Rapport de recherche – © Option consommateurs, 2012 iii
RÉSUMÉ
Depuis 2006, les médias sociaux prennent un essor exponentiel. Une étude de 20111 souligne
que les médias sociaux deviennent une source importante de renseignements pour les
consommateurs. De toute évidence, les entreprises se tournent vers les médias sociaux en plus
des autres canaux plus classiques de communication pour attirer l’attention des
consommateurs.
Toutefois, dans les médias sociaux, certaines pratiques commerciales sont douteuses. C’est le
cas du « flog » (faux blogue) ou de « l'astroturf » (utilisation d’un pseudonyme et d’une identité
fictive pour interagir). Des entreprises utilisent ces pratiques afin de promouvoir leurs produits
ou de faire campagne. Elles se font alors passer pour de simples citoyens, ce qui a pour effet de
leurrer le consommateur. C’est notamment pour cette raison que ces pratiques sont
condamnées par les experts en marketing et en relation publique.
Cette recherche vise à cerner les phénomènes du flog et de l’astroturf, d’en étudier la légitimité
et la valeur éthique ainsi que d’analyser leurs impacts sur le consommateur pour ensuite
formuler des recommandations permettant aux législateurs de mieux protéger les citoyens
contre ces pratiques commerciales.
Au terme de cette étude, Option consommateurs tire les conclusions suivantes :
- Les phénomène du flog et de l’astroturf sont relativement répandus : des exemples viennent
même de grandes entreprises.
- À l’heure actuelle, aucun outil ne peut détecter ces pratiques. Pour reconnaître le flog et
l’astroturf, il faudrait donc, chaque fois, mener une enquête de longue haleine.
- Les États-Unis et le Royaume-Uni ont réglementé ces pratiques; le Canada, quant à lui, a
adopté une loi qui n’a pas encore été mise en vigueur. La seule loi applicable actuellement
est celle concernant la publicité fausse ou trompeuse.
- Au Canada, il n’y a pas de jurisprudence en matière de flog ou d’astroturf.
- En matière de flog et d’astroturf, il n’existe, au Canada, aucun procédé formel de traitement
externe des plaintes; aucun organisme ne s’occupe spécifiquement de cela.
Au terme de cette étude, Option consommateurs fait les recommandations suivantes :
1. Mettre en vigueur la Loi visant à promouvoir l’efficacité et la capacité d’adaptation de
l’économie canadienne par la réglementation de certaines pratiques qui découragent
l’exercice des activités commerciales par voie électronique et modifiant la Loi sur le Conseil
de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, la Loi sur la concurrence, la Loi
sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques et la Loi
sur les télécommunications et le Règlement sur la protection du commerce électronique
(CRTC) dans les plus brefs délais.
2. Appliquer cette loi rapidement afin que les pratiques abusives puissent être prévenues
1 Beyond, M Booth and Lexis et Next Fifteen Communications. The Science of Sharing, an
inside look at the Social Consumer, décembre 2011, 16 pages disponible sur le Web :
http://bynd.com/wp-content/uploads/2011/science-of-sharing.pdf