4. Signification pronostique
• Dans la très grande majorité des cas, les ESV sont idiopathiques, sur coeur sain
et le pronostic est excellent. Ce diagnostic est retenu en cas de normalité des examens
clinique, radiologique, échocardiographique et en l'absence d'autres anomalies de
l'ECG.
• Ailleurs, l'ESV complique une cardiopathie et il existe un risque de tachycardie
ventriculaire et de mort subite.
o L'infarctus myocardique à la phase aiguë : le traitement (Xylocaine) n'est
prescrit qu'en cas de critères de gravité et vise à prévenir le passage vers la
tachycardie ventriculaire. A cette phase de l'infarctus les ESV n'ont pas de
valeur pronostique.
o Après la cicatrisation de l'infarctus, et dans les cardiopathies ischémiques,
les ESV ont une valeur péjorative et sont un indice indépendant du risque futur
de mort subite, surtout si elles sont associées des potentiels tardifs
ventriculaires. La détection se fait par holter.
o Toutes les myocardiopathies, qu'elles soient ischémiques, hypertensives,
valvulaires, toxiques, métaboliques ou autres, et ce d'autant plus qu'elles sont
parvenues à un stade évolué.
o Le prolapsus de la valve mitrale et les rares dysplasies arythmogènes du
ventricule droit (avec risque de mort subite).
• Des facteurs extracardiaques pouvant favoriser la survenue de ces ESV,
notamment :
o métaboliques : hypokaliémie, hypomagnésie, hypocalcémie, hypoxie.
o médicamenteuse : digitaliques, tout anti-arythmique, les
sympathicomimétiques (Isuprel, Dobutrex, Dopamine, bronchodilatateurs et
myorelaxants utérins...)
o C'est aussi par l'intermédiaire d'une stimulation du sympathique que l'on
explique le rôle favorisant de l'hyperthyroïdie et des excitants tels que la
caféine, l'alcool et aussi pour certains le tabac.
5. Traitement
• Dans les formes idiopathiques : neurosédatif voire bêta-bloquants si les patients
sont très symptomatiques. Mais il est souvent possible d'éviter les médicaments en
cas d'ESV bénigne sur coeur sain.
• Infarctus myocardique à la phase aiguë : Lidocaïne (Xylocaine ® 2 à 3 mg/kg au
début puis 1,8 à 2,4 g/24 h en IV) uniquement en présence d'ESV menaçantes.
• Dans le post-infarctus : bêta-bloquants.
• Dans les cardiomyopathies chroniques : amiodarone ± bêta-bloquants, l'utilisation
des autres anti-arytmiques étant généralement néfaste.
• Systématiquement : rechercher et corriger une dyskaliémie, se méfier d'un surdosage
digitalique, dépister une hyperthyroïdie, supprimer un excès de caféine et d'alcool.