Les paramètres cliniques de surveillance de ce traitement sont la diurèse et le poids du malade: la perte
de poids ne doit pas dépasser 1 kg/2 jours en l’absence d’oedèmes. Elle comporte également le
dépistage des complications des diurétiques qui sont essentiellement l’hyponatrémie, l’hypo- ou
hyperkaliémie, l’insuffisance rénale et l’encéphalopathie. La cause la plus fréquente d’échec du
traitement est la mauvaise observance du régime ou de la prise des médicaments. Une fois le volume
d’ascite réduit significativement, les diurétiques sont diminués pour obtenir la dose minimale efficace
tandis que le régime sans sel est poursuivi.
Dans 10% des cas le traitement médical est inefficace, il s’agit alors d’une ascite réfractaire dont le
pronostic est très réservé. Le traitement est la transplantation hépatique et en cas de contre-indication,
la ponction évacuatrice associée à une expansion volémique, le shunt péritonéo-jugulaire ou le TIPS.
Les principales complications de l’ascite sont l’infection spontanée du liquide d ’ascite et le syndrome
hépatorénal qui en est l’évolution ultime. Le diagnostic d’infection spontanée du liquide d’ascite est
établi sur un taux de polynucléaires dans le liquide d’ascite supérieur à 250/mm3. Le traitement repose
sur un traitement de 5 jours avec un antibiotique efficace sur les bacilles Gram- et les entérocoques,
secondairement adapté à l’antibiogramme, et associé à une expansion volémique. La survie des
patients sous traitement est de l’ordre de 80%. Le traitement prophylactique de l’infection du liquide
d’ascite repose sur la décontamination intestinale. L’antibiotique de choix est la norfloxacine à raison
d’un comprimé par jour. Il est indiqué à vie chez les patients avec un antécédent d’infection du liquide
d’ascite (prophylaxie secondaire), pendant la première semaine d’une hospitalisation pour hémorragie
digestive pour tout patient avec cirrhose et tout au long d’une hospitalisation si le taux de protide dans
l’ascite est inférieur à 10 g/l. Le syndrome hépato-rénal est l’évolution terminale de la cirrhose avec
décompensation ascitique, son pronostic est mauvais quel que soit le traitement employé.
2) Encéphalopathie hépatique
L’encéphalopathie hépatique est une complication rarement isolée de la cirrhose. Les principales
circonstances déclenchantes sont l’hémorragie digestive, un traitement sédatif, une infection, des
troubles hydroélectrolytiques ou une poussée d’hépatite alcoolique. Les shunts portosystémiques,
qu’ils soient spontanés, radiologiques ou chirurgicaux favorisent ces poussées. L’encéphalopathie
hépatique évolue soit spontanément soit si le facteur déclenchant a été traité. Son traitement
symptomatique repose soit sur le lactitol ou le lactulose donné à une posologie permettant d’obtenir 2
à 3 selles molles par jours, soit sur la néomycine per os. Le régime hypoprotidique au long cours n’est
pas conseillé car il est source de dénutrition.
L’encéphalopathie peut également représenter la complication terminale d’une cirrhose ; elle survient
alors spontanément et aucun traitement en dehors de la transplantation hépatique n’est efficace.
3) Utilisation des médicaments au cours de la cirrhose