plans rapprochés D’après l’œuvre
de
Jean Racine
AVEC
ÉMILIE BLON METZINGER
ADÉLAÏDE BON
DAMIEN HOUSSIER
FRÉDÉRIC JEANNOT
CÉLINE TOUTAIN
ADAPTATION LAURENT BAZIN MISE EN SCÈNE
Assistante à
la mise en scène
Céline Clergé
Scénographie
Bérengère Naulot
Création des accessoires
Manon Choserot
Costumes
Gwladys Duthil
Lumière et vidéo
Alice Versieux
Son
Alicya Karsenti
Emilien Ghomi
Photographie
Svend Andersen
Graphisme
Atelier etc.
DU 3 AU 14
JANVIER
À 21 H
RELÂCHE
DIMANCHE
&LUNDI
Britannicus,
plans rapprochés
Britannicus, plans rapprochés d’après Jean Racine :
Du 3 au 14 janvier à 21 heures,
relâche les dimanches et lundi.
à La Loge
Durée : 1h40
Avec :
Emilie Blon Metzinger
Adélaïde Bon
Damien Houssier
Fréderic Jeannot
Céline Toutain
Adaptation et mise en scène : Laurent Bazin
Assistante à la mise en scène : Céline Clergé
Scénographie : Bérengère Naulot
Création des accessoires : Manon Choserot
Costumes : Gwladys Duthil
Lumière et vidéo : Alice Versieux
Son : Alicya Karsenty, Emilien Ghomi
Photographie : Svend Andersen
Graphisme : Atelier Etc.
En quelques mots :
Britannicus, plans rapprochés raconte l’accession au
pouvoir de Néron. Elle nous montre un jeune homme
voyeur, écartelé entre ses désirs d’émancipation et la
soumission à sa mère. Une relecture contemporaine qui
s’attache à donner à l’intrigue toute sa transparence, et
nous questionne sur l’obsession des images.
Contact presse :
Nadia Ahmane
laloge.presse@gmail.com
01 40 09 70 40
présentation
du projet
Britannicus raconte l’accession au pouvoir de Néron.
C’est ce dernier, malgré le titre donné par Racine qui est
au centre de la pièce. Le jeune empereur, jusquici d’une
vertu exemplaire, s’éprend de Junie, la promise de son
rival Britannicus, et la fait enlever au plein cœur de la nuit.
Par cet acte, Néron cherche à s’aranchir de l’emprise de
sa mère, Agrippine, qui protégeait la jeune lle, et révèle
pour la première fois son versant obscur. Déchiré entre ses
devoirs d’empereur et ses désirs d’émancipation, Néron
va devoir choisir en une journée l’empereur qu’il sera.
Britannicus, c’est le combat éprouvant que se livrent en
quelques heures toutes les instances qui hantent Néron
pour présider à sa destinée.
Je me représente le Néron de Racine comme un voyeur
sublime. Un être pour qui voir cest avoir. Ce qu’il désire en
Junie, c’est bien plus son image que son être. Il jouit de la
mettre en scène comme un fantasme et convoite moins
son amour que le spectacle de ses larmes.
Dans ce travail, j’ai voulu suivre la thématique du regard
et de ses pulsions. J’ai souhaité mettre en résonnance le
classique de Racine et une société au regard toujours plus avide, où l’indiscrétion des images tient lieu d’érotisme
généralisé.
J’ai aussi voulu raconter l’attachement brûlant de cette mère pour son ls, cet amour quasi incestueux qui préfère la
destruction de l’autre à son émancipation. J’avais l’envie d’explorer le spectre des sentiments que suscite cet amour
maternel dévorant, du sourire amusé à l’eroi tragique.
Pour mettre en lumière ces deux directions dramaturgiques, j’ai cherché tout d’abord à travailler sur la lisibilité de
l’intrigue et des situations. Au-delà de la fascination du vers, j’ai tenté de retrouver le plaisir de comprendre les rouages
de l’histoire, et de la voir insensiblement se nouer. Nous avons souvent une vision fragmentaire de Racine, constituée
de moments-monuments (les aveux de Phèdre, la tirade de Théramène). Dans ce spectacle, nous avons fait en sorte que
les parties néclipsent pas la subtile organisation du tout.
Enn j’ai cherché à m’appuyer sur lespace proposé par Racine, dont la disposition est décisive pour l’intensité des
situations. J’ai accentué la partition entre espace privé et espace public, Chambre et Anti-chambre, pour donner tout
son poids au seuil physique et symbolique qui mène de l’un à l’autre.
Ce Néron voyeur, et cette adaptation qui trace un chemin dans le texte intégral, valent au spectacle ce titre aux
acceptions multiples : Britannicus, plans rapprochés.
Laurent Bazin
draMaturGie
NÉRON, UN VOYEUR MAGNIFIQUE
Au départ de ce projet, il y a une scène de voyeurisme
troublante qui m’a fasciné. Néron, caché derrière un rideau
observe sa victime Junie : il a ordonné à la jeune lle de
chasser sans ménagement son amant Britannicus, en lui
faisant croire qu’elle ne l’aime plus. Si Junie nest pas assez
convaincante, Britannicus sera exécuté. La jeune femme
obtempère avec courage, tandis que Néron, témoin caché
du désarroi de Britannicus, jubile. En voyant cette scène,
on sent que ce que Néron désire, cest moins de conquérir
Junie, que de jouir de ce spectacle. Il préfère l’onanisme
qu’autorise une telle image au fade plaisir d’aimer. Néron
regarde Junie regarder Britannicus, sous le regard du
spectateur. Dans cette disposition, il y a une mise en scène
du plaisir de voir qui nest pas sans rappeler Les Ménines de
Velasquez.
Ce qui excite Néron en Junie, c’est son refus de se donner
à voir. Alors que toute la cour rêve d’apparaître sur les
écrans de l’empereur pour avoir son quart d’heure de
gloire, cachée loin des caméras de Néron, Junie refuse
obstinément d’apparaître. En représailles, Néron l’exhibe
au grand jour. Il lui vole son image, qu’il souille, et ce vol a
la brutalité d’un viol.
Néron, le collectionneur d’images indiscrètes, ne supporte
pas que quelqu’un se refuse à son regard. Ceux qui résistent
à l’injonction d’apparaître sont les plus désirables et les
plus craints. Le parallèle avec notre société de l’image est
troublant. Aujourd’hui, les réseaux sociaux font circuler à
l’inni des images de chacun et il est de mauvais goût de
refuser d’être photographié. On en oublierait presque que
l’objectif d’un appareil ou d’une caméra peuvent être des
armes d’une violence inouïe.
UNE MÈRE ET SON FILS: ENTRE ACCENTS BOUFFONS
ET DÉSIRS DE DESTRUCTION
Les enfants les plus obéissants ne font pas toujours les
adultes les plus dociles. Ils n’hésitent à faire payer au
monde les remontrances et les leçons de vertu qu’on leur a
imposées dans leur jeune âge. Néron est de ceux-là. Quand
commence l’intrigue, il a tout d’un empereur exemplaire.
Mais la générosité du jeune Néron procède moins d’une
conviction profonde que d’une obéissance servile, celle
d’un animal dressé à la bonté.
Dans cette perspective, les crimes du jeune empereur
sont moins les caprices d’un despote insouciant que les
premiers actes d’une armation de soi. Néron ne veut pas
tant faire le mal que tracer un chemin qui soit le sien et
armer son identité à l’ombre de ses éducateurs. Le plus
impitoyable ennemi de Néron n’est pas Britannicus, mais
l’amour de sa mère. Dans Britannicus, plans rapprochés,
Agrippine nest pas une veuve noire impitoyable, c’est
une femme enjouée, qui déborde de rondeurs et d’amour
maternel. Si elle étoue son ls, c’est à force d’amour, et
non d’ordres cinglants. Presque malgré elle, elle entretient
Néron dans une perpétuelle enfance. Sous couvert de
l’aider dans ses fonctions, elle cultive sa dépendance.
Agrippine est sans cesse prise entre le souhait de voir son
enfant croître, et le désir déchirant de faire éternellement
corps avec lui. Et l’on pressent que, si Néron lui refuse
cette union fusionnelle et quasi incestueuse, la violence
de son amour pourrait la conduire au crime. Britannicus,
plans rapprochés est le portrait de cette mère amoureuse
et de l’ascendant singulier quelle exerce sur son ls. Cest
l’histoire d’une relation qui serait presque comique, si elle
ne conduisait à la destruction.
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