
incurable dont le pronostic vital est engagé à court terme » présente une souffrance qui 
persiste malgré tous les traitements déjà mis en place. 
Ce geste médical, connu depuis des années par les professionnels de santé, ne peut en 
aucun cas être assimilé à une euthanasie. Même si le décès peut survenir pendant la 
sédation, ce n'est pas elle qui provoque ce décès, c'est la phase ultime de la maladie. La 
sédation est et doit rester un traitement qui vise à soulager un malade qui arrive au 
terme de sa vie. Pour rester dans ce cadre et éviter d'en faire une pratique banalisée, 
signe d'une mort maîtrisée et refoulée, il nous faudra rester  vigilant et  prudent dans 
l'application de cette loi. 
Une politique de la fin de vie ne saurait se réduire à une seule proposition de loi. Même 
équilibrée, elle n'aura aucun sens si elle n'est pas suivie d'un véritable développement 
des  soins  palliatifs  et  de  l'accompagnement.  Ce  qui  reste  inacceptable,  ce  sont  les 
conditions actuelles de la fin de vie dont les constats, connus et répétés, montrent trop 
d'inégalités  et  pas  assez  d'accès  aux  soins  palliatifs,  ainsi  que  des  situations 
d'acharnement  thérapeutique,  alliés  à  un  déficit  de  formation  des  professionnels  de 
santé. 
Les patients et leurs proches attendent des mesures concrètes, des aides adaptées, des 
professionnels formés et attentifs à leur confort, ainsi qu'un accueil et une écoute au plus 
près de leurs volontés. Le prochain plan pour les soins palliatifs, attendu depuis trois 
ans, a été  annoncé. Il  doit  être  assorti de mesures  budgétaires effectives et mis en 
oeuvre  très  rapidement.  Le  véritable  enjeu  actuellement  est  de  soulager  et 
d'accompagner avec compétence et humanité tous les patients qui arrivent au terme de 
leur vie, quels que soient leur âge, leur pathologie et leur lieu de vie.