Partie 4 : Le siècle des totalitarismes
Ch.1 : Qu’est-ce que le totalitarisme
Cf.DM
Ch.2 : Genèse et affirmation des régimes totalitaires
I.De la mise en place des régimes totalitaires à la crise des années 30
Cf.TD1-Q°1-7
1)La tourmente révolutionnaire :
a/la révolution bolchevique :
Profitant de l'anarchie politique régnant en Russie depuis le balayage du régime tsariste en février
1917 (révolution bourgeoise), les bolcheviques (groupuscule d'extrême gauche) dirigés par Lénine
s'emparent du pouvoir en octobre 1917 (révolution d'octobre) et met en place, « au nom du
peuple » et des soviets (assemblées d'ouvriers, de paysans et de soldats), « la dictature du
prolétariat ». Ils consacrent alors tous leurs efforts à combattre leurs adversaires politiques (Russes
blancs = favorables au régime tsariste) et créent la IIIe internationale communiste (mars 1919), pour
propager la révolution et les idées communistes à travers le monde.
b/Du spectre de la révolution mondiale à l'anticommunisme :
La contagion révolutionnaire gagne une partie de l'Europe, notamment l'Allemagne ou à l'automne
1918, elle précipite la chute régime impérial (abdication et exil de Guillaume II) et entraîne la
proclamation de la république (doc1p.107).
Cette vague révolutionnaire provoque une véritable peur rouge et les états d'Europe manifestent
une grande hostilité à l'égard du bolchevisme ; la Russie est mise au ban de la SDN et longtemps,
l’URSS créée en 1922 n'est pas reconnue.
Cf.TD1-Q°8-11
2)Un contexte diplomatique et économiques difficile :
a/Une paix mal réglée :
La nouvelle carte de l'Europe, dessinée par les vainqueurs de la première guerre mondiale, et le
contenu des traités de paix suscitent des contestations immédiates :
Les Italiens parlent d'une victoire mutilée ; ils sont frustrés de ne pas avoir obtenu les terres
irrédentes (Istrie et Dalmatie) qu’ils convoitaient et jugent les réparations accordées
insuffisantes.
En Allemagne, la défaite est mal vécue ; le traité de Versailles qui les rend seuls responsables
du conflit, les condamne à de très lourdes réparations financières et ampute le territoire
(Alsace-Lorraine, colonie....) est perçu comme un diktat (un coup de poignard dans le dos).
b/Des économies et des sociétés déstabilisées :
Les conséquences économiques et sociales de la première guerre mondiale sont dramatiques et la
reconversion à une économie de paix est difficile (prix *4, retour sur le marché du travail des soldats
démobilisés : 600 000 chômeurs en Italie en 1921), ce qui génère une grande agitation sociale
(notamment en Italie avec des grèves insurrectionnelles, l'occupation des grandes propriétés
foncières et des usines,...)
La crise de 1929 ne fera qu'amplifier encore les difficultés économiques, provoquant misère et
mécontentement et renforçant aisni l’audience des partis extrémistes.
Cf.TD1-Q°12-17
3)Une conquête légale du pouvoir :
a/La rapide prise du pouvoir par Mussolini :
-Les origines du fascisme :
Benito Mussolini(p.182), ancien instituteur et blessé de guerre, fonde en 1917 Le peuple d’Italie,
journal mêlant idées nationalistes et révolutionnaires.
En 1919, Mussolini fonde les « faisceaux italiens de combat » rassemblant mécontents et déclassés.
Aux élections de 1919 les fascistes n’obtiennent aucun élu (concurrence d’Annunzio, héros depuis
l’expédition de Fiume : p.175).
Durant l’été 1920, il reçoit l’aide financière des grands propriétaires fonciers et des industriels qui
s’inquiètent face à l'agitation sociale. Mussolini fonde le parti national fasciste en novembre 1921
(300 000 membres en 1922).
-Le pouvoir par la force :
Les squadristes répandent des horreurs en multipliant les expéditions punitives, contre les socialistes,
les communistes et les syndicats.
Le 26 octobre 1922, les chemises noires décident d’une marche sur Rome pour prendre le pouvoir
par la force.
Le 29 octobre 1922, le roi Victor-Emmanue lII appelle Mussolini pour former un gouvernement. Pour
rassurer, celui-ci ne nomme au pouvoir qu'un petit nombre de fascistes, il veut une élection légale,
mais se fait donner les pleins pouvoirs et modifie la loi électorale.
Les législatives de 1924 ont lieu dans la terreur, les fascistes obtiennent 65 % des voix.
b/Staline seul successeur de Lénine :
La mort de Lénine (21 janvier 1924), déclenche une crise de succession, Staline qui dirige le parti
unique depuis 1922, fait écarter son seul rival, Trotski (exilé dès 1926) et s'installe au pouvoir
(doc2p.183 +p.184).
c/L'élection d'Hitler :
-La fragilité de la république de Weimar :
La république de Weimar (proclamée le 9 novembre 1918) est malmenée, fragilisée par de nombreux
coups d'état (l'extrême droite perçoit la demande d’armistice comme trahison, putsch raté de la
brasserie de Munich en 1923 par Hitler) et les tentatives révolutionnaires (révolution spartakiste). On
lui reproche surtout son incapacité à rétablir l'ordre et l'économie.
-La montée du nazisme :
1919 : Hitler fonde le parti ouvrier national-socialiste allemand des travailleurs (elle est
écartée : de 383.
1921 : fondation des SA (chemises brunes), milice nazie qui lutte contre les opposants.
1923 : Échec dans la prise du pouvoir lors du putsch de Munich (doc1p.186) ; Hitler est
emprisonné (rédaction de Mein Kampf) et décide de conquérir légalement le pouvoir.
1932 : candidature aux élections présidentielles (1/3 des voix : 13 millions : doc3p.386) ;
c'est le maréchal Hindenburg qui est élu.
30 janvier 1933 : sous la pression des milieux d'affaires, Hitler est appelé au poste de
chancelier (p.186-187).
-La mise en place de la dictature :
L'installation de la dictature est très rapide :
Février 1933 : Hitler dissout et organise l'incendie du Reichtag (doc7p.187) afin d'obtenir
l'interdiction du parti communiste (sur le dos duquel on met l’incendie),
Mars 1933 : pleins pouvoirs,
29/30 juin 1934 (nuit des longs couteaux) pour rassurer certains alliés politiques,
éliminations des SA de Roehm, trop zélés et des adversaires (ex-chancelier Schleicher).
2 août 1934 : mort de Hindenburg, Hitler cumule les fonctions de chefd’état et de
chancelier.
II.Des régimes aux idéologies et aux objectifs différents
Cf.TD1-Q°18-21
1)le fascisme, une idéologie de l'état peu aboutie :
A l'origine, le fascisme refusait de s'identifier à toute théorie politique ou à tout système idéologique,
« notre doctrine c'est le fait ». Cependant, au fil des programmes électoraux et des discours de
Mussolini, l'idéologie fasciste s’est peu à peu forgée, très marqué par le nationaliste (« place au
soleil », débouchées coloniales), et surtout très hétérogène : exaltation de la force (doc4p.183), la
puissance et de la violence (futurisme), revendication de la justice sociale(pillée aux socialistes). À
partir de 1932, Mussolini met l'accent sur sa volonté de créer un « homme nouveau » grâce à un
parti unique et à la puissance de l'État.
Le fascisme a dû toutefois composer avec des institutions, dont Mussolini reconnaît la légitimité :
la royauté : le roi Victor Emmanuel, bien que sans réel pouvoir, reste la figure qui incarne la
nation italienne ; c'est devant lui seul qu’est responsable le Duce.
L'Eglise : la signature des accords de Latran en 1929 établit la reconnaissance mutuelle entre
le Vatican et l'État italien et le catholicisme devient religion d'État.
Cf.TD1-Q°22-25
2) Le nazisme repose sur une vision raciste du monde :
Le slogan « ein Volk, ein Reich, ein Führer » résume l’idéologie nazie, exposée par Hitler dans Mein
Kampf dès 1923. Pour le nazisme, lhumanité se compose de différentes races hiérarchisées :
La race supérieure (doc3p.185) : les Aryens (Germain = peuple allemand = race des
seigneurs) peuvent diriger le monde et dominer les races inférieures et être regroupés dans
un grand Empire allemand, le IIIe Reich (conquête et pangermanisme : « espace vital ».
Les races inférieures : d’abord, les Latins, puis les slaves et les Tziganes ; Les juifs sont
considérés comme impures et la cause des malheurs de l’Allemagne, ils doivent être utilisés
comme esclave ou être éliminés (doc6p.185).
Cf.TD1-Q°26
Cette conception explique la mise en place précoce d’une legislation raciste, dont les juifs sont les
premières victimes :
1933 : boycott des magasins juifs,
1935 : Lois de Nuremberg (doc4p.193) excluant les juifs de la nation allemande : suppression
des mariages « interraciaux », du droit de vote, exclusion de la fonction publique et
obligation du port de l’étoile jaune.
1938 : nombreux pogroms (nuit de cristal) et spoliation des biens juifs.
1940 : mise en place des premiers ghettos et des premières déportations.
1942 : premières extérminations (p.102).
La volonté de purification de la race a entraîné des tentatives de sélection (« fontaine de vie » où
accouchaient des femmes de « sang pur » et dont les enfants étaient ensuite adoptés par des
familles SS), mais aussi la stérilisation, voire l’élimination des handicapés physiques et mentaux
(eugénisme = faire des enfants parfaits)
Cf.TD1-Q°27
3) Le Stalinisme prône une société sans classes :
Staline veut bâtir un homme nouveau, dans un monde égalitaire, sans classes sociales et sans
propriété privée. Cette conception de la société aboutit à la collectivisation des terres, à la création
de Kolkhozes et de Sovkhozes et à la suppression des koulaks (doc1-2p.184).
III.Des régimes à l’organisation et aux méthodes proches
1)Le rôle central du chef :
a/Des leaders charismatiques :
Les trois régimes totalitaires se confondent avec les hommes qui les ont respectivement dirigés,
utilisant d’abord, leurs qualités manoeuvrières (manipulation du PCUS par Staline), leur charisme
personnel (capacité de séduction et de conviction) pour se hisser à la tête de leur parti avant de
s’emparer du pouvoir suprême, qu’ils exercèrent sans contrôle.
b/Le culte de la personnalité : doc1p.190
Présentés comme des surhommes, des guides infaillibles (« Mussolini a toujours raison »), des génies
le génial Staline ») ; ces trois dictateurs ont fait l’objet d’une vénération qui avait alors disparu
dans les sociétés démocratiques et qui égalait les pratiques de la monarchies absolue : leur image est
partout exposée, sous forme de photographies officielles, des films de propagande, de tableaux
(doc2p.194) ou statues monumentales, de récits hagiographiques (=récits flatteurs), insistant sur leur
origine modeste, leur parcours singulier, leur simplicité et leur proximité avec le peuple (Mussolini en
moissoneur, Hitler avec une pelle ou en semeur, les trois en bons pères de familles.
2)Une population encadrée pour anéantir tout individualisme :
a/La jeunesse, première cible :
La population est embrigadée dès l’enfance ; l’école fut un lieu privilégié de propagande et la
jeunesse une proie facile :
Les Balillas italiens avaient selon Mussolini fonction d’inculquer le respect du chef, la
« religion du parti et de ses idées » (doc5p.191),
Pour Hitler, les jeunesses Hitlériennes (Hitler Jugend) constituaient par la préparation
militaire, une antichambre des SS (doc2p.189),
Les jeunesses communistes (komsomol) devaient fournir des cadres obéissant au Parti.
b/Des travailleurs encadrés :
En URSS, les syndicats devenus obligatoires servaient à faire passer les directives du Parti et
mobiliser les énergies des travailleurs, sans cesse appelés à dépasser les objectifs fixés par le
plan quinquennal (stakhanovisme),
En Italie, les syndicats avaient été supprimés au profit des corporations qui réunissaient
travailleurs et patrons sous surveillance du Parti. Les loisirs eux-mêmes étaient organisés par
le Parti (Dopolavoro),
En Allemagne, mêmes mesures : suppression des syndicats et mis en place du front du travail
allemand (KDF).
3)Une société contrôlée et terrorisée pour éliminer toute opposition :
a/Le poids de la propagande :
La propagande utilise les techniques les plus modernes pour forger le culte du chef et pour répandre
les fondements idéologiques : radios, presse, affiche (doc1-2p.202), cinéma (Cinecitta),
La censure (interdictions de nombreux écrits, autodafés nazis,….) et l’art officiel sont érigés en
principes de gouvernement. Ces régimes eurent pour ambition de créer une nouvelle esthétique
(nombreuses construction monumentales à la gloire du chef ou du régime (doc2-3-4p.197), défilés et
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