©Arnaud de Saint Julien - MPSI Lycée La Merci 2015-2016 3
• A l’inverse, une information sur la matrice donne de l’information sur l’application linéaire : si
par exemple Ap= 0 où Aest la matrice d’un endomorphisme u, alors up= 0.
• L’application u7→ MatBE,BF(u) est ainsi un isomorphisme entre les espaces vectoriels L(E, F )
et Mn,p(K). Cela permet de retrouver que
dim L(E, F ) = dim E×dim F.
Proposition 3 (Dictionnaire et inverse) Soit Eet Fdeux K-espaces vectoriels de même dimen-
sion de bases respectives BEet BF. Soit u∈ L(E, F )et Asa matrice relative aux bases Bet B′. Alors
on a : uest un isomorphisme de Esur Fssi la matrice Aest inversible, et alors
MatB,B′(u)−1=MatB′,B(u−1)
Remarque : cela fournit un nouveau moyen de prouver qu’une matrice est inversible. Par exemple,
on peut montrer que la matrice A∈ Mn+1(K) définie par ai,j =j−1
i−1est inversible car matrice dans
la base canonique de Kn+1[X] de l’endomorphisme bijectif P7→ P(X+ 1).
Corollaire 4 (Inverse à gauche ou à droite suffit) Soit A∈ Mn(K). Les trois propositions sui-
vantes sont équivalentes :
•Aest inversible
• il existe B∈ Mn(K)tel que AB =In.
• il existe C∈ Mn(K)tel que CA =In.
Remarque : la preuve de ce corollaire repose sur le fait qu’un endomorphisme en dimension finie
est bijectif ssi il est injectif.
Proposition 5 (Dictionnaire et image d’un vecteur) Soit u∈ L(E, F )et Asa matrice dans les
bases BEet BF. Soit xun vecteur de Eet Xla matrice colonne de ses coordonnées dans BE. Alors
la matrice colonne des coordonnées du vecteur u(x)dans la base BFest la matrice colonne AX.
Remarque : on retrouve donc que si uest l’endormorphisme de K2canoniquement associé à la
matrice A= 1 3
2 4!, on a u(2,3) = (11,16), car 1 3
2 4! 2
3!= 11
16!
1.4 Notion de rang d’une matrice
Proposition 6 (dictionnaire) Soit A∈ Mn,p(K). On appelle rang de la matrice Ale rang de la
famille (C1,...,Cp)de Knformée par les colonnes de A. Le rang de Aest aussi égal au rang de toute
application linéaire représentée par Apar rapport à n’importe quel couple de base.
Application : on calcule rg(A), on en déduit la dimension du noyau et on obtient alors rapidement
une base du noyau sans résoudre le système linéaire AX = 0. Par exemple, soit ul’endomorphisme de
K3canoniquement associé à la matrice
A=
2 2 6
3 0 9
4 4 12
.
On a rg(A) = rg(C1, C2, C3) = rg(C1, C2)=2 car C3= 3C1et (C1, C2) libre. Ainsi Im uest engendré
par (2,3,4) et (2,0,4). De plus, par le théorème du rang dim Ker u= 3 −rg(u) = 1. Or C3= 3C1
donne u(e3) = 3u(e1) donc u(e3−3e1) = 0. Le vecteur e3−3e1constitue donc une base du noyau car
de dimension 1.