De plus, au lendemain de la guerre l’Italie traverse une
grave crise économique et sociale. De grandes grèves
insurrectionnelles se déclarent dans les usines du Nord
avec occupation d’usines par les ouvriers, et dans le sud agricole, les paysans
occupent les terres des grands propriétaires. L’inaction de l’État inquiète
les classes possédantes qui craignent une révolution bolchevique
sur le modèle russe.
Le fascisme naissant va exploiter cette aspiration à l’ordre de la bourgeoisie et de
l’aristocratie italienne. Les anciens combattants extrémistes vont être enrôlés dans
des milices aux ordres des propriétaires des usines et des terres occupées.
2) L’Italie au lendemain de la guerre
Pour le prix de son entrée en guerre aux côtés de la France, l’Italie avait négocié en 1915 des
extensions territoriales aux dépens de l’Autriche-Hongrie. Bien que dans le camp des vainqueurs, les
traités de paix lui refusent les territoires réclamés. L’Italie exprime vivement sa frustration d’avoir ainsi été trompée. La victoire
est amère pour les Italiens qui ont payé leur engagement au prix de 600 000 tués et près de 800 000 blessés. Les soldats démobilisés se considèrent alors
comme trahis par la France et la Grande-Bretagne. C’est le thème de la « victoire mutilée » qui va se répandre en Italie
et cette amertume va se transformer en colère et exploitée par des groupuscules politiques
extrémistes.