Le monde en 2050

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Études économiques internationales
Janvier 2011
Le monde en 2050
Tour d’horizon chiffré d’une économie mondiale en mutation
Avec la croissance rapide des pays émergents, l’économie mondiale est en train de connaître une
véritable mutation. Dans le présent document, nous partons du principe que ce bouleversement
va se poursuivre. En 2050, la taille des économies émergentes aura quintuplé et dépassera celle
des pays développés, et 19 des 30 premières économies seront alors les économies des pays
qualifiés aujourd’hui d’émergents. En même temps, il y aura un recul marqué de la puissance
économique – et peut-être politique – des pays riches d’Europe dont la population est peu
nombreuse et vieillissante.
Par Karen Ward
Renseignements et déni de responsabilité Cette étude doit être lue conjointement
avec les renseignements et les attestations des analystes financiers figurant en annexe,
et avec le déni de responsabilité, qui en font partie intégrante.
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
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Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le monde en 2050
` 19 des 30 premières économies du monde seront des
économies émergentes
` La taille des économies émergentes dépassera celle des
économies développées
` La croissance de l’économie mondiale va s’accélérer sous l’impulsion
des économies émergentes
Avec la croissance rapide des pays émergents, l’économie mondiale est en train de connaître une véritable
mutation. Qu’est-ce qui provoque ce bouleversement? Va-t-il se poursuivre? S’il se poursuit, à quoi ressemblera
le monde? Les réponses à ces questions sont importantes pour la prise de décisions en matière de placements.
Le présent document fournit un cadre de réflexion sur les thèmes évoqués. Après analyse des 30 premières
économies d’après la taille du PIB prévue en 2050, nous en arrivons aux conclusions qui suivent.
`
La croissance s’accélérant sous l’impulsion des économies émergentes, la production mondiale va tripler.
Le taux de croissance mondiale va augmenter, pour atteindre en moyenne 3 % par année environ, contre
à peine plus de 2 % pendant la décennie 2000 (graphique 1). La contribution du monde émergent à la
croissance mondiale sera le double de celle du monde développé sur la période prévisionnelle.
`
En 2050, la taille du monde émergent aura quintuplé et dépassera celle du monde développé (graphique 2).
`
19 des 30 premières économies selon la taille du PIB seront des économies que nous qualifions aujourd’hui
d’« émergentes » (tableau 3).
`
La Chine et l’Inde seront respectivement les première et troisième économies du monde.
`
De nombreux pays émergents vont fortement progresser au classement mondial des économies.
Mentionnons notamment le Mexique, la Turquie, l’Indonésie, l’Égypte, la Malaisie, la Thaïlande, la
Colombie et le Venezuela.
`
Ces projections intègrent les perspectives d’évolution du PIB par habitant et du profil démographique.
Le revenu par habitant devrait augmenter dans tous les pays considérés. Le profil démographique varie
nettement d’un pays à l’autre et influe de manière déterminante sur les perspectives de croissance.
`
Les États-Unis et le Royaume-Uni, qui ont de meilleures perspectives démographiques, vont assez bien
réussir à conserver leurs positions.
`
Les pays riches d’Europe dont la population est peu nombreuse et vieillissante vont être les grands
perdants. La Suisse et les Pays-Bas vont nettement régresser au classement, tandis que la Suède, la
Belgique, l’Autriche, la Norvège et le Danemark ne figureront même plus parmi les 30 premières
économies du monde.
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Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
`
Cela pourrait avoir une incidence sur la capacité de ces pays d’exercer une influence sur les politiques
mondiales. Déjà, l’Europe a été contrainte d’abandonner deux sièges au conseil d’administration du FMI
pour faire place à des pays émergents. Cela ajoute une toute nouvelle dimension à la crise que connaît
en ce moment la zone euro et représente pour les pays de cette zone une incitation à surmonter leurs
difficultés actuelles et à maintenir leur union.
`
Les changements démographiques seront beaucoup plus importants hors d’Europe. La population active
augmentera de 73 % en Arabie saoudite et diminuera de 37 % au Japon. Le contraste entre les deux pays
ressort clairement dans le classement prévisionnel des 30 premières économies (graphique 4).
`
En 2050, la mutation qui attend l’économie mondiale sera tout juste amorcée. Le revenu par habitant de
la Chine, même s’il aura été multiplié par sept (graphique 5), ne représentera toujours que 32 % de celui
des États-Unis mais sera encore susceptible d’augmenter de façon substantielle. Il est important de tenir
compte des données de départ lorsqu’on compare les taux de croissance respectifs du monde émergent et
du monde développé.
`
L’approvisionnement en énergie ne sera pas nécessairement un frein au développement mondial si l’on
investit massivement dans l’efficacité énergétique et les énergies à faible émission de carbone. Il pourrait
être plus difficile de répondre aux besoins alimentaires, mais l’amélioration des rendements agricoles
et des régimes alimentaires pourrait régler le problème. Nous livrerons dans la dernière section nos
premières réflexions sur la question.
1. Les pays émergents vont tirer la croissance mondiale
%
%
Contributions à la croissance mondiale
4,0
4,0
3,0
3,0
2,0
2,0
1,0
1,0
0,0
0,0
1970
1980
Marchés développés
Source : Calculs de la HSBC
4
1990
2000
2010
2020
Marchés émergents
2030
2040
Monde
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internationales
Le 4 janvier 2011
Illustration graphique
2. La taille des pays émergents va dépasser celle des pays développés en 2050
$US
émergentsen
et2050
pays
2.En
La billions
taille desde
pays
émergents va dépasser celle desPays
pays développés
constants de 2000
60En billions de $US
constants de 2000
En billions de $US
constants de 2000
En billions de $US
constants de 2000
développés en 2050
Pays émergents et pays
développés en 2050
60
50
60
60
50
50
40
50
40
40
30
40
30
30
20
30
20
20
10
20
10
100
10
0
2010
0
Source : Calculs de la HSBC
2050
0
10
Marchés20développés
2050 émergents
Marchés
Marchés développés
Marchés émergents
Source : Calculs de la HSBC
3. Les 30 premiers pays en 2050
Taille de
en
3. Les 30 premiers paysClassement
en 2050
2050
l’économie en
Taille
de
Classement
en
par taille 2050 (milliards de
2050 $USl’économie
constants en
de
par taille 2050 (milliards
de
2000)
$US constants de
2000)
1
Chine
24 617
2
É.-U.
22 270
13
Chine
248 617
Inde
165
24
É.-U.
226 270
Japon
429
35
Inde
83 165
Allemagne
714
46
Japon
63 429
Royaume-Uni
576
57
Allemagne
32 714
Brésil
960
68
Royaume-Uni
32 576
Mexique
810
79
Brésil
22 960
France
750
810
Mexique
22 810
Canada
287
911
France
22 750
Italie
194
10
Canada
22 287
12
Turquie
149
11
22 194
13
Corée duItalie
Sud
056
12
Turquie
2
149
14
Espagne
1 954
13
Corée du
Sud
21 056
15
Russie
878
14
Espagne
11 954
16
Indonésie
502
15
Russie
11 878
17
Australie
480
16
Indonésie
1
502
18
Argentine
1 477
17
Australie
11 480
19
Égypte
165
18
Argentine
11 477
20
Malaisie
160
19
Égypte
11 165
21
Arabie saoudite
128
20
Malaisie
1
160
22
Thaïlande
856
21
ArabiePays-Bas
saoudite
1 128
23
798
22
Thaïlande
856
24
Pologne
786
23
Pays-Bas
798
25
Iran
732
24
Pologne
786
26
Colombie
725
25
Iran
732
27
Suisse
711
26
Colombie
725
28
Hong
Kong
657
27
Suisse
711
29
Venezuela
558
28
Hong
Kong
657
30
Afrique du Sud
529
29
Venezuela
558
Source : Calculs de la HSBC
30
Afrique du Sud
529
Changement au
classement d’ici
Changement
au
2050
classement d’ici
2050
2
-1
25
-1
-2
5
-1
-2
-1
-12
-15
2
-3
50
-3
-4
06
-4
-2
6
-2
-22
-25
2
-3
5
-2
-3
16
-2
17
162
177
2
-8
70
-89
0
13
9
-7
13
-3
-77
-3
-2
7
-2
Revenu par habitant
($US constants de 2000)
Revenu par habitant
($US constants de 2000)
2050
17 372
552050
134
17
5 372
060
55
63 134
244
5 060
52
683
63
49 244
412
52
13 683
547
49
21 412
793
13
40 547
643
21
51 793
485
40
38 643
445
51
22 485
063
38
46 445
657
22
063
38 111
46
16 657
174
385 111
215
16
51 174
523
5
215
29 001
518 523
996
29
29 001
247
8 996
25
845
29
247
11 674
25
45 845
839
11
24 674
547
457 839
547
24
547
11 530
7 547
83
559
11
76 530
153
83
13 559
268
769 153
308
13 268
9 308
2010
2 396
362010
354
2 396
790
36
39 354
435
25 790
083
39
27 435
646
254 083
711
276 646
217
4 711
23
881
6 217
26
335
23
18 881
703
265 335
088
18
16 703
463
5
088
15 699
162 463
934
151 699
178
2 934
26
244
1
178
10 517
263 244
002
105 517
224
39 002
833
52 224
744
9 833
26
376
26 744
563
262 376
138
63 563
052
2 138
38
739
3 052
35
203
385 739
438
353 203
710
5 438
3 710
Population
(millions)
Population
(millions)
1 417
404
11 417
614
404
102
1 614
71
102
72
71
219
72
129
219
68
129
44
68
57
44
97
57
44
97
51
44
116
51
288
116
29
288
51
29
130
51
40
130
44
40
73
44
17
73
32
17
97
32
63
979
639
9
42
9
57
42
57
Source : Calculs de la HSBC
5
Études économiques
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Le 4 janvier 2011
4. Les perspectives d’évolution de la population active varient énormément d’un pays à l’autre
Arabie saoudite
Égypte
Israël
Venezuela
Malaisie
Inde
Colombie
Argentine
Turquie
Irlande
Australie
Indonésie
Afrique du Sud
États-Unis
Iran
Canada
Norvège
Mexique
Royaume-Uni
Brésil
Suède
Suisse
France
Thaïlande
Belgique
Danemark
Pays-Bas
Hong Kong
Finlande
Chine
Espagne
Autriche
Singapour
Grèce
Italie
Allemagne
Russie
Corée du Sud
Pologne
Japon
-4 0
-15
10
35
Variation en % de la population active entre 2010 et 2050
60
Source : Projections des Nations Unies, Calculs de la HSBC
5. Les pays émergents vont connaître une augmentation du revenu par habitant supérieure à celle des États-Unis au cours des prochaines années
%
%
Croissance du revenu par habitant entre 2010 et 2050
ine
Ch
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Ind
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ala
M
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sa
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É.
Source : Calculs de la HSBC
dit
e
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
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900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Pourquoi les économies
connaissent-elles une croissance?
` Les économies émergentes en sont encore au tout début de
leur développement
` La croissance mondiale sera désormais tirée par les économies émergentes
Qu’est-ce qui stimule
la croissance?
Nous allons vers un monde où les économies
émergentes vont agir sur la croissance mondiale
comme un aiguillon et non comme un frein. La
question qui se pose est la suivante : pourquoi un si
grand nombre d’économies émergentes actuellement
en plein rattrapage ont-elles échoué aussi
misérablement à améliorer leur niveau de vie pendant
la plus grande partie du 20e siècle (tableau 6).
Avant de sonder l’avenir, il nous faut déterminer
jusqu’à quel point ces poussées de croissance
s’expliquent par des améliorations aux fondements
de l’économie pour savoir si elles seront durables.
6. Qu’est-ce qui génère les poussées de croissance
Taux annuel moyen de croissance du PIB par habitant
1913-50
1950-73
1973-98
Monde
0,9
2,9
1,3
États-Unis
Europe de l’Ouest
Japon
1,6
0,8
0.9
2,5
4,1
8.1
2,0
1.8
2.3
Asie hors Japon
Chine
Hong Kong
Malaisie
Singapour
Corée du Sud
Taiwan
Thaïlande
Inde
Indonésie
0,0
-0,6
s. o.
1,5
1,5
-0.4
0,6
-0,1
-0,2
-0,2
2,9
2,9
5,2
2,2
4,4
5.8
6,7
3,7
1,4
2,6
3,5
5,4
4.3
4,2
5,5
6.0
5,3
4,9
2,9
2,9
Amérique latine
Argentine
Brésil
Chili
Colombie
Mexique
Pérou
Uruguay
Venezuela
1,4
0,7
2,0
1,0
1,5
0,9
2,1
0,9
5,3
2,5
2,1
3,7
1,3
2,1
3,2
2,5
0,3
1,6
1,0
0,6
1,4
2,6
1,7
1,3
-0,3
2,1
-0,7
Europe de l’Est
Ancienne URSS
0,9
1,8
3,8
3,4
0,4
-1,8
Afrique
Égypte
Afrique du Sud
Maroc
Ghana
1,0
-0,1
1,3
1,6
1,1
2,1
1,5
2,2
0,7
1,0
0,0
3,0
-0,3
1,9
-0,5
Source : Maddison, L’économie mondiale, Études du Centre de développement de l’OCDE
7
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Pour établir nos projections du PIB total, nous
procédons d’abord à une modélisation du
revenu par habitant, puis nous incorporons les
perspectives démographiques.
Nos estimations du revenu par habitant sont fondées
dans une grande mesure sur les travaux de Robert
Barro, de Harvard1. Les facteurs déterminants du
développement économique sont répartis en trois
groupes (on trouvera des renseignements complets à
ce sujet à l’annexe 1).
1.
Gouvernance économique : degré de stabilité
monétaire, droits politiques et degré de
démocratie, État de droit, taille de l’État (une
taille trop considérable est un frein à l’activité).
2.
Capital humain : niveau d’instruction, état de
santé de la population et taux de fécondité.
3.
Niveau de départ du revenu par habitant.
Avant d’examiner ces variables plus en détail, il est
bon de préciser que nous n’incluons pas des variables
comme le taux d’épargne ou d’investissement.
La raison en est que ces variables devraient être
endogènes au système. Nous cherchons à déterminer
quels sont les facteurs exogènes, structurels, qui
font en sorte que les gens veulent investir. Cela
devrait nous procurer un cadre plus rigoureux
pour déterminer comment une économie a évolué
et si un rythme de croissance peut être maintenu.
À notre avis, il s’agit là de l’une des principales
raisons pour lesquelles notre étude diffère de
certaines études antérieures qui s’efforcent de
déterminer par extrapolation la croissance future
des facteurs de production, souvent à partir de
taux d’investissement actuels. De telles études ont
tendance à surestimer la croissance.
1
Determinants of Economic Growth: A cross-country
empirical study, Robert J Barro
8
Gouvernance économique
Le premier ensemble de variables comprend l’État
de droit, la stabilité monétaire, la démocratie et
l’intervention de l’État, jugée, cette dernière, à l’aune
des dépenses publiques. Toutes ces variables se veulent
des indicateurs de bonne gouvernance économique.
À n’en pas douter, il s’agit d’un domaine qui a vu
s’opérer une évolution importante depuis deux ou
trois décennies et qui a joué un rôle majeur dans la
progression récente de nombreux pays émergents.
À l’évidence, des changements de régime importants
se sont produits un peu partout dans le monde.
Présent dans de vastes régions du monde, notamment
dans des pays comme l’Union soviétique et la
Chine de Mao, le communisme divisait l’économie
mondiale et fermait les pays concernés à la fois au
commerce et au progrès technique que connaissait
l’Occident. Comment copier-coller les technologies
des économies les plus performantes du monde si on
ne peut pas voir ce qu’elles font?
Ces économies dirigées n’ont pas été capables,
bien souvent, d’affecter leurs ressources de façon
efficiente : leur productivité et leurs progrès
technologiques sont restés faibles.
Pendant les années 1950, 1960 et la première partie
des années 1970, vu un faible niveau de départ, le
rythme de croissance du revenu par habitant de ces
pays aurait dû dépasser de loin celui de l’Europe de
l’Ouest ou des États-Unis. La Russie a connu dans les
années 1950 et 1960 des performances raisonnables,
mais qui n’ont pas duré (tableau 6). Naturellement,
la menace d’une guerre a également influé de façon
déterminante sur l’affectation des ressources. Dans
les années 1970, les dépenses des secteurs militaire
et spatial représentaient 15 % du PIB de l’Union
soviétique, soit trois fois plus qu’aux États-Unis et
cinq fois plus qu’en Europe.
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le « rideau de fer » est aujourd’hui disparu, et les pays
ont ouvert leurs frontières aux échanges commerciaux
et aux technologies des pays développés.
La sous-performance relative de l’Inde pendant
la même période découle également du contrôle,
important, exercé par l’État et d’un manque
d’efficacité dans l’affectation des ressources,
attribuable en partie à des mesures de protection
des entreprises contre la concurrence étrangère qui
avaient été adoptées au lendemain de l’accession
à l’indépendance. Pendant une grande partie des
années 1970 et 1980, l’État a eu une influence
prédominante sur l’activité industrielle en exerçant
un contrôle sur les échanges commerciaux ou les
importations ainsi que sur le financement de telles
activités (exercice de surcroît gangrené par la
corruption). Maintes fois, cela a conduit à des déficits
de production et à des crises de la balance des
paiements. Au début des années 1990, l’Inde a réussi
à corriger en bonne partie ses problèmes du côté de
l’offre. Le régime des autorisations industrielles a été
dans une grande mesure supprimé, et les restrictions
à l’importation ont été réduites à l’égard des capitaux
et des intrants industriels. L’administration publique
est toujours aux prises avec certains problèmes,
mais l’économie indienne est maintenant ouverte
à la demande et au savoir-faire technologique des
économies plus avancées.
7. Les pays d’Amérique latine ont manqué de discipline
monétaire dans le passé
% annuel
Inflation
% annuel
3200
2800
2400
2000
1600
1200
800
400
0
1000
800
600
400
200
0
En comparaison, l’Amérique latine, s’est ouverte
beaucoup plus tôt à la concurrence, au commerce
et aux capitaux internationaux. Cependant, elle a
été pénalisée, dans les années 1970 et 1980, par un
manque de discipline monétaire qui a entraîné des
poussées d’inflation et des crises de solvabilité à
répétition (graphique 7). Grâce notamment à des
progrès sur le plan de la gouvernance, certaines
parties de l’Amérique latine ont réussi à redresser
leur économie. Cela s’est traduit, côté offre, par des
améliorations comme il s’en produit souvent après
une période d’inflation faible et stable.
Parallèlement aux parcours propres à tous ces
pays entre les années 1970 et 1990, s’est opéré un
changement radical des politiques économiques
visant à favoriser le développement. Dans la
conception classique, la gestion et la planification
de l’économie par l’État, les investissements publics
et les mesures de protection contre les fluctuations
du marché mondial constituaient la recette par
excellence pour favoriser le développement
économique. L’autosuffisance était l’objectif :
aussi le commerce extérieur était-il vu comme une
nuisance et donc comme une activité à taxer.
À partir de la fin des années 1970, une série de travaux
émanant du NBER, de la Banque mondiale et du FMI
ont commencé à remettre en question cette forme de
gouvernance. Leurs auteurs ont commencé à prôner
des mesures favorables au marché et l’ouverture
des frontières comme moyens de favoriser le
développement économique. Ces travaux ont culminé
avec la publication de ce que certains ont appelé le «
livre miracle » de la Banque mondiale en 19932.
1961 1967 1973 1979 1985 1991 1997 2003 2009
Chili (échelle de gauche)
Argentine
(échelle de droite)
Brésil (échelle de droite)
Source : Banque mondiale
2
The East Asian Miracle: economic growth and public policy,
Banque mondiale, Oxford University Press, 1993
9
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Quel rôle joue la démocratie dans un développement
qui emprunte la voie de la libéralisation? On suppose
généralement qu’un régime démocratique est plus
apte à générer la croissance économique, du fait que
la population chercherait alors à obtenir le niveau de
vie le plus élevé possible et élirait en conséquence
des gouvernements proposant les programmes
politiques les plus favorables à la croissance. À n’en
pas douter, les régimes démocratiques en général ont
effectivement réussi à créer les meilleures conditions
d’investissement; comme en témoigne l’indice de
l’État de droit (graphique 8).
Certains régimes autoritaires, dont la Chine et Singapour
fournissent des exemples particulièrement évidents, ont
néanmoins réalisé une bonne performance au chapitre
de l’État de droit. En revanche, à certains endroits en
Amérique latine, les régimes démocratiques n’ont guère
progressé au chapitre de l’État de droit.
Les travaux de Barro ont montré que trop de démocratie
n’était pas toujours une bonne chose pour la croissance
économique (bien que, naturellement, cela puisse être
l’idéal sur le plan social). Barro a constaté que, lorsque
le degré de démocratie est très élevé, la redistribution
des revenus devient un facteur prépondérant, ayant pour
effet de freiner l’entrepreneuriat. De plus, en démocratie,
la course aux suffrages prend une importance
démesurée, parfois au détriment des suffrages futurs, et
l’investissement nécessaire au développement à long
terme peut en pâtir.
Les régimes autoritaires sont capables de réussite
économique s’ils peuvent mettre en place un système
qui reproduit les stimulants générés naturellement par
un système fondé sur le marché, à savoir la concurrence
et la motivation d’améliorer l’efficience.
8. Certains régimes autoritaires ont réussi à créer de meilleures conditions d’investissement que certains régimes plus libéraux
1.2
1.0
Indice de l’état de droit
Australie + R.-U.
+ Canada
0.8
Chine +
Arabie saoudite
Singapour
Corée du Sud
Turquie
Iran + Russie
0.6
Irlande + Pays-Bas + Suède
+ Danemark + Autriche
+ Norvège + Finlande
Allemagne + É.-U. + Japon
+ France + Espagne + Suisse
+ Belgique
Grèce + Pologne
Italie + Israël
Inde + Malaisie
Égypte
Indonésie
Thaïlande
0.4
Hong Kong
Afrique du Sud + Argentine
Colombie
0.2
Mexique + Brésil
Venezuela
0.0
0.0
0.2
0.4
0.6
Indice de démocratie
Source : Political Risk Services International Country Risk Guide et indice de droits politiques de Freedom House
10
0.8
1.0
1.2
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
9. Le poids des entreprises appartenant à l’État diminue en Chine
Part en % des entreprises appartenant à l’État dans l’emploi urbain
100
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
0
60 64 68 72 76 80 84 88 92 96 00 04 08
Source : CEIC
Il existe plusieurs exemples de la manière dont cela
a été accompli en Chine (pour plus de détails, on
consultera Inside the growth engine (Zhang Zhiming,
8 décembre 2010). La décentralisation et la privatisation
des moyens de production à l’échelon régional ainsi
que la réduction de la taille du vieux secteur des
entreprises d’État (graphique 9) ont entraîné une
« rivalité industrielle » entre les régions qui a favorisé
la concurrence et la recherche d’efficience.
Un autre exemple, en Chine, est celui du « système
de responsabilité des ménages », qui louait des terres
agricoles aux ménages moyennant des montants
déterminés de taxes et de loyers. Les ménages étaient
tout à fait motivés à augmenter leur productivité, car
c’est à eux que cela profitait.
De plus, la Chine s’est clairement ouverte aux
investissements étrangers directs et au commerce
international et a adhéré à l’Organisation mondiale
du commerce en 2001. Un tel engagement vis-àvis du monde développé lui permet de copier et de
développer les technologies de l’Ouest.
Il reste des difficultés que le Chine devra surmonter
pour accélérer encore son rythme de croissance.
Le flou qui entoure certains régimes de propriété,
particulièrement dans le secteur des entreprises
régionales, ainsi que les lacunes de l’infrastructure
juridique sont des facteurs qui pèsent tout
particulièrement sur la croissance potentielle de la
Chine. De plus, le système bancaire sous contrôle de
l’État est le seul que les emprunteurs et les épargnants
peuvent utiliser officiellement. La libéralisation du
secteur financier favorisera un meilleur lien entre
emprunteurs et épargnants et devrait entraîner une
affectation plus efficiente du capital.
Il est bon de se rappeler, toutefois, que, pendant
les années 1970, on critiquait le Japon en utilisant
plusieurs des arguments utilisés actuellement envers
la Chine. L’intervention de l’État a nettement
contribué à l’effort de rattrapage du Japon. Les
grands conglomérats (keiretsus) et les banques
entretenaient des liens étroits, et le ministre du
Commerce et de l’Industrie a fourni aux entreprises
et aux banques des orientations qui ont eu une
influence sur ce qui était considéré comme des
« secteurs d’activité clés ». De fait, les critiques
entachaient à ce point l’image du Japon sur la scène
économique mondiale que le pays a fait un don
important à la Banque mondiale pour aider celle-ci à
terminer le « livre miracle » consacré à la question.
11
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le capital humain
L’ensemble suivant de variables du modèle concerne
la productivité du travail — le facteur le plus important
étant le niveau d’instruction (graphique 10). Il est
bien de disposer de la toute dernière technologie,
mais, si la main-d’œuvre n’a pas une formation
suffisante, elle ne sera pas capable de l’utiliser. Et une
fois que la croissance fondée sur le « copier-coller »
sera terminée, on peut présumer que c’est la maind’œuvre la plus instruite qui saura innover et assurer la
poursuite des progrès technologiques.
Un autre facteur de productivité important de la
main-d’œuvre est l’état de santé. À l’égard de cette
variable, Barro a utilisé l’espérance de vie. Si vous
vous attendez à vivre et par voie de conséquence à
travailler longtemps, cela vaudra la peine de prendre
quelques années pour vous instruire. Par ailleurs,
il faut aussi comprendre qu’une population qui vit
longtemps et connaît une longue retraite impose un
lourd fardeau à la population active. Cette réalité
est vraisemblablement prise en compte dans notre
modèle du fait de l’ampleur des dépenses publiques
nécessaires au soutien d’une population vieillissante.
Dans les pays à ratio élevé de dépendance des
personnes âgées, la croissance sera, de ce fait, ralentie.
Barro tient compte également du taux de fécondité.
Un taux de fécondité élevé fait en sorte que les biens
d’investissement sont davantage dispersés, et, vu
l’importance de la capacité de production consacrée
à élever les enfants, entraîne une diminution de la
production par habitant. Par contre, lorsqu’il est
question de croissance totale, les économies à taux de
fécondité élevé seront favorisées pour cette raison.
Le rôle que jouent le taux de mortalité, le taux de
fécondité et l’espérance de vie est étudié de façon
détaillée dans le chapitre intitulé « Running out of
workers » du livre de Stephen King Losing Control
(Yale University Press, 2010).
12
10. La capacité d’un pays à rattraper un retard et à innover
sera fonction du degré d’instruction de sa population
Norvège
É.-U.
Australie
Corée du Sud
Allemagne
Irlande
Japon
Suède
Canada
Hong Kong
Pays-Bas
Israël
Grèce
Belgique
France
Espagne
Arabie saoudite
Malaisie
Danemark
Finlande
Iran
Suisse
Pologne
Chine
Russie
Royaume-Uni
Autriche
Italie
Argentine
Mexique
Afrique du Sud
Singapour
Colombie
Brésil
Thaïlande
Égypte
Venezuela
Turquie
Inde
Indonésie
0
2
4
6
8
10
12
Nombre d’années de scolarité moyen
de la population masculine
Source : Barro-Lee
14
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le niveau de départ du revenu
par habitant
Le modèle prend ensuite en compte le niveau actuel
du PIB en s’appuyant sur l’idée que, si un pays a
la bonne infrastructure économique, la croissance
sera, dans le cas d’un pays à faible revenu, amplifiée
à court terme, du fait des rendements élevés que
produiront alors les investissements additionnels. Les
rendements diminueront ensuite lorsque la loi des
rendements décroissants interviendra.
Pour illustrer cette « loi », prenons l’exemple d’un
balayeur de rue. S’il ne dispose d’aucun équipement,
le balayeur mettra beaucoup de temps à nettoyer une
rue : il lui faudra en effet ramasser les déchets à la
main. Si vous lui fournissez un balai, il pourra nettoyer
un bien plus grand nombre de rues. Sa productivité —
production par travailleur —, mesurée par le nombre
de rues nettoyées, augmentera considérablement.
Maintenant, si vous lui fournissez deux balais,
peut-être lui faudra-t-il un peu moins de temps pour
nettoyer une rue, mais le gain de productivité ne sera
sans doute en rien comparable au gain procuré par
le premier balai. C’est ce qu’on appelle la loi des
rendements marginaux décroissants. Les injections
additionnelles de capitaux génèrent des gains de
production qui diminuent en importance au fur et
à mesure que le capital augmente, si bien qu’à un
moment donné tout nouvel investissement devient
inutile. Il est en effet inutile d’avoir trois balais quand
on n’a que deux bras.
Du fait de la décroissance des rendements, on ne peut
simplement extrapoler les taux de croissance ou les
taux d’investissement actuels. Songez aux erreurs
faites dans les prévisions relatives au Japon au début
des années 1960. À l’époque, une explosion des
investissements avait entraîné un taux de croissance
extrêmement élevé. Le revenu par habitant était
passé d’un niveau inférieur de 50 % à celui des ÉtatsUnis, en 1960, à un niveau comparable à celui de ce
pays au début des années 1970 (graphique 11).
11. Des tigres en plein élan
%
Revenu par habitant par rapport aux États-Unis
11.
140Des tigres en plein élan
%
140
120
%
100
140
120
%
100
140
Revenu par habitant par rapport aux États-Unis
80
120
100
60
40
80
20
60
80
120
100
60
40
80
20
60
400
40
0
20 19601966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008 20
0
0
Corée du Sud
Japon
Hong Kong
Singapour
19601966 1972 1978 1984 1990 1996 2002 2008
Corée Calculs
du Sudde la HSBC
Japon
Source : Banque mondiale,
Hong Kong
Singapour
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
En extrapolant
les taux de croissance des
investissements dans l’avenir, comme plusieurs
l’ont fait, on obtenait comme résultat que le taux de
croissance du revenu par habitant au Japon dépasserait
de façon permanente celui des États-Unis. Cela ne
s’est pas produit : le rythme des investissements s’est
ralenti, et la croissance observée sur les deux dernières
décennies a été générée uniquement par les progrès
technologiques
12. Ce qui s’est (graphique
passé au Japon12).
illustre la décroissance de la
contribution du travail et du capital à la croissance économique
12.
illustre la décroissance de la%
% Ce qui s’est passé au Japon
Japon
contribution du travail et du capital à la croissance économique
12
12
%
Japon
%
10
10
8
8
12
12
6
610
10
84
84
62
62
04
04
-2
2
2-2
0
-2
1960
Capital
1960
1970
1980
Travail
1970
1980
1990
2000
Progrès technique
1990
2000
0
-2
Source : Le progrès technique est déterminé en tant que facteur résiduel à l’aide
de la fonction
de production de
Cobb-Douglas
Capital
Travail
Progrès technique
Source : Le progrès technique est déterminé en tant que facteur résiduel à l’aide
de la fonction de production de Cobb-Douglas
La même observation vaut pour la croissance
d’autres tigres asiatiques qui ont vu leur revenu
par habitant augmenter en même temps que leur
croissance ralentissait (graphiques 13 à 15).
13
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
croissance
ralentit
à mesureque
quel’économie
l’économie
13.13.
LaLa
croissance
ralentit
auau
furfur
etet
à mesure
développe,
comme
Japon…
se se
développe,
comme
onon
l’al’a
vuvu
auau
Japon…
Japon
Japon
Croissance du PIB réel
Croissance du PIB réel
1515
%%
Revenupar
parhabitant
habitantpar
parrapport
rapportaux
auxÉtats-Unis
États-Unis
Revenu
%
%
1010
10
10
1010
88
88
5 5
66
66
44
44
22
22
00
00
0 0
-5 -5
5 000 10,000
10 000 15,000
15 000 20,000
20 000 25,000
25 000
0 05,000
réel
habitant
PIBPIB
réel
parpar
habitant
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Source
: Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Croissance du PIB réel
Croissance du PIB réel
…en
Corée
Sud…
14.14.
…en
Corée
dudu
Sud…
1515
Corée
Sud
Corée
duduSud
1010
5
5
0
0
-5
-5
-10
-10
0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000
0 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000
PIB réel par habitant
PIB réel par habitant
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
15. …et à Taiwan
15. …et à Taiwan
Croissance du PIB réel
Croissance du PIB réel
20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
-5
-5
Taiwan
Taiwan
0 5 000 10 000 15 000
20 000 25 000
0 5,000 10,000 15,000
20,000 25,000
PIB réel par habitant
PIB réel par habitant
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
14
16.D’autres
D’autrespays
payssont
sonten
entrain
traind’améliorer
d’améliorer
16.
leurniveau
niveaude
devie
vierelatif
relatif
leur
19601966
1966 1972
1972 1978
1978 1984
1984 1990
1990 1996
1996 2002
2002 2008
2008
1960
Indonésie
Brésil
Chine
Inde
Indonésie
Brésil
Chine
Inde
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Source
: Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Évidemment, pour nombre de nouvelles économies,
il reste encore tant de chemin à parcourir pour
atteindre un stade de développement avancé, que les
facteurs limitatifs évoqués ne vont pas jouer avant
un certain temps. Examinez l’axe du graphique 16.
Malgré la rapidité de sa croissance, le revenu par
habitant en Chine, en dollars constants, ne représente
toujours que 6 % seulement de celui des États-Unis.
Et le revenu par habitant de l’Inde ne représente que
2 % de celui des États-Unis.
Le fait que ces économies aient encore beaucoup de
chemin à parcourir sur la voie du développement
se constate également dans le poids des différents
secteurs d’activité. Au fur et à mesure de son
développement, une économie accroît son efficacité
à produire les biens de base. Lorsque vous avez
un tracteur, il est beaucoup plus facile de produire
les denrées alimentaires dont vous avez besoin, et
vous pouvez utiliser vos ressources pour produire
d’autres biens et services. Généralement, il est alors
question de progression dans la chaîne de la valeur
ajoutée (graphique 18).
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
17. Les pays qui connaissent les plus forts taux de croissance économique en sont au tout début de leur développement
Part en % de la production agricole dans le PIB
20%
20%
Royaume-Uni
Allemagne
Suisse
É.-U.
Japon
Pays-Bas
France
Italie
Canada
Corée du Sud
Australie
Espagne
Mexique
0%
Pologne
0%
Russie
5%
Brésil
5%
Turquie
10%
Chine
10%
Indonésie
15%
Inde
15%
Source : Banque mondiale, HSBC
18. À mesure que le capital augmente, la part de capital
exigée par la production agricole diminue
19. 40 % de la main-d’œuvre chinoise travaille encore dans
le secteur primaire
PIB par habitant
50000
% Part de la main-d’œuvre employée par le secteur primaire
80
%
80
40000
60
60
30000
40
40
20000
20
20
10000
0
0
0
0
0.0%
5.0%
10.0%
15.0%
20.0%
Part en % de la production agricole dans le PIB
Source : Banque mondiale, HSBC
Par suite de l’essor d’autres secteurs d’activité, la part
de l’agriculture dans la production globale de biens
des pays du G7 a chuté à moins de 3 %.
5
10
15
20
25
PIB réel par habitant, en milliers de $US chaînés (1990)
É.-U.
Japon
Chine
Source : FMI, Calculs de la HSBC
En Chine, l’agriculture représente encore 12 % de
la production (graphique 17), et, fait peut-être plus
frappant, elle mobilise encore 40 % de la population
active (graphique 19). Ces données laissent entrevoir
le long chemin à parcourir en matière d’automatisation
de la production alimentaire et quant à la capacité de
la main-d’œuvre à évoluer vers d’autres formes de
production — l’« urbanisation » de la main-d’œuvre.
Les chiffres de l’emploi sont moins fiables dans
le cas des autres économies. Néanmoins, comme
la production agricole représente encore 18 %
environ de la production de l’Inde, le même scénario
se dessine. Il reste encore une forte proportion
de ressources à réaffecter à des utilisations plus
productives (graphique 17).
15
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
L’économie modélisée
Pour vérifier la fiabilité du modèle, nous sommes
partis de l’infrastructure économique qui existait en
2000 et nous avons établi des projections pour la
période 2000-2010. Nous avons jugé que les résultats
étaient satisfaisants. On trouvera à l’annexe 1 plus de
renseignements sur le modèle et les résultats obtenus.
Par souci de simplification de l’analyse, nous
utilisons des dollars américains constants de 2000.
Une appréciation des monnaies de pays émergents
par rapport au dollar américain augmenterait la portée
des conclusions du rapport. Nous considérons les
40 premiers pays de façon à pouvoir observer qui
s’approche du palmarès des 30 premiers. Il est par
ailleurs parfaitement possible que certains pays hors
des 40 premiers connaissent une croissance telle
qu’ils sautent plusieurs places et aboutissent dans le
tableau des 30 premiers, les Philippines en étant un
exemple selon notre service des études économiques
basé en Asie. Il nous fallait tracer la limite quelque
part, mais cela est une mise en garde importante au
sujet de notre liste définitive.
Pour faire nos projections de base, nous avons
considéré deux scénarios. Le premier suppose que
l’« infrastructure économique » est fixée au niveau
observé aujourd’hui. Il ne serait pas juste, toutefois,
de faire abstraction de toute possibilité d’amélioration
des économies par rapport à leur situation actuelle.
À titre d’exemple, il est évident que les niveaux
d’instruction progressent (graphique 22).
20. Les pays émergents améliorent leur infrastructure
économique, ce qui renforce leur potentiel à long terme
Nombre d’années de scolarité
15
15
10
10
5
5
0
0
75
80
85
Russie
Inde
Source : www.BarroLee.com
16
90
95
Chine
É.-U.
00
05
10
Brésil
Nous avons alors utilisé un second scénario,
qui suppose que, d’ici 40 ans, l’infrastructure
économique de tous les pays aura atteint le niveau
« optimal ». Il s’agit du plus haut niveau susceptible
d’être atteint par un pays faisant partie de notre
échantillon. Le scénario suppose ainsi que tous les
pays auront atteint le niveau d’instruction du pays
qui est le premier à ce chapitre (la Norvège), que tous
les pays auront atteint le plus haut score possible (1)
dans l’indice de l’État de droit, etc.
Les résultats obtenus à partir de ces scénarios sont
présentés en annexe. Notre scénario de base se situe
à mi-chemin entre ces deux hypothèses. Il suppose
essentiellement que chacun des pays corrige ses
imperfections à hauteur de 50 %. Il existe plusieurs
raisons pour lesquelles un scénario optimiste risque
de ne pas se concrétiser, raisons sur lesquelles nous
reviendrons dans la dernière section, mais, pour
l’instant, nous supposerons que les gouvernements
vont continuer à progresser et non à régresser en
matière de politique économique.
Bien entendu, il pourrait arriver que l’infrastructure
économique se développe plus rapidement que prévu.
La Turquie est un bon exemple à cet égard. Après la
pire crise économique de l’histoire du pays, en 2001,
le gouvernement a mis en œuvre une impressionnante
série de réformes politiques, constitutionnelles et
économiques qui ont rendu possible l’engagement,
en 2006, de négociations concernant l’adhésion du
pays à l’Union européenne. Nous nous attendons à ce
que l’amélioration de la stabilité politique intérieure
trouve sa récompense en 2011 avec l’obtention par
la Turquie de la notation « catégorie investissement ».
C’est la raison pour laquelle nous avons relevé la
note de la Turquie au chapitre de la démocratie, en
lui donnant un score égal à celui de la Malaisie (0,5).
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
21. Définition de l’« infrastructure économique »
Revenu par habitant Nbre moyen d’années
($US constants 2000)
de scolarité
Australie
Autriche
Belgique
Canada
Danemark
Finlande
France
Allemagne
Grèce
Irlande
Italie
Japon
Pays-Bas
Norvège
Espagne
Suède
Suisse
Royaume-Uni
É.-U.
Pays développés
Égypte
Iran
Israël
Pologne
Russie
Arabie saoudite
Afrique du Sud
Turquie
Europe centrale et orientale,
Moyen-Orient, Afrique
Chine
Hong Kong
Inde
Indonésie
Malaisie
Corée du Sud
Singapour
Thaïlande
Asie
Argentine
Brésil
Colombie
Colombie
Venezuela
Amérique Latine
Total
Espérance
de vie
Taux de
fertilité
État de droit
Cons. publique
(en % du PIB)
Indice de
démocratie
Taux d’inflation
(en %)
26243 (16)
26455 (13)
24758 (18)
26335 (15)
31418 (9)
27150 (12)
23881 (19)
25082 (17)
14382 (23)
27964 (10)
18702 (20)
39434 (3)
26375 (14)
40933 (2)
15698 (22)
31777 (8)
38738 (4)
27646 (11)
36354 (6)
27860
3002 (34)
2138 (38)
37005 (5)
6562 (26)
2934 (35)
9832 (25)
3710 (31)
5087 (29)
8784
12,1 (3)
9,53 (27)
10,5 (14)
11,3 (9)
10,0 (19)
9,97 (20)
10,5 (15)
11,8 (5)
10,6 (13)
11,6 (6)
9,50 (28)
11,5 (7)
11,0 (12)
12,2 (1)
10,3 (16)
11,5 (8)
9,87 (22)
9,59 (26)
12,2 (2)
10,86
8,76 (31)
9,92 (21)
11,3 (10)
9,87 (23)
9,68 (25)
10,3 (17)
8,55 (32)
7,01 (38)
9,43
81 (6)
80 (12)
80 (15)
80 (10)
78 (21)
79 (20)
81 (5)
80 (16)
79 (17)
78 (22)
81 (4)
82 (1)
80 (14)
80 (12)
81 (8)
81 (7)
82 (3)
79 (18)
78 (22)
80
70 (36)
71 (34)
81 (9)
75 (24)
67 (38)
73 (29)
51 (40)
71 (33)
70
1,9 (16)
1,4 (34)
1,8 (23)
1,6 (28)
1,8 (20)
1,8 (22)
1,9 (15)
1,3 (36)
1,5 (29)
2,1 (13)
1,4 (33)
1,3 (37)
1,7 (26)
1,9 (17)
1,4 (32)
1,9 (19)
1,4 (31)
1,9 (18)
2,1 (13)
1,7
2,8 (3)
1,8 (25)
2,9 (2)
1,3 (35)
1,4 (30)
3,1 (1)
2,5 (7)
2,1 (12)
2,3
0,92 (8)
1,0 (1)
0,83 (11)
0,91 (10)
1,0 (1)
1,0 (1)
0,83 (11)
0,83 (11)
0,75 (22)
1,0 (1)
0,66 (29)
0,83 (11)
1,0 (1)
1,0 (1)
0,83 (11)
1,0 (1)
0,83 (11)
0,92 (8)
0,83 (11)
0,9
0,58 (31)
0,67 (25)
0,67 (25)
0,75 (22)
0,67 (25)
0,83 (11)
0,41 (35)
0,75 (22)
0,7
16,9 (22)
18,2 (17)
23,1 (6)
19,3 (13)
26,5 (1)
22,3 (7)
23,1 (5)
18,0 (18)
17,0 (20)
15,9 (25)
20,2 (9)
17,9 (19)
25,0 (3)
19,2 (14)
19,2 (15)
25,9 (2)
10,5 (37)
21,7 (8)
15,8 (26)
19,8
20,0* (36)
11,1 (35)
24,2 (4)
19,4 (12)
16,9 (21)
19,6 (10)
19,1 (16)
12,8 (30)
16,8
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0 (1)
1,0
0,17 (34)
0,17 (34)
1,0 (1)
1,0 (1)
0,17 (34)
0 (38)
0,83 (22)
0,5 (31)
0,5
2,83 (19)
1,96 (32)
2,08 (30)
1,60 (36)
2,14 (28)
2,19 (26)
1,46 (38)
1,74 (35)
2,75 (20)
1,48 (37)
1,98 (31)
0,02 (40)
1,76 (34)
2,22 (25)
2,15 (27)
1,79 (33)
0,89 (39)
2,57 (22)
2,11 (29)
1,9
13 (3)
18,7 (2)
3,23 (17)
3,55 (14)
11,5 (4)
6,36 (10)
8,58 (5)
8,48 (7)
9,2
2396 (37)
35202 (7)
790 (40)
1178 (39)
5223 (28)
16462 (21)
45957 (1)
2743 (36)
13744
10516 (24)
4710 (30)
3051 (32)
3051 (32)
5437 (27)
5354
18002
9,80 (24)
11,0 (11)
6,65 (39)
6,24 (40)
10,1 (18)
11,8 (4)
9,1 (30)
7,49 (36)
9,05
9,34 (29)
7,63 (35)
7,69 (33)
7,69 (33)
7,02 (37)
7,88
9,79
73 (28)
82 (1)
63 (39)
70 (35)
74 (25)
79 (19)
80 (11)
68 (37)
74
73 (26)
72 (32)
72 (30)
72 (30)
73 (27)
73
76,1
1,7 (27)
1,0 (40)
2,7 (4)
2,1 (11)
2,5 (5)
1,1 (39)
1,2 (38)
1,8 (24)
1,8
2,2 (10)
1,8 (21)
2,4 (8)
2,4 (8)
2,5 (6)
2,3
1,9
0,83 (19)
0,42 (33)
0,67 (25)
0,5 (32)
0,66 (29)
0,83 (19)
0,83 (19)
0,42 (33)
0,6
0,41 (35)
0,33 (37)
0,33 (37)
0,33 (37)
0,16 (40)
0,3
0,7
12,9 (29)
8,32 (40)
11,7 (33)
8,41 (39)
12,2 (32)
15,2 (27)
10,0 (38)
12,4 (31)
11,4
13,4 (28)
19,4 (11)
16,3 (23)
16,3 (23)
11,5 (34)
15,4
16,9
0 (38)
0,33 (31)
0,5 (28)
0 (38)
0,5 (28)
0,83 (22)
0,33 (31)
0,17 (34)
0,3
0,83 (22)
0,83 (22)
0,67 (26)
0,67 (26)
0,5 (28)
0,7
0,7
3,30 (16)
2,27 (24)
8,53 (6)
7,00 (9)
2,68 (21)
3,34 (15)
3 (18)
2,28 (23)
4,1
7,89 (8)
4,72 (13)
5,58 (11)
5,58 (11)
26,2 (1)
10,0
4,9
Source : Voir le tableau ci-dessous. Remarque : *Nous avons été incapables de rapprocher les données de la Banque mondiale sur la consommation publique égyptienne, aussi les avons-nous remplacées par les données du pays.
**Nous avons modifié le score relatif à la démocratie en fonction du jugement que nous portons sur les améliorations récentes (voir le texte). Le score est de 0,33 dans l’indice de Gastil pour l’année 2009.
Description des données
Variable
Description
Source
Nombre moyen d’années de
scolarité
Espérance de vie
Taux de fécondité
État de droit
Nombre moyen d’années d’études chez les hommes en 2010
www.barrolee.com
Consommation publique
Indice de démocratie
Taux d’inflation
Source : HSBC
Espérance de vie de la population totale en 2008; log naturel utilisé.
Banque mondiale
Nombre de naissances par femme en 2008; log naturel utilisé.
Banque mondiale
Indice comportant une échelle comprise entre 0 et 1 qui évalue le caractère plus ou moins favorable Political Risk Services International
des conditions d’investissement d’après le degré d’application de la loi, l’inviolabilité des contrats et le Country Risk Guide
droit de propriété. Données pour 2009.
Pourcentage du PIB que représente la consommation publique (en 2008).
Banque mondiale
Indicateur de droits politiques, calculé au départ par Gastil, en l’occurrence pour la période allant de Indice des droits politiques de
1972 à 1994. L’indice mesure le droit pour tout adulte de voter et de se présenter à une charge
Freedom House
publique, et, pour les représentants élus, d’avoir un vote décisif sur les politiques publiques. Échelle
comprise entre 0 et 1, 1 représentant le niveau maximal de démocratie.
Inflation mesurée selon l’IPC : variation annuelle moyenne en % pour la période allant de 2004 à 2007. Banque mondiale
17
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le tableau 23, constitué à partir des données du
tableau 21, indique les projections de croissance du
revenu par habitant selon le scénario de base.
La fourchette des taux de croissance du revenu
par habitant est relativement étroite pour les pays
développés : elle est comprise entre 0,5 %, taux de
la Suède et de la Norvège (les ressources naturelles
n’étant pas prises en compte, la croissance potentielle
de la Norvège a pu être sous-estimée), et 2,6 %, taux
de la Suisse.
Les différences peuvent s’expliquer dans une grande
mesure par les variations du nombre d’années
d’études et de la taille de l’État, laquelle constitue
un frein à l’activité. Si un pays est déjà riche par
rapport à l’infrastructure qu’il possède (par exemple
les États-Unis), cela va freiner sa croissance dans
l’avenir. Aussi la croissance potentielle du revenu
par habitant des États-Unis est-elle inférieure
à celle d’autres pays développés. Le modèle
22. L’endettement public des pays occidentaux s’est gonflé
au cours
des dernières décennies
indique
essentiellement,
dans ce cas, que le niveau
d’instruction
et les
variables
l’infrastructure
Variation
desautres
dépenses
publiques de
en %
du PIB
Points
de
%
1970
2007
Points
de %
justifient difficilement le revenu par habitant
observé,
10
10
ce qui8 réduit l’espérance de croissance.
8
É.
Ca U.
n
a
Al
l d
Ro ema a
ya gn
um e
eU
Au ni
str
ali
e
I
t
Da alie
ne
ma
Pa rk
ys
-B
a
Fr s
an
c
Es e
pa
gn
e
6
6
4
4
2
2
22.0 L’endettement public des pays occidentaux s’est gonflé
0
au
-2
-2cours des dernières décennies
-4
-4
Variation des dépenses publiques en % du PIB
Points de %
10
8
6
4
2
0
-2
-4
É.
Ca U.
n
Al ad
l
Ro ema a
ya gn
um e
eU
Au ni
str
ali
e
I
t
Da alie
ne
ma
Pa rk
ys
-B
a
Fr s
an
c
Es e
pa
gn
e
Points de %
1970 - 2007
10
8
6
4
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
2
0
-2
-4
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
18
23. Les projections de croissance du revenu par habitant
obtenues à l’aide du modèle
Croissance annuelle moyenne du revenu
par habitant en $ US de 2000
2010-20 2020-30 2030-40 2040-50
É.-U.
0,6 %
1,1 %
1,5 %
1,8 %
Japon
1,3 %
1,6 %
1,9 %
2,0 %
Chine
6,5 %
5,7 %
5,1 %
4,6 %
Allemagne
2,1 % du 2,2
% par2,3
%
2,4 %
23. Les projections de croissance
revenu
habitant
Royaume-Uni
1,4 %
1,6 %
1,8 %
2,0 %
obtenues à l’aide du modèle
France
1,2 %
1,5 %
1,8 %
2,1 %
Italie
1,6 % annuelle
2,4 % moyenne
2,5 %du revenu
2,7 %
Croissance
Inde
4,0par
% habitant
4,5 %
en $ US4,8
de%2000 5,1 %
Brésil
2,2 %
2,7 %
3,1 %
3,5 %
2010-20
Canada
1,9 % 2020-30
2,1 % 2030-40
2,2 % 2040-50
2,3 %
É.-U.
0,6
%
1,1
%
1,5
%
1,8 %
%
Corée du Sud
3,7 %
3,4 %
3,1 %
3,0
Japon
1,3 %
%
1,6 %
%
1,9 %
%
2,0 %
%
Espagne
2,4
3,1
3,0
2,9
Chine
6,5 %
%
5,7 %
%
5,1 %
%
4,6 %
%
Mexique
2,1
3,9
3,7
3,6
Allemagne
2,1 %
%
2,2 %
%
2,3 %
%
2,4 %
%
Australie
1,8
2,0
2,1
2,2
Royaume-Uni
1,4 %
%
1,6 %
%
1,8 %
%
2,0 %
%
Pays-Bas
1,3
1,6
1,9
2,1
France
1,2 %
%
1,5 %
%
1,8 %
%
2,1 %
%
Argentine
2,4
2,6
2,7
2,8
Italie
1,6 %
%
2,4 %
%
2,5 %
%
2,7 %
%
Russie
5,1
4,8
4,6
4,4
Inde
4,0 %
%
4,5 %
%
4,8 %
%
5,1 %
%
Turquie
4,0
3,9
3,8
3,7
Brésil
2,2 %
%
2,7 %
%
3,1 %
%
3,5 %
%
Suède
0,5
1,1
1,6
1,9
Canada
1,9 %
%
2,1 %
%
2,2 %
%
2,3 %
%
Suisse
2,6
2,4
2,2
2,1
Corée du Sud
3,7 %
%
3,4 %
%
3,1 %
%
3,0 %
%
Indonésie
3,0
3,7
4,2
4,7
Espagne
2,4 %
%
3,1 %
%
3,0 %
%
2,9 %
%
Belgique
1,2
1,5
1,9
2,1
Mexique
2,1 %
%
3,9 %
%
3,7 %
%
3,6 %
%
Arabie
saoudite
2,0
2,2
2,4
2,6
Australie
1,8 %
%
2,0 %
%
2,1 %
%
2,2 %
%
Pologne
4,0
3,9
3,8
3,7
Pays-Bas
1,3 %
%
1,6 %
%
1,9 %
%
2,1 %
%
Hong
Kong
3,0
2,7
2,6
2,5
Argentine
2,4 %
%
2,6 %
%
2,7 %
%
2,8 %
%
Autriche
2,7
2,6
2,5
2,4
Russie
5,1 %
%
4,8 %
%
4,6 %
%
4,4 %
%
Norvège
0,5
1,1
1,5
1,7
Turquiedu Sud
4,0 %
%
3,9 %
%
3,8 %
%
3,7 %
%
Afrique
1,1
1,9
2,6
3,3
Suède
0,5 %
%
1,1 %
%
1,6 %
%
1,9 %
%
Thaïlande
3,7
4,0
4,1
4,2
Suisse
2,6 %
%
2,4 %
%
2,2 %
%
2,1 %
%
Danemark
0,6
1,1
1,5
1,8
Indonésie
3,0 %
%
3,7 %
%
4,2 %
%
4,7 %
%
Israël
-1,3
0,3
1,0
1,6
Belgique
1,2 %
%
1,5 %
%
1,9 %
%
2,1 %
%
Singapour
3,6
3,2
2,7
2,3
Arabie saoudite
2,0 %
%
2,2 %
%
2,4 %
%
2,6 %
%
Grèce
3,1
3,0
2,9
2,9
Pologne
4,0 %
%
3,9 %
%
3,8 %
%
3,7 %
%
Iran
3,5
3,5
3,5
3,5
Hong Kong
3,0 %
%
2,7 %
%
2,6 %
%
2,5 %
%
Égypte
2,8
4,0
4,2
4,3
Autriche
2,7 %
%
2,6 %
%
2,5 %
%
2,4 %
%
Venezuela
1,4
2,0
2,5
3,0
Norvège
0,5 %
%
1,1 %
%
1,5 %
%
1,7 %
%
Malaisie
5,4
4,6
4,1
3,6
Afrique du Sud
1,1 %
%
1,9 %
%
2,6 %
%
3,3 %
%
Finlande
1,6
1,8
1,9
2,1
Thaïlande
3,7 %
%
4,0 %
%
4,1 %
%
4,2 %
%
Colombie
3,0
3,3
3,6
3,8
Danemark
0,6 %
%
1,1 %
%
1,5 %
%
1,8 %
%
Irlande
1,9
2,0
2,0
2,1
Israël
-1,3 %
0,3 %
1,0 %
1,6 %
Source
: Barro et HSBC
Singapour
3,6 %
3,2 %
2,7 %
2,3 %
Grèce
3,1 %
3,0 %
2,9 %
2,9 %
Iran
3,5 %
3,5 %
3,5 %
3,5 %
Égypte
2,8 %
% de nos
4,2 %
4,3 %
Ce
que nous constatons,
sur la 4,0
base
Venezuela
1,4 %
2,0 %
2,5 %
3,0 %
hypothèses,
c’est que ce
ne sont
Malaisie
5,4 %
4,6pas
% seulement
4,1 %
3,6 %
Finlande
1,6 %
1,8 %
1,9 %
2,1 %
les
pays
en
développement
qui
sont
à
corriger
Colombie
3,0 %
3,3 %
3,6 %
3,8 %
Irlande
1,9 %politiques.
2,0 % Les
2,0 pays
%
2,1 %
les
imperfections de leurs
Source : Barro et HSBC
développés
s’emploient aussi à renforcer les bases
de leur économie, en partie par des mesures visant à
freiner la montée des dépenses publiques observée
durant les quatre décennies précédentes dans
plusieurs pays occidentaux (graphique 22), même s’il
faut admettre que le vieillissement des populations
risque de rendre le virage difficile. Cela explique
l’accélération de la croissance des pays développés
sur la période de prévision.
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
L’Asie hors Japon forme un ensemble contrasté,
que nous avons décomposé en trois grands groupes
de pays : « pauvres avec une bonne infrastructure »,
« riches avec une bonne infrastructure » et « pauvres
avec une mauvaise infrastructure ». Le groupe des
pays « pauvres avec une bonne infrastructure »
comprend la Chine et la Malaisie. Les économies de
ces pays s’appuient sur des bases solides : le niveau
d’instruction est raisonnablement élevé, l’État de droit
règne, la situation monétaire est stable, et le taux de
fécondité est relativement bas. On peut donc s’attendre
à ce que ces économies convergent assez rapidement.
manque de stabilité monétaire, bien que la situation
à cet égard varie nettement d’un endroit à l’autre en
Amérique latine.
Le groupe des pays « riches avec une bonne
infrastructure » comprend Hong Kong et Singapour
ainsi que, dans une moindre mesure, la Corée du
Sud. Ces pays ont déjà un revenu par habitant élevé
par rapport aux autres pays de la région. Toutefois,
s’ils se classent bien, c’est en raison de la petite taille
de leur État et du niveau élevé d’État de droit, lequel
est toutefois assorti d’un faible niveau de démocratie.
pourrait bien que le modèle sous-estime la croissance
potentielle du Brésil.
Le groupe des pays « pauvres avec une mauvaise
infrastructure » comprend l’Inde, l’Indonésie
et la Thaïlande. Ces pays ont un faible niveau
d’instruction et obtiennent des scores moins élevés
au chapitre de l’État de droit et de la stabilité
monétaire. Toutefois, le niveau d’instruction y est en
progression, et nous estimons qu’il augmentera sur
la période de prévision. Ces pays ont au départ des
taux de croissance moins impressionnants que ceux
d’autres pays, mais leurs taux augmenteront tout au
long de la période de prévision.
L’Amérique latine n’obtient pas globalement un
taux de croissance potentielle du revenu par habitant
comparable aux taux des pays asiatiques les plus
performants. En général, le niveau d’instruction est
faible dans la région, et un score faible au chapitre
de l’État de droit plombe sérieusement l’espérance
de croissance. La région obtient un score moyen d’à
peine 0,4 au chapitre de l’État de droit, ce qui est
deux fois moins que le score des pays asiatiques les
plus performants. Cette donnée a contribué à abaisser
de 1 % le taux annuel de croissance du revenu par
habitant. La région est également pénalisée par un
Le taux de croissance relativement faible du Brésil
est celui qui retient le plus l’attention, du fait des
écarts par rapport au taux attendu et par rapport aux
taux observés ces derniers temps. Dans le modèle, un
faible taux d’instruction pèse très lourd. Toutefois,
le modèle ne tient pas compte des ressources
naturelles du Brésil et de l’importante contribution
de ces ressources à la croissance, grâce notamment
aux échanges commerciaux avec la Chine. Il se
Le modèle attribue au Mexique la croissance
potentielle la plus élevée parmi les pays d’Amérique
latine, du fait d’un niveau relativement élevé
d’instruction et d’une faible intervention de l’État.
Le pays est pénalisé par son score au chapitre de
l’État de droit, mais il ne l’est pas plus que le Brésil.
Par ailleurs, jusqu’à présent du moins, la plus
grande partie des exportations mexicaines prend
le chemin des États-Unis en raison de l’Accord de
libre-échange nord-américain. Conséquemment, la
croissance mexicaine évolue en très forte corrélation
avec celle des États-Unis, et le revenu par habitant
a progressé à un rythme inférieur à ce que notre
modèle aurait prévu. De ce fait, pour la première
période de 10 ans, nous avons attribué à la croissance
du revenu par habitant du Mexique un taux situé à michemin entre le taux prévu par le modèle et le taux que
nous prévoyons pour les États-Unis. Les projections
de croissance du revenu par habitant ont également
subi les effets négatifs des taux de fécondité élevés
que connaît l’Amérique latine. L’Amérique latine sera
en revanche favorisée par ce phénomène lorsqu’il sera
question de la croissance totale.
19
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
La région Europe centrale et orientale, MoyenOrient, Afrique constitue au départ une région
très variée. Le revenu par habitant d’Israël est déjà
supérieur à celui des États-Unis, et le pays a adhéré à
l’OCDE cette année.
Israël mis à part, la Russie a un bon niveau
d’instruction et un faible taux de fécondité, qui
compensent ses scores relativement faibles au
chapitre de l’État de droit et de la démocratie. La
Pologne obtient des scores beaucoup plus élevés à
tous les points de vue. La Turquie et l’Égypte sont à
la traîne en matière d’infrastructure, avec des niveaux
d’instruction qu’on peut raisonnablement considérer
comme faibles. En Afrique du Sud, l’extrême
brièveté de l’espérance de vie liée à la pandémie de
sida nuit grandement aux perspectives de ce pays.
L’espérance de vie, 51 ans seulement, ampute toutes
les projections de croissance de 1,5 % par rapport
à la Turquie. Espérons qu’on trouve un remède à
cette maladie pendant notre période de prévision :
cela aurait un effet haussier important sur le taux de
croissance de l’Afrique du Sud.
20
Selon notre modèle, l’Iran, fort de son bon niveau
d’instruction, devrait obtenir un taux de croissance
satisfaisant. Toutefois, un contrôle a posteriori révèle
que la croissance de l’Iran n’a pas été à la hauteur.
Les mauvaises relations du pays avec le reste du
monde ainsi que les sanctions touchant les échanges
commerciaux et les investissements ont sans doute
joué un rôle déterminant ici. Cela ne fait qu’illustrer
le fait que le modèle ne peut prendre en compte tous
les facteurs. S’agissant de l’Iran, nous n’avons pas
utilisé les projections générées par le modèle : nous
avons plutôt utilisé le taux de croissance observé
dans le passé.
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Les défis démographiques
` Les différences d’ordre démographique pourraient à elles seules expliquer des
écarts de taux de croissance du PIB pouvant atteindre 2,5 % au cours des
prochaines décennies
Jusqu’à maintenant, nous avons déterminé dans quelle
mesure les conditions économiques vont influer sur
la capacité de production individuelle. Cela n’est
toutefois qu’un élément du tableau. L’importance de
la population active variera beaucoup d’une économie
à l’autre dans les années qui viennent.
24. La performance du Japon pendant les « décennies perdues »
n’a pas été si terrible au vu de l’évolution démographique du pays
% annuel
PIB par habitant
% annuel
6
4
6
4
2
0
2
0
-2
-2
-4
-6
-4
-6
90
92
94
96
98
00
É.-U.
02 04 06
08
Japon
Source : Banque mondiale, Calculs de la HSBC
Le facteur démographique a de l’importance, mais
souvent on n’en tient pas compte. Bien des gens
attribuent la stagnation du Japon par rapport aux
autres pays développés au désendettement qui a suivi
l’éclatement de la bulle financière de la fin des années
1980. Bien que ce phénomène ait sans doute joué un
rôle, l’évolution démographique de ce pays explique
certainement en partie au moins sa performance
relative (graphique 24).
Le tableau 25 indique les projections de croissance
moyenne de la population active des différents pays
pour chacune des décennies de la période considérée.
Ces projections ont été établies par les Nations Unies.
25. L’évolution démographique va freiner nettement la
croissance à certains endroits
Taux de croissance annuel moyen de la population
active en %
É.-U.
Japon
Chine
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
Inde
Brésil
Canada
Corée du Sud
Espagne
Mexique
Australie
Pays-Bas
Argentine
Russie
Turquie
Suède
Suisse
Indonésie
Belgique
Arabie
saoudite
Pologne
Hong Kong
Autriche
Norvège
Afrique du
Sud
Thaïlande
Danemark
Israël
Singapour
Grèce
Iran
Égypte
Venezuela
Malaisie
Finlande
Colombie
Irlande
2010-20
0,5 %
-0,9 %
0,2 %
-0,4 %
0,2 %
-0,1 %
-0,2 %
1,7 %
1,1 %
0,4 %
0,0 %
0,4 %
1,2 %
0,6 %
-0,2 %
1,0 %
-0,9 %
1,4 %
-0,1 %
0,0 %
1,3 %
-0,1 %
2,6 %
2020-30
0,3 %
-0,7 %
-0,1 %
-1,1 %
0,1 %
-0,1 %
-0,6 %
1,2 %
0,2 %
0,0 %
-1,0 %
-0,1 %
0,5 %
0,4 %
-0,5 %
0,8 %
-0,8 %
0,7 %
0,1 %
-0,3 %
0,6 %
-0,3 %
1,7 %
2030-40
0,4 %
-1,4 %
-0,7 %
-1,0 %
0,2 %
-0,2 %
-1,1 %
0,7 %
-0,2 %
0,4 %
-1,3 %
-0,7 %
-0,3 %
0,4 %
-0,4 %
0,4 %
-0,6 %
0,2 %
0,1 %
-0,2 %
0,0 %
-0,2 %
1,1 %
2040-50
0,3 %
-1,2 %
-0,5 %
-0,7 %
0,3 %
0,0 %
-0,6 %
0,1 %
-0,7 %
0,3 %
-1,3 %
-0,7 %
-0,5 %
0,4 %
0,1 %
-0,1 %
-1,1 %
-0,2 %
0,2 %
0,2 %
-0,2 %
0,0 %
0,6 %
-0,8 %
0,2 %
0,0 %
0,4 %
0,4 %
-0,7 %
-0,6 %
-0,6 %
0,2 %
0,5 %
-0,7 %
-0,2 %
-0,6 %
0,1 %
0,4 %
-1,5 %
-0,3 %
-0,3 %
0,3 %
0,2 %
0,3 %
-0,2 %
1,4 %
0,2 %
-0,2 %
1,0 %
1,9 %
1,7 %
1,7 %
-0,5 %
1,5 %
0,9 %
-0,2 %
-0,3 %
1,2 %
-1,1 %
-0,4 %
0,9 %
1,6 %
1,2 %
1,1 %
-0,3 %
0,9 %
0,9 %
-0,3 %
-0,4 %
0,8 %
-0,7 %
-0,8 %
0,3 %
1,1 %
0,8 %
0,7 %
0,0 %
0,5 %
0,2 %
-0,3 %
0,2 %
0,5 %
-0,3 %
-0,8 %
-0,7 %
0,5 %
0,3 %
0,2 %
-0,2 %
0,2 %
-0,1 %
Source : Nations Unies et calculs de la HSBC.
21
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Les États-Unis devraient connaître un taux de
croissance annuel moyen du PIB supérieur de 1,5 point
de pourcentage à celui du Japon sur la prochaine
décennie en raison du seul facteur démographique.
Ce facteur devrait également faire en sorte que le taux
de croissance du PIB de l’Inde sera supérieur de
2,5 points de pourcentage à celui du Japon.
La meilleure façon de saisir ce qui va se passer est
peut-être de considérer l’évolution globale sur les
40 ans de l’horizon prévisionnel (graphique 26).
La main-d’œuvre japonaise va subir une contraction
spectaculaire, de l’ordre de 37 %. Les perspectives ne
sont guère plus encourageantes pour la Corée du Sud,
dont la main-d’œuvre va accuser un recul de
32 %. Singapour, la Chine et la Corée du Sud
devraient également connaître des baisses de leur
population active de plus de 10 %.
Les perspectives d’évolution de la population
active ne sont pas non plus très favorables pour
certains pays d’Europe, notamment la Russie, la
Pologne et l’Allemagne.
À l’autre extrémité du spectre, l’Arabie saoudite, avec
le taux de fécondité le plus élevé, verra sa population
active augmenter de plus de 70 %, ce qui devrait
stimuler nettement sa croissance. L’Égypte ne sera
pas loin derrière. Certains pays d’Asie — la Malaisie,
l’Inde et l’Indonésie — connaîtront également une
forte augmentation de la population active.
26. Les perspectives d’évolution de la population active varient énormément d’un pays à l’autre
Arabie saoudite
Égypte
Israël
Venezuela
Malaisie
Inde
Colombie
Argentine
Turquie
Irlande
Australie
Indonésie
Afrique du Sud
États-Unis
Iran
Canada
Norvège
Mexique
Royaume-Uni
Brésil
Suède
Suisse
France
Thaïlande
Belgique
Danemark
Pays-Bas
Hong Kong
Finlande
Chine
Espagne
Autriche
Singapour
Grèce
Italie
Allemagne
Russie
Corée du Sud
Pologne
Japon
-4 0
Source : Projections des Nations Unies, Calculs de la HSBC
22
-15
10
35
Variation en % de la population active entre 2010 et 2050
60
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
27. La croissance de la population mondiale ralentit…
Taux de croissance annuel moyen de la population entre 2010 et 2050
28. … la croissance de la population active ralentit encore
plus brusquement
Croissance de la population active entre 2010 et 2050
1.5%
1.5%
1.5%
1.5%
1.0%
1.0%
1.0%
1.0%
0.5%
0.5%
0.5%
0.5%
0.0%
0.0%
0.0%
0.0%
-0.5%
-0.5%
-0.5%
2010-2020 2020-2030 2030-2040 2040-2050
Pays
développés
Europe centrale
Amérique
Asie hors Japon
et orientale,
latine
Moyen-Orient,
Afrique
Source : Projections des Nations Unies, moyennes simples des pays de notre
palmarès des 30 dans chaque région
Sur le plan régional, il est clair que, si la croissance
de la population totale est appelée à ralentir
nettement un peu partout dans le monde (graphique
27), la croissance de la population active, elle, va
ralentir encore bien plus (graphique 28). Les écarts
seront toutefois considérables entre les régions. La
croissance de la population active ne va guère se
poursuivre que pendant une décennie encore dans
le monde développé. La région Europe centrale et
orientale, Moyen-Orient et Afrique, même plombée
par la Russie et la Pologne, présente de meilleures
perspectives que les pays développés, encore que
ces perspectives soient nettement moins bonnes que
celles des autres régions émergentes.
La région de loin la plus favorisée quant à la
croissance de la population active est l’Amérique
latine, grâce à un taux de fécondité encore
raisonnablement élevé, soit de 2,1 naissances par
femme en moyenne.
-0.5%
2010-2020 2020-2030 2030-2040 2040-2050
Pays
développés
Europe centrale
Amérique
Asie hors Japon
et orientale,
latine
Moyen-Orient,
Afrique
Source : Projections des Nations Unies, moyennes simples des pays de notre
palmarès des 30 dans chaque région
Les flux d’immigration sont un autre phénomène qui
peut grandement faire mentir les prévisions.
Un élément qui peut être davantage susceptible
d’induire une erreur de projection est l’âge de la retraite.
Cet âge est déjà en hausse dans les pays occidentaux,
car l’espérance de vie augmente, et le financement des
régimes de retraite publics exerce une ponction trop
importante sur les ressources budgétaires.
Il peut également arriver qu’un État adopte des
mesures d’encouragement à la natalité. La Russie
a récemment rendu public un programme en vertu
duquel les couples qui auront trois enfants ou plus
auront droit à une certaine superficie de terrain. Cela
illustre encore une fois l’incertitude qui entoure les
prévisions sur un horizon aussi éloigné.
On trouvera à l’annexe 2 des graphiques illustrant le
profil démographique des différents pays.
Ces projections d’évolution de la population active
comportent évidemment un fort degré d’incertitude.
La principale cause de mortalité est la maladie,
qui peut faire augmenter le taux de mortalité. En
revanche, les progrès de la médecine peuvent faire
diminuer le taux de mortalité.
23
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Quand on colle tous les
morceaux ensemble
` L’Asie va continuer à enregistrer des taux de croissance extrêmement
élevés, et les pays asiatiques à forte population vont dépasser les
puissances occidentales
` L’Amérique latine va progresser sensiblement au classement mondial
` Les pays qui vont régresser au classement mondial — les petits pays
européens — auront de la difficulté à garder leur influence auprès des
instances politiques mondiales
En combinant les projections du revenu par habitant
et les projections démographiques, nous obtenons les
taux de croissance totale présentés dans le tableau
30. Pour la première période de 10 ans, les parts
respectives de la croissance par habitant et de la
croissance de la population active sont illustrées
dans le graphique 29.
Personne ne s’étonnera de constater que la Chine
frôle le sommet au classement de la croissance.
Cependant, l’augmentation du revenu par habitant et
l’impact démographique de la politique de l’enfant
unique devraient ralentir la Chine au point que l’Inde
la dépasse au tournant de 2030.
Mais d’autres étoiles brillent au firmament de l’Asie.
La Malaisie, la Thaïlande et l’Indonésie obtiennent
des taux de croissance très rapides, qu’elles devraient
conserver sur l’ensemble de la période prévisionnelle
à la faveur du développement de leur système
d’éducation et de leur système politique.
Du côté de la région Europe centrale et orientale,
Moyen-Orient, Afrique, la Russie devrait conserver
son rythme de croissance rapide, mais son score au
chapitre de la stabilité monétaire et ses perspectives
démographiques sont moins favorables que ceux de
certains de ses rivaux asiatiques, ce qui nuit à son
espérance de croissance relative. Par ailleurs, le
29. Parts de la croissance de la production par habitant et de la croissance de la main-d’œuvre dans la croissance totale
Taux de croissance annuel moyen entre 2010 et 2050
8%
6%
6%
4%
4%
2%
2%
0%
0%
-2%
-2%
Malaisie
Chine
Inde
Turquie
Égypte
Arabie saoudite
Iran
Colombie
Indonésie
Russie
Thaïlande
Singapour
Corée du Sud
Argentine
Mexique
Brésil
Pologne
Hong Kong
Venezuela
Grèce
Irlande
Espagne
Autriche
Suisse
Australie
Canada
Allemagne
Royaume-Uni
Afrique du Sud
Italie
É.-U.
Pays-Bas
Finlande
France
Belgique
Norvège
Danemark
Suède
Japon
Israël
8%
Croissance par habitant
Source : Calculs de la HSBC
24
Données démographiques
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
modèle fait abstraction des ressources naturelles, et
l’évolution du prix du pétrole pourrait faire mentir
les projections relatives à la Russie. Dans la région
Europe centrale et orientale, Moyen-Orient, Afrique, la
Turquie et l’Égypte devraient faire meilleure figure.
L’Amérique latine, grâce à de bonnes perspectives
démographiques, obtient également de bons taux de
croissance. La Colombie est le pays de la région qui
devrait connaître les taux de croissance les plus élevés,
bien que, du fait que nous ne prenons pas en compte
les ressources naturelles, il est possible que nous sousestimions l’espérance de croissance du Brésil.
Si nous prenons un peu de recul et réfléchissons à
ce qui se passe, nous constatons qu’essentiellement
il s’est produit des améliorations structurelles sur
le plan de la gouvernance économique des pays. Si
l’on suppose que les pouvoirs publics continuent
de travailler dans le sens des progrès récents, le
revenu par habitant va continuer à se rapprocher des
niveaux observés dans le monde occidental. Cela en
fait des endroits plus propices aux investissements,
et les investissements alimentent la progression
du revenu par habitant. Si vous êtes déjà un géant
démographique, vous deviendrez un géant économique.
30. Projections du PIB obtenues à l’aide du modèle
É.-U.
Japon
Chine
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
Inde
Brésil
Canada
Corée du Sud
Espagne
Mexique
Australie
Pays-Bas
Argentine
Russie
Turquie
Suède
Suisse
Indonésie
Belgique
Arabie saoudite
Pologne
Hong Kong
Autriche
Norvège
Afrique du Sud
Thaïlande
Danemark
Israël
Singapour
Grèce
Iran
Égypte
Venezuela
Malaisie
Finlande
Colombie
Irlande
2010-20
2020-30
2030-40
2040-50
1,1 %
0,4 %
6,7 %
1,7 %
1,6 %
1,1 %
1,4 %
5,7 %
3,3 %
2,3 %
3,7 %
2,8 %
3,3 %
2,4 %
1,1 %
3,4 %
4,2 %
5,3 %
0,4 %
2,6 %
4,3 %
1,0 %
4,5 %
3,3 %
3,2 %
2,7 %
0,9 %
1,5 %
4,0 %
0,5 %
0,1 %
3,7 %
2,9 %
4,5 %
4,7 %
3,1 %
7,1 %
1,1 %
4,5 %
2,8 %
1,4 %
0,9 %
5,5 %
1,1 %
1,7 %
1,4 %
1,9 %
5,6 %
2,9 %
2,1 %
2,3 %
2,9 %
4,4 %
2,3 %
1,2 %
3,3 %
4,0 %
4,7 %
1,3 %
2,0 %
4,3 %
1,2 %
3,9 %
3,2 %
2,1 %
1,9 %
1,3 %
2,4 %
3,8 %
0,8 %
1,6 %
2,1 %
2,6 %
4,4 %
5,6 %
3,2 %
5,7 %
1,4 %
4,2 %
2,8 %
1,9 %
0,5 %
4,4 %
1,4 %
1,9 %
1,6 %
1,5 %
5,5 %
2,9 %
2,6 %
1,8 %
2,3 %
3,5 %
2,5 %
1,5 %
3,1 %
4,0 %
4,0 %
1,7 %
2,0 %
4,3 %
1,7 %
3,5 %
3,1 %
2,4 %
1,9 %
1,5 %
3,1 %
3,8 %
1,1 %
1,8 %
2,0 %
2,2 %
3,8 %
5,2 %
3,3 %
4,7 %
1,9 %
4,1 %
2,2 %
2,1 %
0,8 %
4,1 %
1,7 %
2,2 %
2,1 %
2,1 %
5,2 %
2,8 %
2,5 %
1,7 %
2,2 %
3,1 %
2,6 %
2,2 %
2,7 %
3,3 %
3,5 %
2,1 %
2,3 %
4,5 %
2,1 %
3,2 %
2,1 %
2,2 %
2,1 %
2,1 %
3,5 %
4,0 %
2,0 %
2,1 %
2,1 %
2,1 %
2,8 %
4,8 %
3,3 %
3,8 %
1,9 %
4,0 %
1,9 %
Source : Barro et HSBC
25
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Si l’on jette un coup d’œil au classement mondial
prévu pour 2050 et qu’on le compare au classement
actuel (tableau 31 — classement en 1970 indiqué
à des fins d’illustration), on constate que l’ego
américain pourrait souffrir. En effet, les États-Unis
devraient perdre le premier rang, ce qui n’empêchera
cependant pas le pays de demeurer un acteur
dominant dans les sommets politiques internationaux.
En revanche, les pays d’Europe à faible population
qui ont atteint un stade de développement avancé
vont dégringoler au classement, sinon disparaître
purement et simplement du palmarès mondial des
30 premiers pays. La Suède, l’Autriche, la Norvège
et le Danemark seront radiés de la liste d’ici à 2050.
Comme nous l’avons mentionné précédemment,
leur revenu par habitant est encore en hausse de
sorte que, à certains égards, cela importe peu.
D’un autre côté, ces pays pourraient avoir de la
difficulté à se faire entendre auprès des instances
politiques internationales. Avec l’intensification de la
concurrence pour les ressources rares de la planète,
cela pourrait devenir un problème.
31. Le bouleversement à prévoir d’ici à 2050 n’est pas différent de celui qui s’est opéré depuis 40 ans
Classement en 1970
Classement en 2010
Classement en 2050
1
2
É.-U.
Japon
1
2
É.-U.
Japon
1
2
3
4
5
6
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
3
4
5
6
Chine
Allemagne
Royaume-Uni
France
3
4
5
6
7
8
9
10
Canada
Espagne
Brésil
Mexique
7
8
9
10
Italie
Inde
Brésil
Canada
7
8
9
10
11
12
13
14
Pays-Bas
Australie
Suisse
Argentine
11
12
13
14
Corée du Sud
Espagne
Mexique
Australie
11
12
13
14
15
16
17
18
Suède
Inde
Belgique
Chine
15
16
17
18
Pays-Bas
Argentine
Russie
Turquie
15
16
17
18
19
20
21
22
Autriche
Danemark
Turquie
Afrique du Sud
19
20
21
22
Suède
Suisse
Indonésie
Belgique
19
20
21
22
23
24
25
26
Venezuela
Corée du Sud
Grèce
Norvège
23
24
25
26
Arabie saoudite
Pologne
Hong Kong
Autriche
23
24
25
26
27
28
29
30
Finlande
Arabie saoudite
Iran
Portugal
27
28
29
30
Norvège
Afrique du Sud
Thaïlande
Danemark
27
28
29
30
Source : Banque mondiale et Calculs HSBC.
26
Chine
É.-U.
Inde
Japon
Allemagne
Royaume-Uni
Brésil
Mexique
France
Canada
Italie
Turquie
Corée du Sud
Espagne
Russie
Indonésie
Australie
Argentine
Égypte
Malaisie
Arabie saoudite
Thaïlande
Pays-Bas
Pologne
Iran
Colombie
Suisse
Hong Kong
Venezuela
Afrique du Sud
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Dépassera-t-on la limite?
` L’approvisionnement en énergie ne va pas nécessairement être un
frein au développement mondial attendu…
` …pour autant qu’on investisse massivement dans l’efficacité
énergétique et les solutions sobres en carbone
` La demande alimentaire pourrait poser un plus grand défi, mais elle
pourrait être comblée grâce à une amélioration des rendements
agricoles et des régimes alimentaires
Dépassera-t-on la limite?
L’importance de l’essor économique que prévoit
notre rapport pour les quatre prochaines décennies
fait surgir l’inévitable question de la faisabilité sur le
plan environnemental. En un mot, la planète est-elle
capable de supporter une production économique trois
fois plus importante d’ici 2050? La réponse est un
oui prudent. Il est possible de tripler le revenu généré
par l’économie mondiale à la condition d’augmenter
plusieurs fois la productivité des ressources.
Plus que deux planètes
La prospérité mondiale dépend d’une foule de
fonctions assurées par les écosystèmes, notamment
l’approvisionnement en ressources naturelles (telles
les denrées alimentaires, les combustibles et les
matériaux), et la régulation des processus naturels (p.
ex. la filtration de l’eau, la pollinisation des cultures
et la stabilité du climat). La valeur de la plupart
de ces fonctions est sous-estimée dans l’économie
mondiale d’aujourd’hui — avec le résultat inévitable
qu’il commence à y avoir une surexploitation de
nombreuses richesses naturelles. Non seulement un
grand nombre des effets externes — tels les coûts
liés au carbone — ne sont-ils pas évalués à leur juste
prix, mais les subventions relatives à l’agriculture,
à l’énergie et à l’eau contribuent elles aussi à
l’épuisement des ressources. Le soutien des pouvoirs
publics aux combustibles fossiles représentait à lui
seul 557 milliards de $US en 2008.
Du fait de ces défaillances de marché et de politique,
l’empreinte écologique de l’économie mondiale a
doublé depuis 1966. Déjà, en 2007, l’humanité utilisait
l’équivalent de 1,5 planète par année pour répondre à
ses besoins de consommation selon le Fonds mondial
pour la nature.
Nick Robins
Responsable en chef du Centre
d’excellence sur le changement
climatique
+44 207 991 6778
[email protected]
Zoe Knight
Stratégie liée au changement
climatique
+44 207 991 6715
[email protected]
L’économie mondiale est essentiellement entrée dans
une période de déficit écologique : elle épuise les
ressources naturelles plus rapidement que celles-ci
ne se reconstituent. Et cela se produit à un moment
où il existe encore plus d’un milliard de personnes
qui ne mangent pas à leur faim, n’ont pas de services
d’électricité et n’ont pas non plus d’installations
sanitaires. Selon les projections, l’empreinte
écologique augmentera au point de représenter
l’équivalent de deux planètes en ressources par année
en 2030 et l’équivalent de 2,8 planètes en 2050. Il est
possible de poursuivre le processus d’épuisement des
ressources naturelles pendant un certain temps — mais
l’exploitation excessive risque de créer des obstacles
à l’activité économique à l’échelle locale et de plus en
plus à l’échelle mondiale. D’ici 2050, le changement
climatique ainsi que les disponibilités en terres et
en eaux pour la production de denrées alimentaires
représenteront les principaux défis pour la croissance.
27
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Manquera-t-on d’intrants?
Une grande partie du débat sur la capacité écologique a
tourné autour de la notion d’« épuisement » des principaux
intrants, notamment de l’énergie et des métaux.
Côté métaux, des métaux essentiels comme
l’aluminium, le fer et même le cuivre sont largement
disponibles et ils sont faciles à recycler. Même
les terres rares ne sont pas si rares. En 2009, la
production mondiale de 14 éléments de « terres rares
» s’est chiffrée à 127 520 tonnes. Or, selon un rapport
récent du ministère de l’Énergie des États-Unis,
les réserves mondiales atteignent quelque
99 millions de tonnes. Le hic, c’est que la production
est actuellement très concentrée, puisqu’elle provient
à 95 % d’un unique pays, la Chine.
La question de l’approvisionnement en énergie
est un peu plus compliquée. L’époque de
l’approvisionnement pétrolier bon marché et facile est
de toute évidence révolue, certains évoquant même
le risque d’un « pic pétrolier » aux conséquences
néfastes pour la stabilité économique. Un rapport de
Lloyds Insurance Market sur la sécurité énergétique,
par exemple, en arrive à la conclusion que
« … nous nous dirigeons vers une crise mondiale de
l’approvisionnement pétrolier et une flambée des prix ».
Les réserves de charbon et de gaz naturel sont plus
abondantes. Et les sources d’énergie renouvelables
sont à toutes fins utiles illimitées (et à ce jour
inexploitées), puisqu’elles représentent plus de
3 000 fois les besoins actuels en énergie.
32. Un avenir sobre en carbone se traduirait en 2050 par une consommation d’énergie inférieure à celle que nous connaîtrions en 2030
si la tendance actuelle se maintient : approvisionnement mondial en énergie primaire à partir de combustibles (baril équivalent pétrole)
24000
Autre
22000
20000
18000
16000
Biomasse et déchets
Hydroélectricité
Énergie nucléaire
Gaz naturel
Pétrole
Charbon
14000
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
200
Source : AIE, Perspectives des technologies de l’énergie 2010
28
Scénario de base 2030
Scénario de base 2050
Scénario Blue Map 2050
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Le dernier rapport Perspectives des technologies
de l’énergie publié par l’Agence internationale de
l’énergie (AIE) montre dans son scénario BLUE Map
qu’il est possible d’augmenter la production d’énergie
d’ici à 2050 tout en diminuant dans l’intervalle la
consommation de charbon, de pétrole et de gaz
naturel par rapport à aujourd’hui (graphique 32).
En effet, des investissements supplémentaires de
46 billions de $US dans l’efficacité énergétique,
les énergies renouvelables, l’énergie nucléaire et le
« charbon propre », pourraient se traduire par des
économies de combustibles de 112 billions de $US en
2050. Cela aurait notamment pour conséquence une
nette baisse du prix du pétrole (graphique 33).
33. Un avenir sobre en carbone pourrait faire baisser
le prix du pétrole
Scénario de base
Scénario Blue Map
140
120
100
80
60
40
20
1970
1974
1978
1982
1986
1990
1994
1998
2002
2006
2010
2014
2018
2022
2026
2030
2034
2038
2042
2046
2050
0
Source : AIE, Perspectives des technologies de l’énergie 2010
Un lien à briser
Le problème fondamental en matière d’énergie ne
réside donc pas tellement dans la capacité de répondre
aux besoins mondiaux, mais dans le coût, que ce
soit en émissions ou en investissements, de mise en
œuvre de nouvelles formes d’énergie. Les émissions
mondiales de gaz à effet de serre (GES) responsables
du changement climatique proviennent pour 60 %
environ des combustibles fossiles. Pour avoir des
chances raisonnables de limiter le réchauffement
climatique à long terme à 2 °C environ, le monde
va devoir réduire de moitié le volume des GES d’ici
2050 — soit sur une période pendant laquelle la taille
de l’économie mondiale devrait plus que tripler.
Les émissions de gaz à effet de serre constituent
l’élément le plus important de l’« empreinte
écologique » de l’économie mondiale, de même que
l’élément qui augmente le plus rapidement — et,
selon un rapport rédigé pour le compte de la PRI
Investor Alliance, ces émissions ont entraîné des
dommages externes dont le coût s’est élevé à
4,5 billions de $US en 2008, soit environ 7,5 % du
PIB mondial, et pourrait atteindre plus de 12 % du
PIB mondial en 2050.
Il sera assurément difficile de briser le lien historique
qui existe entre la croissance économique et les
émissions de carbone. Cependant, cela est possible
du point de vue technique et intéressant du point de
vue économique.
Nourrir le monde
Le sentiment qu’il est possible de bâtir une économie
qui fasse appel aux énergies propres d’ici 2050
ne s’étend pas encore à la nourriture et à l’eau.
L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture estime qu’il va falloir augmenter de
70 % la production alimentaire pour répondre aux
besoins de l’humanité d’ici 2050. Or, le taux annuel
de croissance des rendements est passé de 3,2 %
en 1960 à 1,5 % en 2000. De plus, les possibilités
d’accroissement de la superficie cultivée sont
limitées par la nécessité de freiner la diminution des
ressources en sols et en eaux, la disparition d’espèces
et la dégradation de la qualité des écosystèmes causée
par l’augmentation de la consommation alimentaire.
En 1995, 1,8 milliard de personnes environ vivaient
dans des régions qui connaissaient de graves
pénuries d’eau; en 2025, selon les prévisions, ce
sont 5,5 milliards de personnes, soit les deux tiers de
l’humanité, qui vivront dans des régions aux prises
avec un problème d’eau modéré ou grave.
Le changement climatique viendra aggraver le
problème. Les gouvernements se sont mis d’accord à
Cancun, en décembre 2010, pour prendre des mesures
visant à limiter toute hausse de la température
mondiale moyenne à moins de 2 °C durant le siècle,
mais les engagements pris demeurent insuffisants.
29
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Aussi la température planétaire pourrait-elle bel et
bien augmenter de 2 °C d’ici 2050. Selon certaines
projections, une augmentation de cet ordre pourrait
même survenir dès 2024 (voir Too Close for
Comfort, décembre 2009). Cela pourrait avoir de
graves conséquences sur le rendement des cultures
ainsi que sur les ressources en eau et entraîner une
multiplication de phénomènes extrêmes comme les
sécheresses et les inondations.
Pourtant, il est clairement possible de répondre aux
besoins alimentaires et de préserver les ressources
dans un monde comptant 9 milliards de personnes
avec des revenus beaucoup plus élevés que ceux
d’aujourd’hui. Avec des investissements, il est
possible d’améliorer les rendements, d’adapter les
cultures à l’évolution du climat et de réduire les pertes
après récolte. La nécessité d’atténuer et de renverser
les effets néfastes de la surconsommation sur la
santé offre une autre raison d’adapter les ressources
à l’augmentation des revenus et au bien-être des
populations. En 2005, environ 1,5 milliard d’adultes
étaient en surpoids, et 400 millions d’entre eux
étaient obèses. L’Organisation mondiale de la santé
prévoit que ces statistiques respectives passeront
à 2,3 milliards et à 700 millions d’ici 2015. Au
Royaume-Uni, le quart des adultes sont déjà obèses,
et on prévoit que la proportion des obèses atteindra
60 % chez les hommes et 50 % chez les femmes dans
ce pays en 2050.
Les solutions existent
Alors que les partisans de Keynes et de Friedman
s’affrontent actuellement sur l’épineux problème des
moyens à prendre pour générer de la croissance, c’est
plutôt une confrontation entre l’économie de la rareté
de Malthus et l’économie de la croissance verte de
Stern3 qui occupera le devant de la scène au cours
des prochaines décennies. Il existe de réelles limites à
l’expansion constante de l’« empreinte écologique »
de l’économie mondiale, et, si ces limites ne sont
pas respectées, la production économique et le
bien-être de l’humanité se heurteront à des obstacles
grandissants. Heureusement, on peut générer de
la croissance en investissant dans les marchés,
les technologies, les connaissances et les modèles
d’affaires qui concourent à améliorer la productivité
des ressources et à préserver les richesses naturelles.
Nous prévoyons que d’ici 2050 les coûts actuellement
« hors bilan » — en termes d’émissions de carbone
ou d’appauvrissement de la biodiversité — vont être
pris en compte de façon plus formelle dans la prise de
décisions en matière d’économie. Une telle approche
récompensera les entreprises et les pays qui font de
la productivité des ressources un élément clé de leur
stratégie à long terme. Malgré le caractère modeste
des objectifs actuels, l’économie sobre en carbone
devrait connaître un taux de croissance annuel
composé de 10 % au cours de la prochaine décennie,
ce qui porterait sa taille à plus de 2 % du PIB mondial
(voir Sizing the climate economy, septembre 2009).
Nous pensons que l’innovation et le déploiement des
solutions écologiques prendront de l’ampleur au cours
des prochaines décennies, avec une « économie du
climat » qui pourrait jouer un rôle équivalent à celui
de l’« économie du savoir » au siècle dernier. Il y aura
de la croissance, mais ce ne sera pas la croissance telle
que nous la connaissons.
3
Lord Stern est l’auteur de The Economics of Climate Change.
30
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Quels sont les risques?
` Nos projections sont fondées sur l’hypothèse que les responsables
politiques prendront les « bonnes » décisions
` Le risque le plus immédiat est que les frontières se referment,
alors que leur ouverture a joué un rôle tellement important
dans le développement
34. Les dernières décennies ont été remarquablement calmes
pour l’économie mondiale
12%
20yr rollingmobile
Écart-type
Standard
surdevation
20 ans du
of PIB
US américain
GDP
12%
10%
10%
8%
8%
6%
6%
4%
4%
2%
2%
0%
1891
0%
1920
1949
1978
2007
Source : Chiffres du PIB américain sur le long terme de Maddison
En bref, nos projections sont fondées sur une
hypothèse plutôt optimiste, à savoir que tout
ira bien, que les gouvernements et les décideurs
feront ce qu’il faut faire. À l’évidence, il existe
plusieurs raisons pour lesquelles les choses
pourraient ne pas se passer comme nous l’avons
supposé. N’oublions pas que, jusqu’à la crise récente,
l’économie mondiale dans son ensemble avait connu
une période remarquablement calme (graphique 34).
Barrières aux frontières et guerres
Le plus grand danger est que les frontières, dont
l’ouverture a généré tellement de prospérité,
se referment. Il est difficile d’imaginer qu’un
accès de protectionnisme puisse profiter à une
économie, et il est certain que cela ne peut pas
profiter au système dans son ensemble. Cependant,
plus souvent qu’autrement, la prochaine élection
préoccupe davantage les politiciens que la croissance
économique à long terme. Aussi la possibilité
d’erreurs politiques fait-elle peser un risque
important sur nos projections. Et, bien entendu,
les guerres commerciales peuvent conduire à des
guerres réelles. Il n’est probablement pas nécessaire
d’élaborer davantage sur les effets que pourraient
avoir de tels événements sur nos projections.
Les variables conjoncturelles
Notre modèle est un modèle structurel de l’offre
potentielle : il ne tient compte ni des facteurs
cycliques ni des fluctuations de la demande.
31
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Les catastrophes naturelles
Reculs de l’offre
Les catastrophes naturelles peuvent faire dérailler
une économie, car les économies cherchent alors à
regagner le terrain perdu.
Le phénomène d’une offre en progression à la fois
dans les pays développés et dans les pays émergents,
qui s’est avéré une source de croissance sans inflation,
pourrait s’inverser. La perspective d’une montée des
revendications de la classe ouvrière en Chine est un
sujet de préoccupation majeur pour un certain nombre
d’investisseurs. Et, du côté du monde occidental, avec
la compression actuelle du revenu réel ainsi que les
réductions des prestations de retraite publiques et les
relèvements de l’âge de la retraite à venir, on ne peut
exclure un retour en force du syndicalisme.
Les facteurs non pris en compte
dans le modèle
Aucun modèle ne peut parfaitement prendre en
compte la totalité des facteurs idiosyncratiques
susceptibles de gêner ou de favoriser le
développement d’une économie. Une des variables
les plus importantes que nous ne prenons pas en
compte est celle des ressources naturelles dont
dispose une économie et de leur incidence sur les
termes de l’échange et le pouvoir de négociation
dans l’économie mondiale. Il y a aussi des liens
commerciaux importants qui ne sont pas pris en
compte. Le Brésil a noué avec les pays émergents des
liens commerciaux étroits qui semblent avoir accéléré
son développement.
32
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Références
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Le 4 janvier 2011
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The Economics of Ecosystems and Biodiversity, Mainstreaming the Economics of Nature, 2010.
34
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Annexe
R1. Le modèle 1
Variable
Coefficient
Log du PIB
-0,018
Scolarité des hommes
0,002
Log du PIB* scolarité
-0,004
R1.
Log Le
de modèle
l’espérance de vie
0,044
Variable
Coefficient
Log du taux de fécondité
-0,016
Log
-0,018
RatiodudePIB
consommation publique
-0,136
Scolarité
desl’indice
hommes
0,002
Score dans
de l’État de droit
0,029
Log
dudans
PIB*l’indice
scolarité
-0,004
Score
de démocratie
0,090
Log
dedans
l’espérance
de démocratie
vie
0,044
Score
l’indice de
au carré
-0,088
Log
taux de fécondité
-0,016
Tauxdud’inflation
-0,043
Ratio
consommation
-0,136
Source de
: Barro,
avec modificationpublique
apportée par la HSBC pour la scolarité.
Score dans l’indice de l’État de droit
0,029
Score dans l’indice de démocratie
0,090
Score dans l’indice de démocratie au carré
-0,088
Taux d’inflation
-0,043
Modèle de croissance de Barro
Source : Barro, avec modification apportée par la HSBC pour la scolarité.
Pour vérifier si le modèle n’était pas trop
simpliste, nous avons pris les données relatives à
l’infrastructure économique de nos 40 pays pour
l’an 2000 et avons réalisé des projections du revenu
moyen par habitant sur les 10 dernières années à
partir de ces données.
Nous avons apporté deux modifications au modèle
originel de Barro. Premièrement, nous avons diminué
légèrement le taux de convergence conformément
aux résultats des études récentes (voir OCDE 2001).
Deuxièmement, il nous est apparu que le modèle
originel exagérait le rôle de l’instruction. Dans le
modèle originel de Barro, une année de scolarité
faisait augmenter la croissance du PIB de 1,2 point
de pourcentage. Dans le cas des pays ayant un niveau
d’instruction très élevé, comme l’Allemagne, le
modèle donnait un taux de croissance nettement
supérieur au taux réel enregistré. À l’inverse, dans
le cas des pays, comme l’Inde, ayant un très faible
niveau d’instruction, le modèle ne prévoyait pour ainsi
dire aucune croissance. En recalibrant le modèle de
façon à diminuer l’incidence du niveau d’instruction,
nous avons obtenu des prévisions remarquablement
exactes compte tenu de la simplicité du modèle.
Les principales erreurs s’appliquaient à l’Asie, qui,
dans la première partie de la décennie 2000-2010, se
rétablissait de la crise asiatique.
R2. Prévisions de croissance pour la période 2000-2009 aux fins
de mise à l’essai du modèle
Prévision
Taux de Erreur de
du modèle croissance prévision
réel
R2. Prévisions de croissance pour la période 2000-2009
aux fins
de mise à l’essai du modèle
Chine
6,7 %
9,6 %
2,9 %
Inde
4,6 %
5,5de
% Erreur
0,9de
%
Prévision
Taux
Russie
5,5 % croissance
5,2 % prévision
-0,3 %
du modèle
É.-U.
0,7 %
0,8
%
0,2 %
réel
Royaume-Uni
1,5 %
1,2 %
-0,3 %
Chine
6,7
9,6
2,9 %
Brésil
2,2 %
%
2,1 %
%
-0,1
%
Inde
4,6
5,5
0,9 %
Japon
0,9 %
%
0,8 %
%
-0,1
%
Russie
5,5
5,2
-0,3
Allemagne
1,4 %
%
0,8 %
%
-0,6 %
%
É.-U.
0,7
0,8
0,2 %
France
0,8 %
%
0,8 %
%
-0,1
%
Royaume-Uni
1,5
1,2
-0,3
Italie
2,0 %
%
0,0 %
%
-2,1 %
%
Brésil
2,2
2,1
-0,1
Espagne
3,1 %
%
1,2 %
%
-1,9 %
%
Japon
0,9
0,8
-0,1
Canada
1,7 %
%
1,3 %
%
-0,4 %
%
Allemagne
1,4
0,8
-0,6
Mexique
3,7 %
%
0,8 %
%
-2,9 %
%
France
0,8
0,8
-0,1
Australie
1,7 %
%
1,7 %
%
0,0 %
%
Italie
2,0
0,0
-2,1
Corée du Sud
3,8 %
%
3,9 %
%
0,1 %
%
Espagne
3,1
1,2
-1,9
Pays-Bas
1,2 %
%
1,1 %
%
-0,1 %
%
Canada
1,7
1,3
-0,4
Turquie
1,6 %
%
2,4 %
%
0,8 %
%
Mexique
3,7
0,8
-2,9
Pologne
5,2 %
%
4,1 %
%
-1,1 %
%
Australie
1,7
%
1,7
%
0,0
%
Indonésie
1,9 %
3,8 %
1,9 %
Corée
du Sud
3,8
3,9
0,1 %
Belgique
1,1 %
%
1,0 %
%
-0,1
%
Pays-Bas
1,2
1,1
-0,1
Suisse
2,2 %
%
1,4 %
%
-0,8 %
%
Turquie
1,6
2,4
0,8
Suède
0,5 %
%
1,4 %
%
0,9 %
%
Pologne
5,2
4,1
-1,1
Thaïlande
5,1 %
%
3,1 %
%
-2,0 %
%
Indonésie
1,9
3,8
1,9 %
Argentine
3,3 %
%
2,6 %
%
-0,7
%
Belgique
1,1
1,0
-0,1
Grèce
3,0 %
%
3,0 %
%
0,0 %
%
Suisse
2,2
1,4
-0,8
Malaisie
6,3 %
%
2,8 %
%
-3,4 %
%
Suède
0,5
1,4
0,9
Irlande
1,8 %
%
2,2 %
%
0,4 %
%
Thaïlande
5,1
3,1
-2,0
Finlande
1,7 %
%
1,8 %
%
0,1 %
%
Argentine
3,3
2,6
-0,7
Afrique du Sud
2,0 %
%
2,2 %
%
0,2 %
%
Grèce
3,0
3,0
0,0
Danemark
0,4 %
%
0,5 %
%
0,1 %
%
Malaisie
6,3
2,8
-3,4
Autriche
2,3 %
%
1,3 %
%
-1,1 %
%
Irlande
1,8
2,2
0,4
Norvège
0,0 %
%
1,2 %
%
1,2 %
%
Finlande
1,7
1,8
0,1 %
Arabie saoudite
2,4 %
%
1,0 %
%
-1,4
%
Afrique
du Sud
2,0
2,2
0,2 %
Hong Kong
5,1 %
%
4,3 %
%
-0,8
%
Danemark
0,4
0,5
0,1
Colombie
2,2 %
%
2,4 %
%
0,2 %
%
Autriche
2,3
%
1,3
%
-1,1
%
Venezuela
1,4 %
2,1 %
0,7 %
Norvège
0,0
1,2
1,2 %
Iran
5,6 %
%
3,6 %
%
-2,1
%
Arabie
2,4 %
1,0
-1,4
Israël saoudite
-0,4
%
1,5 %
%
1,9 %
%
Hong
Kong
5,1
4,3
-0,8
Singapour
5,5 %
%
3,2 %
%
-2,3 %
%
Colombie
2,2
2,4
0,2 %
Égypte
5,4 %
%
2,9 %
%
-2,5
%
Venezuela
1,4 %
2,1 %
0,7 %
Source : Barro et calculs de la HSBC.
Iran
5,6 %
3,6 %
-2,1 %
Israël
-0,4 %
1,5 %
1,9 %
Singapour
5,5 %
3,2 %
-2,3 %
Égypte
5,4 %
2,9 %
-2,5 %
Source : Barro et calculs de la HSBC.
35
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Élaboration des prévisions selon
le scénario de base
R3.Projections obtenues à l’aide du modèle en prenant pour
hypothèse que l’« infrastructure économique » ne s’améliorera
pas
É.-U.
Japon
Chine
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
Inde
Brésil
Canada
Corée du Sud
Espagne
Mexique
Australie
Pays-Bas
Argentine
Russie
Turquie
Suède
Suisse
Indonésie
Belgique
Arabie saoudite
Pologne
Hong Kong
Autriche
Norvège
Afrique du Sud
Thaïlande
Danemark
Israël
Singapour
Grèce
Iran
Égypte
Venezuela
Malaisie
Finlande
Colombie
Irlande
Source : Calculs de la HSBC.
36
2010-20
2020-30
2030-40
2040-50
0,5 %
1,2 %
6,6 %
2,1 %
1,3 %
1,2 %
2,1 %
4,1 %
2,3 %
1,9 %
3,9 %
2,9 %
3,6 %
1,9 %
1,2 %
2,5 %
5,1 %
4,0 %
0,5 %
2,6 %
3,1 %
1,1 %
1,9 %
4,1 %
3,0 %
2,7 %
0,4 %
1,1 %
3,8 %
0,6 %
-0,1 %
4,2 %
3,0 %
6,2 %
3,5 %
1,4 %
5,4 %
1,5 %
3,0 %
1,6 %
0,5 %
1,2 %
5,2 %
1,8 %
1,1 %
1,0 %
1,7 %
3,4 %
1,7 %
1,6 %
2,9 %
2,5 %
3,0 %
1,5 %
1,1 %
1,9 %
4,3 %
3,4 %
0,5 %
2,1 %
2,6 %
1,0 %
1,5 %
3,3 %
2,4 %
2,2 %
0,5 %
0,8 %
3,1 %
0,5 %
0,9 %
3,5 %
2,6 %
5,1 %
4,3 %
1,0 %
4,3 %
1,3 %
2,5 %
1,5 %
0,6 %
1,0 %
4,2 %
1,5 %
0,9 %
0,8 %
1,4 %
3,0 %
1,4 %
1,3 %
2,4 %
2,0 %
2,5 %
1,3 %
0,9 %
1,6 %
3,5 %
2,9 %
0,5 %
1,7 %
2,1 %
0,8 %
1,2 %
2,7 %
1,9 %
1,8 %
0,6 %
0,6 %
2,7 %
0,4 %
0,8 %
3,0 %
2,1 %
4,2 %
3,8 %
0,7 %
3,5 %
1,1 %
2,0 %
1,3 %
0,6 %
0,9 %
3,5 %
1,3 %
0,7 %
0,7 %
1,2 %
2,6 %
1,1 %
1,1 %
1,9 %
1,7 %
2,1 %
1,1 %
0,8 %
1,3 %
2,9 %
2,5 %
0,5 %
1,4 %
1,8 %
0,7 %
1,0 %
2,2 %
1,6 %
1,5 %
0,6 %
0,4 %
2,2 %
0,4 %
0,7 %
2,5 %
1,7 %
3,4 %
3,2 %
0,5 %
2,9 %
0,9 %
1,7 %
1,1 %
R4. Projections obtenues à l’aide du modèle en prenant pour
hypothèse que l’« infrastructure économique » s’améliorera au
maximum
É.-U.
Japon
Chine
Allemagne
Royaume-Uni
France
Italie
Inde
Brésil
Canada
Corée du Sud
Espagne
Mexique
Australie
Pays-Bas
Argentine
Russie
Turquie
Suède
Suisse
Indonésie
Belgique
Arabie saoudite
Pologne
Hong Kong
Autriche
Norvège
Afrique du Sud
Thaïlande
Danemark
Israël
Singapour
Grèce
Iran
Égypte
Venezuela
Malaisie
Finlande
Colombie
Irlande
Source : Calculs de la HSBC.
2010-20
2020-30
2030-40
2040-50
0,5 %
1,2 %
6,6 %
2,1 %
1,3 %
1,2 %
2,1 %
4,1 %
2,3 %
1,9 %
3,9 %
2,9 %
3,6 %
1,9 %
1,2 %
2,5 %
5,1 %
4,0 %
0,5 %
2,6 %
3,1 %
1,1 %
1,9 %
4,1 %
3,0 %
2,7 %
0,4 %
1,1 %
3,8 %
0,6 %
-0,1 %
4,2 %
3,0 %
6,2 %
3,5 %
1,4 %
5,4 %
1,5 %
3,0 %
1,6 %
1,6 %
2,1 %
6,0 %
2,8 %
2,1 %
2,1 %
2,9 %
5,4 %
3,5 %
2,5 %
3,7 %
3,4 %
4,1 %
2,3 %
2,2 %
3,1 %
5,5 %
4,4 %
1,7 %
2,6 %
4,7 %
2,1 %
2,6 %
4,4 %
3,0 %
3,0 %
1,5 %
2,9 %
4,7 %
1,7 %
1,3 %
3,4 %
3,5 %
6,0 %
4,5 %
2,8 %
4,8 %
2,3 %
4,1 %
2,3 %
2,3 %
2,7 %
5,8 %
3,2 %
2,7 %
2,8 %
3,5 %
6,5 %
4,7 %
3,0 %
3,9 %
3,7 %
4,4 %
2,8 %
2,9 %
3,6 %
5,7 %
4,7 %
2,6 %
2,7 %
6,2 %
2,9 %
3,3 %
4,8 %
3,1 %
3,2 %
2,3 %
4,5 %
5,5 %
2,6 %
2,4 %
3,0 %
3,8 %
5,9 %
5,3 %
4,1 %
4,5 %
2,8 %
5,0 %
2,7 %
2,8 %
3,2 %
5,6 %
3,6 %
3,2 %
3,4 %
4,0 %
7,3 %
5,7 %
3,4 %
4,0 %
4,0 %
4,7 %
3,1 %
3,4 %
4,2 %
6,0 %
4,9 %
3,2 %
2,7 %
7,3 %
3,5 %
3,9 %
5,1 %
3,2 %
3,3 %
2,8 %
5,9 %
6,1 %
3,3 %
3,3 %
2,6 %
4,1 %
5,8 %
6,1 %
5,3 %
4,2 %
3,3 %
5,7 %
2,9 %
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Annexe 2 : Évolution des caractéristiques démographiques d’ici 2050.
Millions
Millions
Monde développé
1000
1000
800
800
600
600
400
400
200
0
Formation
1990
Actifs
2010
6
5
4
3
2
4
3
2
200
1
1
0
0
Formation
2050
Millions
É.-U.
300
250
200
150
100
50
0
300
250
200
150
100
50
0
Actifs
2010
2030
2050
Millions
100
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
0
1990
2050
Millions
1200
800
800
400
400
0
0
Source : Nations Unies, HSBC
2030
Japon
Formation
1200
1990
Retraités
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Chine
Formation
2010
Millions
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
1990
Actifs
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
1990
0
Retraités
2030
Milliards
Monde émergent
6
5
Source : Nations Unies, HSBC
Formation
Milliards
Actifs
2010
Retraités
2030
Millions
60
50
40
30
20
10
0
60
50
40
30
20
10
0
Formation
2050
Millions
Allemagne
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
37
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
Millions
Royaume-Uni
50
40
30
20
10
0
50
40
30
20
10
0
Formation
1990
Actifs
2010
2030
Formation
Formation
2050
Millions
Italie
40
40
30
30
20
20
10
10
0
0
Actifs
2010
2030
38
2010
Retraités
Retraités
2030
2050
Millions
Inde
1200
1200
800
800
400
400
0
2050
0
1990
Millions
200
150
150
100
100
50
50
0
0
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Formation
200
1990
Actifs
Actifs
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Brésil
Formation
1990
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
50
40
30
20
10
0
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
1990
Millions
Franc e
50
40
30
20
10
0
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Formation
Millions
Actifs
2010
Retraités
2030
Millions
30
25
20
15
10
5
0
30
25
20
15
10
5
0
Formation
Formation
2050
Millions
Canada
1990
Source : Nations Unies, HSBC
Actifs
Actifs
2010
Retraités
Retraités
2030
2050
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
Millions
Corée du Sud
Millions
Millions
Espagne
40
40
40
40
30
30
30
30
20
20
20
20
10
10
10
10
0
0
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
Formation
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Millions
100
80
60
40
20
0
100
80
60
40
20
0
1990
Actifs
2010
2030
20
20
15
15
10
10
5
5
0
0
2050
Millions
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
30
30
20
20
5
10
10
0
0
0
10
5
0
2010
Retraités
2030
Millions
Argentine
40
10
Actifs
Millions
40
15
Source : Nations Unies, HSBC
2050
Millions
Australie
Formation
15
1990
2030
Source : Nations Unies, HSBC
Pays-Bas
Formation
Millions
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
2010
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Mexique
Formation
1990
Actifs
Formation
2050
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
39
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
Millions
Fédération de Russie
120
120
80
80
40
40
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
2030
Formation
2050
Millions
8
8
6
6
4
4
2
2
0
0
Formation
Actifs
2010
2030
2010
Retraités
2030
2050
Millions
Suisse
6
5
4
3
2
1
0
2050
6
5
4
3
2
1
0
1990
150
150
100
100
50
0
Actifs
2010
Millions
Millions
200
Formation
40
Millions
Formation
200
Source : Nations Unies, HSBC
Actifs
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Indonésie
1990
1990
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
70
60
50
40
30
20
10
0
Source : Nations Unies, HSBC
Suède
1990
Millions
Turquie
70
60
50
40
30
20
10
0
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Millions
8
8
6
6
4
4
50
2
2
0
0
0
Retraités
2030
Millions
Belgique
Formation
2050
1990
Source : Nations Unies, HSBC
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
Millions
Arabie saoudite
30
25
20
15
10
5
0
30
25
20
15
10
5
0
Formation
Actifs
1990
6
4
4
2
2
0
0
2050
1990
Source : Nations Unies, HSBC
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
6
5
4
3
2
1
0
6
5
4
3
2
1
0
Formation
Actifs
6
4
4
2
2
0
0
Formation
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Autriche
6
Retraités
2010
Millions
Millions
Millions
Hong Kon g
1990
8
6
Formation
2030
Millions
Portugal
8
Retraités
2010
Millions
Millions
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Norvège
Millions
Millions
Afrique du Sud
4
3
4
3
40
40
30
30
2
1
0
2
1
0
20
20
10
10
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
Source : Nations Unies, HSBC
Retraités
2030
2050
Formation
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
41
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
60
50
40
30
20
10
0
60
50
40
30
20
10
0
Formation
1990
Actifs
2010
Millions
Millions
Thaïlande
4
4
3
3
2
2
1
1
0
0
Retraités
2030
Formation
2050
1990
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Israël
Millions
Millions
Singapour
8
8
4
4
6
6
3
3
4
4
2
2
2
2
1
1
0
0
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
Formation
Millions
1990
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
Grèce
Iran
Millions
Millions
8
8
80
80
6
6
60
60
4
4
40
40
2
2
20
20
0
0
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
Source : Nations Unies, HSBC
42
Millions
Danemark
Retraités
2030
Formation
2050
1990
Actifs
2010
Source : Nations Unies, HSBC
Retraités
2030
2050
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Millions
Millions
Égypte
Millions
Venezuela
Millions
80
80
30
30
60
60
20
20
40
40
20
20
10
10
0
0
0
0
Formation
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
Formation
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Millions
30
25
20
15
10
5
0
Formation
Actifs
2010
2030
2050
Millions
Finlande
4
3
3
2
2
1
1
0
0
Formation
2050
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
Colombie
Formation
Actifs
2010
Millions
Millions
50
40
30
20
10
0
Source : Nations Unies, HSBC
2030
4
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
1990
Millions
Millions
Malaisie
Millions
2010
Retraités
Source : Nations Unies, HSBC
30
25
20
15
10
5
0
1990
1990
Actifs
50
4
4
40
3
3
30
2
2
20
1
1
10
0
0
Retraités
2030
Millions
Irlande
Formation
2050
1990
Actifs
2010
Retraités
2030
2050
Source : Nations Unies, HSBC
43
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Notes
44
Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Annexe – Renseignements
Attestation de l’analyste
L’analyste(les analystes), l’économiste(les économistes) ou le stratège(les stratèges) dont le nom est indiqué à la fin de ce
paragraphe et à qui incombe la responsabilité principale de ce document, atteste(nt) que les opinions sur les valeurs mobilières
ou l’émetteur(les émetteurs), les points de vue ou prévisions formulés dans ce document reflètent ses(leurs) vues personnelles
et que les recommandations ou points de vue contenus dans ce rapport de recherche ne sont en aucun cas liés, directement ou
indirectement, à une rémunération passée, présente ou future quelconque : Karen Ward, Nick Robins et Zoe Knight.
Renseignements importants
Ce document a été préparé et est distribué par le service de recherche de la HSBC. Il est destiné uniquement aux clients de la HSBC
et ne peut être diffusé auprès d’autres personnes, que ce soit par la presse ou par d’autres moyens.
Ce document est fourni à titre indicatif seulement et ne constitue aucunement une offre ni une sollicitation d’une offre pour
vendre ou acheter les placements qui y sont présentés ou participer à une stratégie de négociation. Les conseils contenus dans le
présent document sont de nature générale et ne doivent pas être interprétés comme des conseils personnels, car ils ont été rédigés
sans prendre en compte les objectifs, la situation financière ou les besoins d’un investisseur particulier. En conséquence, tout
investisseur doit, avant d’agir sur le fondement des conseils donnés dans le présent document, considérer le caractère approprié
de ces conseils en fonction de ses objectifs, de sa situation financière et de ses besoins. Si nécessaire, il doit solliciter les conseils
d’un professionnel en matière de placement et de fiscalité.
La vente de certains produits de placement mentionnés dans le présent document pourrait ne pas être autorisée dans certains États
ou pays et ces placements pourraient ne pas être adaptés à tous les types d’investisseurs. L’investisseur devrait consulter son
représentant de la HSBC pour déterminer si les produits de placement présentés dans ce document lui conviennent et tenir compte
de ses objectifs de placement, de sa situation financière ou de ses besoins avant de s’engager à en acheter.
Comme la valeur et les revenus des produits de placement présentés dans ce document peuvent fluctuer, l’investisseur pourrait
ne pas recouvrer la totalité du montant investi. Certains placements très volatils peuvent subir des baisses de valeur soudaines et
importantes qui peuvent atteindre ou dépasser le montant investi. La valeur et les revenus des produits de placement peuvent être
affectés par les taux de change, les taux d’intérêt ou d’autres facteurs. Les rendements passés d’un produit de placement ne sont
pas une indication des rendements futurs.
Une partie de la rémunération des analystes, des économistes et des stratèges dépend des résultats de la HSBC, lesquels reposent
en partie sur les revenus générés par ses services de banque d’investissement.
Pour consulter les déclarations relativement à une société mentionnée dans ce document, veuillez vous reporter à l’étude la plus
récente publiée sur cette société, à l’adresse www.hsbcnet.com/research.
* La liste des entités juridiques de la HSBC figure dans le déni de responsabilité ci-dessous.
Autres dénis de responsabilité
1
Cette étude a été établie en date du 4 janvier 2011.
2
À moins d’indication contraire, toutes les données du marché citées dans cette étude ont été établies à la
clôture des marchés en date du 28 décembre 2010.
3
La HSBC a mis en place des façons de procéder pour repérer et gérer toute possibilité de conflit d’intérêts qui pourrait
découler de ses activités de recherche. Les analystes de la HSBC et les autres membres de son personnel qui participent
à la préparation et à la diffusion des recherches travaillent dans des entités qui sont indépendantes des services de banque
d’investissement de la HSBC. Des lignes de conduite en matière de cloisonnement sont en place afin de s’assurer que tout
renseignement pouvant influencer l’établissement des prix ou toute information confidentielle est traité de façon appropriée.
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Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Déni de responsabilité
*Entités juridiques au 31 janvier 2010
«UAE» HSBC Bank Middle East Limited, Dubaï; «HK» The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited,
Hong Kong; «TW» HSBC Securities (Taiwan) Corporation Limited; «CA» Valeurs mobilières HSBC (Canada) Inc.,
Toronto; Banque HSBC, succursale de Paris; HSBC France; «DE» HSBC Trinkaus & Burkhardt AG, Dusseldorf;
000 HSBC Bank (RR), Moscou; «IN» HSBC Securities and Capital Markets (India) Private Limited, Mumbai; «JP»
HSBC Securities (Japan) Limited, Tokyo; «EG» HSBC Securities Egypt S.A.E., Le Caire; «CN» HSBC Investment
Bank Asia Limited, bureau de représentation de Beijing; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited,
succursale de Singapour; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de valeurs
mobilières de Séoul; The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Séoul; HSBC
Securities (South Africa) (Pty) Ltd, Johannesburg; «GR» HSBC Pantelakis Securities S.A., Athènes; HSBC Bank
plc, Londres, Madrid, Milan, Stockholm, Tel-Aviv; «US» HSBC Securities (USA) Inc., New York; HSBC Yatirim
Menkul Degerler A.S., Istanbul; HSBC México, S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero HSBC; HSBC
Bank Brasil S.A. - Banco Múltiplo; HSBC Bank Australia Limited; HSBC Bank Argentina S.A.; HSBC Saudi Arabia
Limited, The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited, succursale de Nouvelle-Zélande.
Rapport émis par :
HSBC Bank plc
8 Canada Square, London
E14 5HQ, Royaume-Uni
Tél. : +44 20 7991 8888
Téléc. : +44 20 7992 4880
Site Web : www.research.hsbc.com
(en anglais)
Ce document est publié et approuvé au Royaume-Uni par HSBC Bank plc en vue d’informer ses clients (définis dans les règles de la FSA) et ceux de ses sociétés
affiliées uniquement. Si cette étude est reçue par un client d’une société affiliée de la HSBC, sa transmission au destinataire est soumise aux conditions entre le
destinataire et cette société affiliée. En Australie, cette publication a été distribuée par The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited (ABN 65 117
925 970, AFSL 301737) à des fins d’information générale pour les clients de «gros» (tel que défini dans le Corporations Act 2001). Lorsque diffusée auprès de
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ou services indiqués dans ce rapport sont disponibles en Australie ou conviennent à une personne en particulier ou sont appropriés conformément aux lois en
vigueur en Australie. Les objectifs financiers, la situation financière ou les besoins particuliers du destinataire n’ont pas été pris en compte.
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peut se trouver en position acheteur ou vendeur relativement à n’importe quel titre ou autre instrument mentionné dans ce document. Les sociétés participantes
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l’ensemble des titres ou instruments mentionnés dans ce document. En Corée, ce document est distribué soit par la succursale de valeurs mobilières de Séoul de
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Capital Markets Act («FSCMA»). Ce document n’est pas un prospectus aux termes du FSCMA.
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peuvent être modifiées sans préavis.
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Singapour de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited à des fins d’information générale aux investisseurs institutionnels ou à d’autres personnes tel
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conditions décrites dans les sections 275 et 305 du SFA. Ce document n’est pas un prospectus aux termes du SFA. Il ne peut être distribué à d’autres personnes ou entités,
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monétaire de Singapour. Les destinataires à Singapour qui ont des questions sur ce document ou en lien avec ce dernier devraient communiquer avec un représentant
de la succursale de Singapour de The Hongkong and Shanghai Banking Corporation Limited. HSBC México, S.A., Institución de Banca Múltiple, Grupo Financiero
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Financiera de Colombia. Banco HSBC Costa Rica S.A. est supervisée par le Superintendencia General de Entidades Financieras (SUGEF). Banistmo Nicaragua, S.A. est
autorisée et réglementée par le Superintendencia de Bancos y de Otras Instituciones Financieras (SIBOIF).
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sans l’autorisation écrite préalable de HSBC Bank plc. MICA (P) 142/06/2010 et MICA (P) 193/04/2010
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Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Équipe internationale des études économiques
International
Stephen King
Responsable en chef international, Études économiques
+44 20 7991 6700
[email protected]
Karen Ward
Économiste principale
+44 20 7991 3692
[email protected]
Madhur Jha
+44 20 7991 6755
[email protected]
Europe
Janet Henry
Économiste en chef
+44 20 7991 6711
[email protected]
Astrid Schilo
+44 20 7991 6708
[email protected]
Allemagne
Lothar Hessler
+49 21 1910 2906
[email protected]
France
Mathilde Lemoine
+33 1 4070 3266
Royaume-Uni
Stuart Green
+44 20 7991 6718
Andrew Grantham
+44 20 7991 2170
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Amérique du Nord
Kevin Logan
+1 212 525 3195
[email protected]
Ryan Wang
+1 212 525 3181
[email protected]
Stewart Hall
+1 416 868 7523
[email protected]
Asie-Pacifique
Qu Hongbin
Directeur général, coresponsable des études économiques en Asie
et économiste en chef pour la Chine élargie
+852 2822 2025
[email protected]
Frederic Neumann
Directeur général, coresponsable des études économiques en Asie
+852 2822 4556
[email protected]
Sun Junwei
Associé
Sophia Ma
Associée
Pays émergents d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique
Alexander Morozov
+7 495 783 8855
[email protected]
Murat Ulgen
+90 212 376 4619
[email protected]
Simon Williams
+971 4 507 7614
[email protected]
Liz Martins
+971 4 423 6928
[email protected]
Amérique latine
Argentine
Javier Finkman
Économiste en chef, Amérique du Sud sauf Brésil
+54 11 4344 8144
[email protected]
Ramiro D Blazquez
Économiste principal
+54 11 4348 5759
[email protected]
Jorge Morgenstern
Économiste
+54 11 4130 9229
[email protected]
Brésil
Andre Loes
Économiste en chef
+55 11 3371 8184
[email protected]
Constantin Jancso
Économiste principal
+55 11 3371 8183
[email protected]
Marcos Fernandes
+55 11 6847 9787
[email protected]
Mexique
Sergio Martin
Économiste en chef
+52 55 5721 2164
[email protected]
Amérique centrale
Lorena Dominguez
Économiste
+52 55 5721 2172
[email protected]
Leif Eskesen
Économiste en chef, Inde et ANASE
+65 6239 0840
[email protected]
Paul Bloxham
Économiste en chef, Australie et Nouvelle-Zélande
+61 2925 52635
[email protected]
Song Yi Kim
+852 2822 4870
[email protected]
Donna Kwok
+852 2996 6621
[email protected]
Sherman Chan
+852 2996 6975
[email protected]
Wellian Wiranto
+65 6230 2879
[email protected]
Seiji Shiraishi
+81 3 5203 3802
[email protected]
Yukiko Tani
+81 3 5203 3827
[email protected]
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Études économiques
internationales
Le 4 janvier 2011
Karen Ward
Économiste principale
HSBC Bank plc
+44 20 7991 3692
[email protected]
Karen a joint les rangs de la HSBC en 2006 à titre d’économiste pour le Royaume-Uni. En 2010, elle
a été nommée économiste principale. Elle est responsable du suivi des défis auxquels l’économie
mondiale est exposée et de leurs conséquences pour les marchés financiers. Avant d’entrer au service
de la HSBC, Karen travaillait pour la Banque d’Angleterre où elle effectuait des analyses pour appuyer
le travail du comité sur la politique monétaire. Elle détient une maîtrise en économie du University
College, à Londres.
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