GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES

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Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves
p. 1
GENESE ET AFFIRMATION DES REGIMES TOTALITAIRES
La 1°GM est un profond traumatisme pour l'Europe. Elle entraîne une crise morale et politique qui favorise l'apparition de régimes politiques
autoritaires : les totalitarismes..
Le mot "totalitarisme" apparaît dans les années 1920 et 1930 pour désigner la parenté entre fascisme, nazisme et communisme qui sont ces
dictatures d'un type nouveau apparues au lendemain de la première guerre mondiale.
En effet la dictature traditionnelle se caractérise par l'exercice de tous les pouvoirs, sans contrôle, par un homme ou un groupe d'hommes. Le
totalitarisme y ajoute un objectif : transformer totalement la société pour créer un homme au service de l'idéologie de l’État en contrôlant non
seulement ses idées politiques ou son rôle social mais également sa vie professionnelle et familiale, ses croyances , ses valeurs, ses goûts
esthétiques...
Ces régimes présentent des points communs dans leur fonctionnement (un chef tout puissant, un parti unique, une idéologie qui s'impose, un
contrôle étroit de l'économie et de la société et une police politique faisant régner la terreur), partagent également une commune hostilité envers la
démocratie, mais les finalités de chacun sont spécifiques et leurs singularités très fortes.
Comment expliquer l'apparition des régimes totalitaires en Europe et quels sont leurs points communs et spécificités ?
Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves
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L'adjectif « totalitaire » est utilisé pour la 1° fois en 1924 par l'opposant libéral Giovani Amendola pour dénoncer l’État fasciste. Les antifascistes
accusent Mussolini de vouloir soumettre à l’État la totalité de la vie de l'individu.
Mais dans les années 1920, Mussolini lui-même déclare « tout est dans l’État » et les nazis évoquent l' « État total ». Le terme s'impose ensuite au
moment du pacte germano-soviétique (1939).
Après 1945, le totalitarisme devient un objet d'étude pour les historiens et les spécialistes des sciences politiques. L’une des premières réflexions
globales est celle de la philosophe d'origine allemande : Hannah Arendt dans Les origines du totalitarisme, en 1951. Elle met sur le même plan le
nazisme et le stalinisme et s'emploie à théoriser ce qui distingue les régimes totalitaires des autres régimes autoritaires (dictatures...). De nombreux
autres chercheurs ont travaillé sur ce concept qui continue à faire débat.
Par la suite, des politologues américains ont défini un régime totalitaire par l'association de cinq critères (Leur pensée a été relayée en France par
Raymond Aron) :
•
une idéologie officielle qu'on ne peut critiquer ;
•
un parti unique, qui est un parti de masse confondu avec l’État et dirigé par un chef charismatique (personne qui séduit, influence, fascine
les autres par ses discours et ses supposées qualités exceptionnelles) ;
•
le monopole des moyens de communication ;
•
le contrôle centralisé de l'économie par le parti-État ;
•
l'exercice de la terreur.
Définition régime totalitaire : régime politique fondé sur la toute puissance d'un chef charismatique, l'existence d'un parti unique et d'une idéologie
d’État, l'encadrement des masses et la terreur comme procédé de gouvernement. Il se distingue de la dictature traditionnelle par la volonté de
remodeler la société.
Genèse et affirmation des régimes totalitaires 1° ES-L élèves
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I: LA GENESE DES REGIMES TOTALITAIRES :
A: Des régimes qui naissent dans un contexte de crises :
Les
3
pays
ressortent Documents 1 et 2 p. 194 ; 1 et 2 p. 196
affaiblis et mécontents de la
1°GM.
Les

Les conséquences politiques de la Première Guerre mondiale :
frustrations Pour les 3 régimes, la 1°GM a joué un rôle majeur.
nationales sont importantes L'un des mots d'ordre des Bolcheviks est d'imposer la paix avec l'Allemagne dans un contexte de mutineries et de
désertions massives, ce qui correspond à la lassitude de la population face à la guerre.
En 1918, les Italiens n'ont pas reçu les terres espérées par leur changement d'alliance de 1915 et parlent d'une
« victoire mutilée ». Ce thème est largement repris par les fascistes depuis la fin de la guerre.
Le sentiment qu'un diktat a été imposé par les vainqueurs à l’Allemagne alimente la frustration d'une grande partie
de la population et le NSDAP reprend constamment le thème de la revanche et du redressement du pays.
La « culture de la violence » Par ailleurs, la « culture de la violence » constitue peut-être un facteur expliquant la montée du fascisme et du
se prolonge après guerre et nazisme.1° mobilisation de masse, la guerre de 1914-1918 se caractérise par une extrême violence à la fois pour
remet
en
question
les les soldats et pou les civils. Cette violence remet en cause les valeurs de la bourgeoisie et des régimes libéraux
valeurs d'avant-guerre
d'avant-guerre. De nombreux anciens combattants transfèrent cette violence dans la vie politique. Dans des
groupes paramilitaires (squadristes italiens) ils entretiennent un climat de guerre civile, notamment en Italie et en
Allemagne, là où les frustrations nationales sont considérables, à cause de la défaite ou des traités.
Cependant, tous les États ayant connu cette violence n'ont pas basculé dans le totalitarisme.
La guerre a entraîné des
crises

L'avènement des régimes totalitaires a lieu dans un contexte de crises économique et sociale :
économiques
qui La guerre provoque des crises financière, économique : inflation qui ruine les épargnants et les salariés
s'accompagnent de crises (Allemagne), crise de reconversion des économies de guerre entraînant la montée du chômage (Italie),
sociales
lorsqu'il
faut ravitaillement insuffisant des villes (Russie). En Allemagne et Italie, le chômage est élevé et partout des grèves
reconvertir les économies
éclatent.
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Le chômage est important
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En Allemagne, on observe que pendant les années 1920 et au début des années 1930, les résultats du parti nazi
Les élites traditionnelles se progressent en fonction de la montée du chômage qui atteint 14 millions de personnes en 1932.
montrent
incapables A des dates différentes et dans des contextes particuliers, la situation économique et la défiance des populations
d'apporter des solutions
face à des élites traditionnelles jugées incapables d'améliorer la situation ont donc contribué à la montée en
puissance des totalitarismes.
On note que les trois mouvements – au moins à leurs débuts pour le fascisme et le nazisme – s'adressent aux
ouvriers et qu'ils se présentent comme « révolutionnaires ». Ils se distinguent en effet des dictatures traditionnelles
qui s'appuient sur les élites traditionnelles (bourgeoisie et aristocratie) et sur l’Église catholique.

Ceci
débouche
sur
des En 1917, le régime du tsar Nicolas II est largement affaibli. Il est contesté sur le plan politique : toutes les tentatives
difficultés politiques
parfois
antérieures
Les trois régimes s'imposent dans un contexte politique confus :
pour obtenir une Constitution et des réformes sociales ont échoué et ont été violemment réprimées (une première
à
guerre comme en Russie
la révolution a eu lieu en 1905, mais le tsar est rapidement revenu sur les réformes qu'il avait dû concéder).
En outre, le régime est discrédité par les défaites que subit la Russie depuis le début de la guerre (l'armée russe a
perdu deux millions d'hommes en trois ans).
Une première révolution renverse Nicolas II en février 1917. En octobre 1917, les bolcheviks dirigés par Lénine
Le
tsar
est
renversé
février 1917
en accèdent au pouvoir à la suite d'un coup d’État. Après la mort de Lénine, en 1924, s'ouvre une lutte pour sa
succession. Staline, nommé secrétaire général du Comité central en 1922, profite de son poste pour s'attacher les
Les bolcheviks arrivent au cadres du parti et éliminer ses opposants. Son principal adversaire, Léon Trotski, est exclu du parti en 1927 avant
pouvoir en octobre 1917
d'être exilé en 1929.
Des partis d'extrême-droite En 1919, les démocraties italienne et allemande font face à une crise généralisée qui permet l'irruption de
s'emparent du pouvoir en groupuscules violents dont le Parti National fasciste (PNF) en Italie et le Parti national socialiste (NSDAP) en
Italie et Allemagne
Allemagne. L'agitation nationaliste provoquée par la « victoire mutilée » et le refus du traité de Versailles, la
contestation communiste avivée par la crise économique et sociale donnent l'occasion à Benito Mussolini et Adolf
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Hitler d'entrer dans la vie politique.
En Italie (1919-1922) et en Allemagne (1930-1932), l'ascension fasciste et nazie vers le pouvoir est rapide.
Combattant l'influence communiste, au service des milieux d'affaires, le PNF et le NSDAP deviennent
incontournables dans le jeu politique. Avec des méthodes violentes et un discours séduisant qui redonne confiance
au peuple (le pays est en proie à des troubles révolutionnaires que les partis traditionnels semblent incapables
d'endiguer), ces partis progressent fortement dans les différentes élections sans toutefois devenir majoritaires.
Mussolini devient chef du En Italie, Mussolini organise la « marche sur Rome » (28 octobre-1 novembre 1922) qui atteint son objectif. Le 30
gouvernement en 1922
octobre 1922, le roi Victor-Emmanuel II appelle Mussolini à former un nouveau gouvernement.
Hitler en 1933
En Allemagne, Hitler échoue à prendre le pouvoir par la force en 1923 pour réussir légalement en 1933. Il parvient à
s'assurer des appuis auprès des milieux d'affaires, inquiets de la progression du parti communiste, et de l'armée qui
ont sur le président de la République Hindenburg une forte influence. Le 30 janvier 1933, Hitler est appelé à former
le nouveau gouvernement après une campagne électorale violente marquée par les intimidations des SA.
B: Des idéologies communes :
Chaque régime s'appuie sur Documents p. 200-201 : Un projet idéologique commun : créer une société nouvelle
une idéologie :
- une société égalitaire en
URSS
On trouve à la base de chacun de ces régimes politiques une idéologie :

en URSS, un totalitarisme de classe
Le communisme souhaite l'avènement d'une société sans classes, dans laquelle les écarts de richesse et la
propriété privée des moyens de production seraient abolis. L'objectif du parti bolchevik, devenu PC en 1918, est de
réaliser cette « société sans classe » théorisée par Karl Marx.
L'idéologie communiste a d'autre part une ambition universelle (gagner les autres pays), même si Staline doit se
résoudre à « construire le socialisme dans un seul pays ».
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- redonner à l'Italie sa
grandeur passée

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le fascisme, un totalitarisme de l’État
L'idéologie fasciste met l'accent sur la nation : l’État tout-puissant doit affirmer la grandeur du pays.
Le but de Mussolini est de reconstituer l'Empire romain, ce qui passe par l'exaltation nationaliste et une politique de
conquêtes. L'unité de la nation derrière son chef est primordiale et doit reposer sur un consensus politique (aucune
opposition).

le nazisme, un totalitarisme de « race »
- assurer la domination de Inversement, l'idéologie nazie se fonde sur une conception raciale du monde. Quand Hitler s'empare du pouvoir en
la
race
aryenne,
race 1933, la doctrine nazie est fixée depuis 1925 avec la parution de « Mein Kampf ». Ce livre contient une idée
supérieure pour les nazis
majeure : le monde s'organise autour de l'inégalité des races. Parmi celles-ci, la race germanique est d'une
supériorité évidente par la pureté de son sang.
Il s'agit donc pour les nazis d'assurer la domination de la race aryenne, c'est-à-dire l'ensemble de la population de
sang allemand, au sein d'un vaste empire (Reich), bâti au détriment de races inférieures comme les Slaves.
Ces idéologies présentent On retrouve dans ces idéologies des points communs :
des points communs : rejet Les trois régimes en ont commun le rejet de la démocratie libérale. Pour Lénine et Staline, les régimes
de la démocratie libérale et parlementaires sont responsables de l'oppression du prolétariat par la bourgeoisie. Seul le Parti communiste
de ses valeurs (libertés, possède la légitimité de représenter le peuple.
pluralisme
politique, Pour les fascistes et les nazis, la pluralité des partis politiques est néfaste car c'est un facteur de division de la
libéralisme économique et nation, d'où la nécessité d'un parti unique.
capitalisme...)
Les 3 présentent une certaine hostilité envers les élites dirigeantes traditionnelles.
Ces 3 régimes ont également en commun le rejet des libertés individuelles : ils visent à mettre en place une société
unanimiste dans laquelle l'individu doit s'effacer derrière la collectivité. Le droit est alors défini par le chef (Fűhrer,
Duce, Vojd), symbole de l'unité du peuple, et autour duquel la propagande organise un culte de la personnalité.
Outre la démocratie libérale, ces régimes rejettent également le libéralisme économique et son application : le
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capitalisme. L’État doit organiser l'économie, il n'est donc plus question de libéralisme.
désir de mettre en place une Ces 3 régimes ambitionnent également de construire une société nouvelle fondée sur l'émergence d'un homme
société nouvelle
nouveau.
–
En URSS, il s'agit du prolétaire, engagé dans la poursuite de l'idéal communiste.
–
En Allemagne et en Italie, l'homme nouveau est avant tout un guerrier, dans la mesure où pour ces
régimes, la guerre est à la fois un moyen de revivifier la nation (ou de préserver la pureté du Volk) et
d'assurer les conquêtes d'un empire pour Mussolini, d'un espace vital pour Hitler.
Cet idéal de l'homme nouveau explique la proximité des représentations artistiques (sculpture) que l'on retrouve
dans les trois régimes. Toute expression artistique s'en éloignant est considérée comme « dégénérée » ou
« décadente ».
Mais
ces
idéologies Cependant, on note dans ces idéologies des spécificités :
présentent des spécificités: Ainsi, ces 3 totalitarismes se distinguent par des objectifs différents.
leurs
objectifs
différents
même
et
parfois
sont
–
Staline veut édifier le socialisme dans son pays.
s'opposent
–
Mussolini rêve de reconstituer l'Empire romain en Méditerranée.
–
Hitler entend conquérir un espace vital pour la race supérieure et la protéger de toute contamination.
(nazisme-
fascisme/communisme)
La
dimension
raciale
D'autre part, nazisme et fascisme ont pour ennemi commun le communisme. Ils rejettent ses aspirations égalitaires,
du
nazisme en fait un régime à
part.
cherchant à exalter la puissance des forts sur les plus faibles. Nationalistes violents, ils s'opposent à l'universalité de
l'idéologie soviétique.
De plus, le nazisme se distingue par sa conception raciste, plaçant le Juif au rang d'ennemi principal et faisant de lui
l'antithèse absolue des vertus allemandes. Doc p. 204-205 : Racisme et antisémitisme nazis.
Au milieu des années 1930, l'Italie fasciste se convertit à son tour à cette vision raciste, mais son antisémitisme est
en pratique moins virulent qu'en Allemagne.
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Bilan partie 1 :
1- Définissez un régime totalitaire.
2- Quels sont les critères caractérisant ce régime ?
3- Quelle différence entre régime totalitaire et dictature ?
4- Pourquoi peut-on dire que ces régimes naissent dans un contexte de crises ?
5- Quels sont les objectifs de chacun d'entre eux ?
6- Montrez l'importance des idéologies pour ces régimes ?
II : L’État totalitaire :
A: La conquête du pouvoir :
Suite
à
l'assassinat
du Devenu président du Conseil, Mussolini forme un gouvernement conservateur, au sein duquel les ministres
député socialiste Matteoti et fascistes sont minoritaires : ils ne sont que 4. Il laisse subsister une presse d'opposition et maintient la Chambre des
de
sa
mise
en
cause, députés.
Mussolini met en place sa Les élections législatives de 1924 permettent au PNF d'obtenir une large majorité. Le député socialiste Matteoti, qui
dictature :
parti
unique, dénonce la fraude électorale, est assassiné. Mussolini, soupçonné d'être à l'origine de cet assassinat, en profite
concentration des pouvoirs pour finaliser la mise en place de la dictature en 1926 avec l'adoption des « lois fascistissimes ». Le parti fasciste
entre ses mains
est le seul autorisé et Mussolini devient le seul détenteur du pouvoir exécutif. Un Grand Conseil du fascisme est
créé, ainsi qu'une police politique, l'OVRA.
Hitler dès son arrivée au Hitler neutralise immédiatement l'opposition parlementaire par la dissolution du Reichstag le 1 er février 1933.
pouvoir dissout le Reichstag Prétextant la responsabilité des communistes dans l'incendie du Reichstag (28 février 1933), les nazis interdisent le
et
suspend
les
libertés, parti communiste et suspendent les libertés individuelles (liberté de presse, de réunion).
obtenant les pleins pouvoirs Malgré l'échec relatif des nazis aux élections législatives de mars 1933 (44% des suffrages), Hitler obtient les pleins
de la nouvelle assemblée
Tous
les
pouvoirs pour quatre ans du nouveau Reichstag : il peut désormais légiférer seul. C'est ainsi qu'en mai 1933, les
opposants partis politiques et les syndicats sont interdits, les opposants politiques internés. En janvier 1934, les
potentiels sont éliminés
gouvernements et parlements des Länder sont supprimés. Le 30 juin 1934, lors de la Nuit des longs Couteaux,
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Hitler consolide son pouvoir en éliminant les chefs de la SA, seule force du régime qui aurait pu s'opposer à lui.
Hitler cumule les fonctions En août 1934, le Président Hindenburg meurt. Hitler cumule alors les fonctions de Président et de Chancelier, avant
de chancelier et chef d’État de prendre le titre de Fűhrer. Cette concentration des pouvoirs est approuvée par 90% de « oui » lors du plébiscite
en 1934
Staline
d'août 1934.
s'impose
comme Staline élimine ses adversaires à la succession de Lénine, parmi lesquels Trotski, et s'impose à la fois comme chef
chef du PCUS et chef de du Parti et chef de l’État.
l’État
élimine
tous
ses Pour conforter son pouvoir, Staline organise entre août 1936 et mars 1938 des procès (procès publics, aveux forcés
adversaires
des accusés, condamnations décidées à l'avance), qui débouchent sur l'élimination de ses éventuels opposants, en
particulier les anciens compagnons de Lénine.
Régulièrement, le PCUS, les structures de l’État sont soumises à des purges qui entraînent la déportation au
Goulag ou l'exécution. Le NKVD exécute près de 700 000 personnes.
B: L'exercice du pouvoir :
L'exercice du pouvoir est ➢
Dans les régimes totalitaires, le pouvoir est d'abord exercé par un chef charismatique qui fait l'objet d'un
assurée par un chef qui fait culte de la personnalité.
l'objet
d'un
personnalité.
culte
de
la Documents p. 208-209 : Le culte du chef
Staline est le Vojd, Hitler le Führer, Mussolini le Duce, 3 mots qui dérivent du verbe « guider ». Staline prétend
conduire le peuple soviétique vers une société sans classe, où chaque travailleur accédera au bonheur. Hitler veut
régénérer la « race allemande » et la guider vers la grandeur.
Ce chef est sans cesse glorifié, adulé, célébré à chaque instant par une propagande efficace et à travers la
moindre manifestation (réunions du parti, discours, défilés militaires, rencontres sportives...), mais également dans
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les journaux, sur des affiches.... Mussolini par exemple, est présenté comme un surhomme, penseur brillant et
grand sportif.
Le
pouvoir
centralisé.
est
Le
donc Le pouvoir est fortement centralisé . En Italie et en Allemagne, les anciennes institutions sont conservées mais n'ont
dirigeant plus de pouvoirs réels (le roi d'Italie et le Parlement italien ne peuvent plus qu'enregistrer les décisions prises par le
concentre tous les pouvoirs gouvernement ; de même pour le Reichstag allemand, les Länder allemands perdent leur indépendance)).
entre ses mains et prend Mussolini, Hitler et Staline concentrent les pouvoirs entre leurs mains et gouvernent en s'appuyant sur un cercle
toutes les décisions
restreint de proches : « Grand Conseil du fascisme » pour Mussolini ; dirigeants SS pour Hitler, qui s'applique à
entretenir des rivalités entre eux pour mieux les diriger ; cadres du parti communiste de l'Union Soviétique (PCUS)
aux ordres de Staline.
La place et le rôle de ce chef Toutefois, la place et le rôle de ce chef charismatique font débat. Ainsi, s'opposent une interprétation
font l'objet d'un débat entre « intentionnaliste » expliquant que toutes les décisions prises procèdent de la volonté du dictateur devenu tout
« intentionnalistes »
et puissant et une interprétation « fonctionnaliste » décrivant un dirigeant plus faible et devant composer avec
« fonctionnalistes ».
différents pouvoirs.
En URSS, par exemple, le culte de Staline ne doit pas dissimuler une certaine autonomie du PCUS.
En Italie, Mussolini est mis en minorité par le Grand Conseil du fascisme puis destitué et arrêté par ordre du roi en
1943.
Au total, l'image d'un chef charismatique doté d'une autorité illimitée véhiculée par la propagande est peut-être à
nuancer.
L'exercice
du
pouvoir
➢ La dictature personnelle s'appuie sur un parti unique.
s'appuie également sur un Le parti unique (PCUS, parti fasciste, parti nazi) se confond le plus souvent avec l’État. Être membre du parti permet
parti unique, seul autorisé, de faire carrière. Ses cadres et ses structures locales monopolisent toutes les activités politiques, sociales et
présent à tous les niveaux économiques. Véritable État dans l’État, le parti est l'indispensable outil du totalitarisme. Il transmet, par la multitude
de l’État et dans toutes les de ses organisations sociales, économiques et culturelles, l'idéologie et la pensée du chef, il contrôle tout et tout le
activités
quotidiennes, monde à tous les niveaux.
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encadrant, surveillant...
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Les institutions légales sont progressivement vidées de leur substance. En URSS, la collégialité qui était la règle
sous Lénine disparaît sous Staline. En Allemagne, le gouvernement ne se réunit même plus à partir de 1938. En
Italie, le gouvernement est remplacé par le Grand Conseil du fascisme contrôlé par Mussolini.
C: Un État qui entend réorganiser l'économie :
Les
régimes
totalitaires Parvenus au pouvoir dans des conditions économiques catastrophiques, les régimes totalitaires reconstruisent des
réorganisent l'économie et structures productives. Il s'agit de relancer les productions, en particulier la production industrielle. Mais le contrôle
la contrôlent.
de l'économie diffère également d'un régime totalitaire à l'autre.
Staline met en place une C'est en URSS que le contrôle de l'économie est le plus fort. A travers les mesures de 1929, Staline instaure une
économie
socialiste
dans économie socialiste sous le contrôle total de l’État. Les entreprises sont nationalisées et les campagnes
laquelle l’État dispose de collectivisées. Par la collectivisation des campagnes (appropriation des moyens de production par l’État), la
tous
les
production
moyens
de propriété privée est progressivement abolie : les petits propriétaires, les koulaks, sont expulsés de leurs terres, leurs
et
les biens confisqués. Les objectifs de production sont fixés par des plans quinquennaux définis par le Gosplan.
fixe
objectifs.
En
Allemagne
L'industrialisation du pays devient prioritaire.
et
Italie, En Italie et en Allemagne, les interventions de l’État dans l'économie ont deux objectifs étroitement liés : préparer
l'économie est inégalement la guerre et parvenir à l'autarcie. L'initiative privée est conservée mais est fortement contrôlée par le régime pour
contrôlée par le pouvoir, le financer ses conquêtes.
but
recherché
étant
diminuer les importations.
de En Allemagne, une politique de grands travaux est lancée pour résorber le chômage (construction d'un réseau
d'autoroutes). Le plan quadriennal de 1936 tente d'assurer l'indépendance totale de l'économie à l'égard de
l'étranger.
En Italie, Mussolini lance des opérations comme la « bataille du blé » dans le but de diminuer les importations.
Mais dans aucun pays les Dans tous les cas, les résultats obtenus sont très inférieurs aux espérances des régimes totalitaires. La
résultats escomptés n'ont collectivisation des campagnes en URSS désorganise l'économie et provoque une grande famine en Ukraine. En
été atteints.
Allemagne et Italie, la priorité donnée à l'économie de guerre réduit la production de biens de consommation et le
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niveau de vie des populations.
Bilan de la partie 2 :
1- Pour chacun des régimes, comment se fait l'installation du pouvoir totalitaire ?
2- Comment s'exerce ce pouvoir ?
3- En quoi peut-on évoquer une réorganisation de l'économie ?
4- Qu'appelle-t-on koulak ?
5- Définissez collectivisation, planification.
III : LE RÔLE CENTRAL DE LA TERREUR :
A: La terreur de masse :
Chaque
violence
régime
en
érige
principe
la Documents Définir une ennemi commun
de
➢ Une violence d’État :
gouvernement et se dote de Les régimes totalitaires prétendent être des États de droit et mettent en place une législation et des structures
lois complexes.
nouvelles permettant d'éliminer les adversaires.
En URSS, une série de lois datant de 1932 permet de sanctionner durement les koulaks qui freinent la
collectivisation, la justice devient expéditive à partir de 1935. Une police politique, véritable État dans l’État est mise
en place (NKVD) et agit avec la plus grande brutalité. Des camps de concentration (Goulag) sont ouverts en Sibérie
et dans le nord du pays.
En Allemagne, la terreur d’État se manifeste immédiatement après l'accès au pouvoir des nazis. L'incendie du
Les
polices
traquent
les
politiques Reichstag en février 1933 leur permet de suspendre les libertés démocratiques et de poursuivre les communistes
opposants qui sont enfermés dans le 1° camp de concentration : Dachau. Le vote des pleins pouvoirs à Hitler en mars 1933
avant de les enfermer dans par un parlement docile permet la mise au pas du pays : en mai, les syndicats sont supprimés, en juillet le parti nazi
des camps de concentration est le seul autorisé. Pour faire respecter ces lois, est institué un appareil policier (Gestapo) qui alimente des camps
de concentration, le tout étant confié aux SS.
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L'Italie n'échappe pas à la règle. Les lois fascistissimes de 1926 suppriment les dernières libertés démocratiques et
instaurent une dictature qui s'appuie sur une police politique (OVRA) et sur des camps d'internement (îles Lipari).
➢ Des ennemis d’État à éliminer :
Chaque régime identifie des Les régimes totalitaires s'appuient sur leur idéologie pour définir les ennemis d’État.
« ennemis
éliminer
d’État »
à Dans l'URSS socialiste, l'ennemi est l'ennemi « de classe » : bourgeois, techniciens, paysans refusant la
collectivisation. En 1930, 2 millions de koulaks sont déportés au goulag ou envoyés dans des régions
inhospitalières. La famine de 1932-1933 qui sévit dans les campagnes et fait 6 millions de morts permet au régime
de briser la résistance paysanne, notamment en Ukraine. A partir de 1936, se développe la Grande Terreur (750 000
victimes) contre les cadres du parti, de l'administration, de l'armée ou contre les « ennemis socialement nuisibles »,
en fait contre tous ceux que Staline n'estime pas assez fidèles. Ces purges débouchent sur des procès
spectaculaires qui ne sont que des parodies de justice.
Dans l'Allemagne nazie, les représentants des « races » supposées inférieures ou les individus considérés comme
ne pouvant s'intégrer dans la communauté nationale ou menaçant la « pureté de la race aryenne » sont des cibles
C'est en Allemagne que la privilégiées. Dès 1933, des lois eugénistes (l'eugénisme est la science visant à la reproduction et à l'amélioration de
violence d’État est la plus la race humaine) sont prises (stérilisation obligatoire d'Allemands atteints de maladies héréditaires) et aboutissent à
accomplie
un vaste programme d'euthanasie (programme médicalisé visant à donner la mort) qui coûte la vie à 90 000
malades mentaux et handicapés en 1939-1940.
Les lois raciales de Nuremberg de 1935 visent à exclure les Juifs de la société. En 1938, la « nuit de cristal »
marque une nouvelle étape dans la persécution avec la destruction des magasins, des synagogues et l'arrestation
de 30 000 juifs envoyés dans les camps de concentration.
L'Italie en reste à une répression politique. Seule la guerre d’Éthiopie révèle des formes de violence de masse. On
ne trouve pas de projet d'extermination dans le régime fasciste.
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B: Des sociétés très encadrées:
Les
régimes
encadrent
la
totalitaires Documents p. 210-211 : L'encadrement de la jeunesse
société
au
quotidien.
➢ Un encadrement à tout âge :
Les régimes totalitaires ont le souci de politiser la société civile en intervenant dans le quotidien des populations et
dans leur vie privée. De l'école aux associations en passant par les lieux de travail, les loisirs et la vie de quartier,
Des
organisations
jeunesse,
de
travail,
loisirs
encadrent
de toute l'existence de la population est surveillée par le régime. De grandes organisations sont créées afin d'encadrer,
de d'éduquer et de convaincre les masses.
et Le Dopolavoro en Italie, la Force par la joie en Allemagne, les syndicats officiels en URSS sont des organisations de
contrôlent le peuple
masse qui encadrent la population dans son travail, dans ses loisirs, lui proposant du sport, des voyages, des
expositions.
La jeunesse fait l'objet d'une attention particulière avec d'autres organisations : Hitlerjugend en Allemagne, Ballilas
en Italie dans lesquelles l'inscription est obligatoire, Jeunes pionniers en URSS.
Si l'adhésion au parti unique n'est pas obligatoire, mais nécessaire pour toute carrière publique, le contrôle
qu'exerce le parti sur ces organisations lui permet aussi d'étendre son influence sur les populations.
➢ Une propagande intense :
La
propagande
est La presse, la radio,,le cinéma sont soumis aux décisions et à la censure des responsables de la propagande. Les
savamment utilisée,
artistes sont regroupés dans des organismes officiels : Union des écrivains créée en 1932 à laquelle il faut
appartenir pour pouvoir être publié en URSS, Chambre de la culture du Reich fondée en 1933 par Goebbels,
les différentes formes d'art ministre de l'Information et de la Propagande. Le trucage des photos est un exercice courant en URSS. Toutes les
contrôlées
formes d'expression artistique sont étroitement contrôlées par le régime, doivent glorifier et mettre en valeur
« l'homme nouveau » issu de ces régimes totalitaires. L'art pour l'art est interdit.
La
population
est L'organisation de cérémonies grandioses, comme le Congrès annuel du parti nazi à Nuremberg, les Jeux
rassemblée lors de grandes Olympiques de 1936 à Berlin, les revues du 1° mai à Moscou... est censée soulever l'enthousiasme des foules et
manifestations
qui
sont
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toutes l'occasion de glorifier renforcer leur adhésion au régime.
le dirigeant et ce qu'il a mis La radio retransmet les discours des dirigeants dans les moments-clés de l'évolution du pays. Le cinéma, installé,
en place
confié à des réalisateurs de talent (Eisenstein en URSS ou Leni Riefenstahl en Allemagne) participe à la mise en
condition de la population.
L'utilisation des différents médias permet ainsi d'atteindre tous les habitants sur tout le territoire.
➢ Qu'en est-il de l'adhésion de la population ?
Malgré
strict,
cet
il
tentatives
encadrement Dans quelle mesure les populations ont-elles adhéré aux régimes totalitaires ? Il est clair que les images de
y
de
a
eu
des populations enthousiastes véhiculées par la propagande ne reflètent pas la réalité.
résistance Il y a des tentatives de résistance. En Allemagne, des catholiques et des protestants contestent certaines décisions
mais qui n'ont pu être que du régime comme la politique d'euthanasie ou les persécutions raciales. Des communistes et des socialistes tentent
limitées.
d'organiser des grèves. Des jeunes refusent d'entrer dans le Hitlerjugend.
La population peut également rester réservée et ignorer les manifestations de masse.
En Italie, le durcissement du régime fasciste et son alignement sur le nazisme, en particulier sur sa politique
antisémite, laisse la population très réticente.
En URSS, on voit apparaître un refus de la collectivisation et de la résistance passive dans les usines : absentéisme
important, travail au ralenti...
Mais il est difficile de résister à la pression. Contester ou simplement ne pas s'associer comporte des risques
majeurs dans un régime totalitaire.
Ces
régimes
ont
aussi Cependant, la survie des régimes totalitaires ne peut pas non plus s'expliquer par la seule terreur.
bénéficié du soutien d'une Ces régimes bénéficient du soutien d'une partie de la population, du fait des perspectives qu'ils promettent (en
partie de la population.
URSS), des politiques sociales et des victoires militaires qu'ils remportent (Allemagne). D'autres adhèrent par intérêt
ou par obligation. Une part indéterminée consent par prudence.
L'intensité
de
la
terreur D'autre part, l'intensité de la terreur varie en fonction des pays.
variant dans ces régimes, En Italie, elle reste modérée, d’autant que Mussolini ne se heurte qu’à une opposition limitée.
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les historiens évoquent un En revanche, le nazisme recourt à des formes brutales à l’encontre des opposants mais surtout de ses prétendus
« totalitarisme
pour
l'Italie
« totalitarismes
inachevé » ennemis, particulièrement les Juifs. La majorité des citoyens n’est cependant pas touchée.
et
des En URSS, au contraire, Staline développe une terreur massive et surtout arbitraire. N’importe qui, y compris les
achevés » communistes membres du parti, peut être arrêté, accusé et envoyé au Goulag.
pour l'Allemagne et l'URSS.
Les historiens considèrent le fascisme italien comme un totalitarisme “inachevé”: la soumission de l’individu à
l’État y apparaît moins poussée que dans les autres pays. Les rouages de l’État libéral ne disparaissent pas même
s’ils renoncent à jouer leur rôle au profit des organes fascistes. Des forces de résistance demeurent: le roi, qui laisse
faire Mussolini mais qui peut le révoquer (ce qu’il a fait en 1943), l’Église catholique qui réussit à maintenir ses
organisations de jeunesse. La législation antisémite promulguée en 1938 est désapprouvée par la plupart des
Italiens et mollement appliquée.
Les totalitarismes allemand et stalinien apparaissent en revanche comme des totalitarismes “achevés”. Le
contrôle exercé sur la population est plus étroit, la violence à l’encontre des ennemis du régime plus brutale. En
Allemagne, l’éradication du chômage, les initiatives de Hitler pour effacer la honte du traité de Versailles séduisent
une partie notable de la population. En URSS, la société est brisée par les épisodes meurtriers successifs que sont
la guerre civile, la dékoulakisation, les purges. La collectivisation de l’économie et l’industrialisation rapide détruisent
les structures sociales traditionnelles. Les résistances sont fortes dans le monde paysan mais condamnées par
l’absence d’organisation et la violence de la répression.
Bilan partie 3 :
1- En quoi peut-on évoquer une violence d’État ?
2- Sur quels instruments repose-t-elle ?
3- Qu'appelle-t-on « purges staliniennes » ?
4- Quels sont leurs buts ?
5- Définissez : eugénisme, euthanasie.
6- Qui utilisait ces pratiques et pourquoi ?
7- En quoi peut-on évoquer des sociétés « encadrées » ?
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8- Quels sont les moyens de cet encadrement ?
9- Définissez totalitarisme achevé et inachevé.
Conclusion :
URSS, Italie, Allemagne mettent en place durant l'entre-deux-guerres, des régimes totalitaires, espérant ainsi apporter une réponse aux différentes
crises qu'ils connaissent.
On retrouve dans ces 3 régimes des pratiques communes : à la base de chacun, une idéologie qui fixe les objectifs du régime et oriente les
décisions ; un mépris pour la démocratie libérale et ses valeurs ; la concentration des pouvoirs entre les mains d'un chef charismatique et faisant
l'objet d'un culte ; l'importance de la police politique et l'élimination de toute opposition par des assassinats ou l'internement en camp de travail ; une
économie réorganisée ; une société encadrée à travers tous les actes du quotidien et soumise à une propagande omniprésente.
Cependant ces régimes diffèrent par leurs buts, par l'intensité de la terreur appliquée, d'où un totalitarisme achevé en Allemagne et URSS et
inachevé en Italie, où la terreur a été moindre et où une certaine opposition a pu subsister.
De plus, le totalitarisme allemand se distingue radicalement des autres par son racisme et les pratiques qu'il a suscitées.
Dans tous les cas, ces 3 régimes refusent l'ordre international instauré dans les années 1920 par les démocraties et mènent une politique
expansionniste qui finit par conduire le monde à la guerre, face à des démocraties engluées dans le pacifisme.
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