Dans le cas du groupe Vivendi Universal, on pourrait à première vue considérer chacune des cinq
grandes divisions (musique, édition, cinéma et télévision, téléphonie, Internet) constituait un DAS
spécifique. Or, un examen plus approfondi montrait qu’au niveau de la division édition, il convenait
de distinguer les magazines, les livres et les jeux vidéo. De même, le téléphone fixe et la téléphonie
mobile appartenait à des DAS distincts. Réciproquement, avec la convergence anticipée des
nouvelles technologies, la télévision interactive constituerait une activité commune aux divisions
télévision et Internet. On constate ainsi que la définition des DAS évolue au cours du temps. Dans le
cadre de la stratégie opérationnelle pour Vivendi Universal, il est important que pour la sortie d’un
nouveau film que la production soit accompagnée en terme d’effort de promotion par la
programmation des chaînes de télévision, le contenu des sites Internet ainsi que les articles de
magazines.
DAS et organisation
Les confusions sont fréquentes, car les divisions qui composent les organisations ne sont pas
toujours définies en fonction des DAS, même si c’est souvent le cas dans les structures importantes.
Le découpage structurel de l’entreprise peut s’établir en fonction des choix stratégiques. Le lien entre
structure et stratégie a été mis en évidence par Chandler lors de son étude sur les grandes firmes
américaines entre 1850 et 1920. L’auteur distingue deux phases dans l’histoire de chaque entreprise.
La première phase consiste à diviser l’entreprise par fonctions (production, commerciale…). Une telle
organisation appelée forme U (unitaire) est bien adaptée lorsque l’entreprise n’est présente que sur
un seul domaine d’activité. Lorsque l’entreprise se développe et se diversifie, les dirigeants adoptent
une structure par division, une telle organisation est appelée forme M (multidivisionnelle). Selon
Williamson, les divisions peuvent même devenir des quasi-firmes et fonctionneraient en véritables
centres de profit. Plusieurs chercheurs en management ont montré que les relations entre la
structure et la stratégie étaient complexes. Dans le cas de Vivendi Universal qui avait hérité de
filiales structurées autour de produits spécifiques, avec des bases de clients différentes, la logique de
la fusion consistait à créer un avantage concurrentiel par l’exploitation des synergies entre ces
différentes offres, ce qui remettait en question les frontières organisationnelles établies. Par
exemple, il semblait logique de créer un nouveau DAS musique, rassemblant les disques, le
téléchargement sur Internet, les bandes son des films, voire les sonneries de téléphone… Ce DAS
s’adressant en priorité à une clientèle jeune, on pouvait également le charger de la diffusion de
produits et services tels que les cartes téléphoniques prépayées. Cet exemple souligne la différence
entre un DAS et une division au sein d’une organisation. Un DAS est une subdivision d’une
organisation du point de vue de la prise de décision stratégique, mais il ne constitue pas
nécessairement une division structurelle.
DAS et segmentation stratégique
La littérature emploie des expressions diverses pour désigner des démarches visant à identifier des
domaines d’activités suffisamment homogènes et indépendant d’autres domaines, notamment en
termes de sources d’avantages concurrentiels, pour qu’ils constituent une unité pertinente sur
laquelle raisonner quand il s’agit de prendre des options de développement. Ainsi parle-t’on de