D'après Guillaume au cours de l'actualisation l'esprit humain va du général au concret, au singulier
(particularisation) et vice versa. Il appelle ces mouvements de la pensée tension (tension généralisante,
tension particularisante). Il distingue les étapes suivantes de l'actualisation :
I. degré zéro, notion non actualisée – formes non-personnelles du verbe, le
substantif s'emploie sans article,
II. degré, notion dans son devenir – le mode subjonctif et l'article indéfini avec les
substantifs.
III. degré, notion dans son existence –mode indicatif, article défini avec les
substantifs.
Les niveaux de la structure grammaticale
L’organisation de la langue se présente comme une structure, c’est-à-dire un ensemble d’éléments
linguistiques qui sont liés entre eux et forment des niveaux. La combinaison des unités de niveau inférieur
constitue une unité de niveau supérieur.
On parle en produisant des énoncés qui se subdivisent en mots. Les mots sont faits de
morphèmes, et ces derniers sont constitués de phonèmes.
Le phonème c’est la plus petite unité distinctive de langue. Il n’a pas de signification. Il sert à
distinguer les différents mots et morphèmes.
Ex. : cure, cour (la), bien, lien, mien, rien, poule, boule, coule (il), foule, pomme, comme, pour,
four.
Les phonèmes ne font pas l’objet d’étude de la grammaire. Ils sont étudiés dans la phonétique.
Le morphème c’est la plus petite unité significative de langue. Il est constitué d’un ou de plusieurs
phonèmes. On distingue trois espèces de morphèmes : lexicaux (marche, table), dérivationnels : -ment,
-ette, -eur (marcheur, lentement, maisonnette), grammaticaux : parlait, marchions, amie, enfants.
Les morphèmes lexicaux ont une signification lexicale. Dans la phrase La fillette chantait
gaiement il y a 3 morphèmes lexicaux: fille, chante, gai, 2 morphèmes dérivationnels: -ette, -ment et
un morphème grammatical –ait.
Les morphèmes dérivationnels servent à former de nouvelles unités lexicales (des mots
nouveaux), par exemple : maisonnette, fillette, gaiement, tenir, tenailles, tenailler, teneur. Les morphèmes
dérivationnels font l’objet d’étude de la lexicologie.
Les morphèmes grammaticaux s’ajoutent aux morphèmes lexicaux pour constituer les
différentes formes du même mot. A l’aide des morphèmes grammaticaux on forme le genre, le nombre, les
temps, les modes. C’est la grammaire qui étudie les morphèmes grammaticaux. Un morphème grammatical
est caractérisé par l’unité de forme et de sens. Un même morphème peut avoir ses variantes : allomorphes.