Résumé n°1 Cours de Sémantique du 09/02/10 I/ INTRODUCTION Qu’est-ce que la linguistique ? C’est l’étude du langage humain sous toutes ses formes. La linguistique est composée de trois sous disciplines « noyau »: La phonologie : étude des sons du langage. La syntaxe : étude de la structure grammaticale des phrases. La sémantique : étude du sens tel qu’il est véhiculé par les mots et les constructions d’ une langue. II/ SEMANTIQUE LEXICALE 1. Morphèmes grammaticaux et morphèmes lexicaux On distingue les grammèmes (ou morphèmes grammaticaux) qui indiquent les catégories grammaticales qui sont: le, un, très, etc. Puis les lexèmes (ou morphèmes lexicaux) qui correspondent aux mots en tant qu’unités du dictionnaire : noms adjectifs verbes adverbes maison grand courir vite chien beau dormir merveilleusement table noir rester lentement 2. Les mots outils et les mots pleins On regroupe deux catégories : Les mots outils qui servent à relier des éléments la phrase. Ce sont aussi des grammèmes (article, déterminant, préposition, conjonction…). Les mots pleins qui font référence à des classes d’objets, d’événements, etc. Ce sont des lexèmes (adjectif, verbe, adverbes…). Adjectifs : propriétés des (référents des) noms. Verbes : situation/évènement. Adverbes : propriétés des (référents des) verbes. Lexèmes Cheval Mots - formes Cheval Chevaux (Marque du pluriel) Lexèmes Aimer Mots - formes Aimera (3ème pers du singulier) Le r marque du futur Aimerons (1ère pers du pluriel) Le r marque le futur l’accord : est important, aide à connaître quels mots doivent être interprétés ensemble. 3. Morphème libre et liés Les morphèmes sont de plusieurs sortes. Exemple : Table+s, grand+es, souvent, march+erait, vend+eur, in+complet. Les formes en italique sont des lexèmes (ou bases lexicales). On peut en ajouter de nouveaux à une langue (en les empruntant à d'autres langues par exemple). Par contre, les formes -s, -es, -erait, -eur, in- sont des morphèmes liés (ou affixes). Ils n'arrivent pas seuls dans le discours, et la liste des morphèmes liés est en principe fermée: il est rare d'ajouter une nouvelle terminaison ou un nouveau préfixe ou suffixe à une langue. Il ne faut pas confondre l’opposition lexème/grammème (qui a trait à la fonction, au type de sens) avec celle entre morphèmes libres et morphèmes liés. Un grammème peut être libre (ex. : les prépositions à et de) ou lié (les affixes ci-dessus). Il en va de même pour les lexèmes, dont le signifiant peut être libre (chant) ou lié (fin-ir, finiss-ons, etc) Exemple de clitiques (intemédiaires entre morphèmes libres et liés) : Je le connais. Je veux le connaître. * Je connais le. * Je le veux connaître. 4. Les classes fermées et ouvertes Les mots outils (grammèmes) font partie des classes fermées c'est-à-dire que nous ne pouvons difficilement rajouter de mots. On n’a pas le droit d’introduire de nouveaux grammèmes, mais on y introduit tout le temps de nouveaux lexèmes. Alors que, formant des classes ouvertes, les mots pleins peuvent être élargis. Les lexèmes peuvent être dérivés, notamment grâce à des affixes (préfixes et suffixes). Exemple : cheval cheven 1 2 singulier *duel 5. Procédé de formation des mots chevaux impossibilité d’introduire un grammème. >2 pluriel Exemple avec cette formation de mot : archikremlinisation [archi] [kremlin] [isa] [tion] Préfixe Nom Verbe Nom abstrait Il n’y a pas de procédé dans la langue pour former des terminaisons de personnes. 6. Les langues Il n’y a pas d’emprunts de grammèmes, d’éléments grammaticaux d’autres langues. Une exception possible en espagnol : le mot « hasta » = jusque, emprunté à l’arabe « hatta » et qui garde sa première signification. Ce genre de cas survient lorsqu’il y a un cas très prononcé de bilinguisme. On parle donc de classe fermée. Jeux de langue : le verlan, se fait avec des classes ouvertes. Cela s’applique toujours aux noms, verbes, et à toutes les catégories du français excepté les prépositions. Exemple : Verlan chanmé cimer keum tirpa * snad * ed Français méchant merci mec partir dans de Cela montre que les interlocuteurs ont une conscience de la langue. III/ UN PEU HISTOIRE L’étude du sens arrive toujours en retard dans le paradigme scientifique en question. Il est difficile d’étudier le sens avec un standard de scientificité. L’intérêt des linguistes/chercheurs va d’abord à la grammaire et à la syntaxe. IV /LES CARACTERISTIQUES DE LA SEMANTIQUE STRUCTURALE L’approche sémantique structurale se caractérise par trois principes: Intérêt pour les relations. Accent sur les différences inter-linguistiques. postulat de l’analysabilité du sens. Analyse en traits Décomposition lexicale 1. Intérêt pour les relations Contenu Signifié Signifiant On distingue enfin en sémantique le signifiant (partie « matérielle» du signe, corrélat lié à la perception, à des images auditives ou visuelles) du signifié (notions, concept associé au signifiant). Contenu 1 « Se déplacer dans les airs » Expression « voler » Expression Expression 1 « oculiste » Expression 2 « ophtalmologiste » Contenu « Médecin spécialiste de l’œil » Synonymie Homonymie La tête d’un oiseau La tête d’un clou La tête d’un train Perdre la tête La tête d’une organisation Polysémie Contenu 2 « Dérober » Français Echelle Escalier Espagnol Escalera Français Temps Anglais Time Weather Tense Français Heure Allemand Stunde Uhr Français apporter Amener Anglais Bring