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Le C.L.E.F : Centre de Liaison, d’Étude et de Formaon
La lere du congrès
Congrès Toulouse 2017
Sédation profonde continue jusqu'au décès : de la théorie à la pratique
Thérèse Vanier disait : « Les Soins Palliafs c’est tout ce qui reste à faire quand il n’y a plus rien à faire ». Si la
dénion des soins palliafs a évolué, cee première approche interroge déjà le sens du soin et du prendre
soin en n de vie.
Ainsi, par des mesures appropriées en réponse aux sourances physiques, psychiques, ou existenelles, les
soins palliafs se sont développés pour assurer une n de vie la plus apaisée possible avec un
accompagnement du paent et de ses proches.
Cependant, face à la maladie grave, au handicap et à la mort, les Français expriment des peurs : peur de ne
plus pouvoir exprimer leur volonté et de subir un acharnement thérapeuque, peur de sourir d’être
abandonnés et mourir seuls. Ils expriment aussi des aentes : celle de pouvoir faire connaître leur volonté
même quand ils ne sont plus en état de l’exprimer, celle de pouvoir refuser ou arrêter un traitement quel qu’il
soit, celle d’être soulagés de la douleur et de leur sourance en étant entourés et accompagnés. La loi de
2005, dite loi Léone, a été conçue pour répondre à ces aentes : en interdisant tout acharnement
thérapeuque, en renforçant le droit du paent de refuser ou d’arrêter tout traitement et en obligeant la
mise en œuvre de soins palliafs et d’un accompagnement.
La loi sur la n de vie vient d’être renforcée en 2016 (Loi Clayes Leone) et donne encore plus de droits en
garanssant au paent que sa demande d’une n de vie apaisée sera entendue. Ainsi, il pourra demander la
mise en place d’une sédaon profonde connue jusqu’au décès en cas de sourances que les médecins
n’auront pas pu apaiser.
Cependant, cee mise en œuvre d’une sédaon profonde connue associée à l’arrêt des traitements de
mainen en vie interroge nos praques : Quel soin et quel accompagnement pour le paent et ses proches ?
Il s’agit de construire une relaon de conance avec les paents et de poursuivre l’alliance thérapeuque en
se rappelant que ce sont encore les paents nous qui nous apprennent ce qui est juste et essenel dans la
relaon soignant-soigné. Ecoutons-les et réapprenons à explorer nos ressources !
Enn, n’oublions pas que les soins palliafs sont des soins acfs et non pas un abandon des soins et qu’ils
s’adressent au paent vivant.
Drs Nathalie Michenot, Philippe Poulain et Nicolas Saon