Le marketing était traditionnellement vu comme un outil caractéristique au
secteur privé, étant utilisé par les compagnies commerciales en vue d’accroître
leurs bénéfices sur le marché. Mais le concept de marché n’est plus compris
comme limité aux produits et services économiques, depuis l’article de Kotler
et Levy, en 1969, Broadening the Concept of Marketing.
Comme le titre de l’article le suggère, il s’agit d’étendre l’application des
principes de marketing aux personnes, aux causes, aux idées. Les auteurs
critiquent la perception générale sur le marketing : caractéristique aux
compagnies commerciales, « le marketing est vu comme la tâche de trouver et
stimuler les acheteurs à la recherche du profit de la compagnie ». Ils observent
qu’en dehors des produits traditionnels, font objet du marketing aussi les
candidats ou les partis politiques, les universités ou les causes, les idées. Outre
le produit au sens propre, les personnes, les organisations et les idées peuvent
eux aussi bénéficier des fonctions du marketing
(développement/configuration, établissement du prix/évaluation,
distribution/facilitation et promotion/symbolisation) en les adaptant à leur
nature propre.
En 1971, naît le concept proprement dit de marketing social, avec la
publication de l’article « Social Marketing : An approach to planned Social
Change », dans Journal of marketing, par Kotler et Zaltman. Par la suite, le
domaine prend de l’ampleur par les contributions de Kotler, Andreasen, Fine,
Di Sciullo et autres.
Kotler et Zaltman subliment la multitude des définitions du marketing dans
une seule, qui en exprime l’essence : le marketing est un processus d’échange.
Ils avancent le concept de management du marketing, qui est un outil qui
oriente la compagnie dans son effort de lancer des produits qui satisfassent les
besoins et les désirs des consommateurs. Le management du marketing est
« l’analyse, la planification, l’implémentation et le contrôle des programmes
construits pour apporter les échanges désirés avec l’audience-cible dans le but
du gain personnel ou mutuel ». L’analyse de l’environnement et des valeurs et
croyances des consommateurs est, dans la perspective des auteurs, essentielle