise en scène
Céline Clergé est comédienne. Elle commence sa formation au cours Florent, puis rapidement intègre le conservatoire
du XVIème arrondissement, où elle étudie le théâtre et la pédagogie auprès de Stéphane Auvray Nauroy. Elle joue au
théâtre des pièces de Gombrowicz, Genet, Oscar Wilde et Sarah Kane. Elle met en scène Premier amour de Beckett et
une création collective Bac à sable.
Elle suit des stages de jeu avec Sabine Quiriconi, Cédric Orain, Eram Sobhani, Jean-Michel Rabeux, Jacques Osinski,
Laurent Bazin, Eugène Durif, Jean-Louis Hourdin et Frédérique Ferrer. Elle assiste Jean-Michel Rabeux et Stéphane
Auvray Nauroy dans leurs projets pédagogiques et théâtraux. Dernièrement, elle crée des performances pour le festival
« à court de forme… » et le cabaret itinérant H.P. Elle est assistante à la mise en scène de Britannicus, Plans Rapprochés,
qui est sa première collaboration avec Laurent Bazin.
Gwladys Duthil : costumes
Gwladys Duthil est costumière, actuellement en section Costumes à l’ ENSATT. Après l’obtention d’un Bac Arts Appliqués,
elle entre dans une classe préparatoire Spectacle. Elle poursuit ses études dans ce domaine et obtient le diplôme des
métiers d’art costumier-réalisateur en 2010 au lycée La Source à Nogent-sur-Marne. Durant cette formation, elle participe
à différents projets comme le court métrage L’esclave de Magellan, de Thomas Wallon et Bertrand Hée ; La Princesse de
Trébizonde avec les Tréteaux lyriques, mise en scène de Rémi Préchac et Genre(s) par la compagnie Emoi, mise en scène
d’Estelle Bordaçarre. Elle pratique la danse depuis une douzaine d’années, ce qui lui donne un intérêt particulier pour
la relation entre l’expression corporelle et la matière. Elle complète ainsi sa formation de costumière par une licence
d’art du spectacle en danse à l’Université de Paris VIII. Britannicus, Plans Rapprochés est sa première collaboration avec
la compagnie Mesden.
L’ équipe
EMILIEN GHOMI : Création sonore.
Ingénieur diplômé de l’ISEP, Emilien Ghomi pratique la musique depuis 10 ans. Ses diverses expériences instrumentales
s’articulent autour de l’utilisation intensive de l’ordinateur comme partenaire de création. Deux années de développement
au GRM marquent la découverte de l’informatique musicale comme objet d’étude pour la conception et la recherche.
A la suite d’un Master ATIAM à l’IRCAM, il s’intéresse à la question de l’instrumentalité de l’outil informatique dans
la musique numérique «live», aux côtés d’Hugues Genevois au LAM. Depuis les nombreux développements en Max/
MSP réalisés à cette époque, il n’a cesse d’explorer, de manipuler et d’enrichir les environnements informatiques
de programmation musicale créative. Aujourd’hui doctorant en interaction homme-machine à Paris XI, l’expertise
et l’instrumentalité restent au coeur de chacun de ses projets de recherche. Parallèlement, divers projets musicaux
(formations instrumentales, composition pour le théâtre et les arts visuels) se succèdent en conservant la diversité
propre à ce parcours pluri-disciplinaire.
Alicya Karsenty : création sonore
Diplômée du CFPTS en 2007 après 2 ans d’études en alternance à la MC93, elle devient régisseuse son permanente au
théâtre de Chelles. Depuis plusieurs années elle travaille avec Laurent Bazin et la compagnie Mesden, pour laquelle elle
fait les créations sonores de Dysmopolis, l’Insomnie des murènes et Britannicus.
Entre 2008 et 2009 elle fait les créations sonores de Marcia Hesse (m.e.s. Philippe Suberbie), Mammouth Toujours! (m.e.s.
Fred Cacheux), Colonel Barbaque (m.e.s. Hassane Kouyaté), A l’intérieur de l’intérieur de l’intérieur (texte Gauthier Fourcade,
m.e.s. François Bourcier). Elle participe également aux créations sonores de Kachtanka (m.e.s. Anton Kouznetsov) et de
Comment ai-je pu tenir là-dedans? (M.e.s. Jean Lambert-Wild). Elle est actuellement régisseuse de tournée pour Femmes
passées sous silence (m.e.s. François Bourcier) et Le recours aux forêts (m.e.s. Jean Lambert-Wild).
Bérengère Naulot : scénographie
Après un BTS plasticien de l’environnement à Olivier de Serres et des études à l’ENSATT (Ecole Nationale Supérieure des
Arts et Techniques du Théâtre) en département scénographie, elle travaille comme assistante scénographe auprès de
Christian Schiaretti et Renaud de Fontainieu au Théâtre National Populaire de Villeurbanne (L’opéra de quatre sous,les
Calderon, Père, L’annonce faite à Marie…). Elle participe également au travail de Philippe Adrien, Olivier Borle et José
Renault. Elle réalise par ailleurs des décors de cinéma pour les réalisateurs Samuel Hercule et Méthilde Weyergans sur
des courts et moyens métrages. Depuis 2006, elle collabore régulièrement avec Laurent Bazin (Dysmopolis, L’insomnie
des Murènes) et Christine Berg (L’ile des esclaves).
Avec Marine Mane, elle fait la scénographie de Histoires de famille, Le petit chaperon Uf, La Cantate de la cave, Une
Puce,épargnez-la. Depuis juin 2010, elle travaille au bureau d’étude du Théâtre du Châtelet sur le spectacle My fair lady,
mis en scène par Robert Carsen.
En 2011 elle travaille pour plusieurs projets : Britannicus mis en scène par Laurent Bazin, Dans la Solitude des champs de
Coton (mise en scène de Marine Mane à Reims) et La petite Marchande d’Allumettes (mise en scène de Christine Berg).
Alice Versieux : création lumières
En 2010, elle obtient son certificat d’assistante régisseuse de spectacles et de petits évènements à l’Ecole de Cirque de
Bruxelles où elle a suivi une formation en son, lumière et regie plateau. Elle reçoit ensuite une bourse de 6 mois pour
partir se professionnaliser à Paris à la Loge, où elle devient rapidement régisseuse générale. Après une collaboration
fructueuse sur la reprise de Dysmopolis, la compagnie Mesden lui confie la création lumières de Britannicus, plans
rapprochés.
Informations
pratiques
+ DATES DES REPRÉSENTATIONS
Du 3 au 14 janvier à 21h, relâche les dimanches et lundis
(Durée : 1h40)
+ LA LOGE
77, rue de Charonne
75011 Paris
+ réservations
[email protected]
www.lalogeparis.fr
01 40 09 70 40
M° Charonne / Bastille / Ledru-Rollin
TARIFS théâtre :
14 € tarif plein, 10 € tarif réduit (étudiants, chômeurs, etc.)
+CONTACTS PRESSE ET CIE
Nadia Ahmane
[email protected]
01 40 09 70 40
LAURENT BAZIN
METTEUR EN SCÈNE
[email protected]
06 18 65 38 65
199, rue Saint-Maur
75010 Paris
www.mesden.fr
Téléchargement